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Leacok est un jeune con prétentieux qui étudie depuis des années les méthodes d’investigation de toutes les polices du monde en vue de boucler sa thèse à Harvard. Il y met beaucoup de cœur même si, bien sûr, aucune de ces polices n’arrive à la cheville de la criminelle américaine. Envoyé à Vérone, il y fait la connaissance du commissaire Tarchini qui pour sa part est tout aussi con, mais vieux et rêveur. La rencontre promet d’entrée :
« … Un cigare ?
- Merci, je ne fume pas.
- Ça par exemple ! on m’a bien raconté que les américains sont des excentriques mais… ne pas fumer ! A quoi passez-vous donc votre temps alors ?
- A travailler, monsieur le commissaire.
- Mais, moi aussi, je travaille et ça ne m’empêche pas de fumer ! »
Bref : le roman est placé sous le signe du choc des cultures – enfin façon de parler vu que la culture italienne d’Exbrayat se limite au chianti, à la scaloppine alla Fiorentina et à croire que toute les Véronaises s’appellent Giulietta. Ce qui en somme n’est pas bien grave, dans la mesure où sa culture américaine s’avère à peine plus développée – tout le monde se retrouve donc à égalité dans le grotesque. Tant mieux : c’est le but. Faire rire, tout bêtement. Avec des clichés, des caractères outrés et des saillies tellement peu crédibles qu’on finit assez rapidement par sombrer dans l'hilarité.
Quand j’étais petit, un de mes proches considérait qu’Exbrayat était le plus grand écrivain vivant (en lisant ça vous vous dites que j’ai vraiment du mérite d’être arrivé là où j’en suis – je ne vais pas vous contredire). Il avait tous ses livres, ce qui en fait un bon paquet si on considère que l’auteur a publié environ deux fois plus de livres que Hitchcock n’a réalisé de films (un rapide calcul vous permettra d’évaluer ce nombre aux alentours de 106). Je les ai tous lus, ou quasiment. J’ai un peu lâché l’auteur à la fin de l’adolescence, tant et si bien que c’est la première fois que je le lis depuis des années. Eh bien ses bouquins sont tellement tous pareils que je ne me suis rendu compte qu’au bout de quarante pages que j’avais déjà lu celui-ci !
Pourtant, passé ce constat, j’ai été au bout. Je ne saurais pas vraiment dire pourquoi… Exbrayat est un auteur qui détend. Évidemment ses intrigues policières sont inexistantes, ses personnages caricaturaux et ses situations totalement ridicules. C’est ce qui me rend l’auteur sympathique : c’est de la parodie qui s’assume et n’a d’autre ambition que de décontracter le lecteur. Dès lors, pourquoi refuser d’entrer dans le jeu ?
A tout prendre, Chewing-gum & Spaghettis n’est sans doute pas le meilleur de cette impressionnante bibliographie. Mais pour un peu qu’il soit indulgent (ou tout simplement qu’il ne demande pas à ce roman plus qu’il ne peut lui en fournir) le lecteur passera un moment agréable avec ce sympathique buddy-book – c’est tout ce qui compte.
Leacok est un jeune con prétentieux qui étudie depuis des années les méthodes d’investigation de toutes les polices du monde en vue de boucler sa thèse à Harvard. Il y met beaucoup de cœur même si, bien sûr, aucune de ces polices n’arrive à la cheville de la criminelle américaine. Envoyé à Vérone, il y fait la connaissance du commissaire Tarchini qui pour sa part est tout aussi con, mais vieux et rêveur. La rencontre promet d’entrée :
« … Un cigare ?
- Merci, je ne fume pas.
- Ça par exemple ! on m’a bien raconté que les américains sont des excentriques mais… ne pas fumer ! A quoi passez-vous donc votre temps alors ?
- A travailler, monsieur le commissaire.
- Mais, moi aussi, je travaille et ça ne m’empêche pas de fumer ! »
Bref : le roman est placé sous le signe du choc des cultures – enfin façon de parler vu que la culture italienne d’Exbrayat se limite au chianti, à la scaloppine alla Fiorentina et à croire que toute les Véronaises s’appellent Giulietta. Ce qui en somme n’est pas bien grave, dans la mesure où sa culture américaine s’avère à peine plus développée – tout le monde se retrouve donc à égalité dans le grotesque. Tant mieux : c’est le but. Faire rire, tout bêtement. Avec des clichés, des caractères outrés et des saillies tellement peu crédibles qu’on finit assez rapidement par sombrer dans l'hilarité.
Quand j’étais petit, un de mes proches considérait qu’Exbrayat était le plus grand écrivain vivant (en lisant ça vous vous dites que j’ai vraiment du mérite d’être arrivé là où j’en suis – je ne vais pas vous contredire). Il avait tous ses livres, ce qui en fait un bon paquet si on considère que l’auteur a publié environ deux fois plus de livres que Hitchcock n’a réalisé de films (un rapide calcul vous permettra d’évaluer ce nombre aux alentours de 106). Je les ai tous lus, ou quasiment. J’ai un peu lâché l’auteur à la fin de l’adolescence, tant et si bien que c’est la première fois que je le lis depuis des années. Eh bien ses bouquins sont tellement tous pareils que je ne me suis rendu compte qu’au bout de quarante pages que j’avais déjà lu celui-ci !
Pourtant, passé ce constat, j’ai été au bout. Je ne saurais pas vraiment dire pourquoi… Exbrayat est un auteur qui détend. Évidemment ses intrigues policières sont inexistantes, ses personnages caricaturaux et ses situations totalement ridicules. C’est ce qui me rend l’auteur sympathique : c’est de la parodie qui s’assume et n’a d’autre ambition que de décontracter le lecteur. Dès lors, pourquoi refuser d’entrer dans le jeu ?
A tout prendre, Chewing-gum & Spaghettis n’est sans doute pas le meilleur de cette impressionnante bibliographie. Mais pour un peu qu’il soit indulgent (ou tout simplement qu’il ne demande pas à ce roman plus qu’il ne peut lui en fournir) le lecteur passera un moment agréable avec ce sympathique buddy-book – c’est tout ce qui compte.
👍 Chewing-gum & Spaghetti
Charles Exbrayat | Librairies des Champs-Élysées, 1959