...
Pour Noël, je me suis offert un super cadeau : une chronique géniale. Je me suis aussi offert un pull et un gros coffret Buddy Holly, mais c’est vraiment la chronique qui me fait le plus plaisir. Par contre, vous ne la lirez pas avant le 03 janvier au plus tôt. Désolé : je ne voudrais pas vous plomber avant Noël. De toute façon, si je la publiais aujourd’hui personne ne viendrait la lire, puisque vous êtes tous occupés à préparer les fêtes de Noël, comme si vous n’aviez que ça à foutre. Peut-être même que vous avez prévu de voir votre famille, de faire plaisir à vos gosses, voire pire : de manger de la bûche !
Bref, si je postais ma chronique géniale, ce serait un immense gâchis. Vous ne me contredirez pas. A plus forte raison si l'on considère le mal que j’ai en ce moment à écrire des chroniques de qualité (si, si, vous l’aviez noté)… peut-être n’en réécrirai-je pas une de ce niveau avant une éternité ! Vu sous cet angle, je trouve qu’il vaut mieux ménager mes effets. Rendez-vous donc le 03 janvier pour une chronique explosive, une de celles que vous aimez tant, drôle, méchante et qui balance (oh, j’en vois une qui salive, par là-bas !) D’ici là, nous allons recauser des vérités fondamentales de l’univers, car ça fait bien longtemps que nous n’avons pas ajouté une pierre à notre Édifice De La Banalité Ordinairement Normale. Vous n’êtes sans doute pas sans l’avoir remarqué : dans la vie, il n’y a que deux catégories de gens. Les-ceux qui adoooooooorent Noël, et les-ceux qui l’exècrent. Il n’y a pas d’entre deux avec Noël.
Il n’y a pas de centristes de la Nativité. Il n’y a que des violemment pour, et des farouchement contre. Une fois que vous avez compris ça, vous avez quasiment tout compris. C’est le genre de point qui une fois assimilé permet de mieux appréhender l’univers. Curieusement, ce n’est pas quelque chose qu’on vous apprend durant vos études – enfin sauf si vous m’avez moi en guise de prof mais ne rêvez pas trop. Il serait intéressant de comprendre pourquoi Noël déclenche tant l’enthousiasme le plus disproportionné (en quoi est-ce si excitant quatre illuminations pourries et un sapin qui perd ses épines ?) que la haine la plus décalée (en quoi est-ce un mal de vouloir donner du bonheur aux gens qu’on aime ?). Afin de mieux nous rapprocher du cœur du problème, votre envoyé spécial en direct du monde merveilleux du Divin Enfant a tenté de mener une enquête d’investigation. Pour ce faire, une règle simple : ne pas avoir d’avis. Ne pas avoir de sentiment autre qu’un légitime et séduisant esprit de contradiction. Il suffit de détester Noël avec ceux qui adorent, et d’adorer avec ceux qui détestent.
J’ai remarqué assez rapidement au cours de cette enquête que les gens adorant Noël le faisaient généralement de manière totalement irrationnelle et se montraient la plupart du temps incapables de répondre à la question (pourtant simple) : Pourquoi adorez-vous Noël ? Ce qui, d’une certaine manière, rejoint une chronique passée traitant du bonheur, incontrôlable, incompréhensible et le plus souvent d’un seul tenant. Noël provoque du bonheur chez certaines personne (et pas uniquement les enfants), ça ne s’explique pas. Le bonheur ne doit pas être explicable – sans quoi ce n’est qu’une joie banale.
