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Ah ! les fameux Tales of Ordinary Madness… ces Contes de la Folie Ordinaire tellement cultes que leur titre est quasiment entré dans le langage commun. Ou comment Bukowski, poète confidentiel depuis le début des années 60, va devenir un improbable phénomène de mode…
Bizarrement, je ne lis ce recueil que pour la seconde fois. C’est sans doute le seul ouvrage du cher vieux Tonton Hank que je n’ai pas lu plus de deux fois. C’est également l’un des (sinon le) dernier(s) que j’ai lu « en première instance », et il m’avait immanquablement déçu tellement j’en avais entendu parler en bien. Le fait est qu’une fois qu’on a découvert la face un peu plus tendre de Bukowski (c’est à dire ses bouquins des années 80), on ne goûte pas, je pense, de la même manière ses textes les plus anciens – et ceux-ci le sont puisqu’ils reprennent en partie son tout premier recueil Confessions of a Man Insane Enough to Live with Beasts (1966).
Le succès de scandale aurait-il surévalué le livre ? Peut-être. D’un autre côté, il y a un certain snobisme à considérer que l’œuvre de Bukowski à partir des années 80 est plus attractive que celle des années 60 et 70, parce que moins crue. Certains critiques écrivent ça, comme si on pouvait découper le pauvre Hank en plusieurs morceaux ! C’est bien sûr totalement faux, voire stupide. Cette œuvre est un bloc. Le fait qu’elle ne soit pas d’un seul tenant ne signifie pas nécessairement qu’il faille y voir deux périodes distinctes, mais plutôt deux époques complémentaires.
Ces Tales of Ordinary Madness montrent le Bukowski le plus connu, Hank le Rabelaisien, le méchant ogre sulfureux qui parle de ce dont on ne doit pas parler, qui dit des gros mots et n’éprouve pas de honte à parler de sexe, d’alcool, de sexe, de violence, de sexe, d’écriture et de sexe. Quatre générations d’écrivains ont essayé d’écrire sur les mêmes sujets de la même manière. Quatre générations d’écrivains s’y sont cassés les dents.
Parce qu’aucun n’a la même rage, la même soif de vivre, ni, bien sûr, le même style fulgurant. Il y a des choses qui ne s’expliquent pas. La vingtaine de nouvelles présentées ici est brandie comme autant de bras d’honneur à la société, aux écrivains, aux hommes politiques, aux pisses-froid et à tant d’autres encore. C'est vif, original, corrosif... unique. Dans les mains de n’importe qui d’autre ces histoires de machines à baiser, de bordels texans, de femmes vivant au milieu des animaux du zoo n’auraient ni queue ni tête. Ce serait nul et non avenu, sans intérêt.
Sous la plume de Bukowski, plus en verve que jamais, c’est remarquable. Certes ce recueil ne vaut pas les Notes of a Dirty Old Man, et il est un cran en dessous des New Tales of Ordinary Madness. J’irai même jusqu’à déconseiller de choisir ce livre pour un premier contact avec l’ogre qui fit peur à l’Amérique et à Bernard Pivot.
Il n’en demeure pas moins jubilatoire.
Ah ! les fameux Tales of Ordinary Madness… ces Contes de la Folie Ordinaire tellement cultes que leur titre est quasiment entré dans le langage commun. Ou comment Bukowski, poète confidentiel depuis le début des années 60, va devenir un improbable phénomène de mode…
Bizarrement, je ne lis ce recueil que pour la seconde fois. C’est sans doute le seul ouvrage du cher vieux Tonton Hank que je n’ai pas lu plus de deux fois. C’est également l’un des (sinon le) dernier(s) que j’ai lu « en première instance », et il m’avait immanquablement déçu tellement j’en avais entendu parler en bien. Le fait est qu’une fois qu’on a découvert la face un peu plus tendre de Bukowski (c’est à dire ses bouquins des années 80), on ne goûte pas, je pense, de la même manière ses textes les plus anciens – et ceux-ci le sont puisqu’ils reprennent en partie son tout premier recueil Confessions of a Man Insane Enough to Live with Beasts (1966).
Le succès de scandale aurait-il surévalué le livre ? Peut-être. D’un autre côté, il y a un certain snobisme à considérer que l’œuvre de Bukowski à partir des années 80 est plus attractive que celle des années 60 et 70, parce que moins crue. Certains critiques écrivent ça, comme si on pouvait découper le pauvre Hank en plusieurs morceaux ! C’est bien sûr totalement faux, voire stupide. Cette œuvre est un bloc. Le fait qu’elle ne soit pas d’un seul tenant ne signifie pas nécessairement qu’il faille y voir deux périodes distinctes, mais plutôt deux époques complémentaires.
Ces Tales of Ordinary Madness montrent le Bukowski le plus connu, Hank le Rabelaisien, le méchant ogre sulfureux qui parle de ce dont on ne doit pas parler, qui dit des gros mots et n’éprouve pas de honte à parler de sexe, d’alcool, de sexe, de violence, de sexe, d’écriture et de sexe. Quatre générations d’écrivains ont essayé d’écrire sur les mêmes sujets de la même manière. Quatre générations d’écrivains s’y sont cassés les dents.
Parce qu’aucun n’a la même rage, la même soif de vivre, ni, bien sûr, le même style fulgurant. Il y a des choses qui ne s’expliquent pas. La vingtaine de nouvelles présentées ici est brandie comme autant de bras d’honneur à la société, aux écrivains, aux hommes politiques, aux pisses-froid et à tant d’autres encore. C'est vif, original, corrosif... unique. Dans les mains de n’importe qui d’autre ces histoires de machines à baiser, de bordels texans, de femmes vivant au milieu des animaux du zoo n’auraient ni queue ni tête. Ce serait nul et non avenu, sans intérêt.
Sous la plume de Bukowski, plus en verve que jamais, c’est remarquable. Certes ce recueil ne vaut pas les Notes of a Dirty Old Man, et il est un cran en dessous des New Tales of Ordinary Madness. J’irai même jusqu’à déconseiller de choisir ce livre pour un premier contact avec l’ogre qui fit peur à l’Amérique et à Bernard Pivot.
Il n’en demeure pas moins jubilatoire.
👍👍 Erections, Ejaculations, Exhibitions & General Tales of Ordinary Madness [Contes de la Folie Ordinaire]
Charles Bukowski | Black Sparrow Books, 1972