...
Cette histoire terrible a eu lieu en décembre dernier...
Ce matin-là, j'ouvre la boite aux lettres hier... tiens, un petit colis de mon ancien journal... mais qu'est-ce qu'ils m'ont donc envoyé ces chers amis ?... Le Baby Shambles ? Le System Of A Down ? le live de Green Day ? J'aurais accepté à peu près n'importe quoi. Mais visiblement ils ont préféré me faire une petite blague, genre poisson d'avril hivernal, en me livrant le nouvel album des impayables Nickelback !
Petit rappel des (mé)faits : Nickelback c'est ce groupe looké comme Alice In Chains qui depuis quelques années sévit dans un registre post-grunge à grand renfort de riffs ultra lourds et de slows dégoulinants de bons sentiments. Leur leader, Chad Kroeger, peut être présenté ainsi : le cerveau de Bon Jovi dans le corps de Jerry Cantrell (je sais, ça fait peur). Ce qui induit immédiatement deux questions : est-ce que tous les rockers canadiens ressemblent vraiment à des bucherons (je ne compte pas Roch Voisine évidemment) ? Et, si oui, pourquoi ne restent-ils pas dans leurs forêts ?
Ce quatrième opus n'apporte guère de réponse à ces interrogations quasi métaphysiques. En revanche, il offre une bonne partie de rigolade à tout auditeur doté de plus de 20 de QI (c'est à dire l'essentiel de la planète... du moins j'ose l'espérer). Je suis peut-être un grand naïf, mais il me semblait que le grunge était un mouvement privilégiant le fond sur la forme, le discours sur le look, la musique sur le business. En ce sens, Nickelback n'est ni grunge ni post-grunge ni rien du tout. D'ailleurs leur musique ressemble plus à du Metallica période Load revisité successivement par Universal, MTV puis NRJ... vous arrivez à vous l'imaginer à peu près ?
(j'espère pour vous que non, sinon cela signifie que vous venez de mourir et je vous adresse d'avance toutes mes excuses)
Je ne doute pas que des tas de nanas ont offert à leurs keums de magnifiques strip-teases sur leur tube d'autrefois, "How You Remind Me" (qui semblait d'ailleurs avoir été composé justement pour un club de strip-tease canadien lassé de passer Joe Cocker tous les samedis soirs). En revanche je doute que quelqu'un ait déjà pu prendre son pied à l'écoute d'un de leurs albums. Voire même d'un autre de leurs singles. Y compris en bonne compagnie. Au moins ce cadeau empoisonné de mes exs collègues a-t-il eu le mérite de me défouler un peu (vous savez ce que c'est : le célibat, la frustration...)
Objectivement, j'ai rarement entendu musique aussi pauvre. On l'a dit, niveau fond, on frise le néant sidéral. Côté musical, on n'est guère mieux loti. Même Manowar n'a jamais osé un riff aussi éculé que celui de "Follow You Home". Même Bono ne prendrait pas le risque d'écrire un texte comme celui de "Savin' Me". Sans parler de "Someone that You're with", le slow déchirant et suicidaire de service, celui qui doit faire pleurer la minette et qui, hélas, sombre dans le ridicule absolu. Dans des temps pas si reculés, on pouvait détester Nickelback sous prétexte que c'était du déjà-entendu (et vu aussi, d'ailleurs). Désormais, même en glissant dans les interviews des "on n'a jamais prétendu inventer quoi que ce soit", ces mecs là ne peuvent plus s'en tirer. Ils éclatent au grand jour et seront à l'avenir pris pour ce qu'ils sont : des losers. Pas des losers à la "I'm lose" ou "I'm a loser, baby"... des vrais losers, à la Roger & Rémy (les deux pilliers du PMU à côté de chez moi). Quand on arrive à la dernière note de "Rockstar" (ouais : encore un titre supra original), on ne saurait dire qui d'eux ou de nous est dans le plus mauvais état. Onze chansons durant, Nickelback nous aura dégoutés successivement des slows, du metal, du Canada et même des bucherons.
Cette histoire terrible a eu lieu en décembre dernier...
