dimanche 24 septembre 2006

Blackwood Farm - Quinn of the Damned

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Quinn Blackwood est vampire depuis moins d’un an, mais il est déjà désemparé. Non par son existence immortelle, mais par celle de son double, Gobelin, un ami imaginaire l’accompagnant partout depuis l’enfance et dont il n’a découvert que très récemment qu’il était en fait un esprit. Un « familier » qui se nourrit de sang tout comme lui et en même temps, acquérant chaque nuit un peu plus de puissance et se montrant de plus en plus imprévisible et menaçant. En désespoir de cause, Quinn décide d’écrire à Lestat, le plus puissant de tous les vampires, dont il a lu les livres et espère qu’il pourra lui venir en aide…

Avant dernier volume des Vampire Chronicles, Blackwood Farm renoue remarquablement avec tout ce qui a fait la gloire de la série : écriture remarquable, personnages complexes, épopées vampiriques… Lestat est de retour, mais pour une fois il joue les seconds couteaux et d’une certaine manière ce n’est plus mal. Car Quinn est un nouveau protagoniste non seulement attachant mais crédible, du genre qu’Anne Rice n’avait plus créé depuis pas mal d’années.

Qu’importe alors, que le point de départ de ce livre repose sur deux postulats totalement improbables. Pourquoi Lestat ne détruit-il pas immédiatement Quinn comme il le fait avec chaque vampire qui s’approche de son territoire depuis des volumes et des volumes ? Bof, pas grave. Comment peut-il y avoir encore de jeunes vampires ? Question plus préoccupante si on considère qu’au terme de Queen of the Damned les vampires encore existants sont à peine une dizaine et ont fait le serment de ne plus créer de novices… sauf que Quinn est là, et a été créé par un trio de vampires (par ailleurs plutôt fascinant) « anciens », sorti de nulle part mais résidant à cinquante bornes de chez Lestat… là, c’est déjà nettement moins crédible…

… dans la perspective de la série tout du moins, car ça n’a aucun impact sur le livre en lui-même et sur le passionnant récit de Quinn Blackwood, étonnant gamin qui vient enrichir la déjà longue collection de personnages de la série et sceller définitivement le crossover entre les Vampires Chronicles et les Mayfair Witches.

Au final, même si le livre est peut-être un poil trop long, on n’a aucune envie de la lâcher ni de sauter la moindre page – un miracle dont Anne Rice n’avait plus été capable depuis The Tale Of Body Thief dix ans plus tôt.


👍👍 Blackwood Farm [Le Domaine Blackwood] 
Anne Rice | Knopf Doubleday, 2002