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Ça, c’est tout moi : le seul blaireau qui arrive à lire une trilogie sans savoir que c’est une trilogie et qui en plus la lit à l’envers…
Vous allez me dire que c’est n’est pas très important puisque n’importe quel site internet vous apprendra qu’on peut lire les trois volumes de cette trilogie (poursuivie avec La Voie Royale et La Condition Humaine) dans le désordre. Ce n’est effectivement pas grave pour la compréhension. Cela l’est nettement plus pour l’appréciation.
Très librement inspiré de l’affaire du Temple d’Angkor, qui ne serait d’ailleurs probablement pas une « affaire » et qu’on aurait très certainement oublié si Malraux n’en avait pas fait un livre, Les Conquérants nous plonge en plein cœur de l’insurrection chinoise de 1925…
Ca vous rappelle quelque chose ? Rassurez-vous, si ce quelque chose se nomme La Condition Humaine , c’est normal. Car une fois qu’on a lu la trilogie dans le sens inverse, on parcours Les Conquérants en ayant l’impression de feuilleter un brouillon du grand classique susnommé. Les éléments, les personnages, l’univers, tout se confond. Même le style… comme si l’écriture de l’auteur n’avait pas évolué d’un poil entre 1928 et 1933. C’est pour le moins ennuyeux.
A l’époque ce livre a divisé : certains ont immédiatement crié au chef-d’œuvre, quand d’autres reprochaient à Malraux d’avoir sciemment trahi de nombreuses vérités historiques que je ne suis hélas pas à même de rétablir (parce qu’il arrive qu’il y ait des trucs que j’ignore, c’est rare, mais c’est possible). L’essentiel est que Malraux y dit des choses importantes sur… la condition humaine (la vraie, pas le bouquin). Je ne vais pas blablater pendant deux heures. L’écriture de Malraux est agréable et efficace, mais elle ne m’a jamais époustouflé. Pas plus dans Les Conquérants que dans les six ou sept autres livres que j’ai lus de lui. Mon édition étant assez ancienne, j’ai beaucoup ri en lisant les coupures de presse à la fin du bouquin qui évoquaient « la forme » du roman… j’ai beaucoup ri parce que je me suis dit que le recul est vraiment cruel et assassin, et que les critiques littéraires français de 1928 ne devaient pas être trop au fait de ce qui se faisait à l’époque (1928, c’est Nadja de Breton, Sartoris de Faulkner, et, l'année précédente, on a To the Lightouse de Woolf et Thérèse Desqueyroux de Mauriac… autant vous dire que stylistiquement parlant Les Conquérants fait carrément poids plume à côté). Parce que finalement, comme toujours chez Malraux, c’est le fond qui prend le pas sur la forme.
Par conséquent, j’ai été intéressé par ce livre. Mais il ne m’a jamais captivé, passionné, ni enthousiasmé. Ces trois termes semblent honnis du Malraux romancier, qui préfère de loin verser dans la philosophie ou l’analyse politique que dans la littérature…
Ça, c’est tout moi : le seul blaireau qui arrive à lire une trilogie sans savoir que c’est une trilogie et qui en plus la lit à l’envers…
Vous allez me dire que c’est n’est pas très important puisque n’importe quel site internet vous apprendra qu’on peut lire les trois volumes de cette trilogie (poursuivie avec La Voie Royale et La Condition Humaine) dans le désordre. Ce n’est effectivement pas grave pour la compréhension. Cela l’est nettement plus pour l’appréciation.
Très librement inspiré de l’affaire du Temple d’Angkor, qui ne serait d’ailleurs probablement pas une « affaire » et qu’on aurait très certainement oublié si Malraux n’en avait pas fait un livre, Les Conquérants nous plonge en plein cœur de l’insurrection chinoise de 1925…
Ca vous rappelle quelque chose ? Rassurez-vous, si ce quelque chose se nomme La Condition Humaine , c’est normal. Car une fois qu’on a lu la trilogie dans le sens inverse, on parcours Les Conquérants en ayant l’impression de feuilleter un brouillon du grand classique susnommé. Les éléments, les personnages, l’univers, tout se confond. Même le style… comme si l’écriture de l’auteur n’avait pas évolué d’un poil entre 1928 et 1933. C’est pour le moins ennuyeux.
A l’époque ce livre a divisé : certains ont immédiatement crié au chef-d’œuvre, quand d’autres reprochaient à Malraux d’avoir sciemment trahi de nombreuses vérités historiques que je ne suis hélas pas à même de rétablir (parce qu’il arrive qu’il y ait des trucs que j’ignore, c’est rare, mais c’est possible). L’essentiel est que Malraux y dit des choses importantes sur… la condition humaine (la vraie, pas le bouquin). Je ne vais pas blablater pendant deux heures. L’écriture de Malraux est agréable et efficace, mais elle ne m’a jamais époustouflé. Pas plus dans Les Conquérants que dans les six ou sept autres livres que j’ai lus de lui. Mon édition étant assez ancienne, j’ai beaucoup ri en lisant les coupures de presse à la fin du bouquin qui évoquaient « la forme » du roman… j’ai beaucoup ri parce que je me suis dit que le recul est vraiment cruel et assassin, et que les critiques littéraires français de 1928 ne devaient pas être trop au fait de ce qui se faisait à l’époque (1928, c’est Nadja de Breton, Sartoris de Faulkner, et, l'année précédente, on a To the Lightouse de Woolf et Thérèse Desqueyroux de Mauriac… autant vous dire que stylistiquement parlant Les Conquérants fait carrément poids plume à côté). Parce que finalement, comme toujours chez Malraux, c’est le fond qui prend le pas sur la forme.
Par conséquent, j’ai été intéressé par ce livre. Mais il ne m’a jamais captivé, passionné, ni enthousiasmé. Ces trois termes semblent honnis du Malraux romancier, qui préfère de loin verser dans la philosophie ou l’analyse politique que dans la littérature…
✋ Les Conquérants
André Malraux | Le Livre de Poche, 1928