[Les brefs articles consacrés aux premiers tomes The Dark Tower ont été rédigés en 2004, à l'occasion d'une relecture précédent la publication des derniers tomes. Ils sont parus sur mon précédent blog, qui était un... blog, un vrai, c'est-à-dire quelque chose de très superficiel évoquant mes lectures au fil de la plume. Ils n'aspirent donc à aucune espèce d'exhaustivité]
De ce troisième tome, je gardais le souvenir d'un texte long et un peu fatigant, qui ne démarrait réellement que dans son dernier tiers... quelle méprise de ma part ! A ma décharge, je n'étais qu'un gamin lorsque je l'ai lu pour la première fois. Je préférais l'action à la parlote, or il y a beaucoup de parlote dans ce volume (de même quand dans toute la saga en général).
Avec un regard d'adulte et en attendant la relecture du quatrième volet (le dernier qui sera une relecture), difficile de ne pas considérer The Waste Lands comme à la fois un tournant ET une apothéose. C'est à ce jour le meilleur épisode de la série, le plus riche, mais c'est aussi celui qui lance véritablement Roland et son Ka-tet sur la route de la Tour, ce qui n'était pas vraiment le cas avant puisqu'ils passaient beaucoup de temps à être interrompus dans leur quête (et qu'en plus les autres n'étaient pas forcément très chauds pour s'embarquer là-dedans). De ce fait, la tension monte d'un cran. Le texte est effectivement long, foisonnant... il est surtout d'une profondeur et d'une culture exceptionnelles. Hommage même pas voilé au chef-d’œuvre de T.S. Eliot (The Waste Land, au singulier), sublime et interminable poème narratif (un de mes textes favoris sûrement), cet épisode trois en reprend les ingrédients majeurs : personnages sur la brèche, symboles toutes les trois lignes, mysticisme discret, univers dévastés, voyages entre les plans et érudition quasi maladive... sans parler certains passages (Lud) renvoyant de manière plus ou moins explicite à la vision post-apocalyptique de l'auteur anglo-américain.
Difficile, vraiment, de lâcher ce livre qui multiplie les trouvailles et dans lequel Stephen King réussit à compiler tout ce qui fait la puissance de ses meilleurs livres : caractérisation de héros ordinaires (ou presque), atmosphère pesante et horreur suggestive. Après deux tomes de très bonne facture mais où on n'était pas sûr de ce que l'auteur voulait faire, The Dark Tower atteint ici sa vitesse de croisière. On en conviendra, deux volumes d'exposition soit un bon millier de pages, c'est un peu long pour mettre en place une intrigue. Mais chaque élément semblant disposé au millimètre prêt, je ne serais désormais pas surpris que d'ici le dernier volume on soit obligé de revenir au premier pour y pêcher des détails qui nous auraient échappés.
👑 The Dark Tower, vol. III : The Waste Lands
Stephen King | #1 BestSeller, 1991
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