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Avec ses répliques de six pages aux phrases chaotiques, difficilement compréhensibles parfois sans être lues, le théâtre de Koltès ressemble beaucoup à du roman.
Avec ses successions de dialogues et ses didascalies, l’unique roman de Koltès ressemble beaucoup à une pièce de théâtre.
Impossible de résumer ce livre fascinant qui relève plus de la suite poétique que du roman « romanesque » à proprement parler. De même qu’il a transcendé le théâtre Koltès a, le temps de 153 pages, transcendé le roman. C’est une histoire de fuite, celle de deux sœurs, mais on ignore ce qu’elles fuient ni pourquoi elles le fuient. En chemin elles rencontrent deux frères, qui fuient eux aussi. On n’en sait pas plus sur cette fuite-ci que sur la première, peut-être même ne fuient-ils que pour accompagner les filles.
Peu importe en fait, puisque l’important est ailleurs, dans la beauté des mots et la magie du langage.
Non, on ne trouvera pas ici de réelle histoire. Mais aller lire du Koltès pour trouver une histoire c’est presque comme d’espérer entendre de la guitare électrique dans une œuvre de musique de classique… c’est presque antinomique.
Car Koltès est là, on le retrouve parfaitement. C’est surprenant : La Fuite à cheval… est son seul roman, c’est également sa seule œuvre que je n’avais jamais lue. Paradoxalement je ne m’attendais absolument pas à retrouver à ce point son univers, ses mots, ses égarements contemplatif et sa syntaxe nerveuse… je m’attendais à quelque chose de différent, de complémentaire peut-être. Finalement j’ai l’impression d’avoir lu une pièce de Koltès, tout simplement. J’ai beaucoup pensé à La Nuit juste avant les forêts (pour ceux qui connaîtraient). De même qu’après avoir lu chaque pièce de Koltès j’ai eu la sensation de ne pas avoir vraiment lu du théâtre… étrange, cette abolition permanente des genres littéraires pour mieux créer un univers propre. Au moins maintenant je sais qu’en théâtre ou en roman, du Koltès reste du Koltès. Cela ne ressemble à rien d’autre.
Bien sûr, on peut ne pas accepter de suivre l'auteur, et son étrange quatuor de personnages, dans leur fuite en avant, toujours plus loin, plus vite et plus mystérieuse. Il est probable qu’on soit totalement réfractaire à ce petit livre qui, c’est indéniable, n’a pas grand-chose pour lui sinon un style à la poésie légère et onirique et à la vivacité fulgurante.
Il est possible aussi qu’on tombe sous son charme.
Avec ses répliques de six pages aux phrases chaotiques, difficilement compréhensibles parfois sans être lues, le théâtre de Koltès ressemble beaucoup à du roman.
Avec ses successions de dialogues et ses didascalies, l’unique roman de Koltès ressemble beaucoup à une pièce de théâtre.
Impossible de résumer ce livre fascinant qui relève plus de la suite poétique que du roman « romanesque » à proprement parler. De même qu’il a transcendé le théâtre Koltès a, le temps de 153 pages, transcendé le roman. C’est une histoire de fuite, celle de deux sœurs, mais on ignore ce qu’elles fuient ni pourquoi elles le fuient. En chemin elles rencontrent deux frères, qui fuient eux aussi. On n’en sait pas plus sur cette fuite-ci que sur la première, peut-être même ne fuient-ils que pour accompagner les filles.
Peu importe en fait, puisque l’important est ailleurs, dans la beauté des mots et la magie du langage.
Non, on ne trouvera pas ici de réelle histoire. Mais aller lire du Koltès pour trouver une histoire c’est presque comme d’espérer entendre de la guitare électrique dans une œuvre de musique de classique… c’est presque antinomique.
Car Koltès est là, on le retrouve parfaitement. C’est surprenant : La Fuite à cheval… est son seul roman, c’est également sa seule œuvre que je n’avais jamais lue. Paradoxalement je ne m’attendais absolument pas à retrouver à ce point son univers, ses mots, ses égarements contemplatif et sa syntaxe nerveuse… je m’attendais à quelque chose de différent, de complémentaire peut-être. Finalement j’ai l’impression d’avoir lu une pièce de Koltès, tout simplement. J’ai beaucoup pensé à La Nuit juste avant les forêts (pour ceux qui connaîtraient). De même qu’après avoir lu chaque pièce de Koltès j’ai eu la sensation de ne pas avoir vraiment lu du théâtre… étrange, cette abolition permanente des genres littéraires pour mieux créer un univers propre. Au moins maintenant je sais qu’en théâtre ou en roman, du Koltès reste du Koltès. Cela ne ressemble à rien d’autre.
Bien sûr, on peut ne pas accepter de suivre l'auteur, et son étrange quatuor de personnages, dans leur fuite en avant, toujours plus loin, plus vite et plus mystérieuse. Il est probable qu’on soit totalement réfractaire à ce petit livre qui, c’est indéniable, n’a pas grand-chose pour lui sinon un style à la poésie légère et onirique et à la vivacité fulgurante.
Il est possible aussi qu’on tombe sous son charme.
👍👍 La Fuite à cheval très loin dans la ville
Bernard-Marie Koltès | Les Éditions de Minuit, 1984