Ceux qui détestent Noël se sont avérés beaucoup plus intéressants. Leurs motivations, notamment, sont toujours amusantes. La personne la plus intelligente et la plus raisonnable peut tout à fait vous dire qu’elle déteste Noël parce qu’elle passe toujours des Noël pourris – ce qui n’est pas beaucoup plus rationnel que si elle adorait. On touche au domaine périlleux de l’autosuggestion : Je passe trois Noël pourris, donc tous mes Noël vont être pourris, donc je déteste Noël. Ce à quoi on pourrait ajouter un quatrième point : Je passe trois Noël pourris, donc tous mes Noël vont être pourris, donc je déteste Noël, donc je passe des Noël pourris ; notre sujet finit par avoir un moral dans les chaussettes bien avant Noël (en général au moment des premières décorations et des premières vitrines, soit donc un bon mois avant puisque notre société de consommation est sur la pente descendante et qu’on finira bientôt par mettre des décorations de Noël mi-octobre). Et il est tellement déprimé par la simple idée que Noël arrive, qu’il finit par réellement provoquer le Noël de merde qu'il craignait tant. Ces sujets-là, en général, finissent par passer leur Réveillon au local de S.O.S. Détresse Amitié.
Mais les anti-Noël sont nombreux et, de même que les anti-libéraux, ont des motivations extrêmement divergentes les empêchant de s’unir autour d’une cause noble et commune. On pourrait évoquer le Traditionnel Connard de Noël, qui vient systématiquement, tous les ans avec la même énergie, saper le Noël de vos enfants en leur expliquant durant le repas de famille que c’est une fête commerciale. Ce en quoi il n’a pas fondamentalement tort, puisqu’on peut difficilement considérer qu’une fête où l’on achète plein de choses n’est pas une fête commerciale. Néanmoins c’est une fête commerciale antédiluvienne, peut-être même la première fête commerciale de tous les temps, la Reine des Fêtes Commerciales… ce n’est pas comme Halloween un truc qu’on est venu nous greffer sur le calendrier il y a cinq ans pour permettre à Coca Cola de vendre des boissons à la morte saison. Non, c’est une institution incontournable qui, pour une raison que j’ignore, ne se faisait pas du tout taxer de fête commerciale il y a dix ans. Je ne sais pas si vous vous rappelez, mais il y a dix ans, voire même moins, le Traditionnel Connard de Noël n’existait pas (ce qui sous-entendrait qu’il n’est pas si traditionnel que ça). Non ! ce personnage aujourd’hui incontournable, figure emblématique des feuilletons pourris des fêtes de fin d’année, n’est apparu que lorsque que l’expression « ultralibéralisme » est entrée en vigueur. Un genre de gros beauf protestataire inconsciemment persuadé de transgresser un interdit – voire un tabou. Qui au final se contente juste de faire chier tout le monde, mais bon : moi je ne juge pas, hein. On résiste à la société de consommation comme on peut.
Les anti-Noël les plus farouches demeurent cependant, et de loin, ceux qui le sont par snobisme. Ceux-là sont les plus redoutables, car comme ils détestent cette fête par volonté et non par conviction profonde, il est quasiment impossible de débattre avec eux. Leurs arguments sont surréalistes et ineptes, la plupart du temps gratuits, et parfois, même, ce sont les mêmes arguments que ceux des gens qui adorent Noël – mais à l’envers. Ces anti-Noël détestent les sapins. Détestent les pères Noël. Les guirlandes, les boules, les cadeaux. Les chansons de Noël. Les bûches. La dinde. Le vert, le rouge, le houx, Tim Allen, les dates fourrées, les chaussettes de Noël. Les pochoirs, les traîneaux, la neige, les barbes blanches. Ils détestent les cartes de vœux, l’hiver, les illuminations, les feux de bois, le bolduc, les contes. Accessoirement, ils détestent aussi sans le savoir leurs enfants. Et ils détestent encore plus l’enfant qu’ils ont été. Ils aimeraient bien passer Noël aux Caraïbes, loin des colifichets inhérents au concept Noël. Sans se douter bien sûr que même aux Caraïbes il y a des décorations de Noël le 25 décembre. Les anti-Noël par choix de vie sont incurables. Dans 99 % des cas, ils sont malheureux. Pas à cause de Noël. Ils sont malheureux tout court, tout en étant bien sûr persuadés d’être heureux, ce qui les contraint à passer un Noël malheureux puisqu’en plus d’être opposés à Noël pour le principe, ils sont obligés de le fêter quand même. Ce qui les insupporte, même s’ils ne savent pas pourquoi. Pas grave : dans le fond, il ne savent pas non plus pourquoi ils détestent Noël. A leur manière, ils sont un genre de minorité oppressée. Sauf que cette minorité là est tellement conne qu’on n'a pas envie qu’elle cesse d’être oppressée. Personnellement je n’ai jamais été en faveur du communautarisme, mais je pense sincèrement que les anti-Noël par snobisme, êtres obtus et irrécupérables, ne devraient avoir le droit de se marier qu’entre eux.
