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Dans la vie, il y a deux choses que je trouve extrêmement difficiles à faire, voire même carrément impossibles : planter un clou, et résumer correctement un livre de Marie Darrieussecq.
Autant j’ai entendu dire qu’il existait des gens capables de réussir le premier de ces deux sacerdoces, autant celui qui vient vous voir et prétend pouvoir vous faire un résumé clair, net et (surtout) précis de White est un sacré menteur.
Dans White, il fait froid. Normal : ça se passe en Antarctique.
Dans White, il y a un homme – pour accompagner la femme.
Dans White, il y a une femme – pour accompagner l’homme.
Dans White, il y a des fantômes. Normal : c’est un roman de Marie Darrieussecq.
Le reste, ma foi, je vous laisse le découvrir par vous-même, en considérant bien que si vous avez détesté tous ses livres il y a peu de chances pour que celui-ci vous fasse changer d’avis. En revanche, si vous êtes sensibles à l’œuvre de l’auteure, vous allez plonger tête baissée… car son écriture agit comme un poison. Durant les trois premiers pages, vous vous sentez légèrement irrités. Ca pique. Et puis ça commence à agir. Le temps de vous rendre compte de ce qui s’est passé, vous avez bouffé 200 pages et des brouettes. C’est court, mais ça semble long. Car lorsqu’on est aussi doué que l’est Marie Darrieussecq, on peut en raconter des choses, en 200 pages seulement.
Alors, on se laisse entraîner dans le froid, dans cette étrange histoire de Projet White et dans cette curieuse histoire d’amour… le style totalement descriptif de l’auteure fait des merveilles. Il devient même contemplatif, parfois, et débouche sur des pages d’une infinie beauté. Mais son résultat immédiat, surtout, est de donner corps aux fantômes. Car après nous en avoir narré la naissance, Marie Darrieussecq nous en dit un peu plus sur eux et sur leur vie (enfin sur leur mort). L’écriture est douce, fluide, le ton blanc (forcément) et neutre, opérant ainsi une déshumanisation totale de l’univers. Tout cela est admirablement mené, et d’une subtilité à toute épreuve.
Pour vous dire : je l’ai acheté à sa sortie et je viens de le relire seulement trois ans après. Je suis certes toujours incapable de le résumer, mais je suis toujours sûr, en revanche, que c’est d’un immense texte qu’il s’agit. Si vous ne me croyez pas, lisez-le.
Et venez me le raconter après, si vous êtes chiches…
Dans la vie, il y a deux choses que je trouve extrêmement difficiles à faire, voire même carrément impossibles : planter un clou, et résumer correctement un livre de Marie Darrieussecq.
Autant j’ai entendu dire qu’il existait des gens capables de réussir le premier de ces deux sacerdoces, autant celui qui vient vous voir et prétend pouvoir vous faire un résumé clair, net et (surtout) précis de White est un sacré menteur.
Dans White, il fait froid. Normal : ça se passe en Antarctique.
Dans White, il y a un homme – pour accompagner la femme.
Dans White, il y a une femme – pour accompagner l’homme.
Dans White, il y a des fantômes. Normal : c’est un roman de Marie Darrieussecq.
Le reste, ma foi, je vous laisse le découvrir par vous-même, en considérant bien que si vous avez détesté tous ses livres il y a peu de chances pour que celui-ci vous fasse changer d’avis. En revanche, si vous êtes sensibles à l’œuvre de l’auteure, vous allez plonger tête baissée… car son écriture agit comme un poison. Durant les trois premiers pages, vous vous sentez légèrement irrités. Ca pique. Et puis ça commence à agir. Le temps de vous rendre compte de ce qui s’est passé, vous avez bouffé 200 pages et des brouettes. C’est court, mais ça semble long. Car lorsqu’on est aussi doué que l’est Marie Darrieussecq, on peut en raconter des choses, en 200 pages seulement.
Alors, on se laisse entraîner dans le froid, dans cette étrange histoire de Projet White et dans cette curieuse histoire d’amour… le style totalement descriptif de l’auteure fait des merveilles. Il devient même contemplatif, parfois, et débouche sur des pages d’une infinie beauté. Mais son résultat immédiat, surtout, est de donner corps aux fantômes. Car après nous en avoir narré la naissance, Marie Darrieussecq nous en dit un peu plus sur eux et sur leur vie (enfin sur leur mort). L’écriture est douce, fluide, le ton blanc (forcément) et neutre, opérant ainsi une déshumanisation totale de l’univers. Tout cela est admirablement mené, et d’une subtilité à toute épreuve.
Pour vous dire : je l’ai acheté à sa sortie et je viens de le relire seulement trois ans après. Je suis certes toujours incapable de le résumer, mais je suis toujours sûr, en revanche, que c’est d’un immense texte qu’il s’agit. Si vous ne me croyez pas, lisez-le.
Et venez me le raconter après, si vous êtes chiches…
👍👍👍 White
Marie Darrieussecq | P.O.L., 2003