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Le temps fait son œuvre et parfois son œuvre est vachement ironique : dans mon souvenir, il s’agissait du recueil le moins intéressant de Tonton Hank. Or, en le lisant, qu’est-ce que je retrouve ici ? Une collection de nouvelle épatantes, remarquables, sensationnelles.
Le problème de ce genre d’ouvrage est que l’entreprise relève plus de la compilation que du recueil à proprement parler. Il n’y a pas de ligne directrice, pour preuve, les deux dernières nouvelles, Confessions of a Man Insane Enough to Live with Beasts et All the Assholes in the World & Mine comptent parmi les premières de l’auteur (on en trouve une première édition dans un livre éponyme de 1966). De fait, l’ensemble est forcément inégal.
Pour autant, doit-on bouder son plaisir ? On retrouve ici toute une galerie de personnages et d’histoires devenus cultes pour la plupart des lecteurs de Bukowski. Celle du Dr Nazi, évidemment, ou bien celle de cette femme qui trimballe avec elle des petites figurines affreusement humaines. Et puis il y a le cannibale Maja Thurup, la scène mémorable où Bukowski met K.O. Hemingway sur un ring de boxe, les souvenirs des années d’universités où Hank « joue au nazi » pour le plaisir « d’être dans l’opposition », sans oublier Stella, mannequin d’étalage tellement attirant… tout un univers assemblé dans quelques nouvelles brillantes, sardoniques, drôles, tendres… à l’image de la première d’entre elle, son annonce terrible JE CHERCHE UNE FEMME, et son dénouement volontairement prévisible au point d’en devenir pathétique et grotesque.
Non, Bukowski n’est décidément pas du genre à faire dans la demi-mesure, et c’est tant mieux. Tant pis, du coup, s’il est indirectement responsable d’une vingtaine de portées de pseudos écrivains prétendument provocateurs – il est le premier à les conchier.
Le vieux Tonton Hank est là, et le temps a fait son œuvre. Ce recueil qui dans mon souvenir n’était franchement pas terrible m’a cloué sur place : je me suis rendu compte que, dix ans après, je n’en avais pas omis la moindre ligne.
Le temps fait son œuvre et parfois son œuvre est vachement ironique : dans mon souvenir, il s’agissait du recueil le moins intéressant de Tonton Hank. Or, en le lisant, qu’est-ce que je retrouve ici ? Une collection de nouvelle épatantes, remarquables, sensationnelles.
Le problème de ce genre d’ouvrage est que l’entreprise relève plus de la compilation que du recueil à proprement parler. Il n’y a pas de ligne directrice, pour preuve, les deux dernières nouvelles, Confessions of a Man Insane Enough to Live with Beasts et All the Assholes in the World & Mine comptent parmi les premières de l’auteur (on en trouve une première édition dans un livre éponyme de 1966). De fait, l’ensemble est forcément inégal.
Pour autant, doit-on bouder son plaisir ? On retrouve ici toute une galerie de personnages et d’histoires devenus cultes pour la plupart des lecteurs de Bukowski. Celle du Dr Nazi, évidemment, ou bien celle de cette femme qui trimballe avec elle des petites figurines affreusement humaines. Et puis il y a le cannibale Maja Thurup, la scène mémorable où Bukowski met K.O. Hemingway sur un ring de boxe, les souvenirs des années d’universités où Hank « joue au nazi » pour le plaisir « d’être dans l’opposition », sans oublier Stella, mannequin d’étalage tellement attirant… tout un univers assemblé dans quelques nouvelles brillantes, sardoniques, drôles, tendres… à l’image de la première d’entre elle, son annonce terrible JE CHERCHE UNE FEMME, et son dénouement volontairement prévisible au point d’en devenir pathétique et grotesque.
Non, Bukowski n’est décidément pas du genre à faire dans la demi-mesure, et c’est tant mieux. Tant pis, du coup, s’il est indirectement responsable d’une vingtaine de portées de pseudos écrivains prétendument provocateurs – il est le premier à les conchier.
Le vieux Tonton Hank est là, et le temps a fait son œuvre. Ce recueil qui dans mon souvenir n’était franchement pas terrible m’a cloué sur place : je me suis rendu compte que, dix ans après, je n’en avais pas omis la moindre ligne.
👑 South of No North : Stories of the Buried Life [Au sud de Nulle Part]
Charles Bukowski | Black Sparrow Press, 1973