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Sylvie et Jérôme Rogron sont deux retraités célibataires qui recueillent la jeune Pierrette Lorrain, vague parente orpheline débarquant de Bretagne. Elle n’a que douze ans, elle est belle, elle est innocente… Eux, ils sont aigris. Et pas très fréquentables. Des parents adoptifs bien peu aimables – c’est le moins qu’on puisse dire ! Sur ces entrefaites intervient Jacques, l’ami d’enfance de Pierrette, son amoureux transi sans doute, qui souhaite l’arracher à sa condition…
J’ai bien conscience, je vous rassure, que le résumé linéaire ne donne pas vraiment envie. De fait, c’est loin d’être le livre le plus passionnant de Balzac, personne n’ira dire le contraire.
Pourtant, il ne faut pas trop en demander à ce court récit qui, s’il part d’un postulat archi-archi éculé (quoique… pas tant que ça en 1839), n’est rien de plus qu’un volume d’exposition à la trilogie des Célibataires – une œuvre méconnue et grandiose de l’écrivain. Dans le premier de ces trois livres (les suivants sont Le Curé de Tours et La Rabouilleuse), Balzac se contente de planter le décor, le contexte historique (juste avant la Monarchie de Juillet pour cet épisode) et de présenter les personnages. Il prend son temps, ce qui laisse songeur quand on pense que ce texte pourtant pas bien long a été publié en plus de dix épisodes à l’époque !
… il prend son temps et il a bien raison ! car le tout n’est pas tant l’intrigue, d’une banalité presque atterrante, que la puissance de l’écriture balzacienne. Honoré est ici dans une forme olympique, brosse une jolie galerie de portraits vitriolés à souhaits, et prépare le lecteur à une suite qui compte parmi ses plus grandes œuvres. Il y va doucement, c’est indéniable, mais c’est l’époque qui voulait ça. Il est certain que cela peut sembler incongru voire sans doute trop long de nos jours, en ces temps d’immédiateté permanente.
Mais se plonger dans ce premier volet des Célibataires pour se laisser emporter par les descriptions minutieuses et les portraits au scalpel (rarement personnages auront été autant massacrés par l’auteur que les Rogron) reste un plaisir non négligeable – surtout lorsqu’on connaît la suite.
Cette trilogie étant inscrite dans ma liste de relectures, nous en reparlerons très bientôt…
Sylvie et Jérôme Rogron sont deux retraités célibataires qui recueillent la jeune Pierrette Lorrain, vague parente orpheline débarquant de Bretagne. Elle n’a que douze ans, elle est belle, elle est innocente… Eux, ils sont aigris. Et pas très fréquentables. Des parents adoptifs bien peu aimables – c’est le moins qu’on puisse dire ! Sur ces entrefaites intervient Jacques, l’ami d’enfance de Pierrette, son amoureux transi sans doute, qui souhaite l’arracher à sa condition…
J’ai bien conscience, je vous rassure, que le résumé linéaire ne donne pas vraiment envie. De fait, c’est loin d’être le livre le plus passionnant de Balzac, personne n’ira dire le contraire.
Pourtant, il ne faut pas trop en demander à ce court récit qui, s’il part d’un postulat archi-archi éculé (quoique… pas tant que ça en 1839), n’est rien de plus qu’un volume d’exposition à la trilogie des Célibataires – une œuvre méconnue et grandiose de l’écrivain. Dans le premier de ces trois livres (les suivants sont Le Curé de Tours et La Rabouilleuse), Balzac se contente de planter le décor, le contexte historique (juste avant la Monarchie de Juillet pour cet épisode) et de présenter les personnages. Il prend son temps, ce qui laisse songeur quand on pense que ce texte pourtant pas bien long a été publié en plus de dix épisodes à l’époque !
… il prend son temps et il a bien raison ! car le tout n’est pas tant l’intrigue, d’une banalité presque atterrante, que la puissance de l’écriture balzacienne. Honoré est ici dans une forme olympique, brosse une jolie galerie de portraits vitriolés à souhaits, et prépare le lecteur à une suite qui compte parmi ses plus grandes œuvres. Il y va doucement, c’est indéniable, mais c’est l’époque qui voulait ça. Il est certain que cela peut sembler incongru voire sans doute trop long de nos jours, en ces temps d’immédiateté permanente.
Mais se plonger dans ce premier volet des Célibataires pour se laisser emporter par les descriptions minutieuses et les portraits au scalpel (rarement personnages auront été autant massacrés par l’auteur que les Rogron) reste un plaisir non négligeable – surtout lorsqu’on connaît la suite.
Cette trilogie étant inscrite dans ma liste de relectures, nous en reparlerons très bientôt…
👍 Les Célibataires, vol 1 : Pierrette
Honoré de Balzac | Louis Conard, 1839