Ce matin-là, j'ouvre la boite aux lettres hier... tiens, un petit colis de mon ancien journal... mais qu'est-ce qu'ils m'ont donc envoyé ces chers amis ?... Le Baby Shambles ? Le System Of A Down ? le live de Green Day ? J'aurais accepté à peu près n'importe quoi. Mais visiblement ils ont préféré me faire une petite blague, genre poisson d'avril hivernal, en me livrant le nouvel album des impayables Nickelback !
Petit rappel des (mé)faits : Nickelback c'est ce groupe looké comme Alice In Chains qui depuis quelques années sévit dans un registre post-grunge à grand renfort de riffs ultra lourds et de slows dégoulinants de bons sentiments. Leur leader, Chad Kroeger, peut être présenté ainsi : le cerveau de Bon Jovi dans le corps de Jerry Cantrell (je sais, ça fait peur). Ce qui induit immédiatement deux questions : est-ce que tous les rockers canadiens ressemblent vraiment à des bucherons (je ne compte pas Roch Voisine évidemment) ? Et, si oui, pourquoi ne restent-ils pas dans leurs forêts ?
Ce quatrième opus n'apporte guère de réponse à ces interrogations quasi métaphysiques. En revanche, il offre une bonne partie de rigolade à tout auditeur doté de plus de 20 de QI (c'est à dire l'essentiel de la planète... du moins j'ose l'espérer). Je suis peut-être un grand naïf, mais il me semblait que le grunge était un mouvement privilégiant le fond sur la forme, le discours sur le look, la musique sur le business. En ce sens, Nickelback n'est ni grunge ni post-grunge ni rien du tout. D'ailleurs leur musique ressemble plus à du Metallica période Load revisité successivement par Universal, MTV puis NRJ... vous arrivez à vous l'imaginer à peu près ?
(j'espère pour vous que non, sinon cela signifie que vous venez de mourir et je vous adresse d'avance toutes mes excuses)
Je ne doute pas que des tas de nanas ont offert à leurs keums de magnifiques strip-teases sur leur tube d'autrefois, "How You Remind Me" (qui semblait d'ailleurs avoir été composé justement pour un club de strip-tease canadien lassé de passer Joe Cocker tous les samedis soirs). En revanche je doute que quelqu'un ait déjà pu prendre son pied à l'écoute d'un de leurs albums. Voire même d'un autre de leurs singles. Y compris en bonne compagnie. Au moins ce cadeau empoisonné de mes exs collègues a-t-il eu le mérite de me défouler un peu (vous savez ce que c'est : le célibat, la frustration...)
Objectivement, j'ai rarement entendu musique aussi pauvre. On l'a dit, niveau fond, on frise le néant sidéral. Côté musical, on n'est guère mieux loti. Même Manowar n'a jamais osé un riff aussi éculé que celui de "Follow You Home". Même Bono ne prendrait pas le risque d'écrire un texte comme celui de "Savin' Me". Sans parler de "Someone that You're with", le slow déchirant et suicidaire de service, celui qui doit faire pleurer la minette et qui, hélas, sombre dans le ridicule absolu. Dans des temps pas si reculés, on pouvait détester Nickelback sous prétexte que c'était du déjà-entendu (et vu aussi, d'ailleurs). Désormais, même en glissant dans les interviews des "on n'a jamais prétendu inventer quoi que ce soit", ces mecs là ne peuvent plus s'en tirer. Ils éclatent au grand jour et seront à l'avenir pris pour ce qu'ils sont : des losers. Pas des losers à la "I'm lose" ou "I'm a loser, baby"... des vrais losers, à la Roger & Rémy (les deux pilliers du PMU à côté de chez moi). Quand on arrive à la dernière note de "Rockstar" (ouais : encore un titre supra original), on ne saurait dire qui d'eux ou de nous est dans le plus mauvais état. Onze chansons durant, Nickelback nous aura dégoutés successivement des slows, du metal, du Canada et même des bucherons.
👎👎 All the Right Reasons
Nickelback | Roadrunner, 2005