Ils créeraient ainsi une nouvelle religion, et une nouvelle flopée d’enfants : les anti-Noël par éducation. Ils vivraient dans des villes-ghettos où il n’y aurait pas de décorations au mois de décembre. Dans des maisons sans sapin, sans guirlandes, sans colifichets. Le soir du 24, ils dîneraient chichement, regarderaient ANS News *, leur chaîne spéciale où il n’y aurait pas ce soir d’émission spéciale Noël avec Laurent Ruquier (les veinards). Puis ils iraient se coucher. Ils feraient l’amour entre anti-Noël par snobisme. Ils s’endormiraient. Le lendemain matin, leurs enfants se lèveraient normalement. Ils ne chercheraient pas leurs cadeaux au pied du sapin qu’ils n’ont pas. Ils ne connaîtraient même pas le sens du mot Noël, ce qui du coup ne les rendraient même pas malheureux. Ce serait un monde merveilleux, même s’il n’exclurait pas bien sûr les grandes tragédies humaines, comme ce touriste qui s’arrête dans leur patelin pour prendre un café et commet l’irréparable en disant (devant témoins) qu’il va acheter un Elmo-qui-rigole à sa fille pour Noël. Ce qui fait dire au petit bonhomme de cinq ans à côté : « Papa, c’est quoi Noël ? » … question embarrassante. Le père se dit que bientôt on lui demandera comment faire les bébés, il soupire, il dit que Noël ce n’est rien, une légende. Du coup l’enfant demande ce que c’est qu’une légende (logique). Son père lui répond que c’est une chose dont tout le monde parle mais qui n’existe pas. Ce qui perturbe passablement le garçon :
« Alors le bonheur, c’est une légende, Papa ?
- Dans notre ville, oui, mon fils. »
Le touriste égaré écarquille les yeux. Il prend peur. Il s’enfuit. Il remonte dans sa voiture. Sur la banquette arrière, il y a deux poupées, un déguisement de fée, un pull rose pâle taille huit ans et un Elmo-qui-rigole.
C’est sur cette vision de cauchemar que je vous quitte, mes chers amis. Le Golb ne ferme pas encore ses portes, mais ce sera en revanche la dernière chronique pour 2006. Je vous souhaite d’excellentes fêtes, que vous soyez Noëlomaniaques, anti-Noël par crainte irrationnelle, anti-Noël par snobisme, et tenez ! Même si vous êtes de Traditionnels Connards de Noël.
* (Anti-Noël par Snobisme News)
Pour Noël, je me suis offert un super cadeau : une chronique géniale. Je me suis aussi offert un pull et un gros coffret Buddy Holly, mais c’est vraiment la chronique qui me fait le plus plaisir. Par contre, vous ne la lirez pas avant le 03 janvier au plus tôt. Désolé : je ne voudrais pas vous plomber avant Noël. De toute façon, si je la publiais aujourd’hui personne ne viendrait la lire, puisque vous êtes tous occupés à préparer les fêtes de Noël, comme si vous n’aviez que ça à foutre. Peut-être même que vous avez prévu de voir votre famille, de faire plaisir à vos gosses, voire pire : de manger de la bûche !
Bref, si je postais ma chronique géniale, ce serait un immense gâchis. Vous ne me contredirez pas. A plus forte raison si l'on considère le mal que j’ai en ce moment à écrire des chroniques de qualité (si, si, vous l’aviez noté)… peut-être n’en réécrirai-je pas une de ce niveau avant une éternité ! Vu sous cet angle, je trouve qu’il vaut mieux ménager mes effets. Rendez-vous donc le 03 janvier pour une chronique explosive, une de celles que vous aimez tant, drôle, méchante et qui balance (oh, j’en vois une qui salive, par là-bas !) D’ici là, nous allons recauser des vérités fondamentales de l’univers, car ça fait bien longtemps que nous n’avons pas ajouté une pierre à notre Édifice De La Banalité Ordinairement Normale. Vous n’êtes sans doute pas sans l’avoir remarqué : dans la vie, il n’y a que deux catégories de gens. Les-ceux qui adoooooooorent Noël, et les-ceux qui l’exècrent. Il n’y a pas d’entre deux avec Noël.
