mardi 2 mai 2006

Le Dernier mot - Passé le contexte, que devient le texte ?

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Ce matin là, le commissaire Burton est prêt à sabrer le champagne : ses hommes sont enfin parvenus à mettre la main sur Dave Gibbson, voleur de grand chemin et habitué du grand banditisme qui leur file entre les pattes depuis des années… sauf qu’évidemment les messages de congratulations n’ont qu’un temps : le soir même Burton apprend qu’une jeune fille a été enlevée par les complices Gibbson et qu’ils menacent de la laisser mourir de soif et de faim si leur patron n’est pas libéré d’ici là…

Je n’ai de cesse de vanter le génie de cette improbable et souvent imparable paire d’auteurs… manque de chance, pour cette première évocation dans ces pages, ce sera en mal.

Ce court texte n’est pas dénué d’intérêt. Bien écrit, bien rythmé, il est également hyper référencé, bourré de clins d’oeils (je ne pensais pas qu’il était possible d’en mettre autant en si peu de pages) notamment à un célèbre auteur (et modèle) qui fait carrément une apparition aussi courte que drôle à la fin. Surtout, il est bon de rappeler que dans les années 80 les deux compères eurent l’idée (bonne sur le papier et plutôt bof bof bof dans les faits) d’écrire les nouvelles aventure d’Arsène Lupin, car on constate que dès les années 50 ils sont déjà tentés par le personnage : ce texte est un palimpseste plutôt réussi d’une des premières apparitions du Gentleman Cambrioleur.

En résumé : on sent que B&N s’amusent et n’ont pas d’autre prétention sur ce coup-là…

Mauvaise nouvelle hélas : le lecteur s’amuse nettement moins. Retiré de son contexte le bouquin n’a pas grand chose de palpitant (même le lecteur le moins malin aura deviné la fin quasiment dès le début).

La bonne nouvelle, c’est que je suis à peine à la moitié du premier des quatre volumes d’œuvres complètes de Boileau-Narcejac et que j’ai donc bon espoir de revenir sous peu vous en dire du bien.


👎 Le Dernier Mot 
Pierre Boileau & Thomas Narcejac | Robert Laffont, 1956