Il n’y a pas de centristes de la Nativité. Il n’y a que des violemment pour, et des farouchement contre. Une fois que vous avez compris ça, vous avez quasiment tout compris. C’est le genre de point qui une fois assimilé permet de mieux appréhender l’univers. Curieusement, ce n’est pas quelque chose qu’on vous apprend durant vos études – enfin sauf si vous m’avez moi en guise de prof mais ne rêvez pas trop. Il serait intéressant de comprendre pourquoi Noël déclenche tant l’enthousiasme le plus disproportionné (en quoi est-ce si excitant quatre illuminations pourries et un sapin qui perd ses épines ?) que la haine la plus décalée (en quoi est-ce un mal de vouloir donner du bonheur aux gens qu’on aime ?). Afin de mieux nous rapprocher du cœur du problème, votre envoyé spécial en direct du monde merveilleux du Divin Enfant a tenté de mener une enquête d’investigation. Pour ce faire, une règle simple : ne pas avoir d’avis. Ne pas avoir de sentiment autre qu’un légitime et séduisant esprit de contradiction. Il suffit de détester Noël avec ceux qui adorent, et d’adorer avec ceux qui détestent.
J’ai remarqué assez rapidement au cours de cette enquête que les gens adorant Noël le faisaient généralement de manière totalement irrationnelle et se montraient la plupart du temps incapables de répondre à la question (pourtant simple) : Pourquoi adorez-vous Noël ? Ce qui, d’une certaine manière, rejoint une chronique passée traitant du bonheur, incontrôlable, incompréhensible et le plus souvent d’un seul tenant. Noël provoque du bonheur chez certaines personne (et pas uniquement les enfants), ça ne s’explique pas. Le bonheur ne doit pas être explicable – sans quoi ce n’est qu’une joie banale.
Ceux qui détestent Noël se sont avérés beaucoup plus intéressants. Leurs motivations, notamment, sont toujours amusantes. La personne la plus intelligente et la plus raisonnable peut tout à fait vous dire qu’elle déteste Noël parce qu’elle passe toujours des Noël pourris – ce qui n’est pas beaucoup plus rationnel que si elle adorait. On touche au domaine périlleux de l’autosuggestion : Je passe trois Noël pourris, donc tous mes Noël vont être pourris, donc je déteste Noël. Ce à quoi on pourrait ajouter un quatrième point : Je passe trois Noël pourris, donc tous mes Noël vont être pourris, donc je déteste Noël, donc je passe des Noël pourris ; notre sujet finit par avoir un moral dans les chaussettes bien avant Noël (en général au moment des premières décorations et des premières vitrines, soit donc un bon mois avant puisque notre société de consommation est sur la pente descendante et qu’on finira bientôt par mettre des décorations de Noël mi-octobre). Et il est tellement déprimé par la simple idée que Noël arrive, qu’il finit par réellement provoquer le Noël de merde qu'il craignait tant. Ces sujets-là, en général, finissent par passer leur Réveillon au local de S.O.S. Détresse Amitié.
Mais les anti-Noël sont nombreux et, de même que les anti-libéraux, ont des motivations extrêmement divergentes les empêchant de s’unir autour d’une cause noble et commune. On pourrait évoquer le Traditionnel Connard de Noël, qui vient systématiquement, tous les ans avec la même énergie, saper le Noël de vos enfants en leur expliquant durant le repas de famille que c’est une fête commerciale. Ce en quoi il n’a pas fondamentalement tort, puisqu’on peut difficilement considérer qu’une fête où l’on achète plein de choses n’est pas une fête commerciale. Néanmoins c’est une fête commerciale antédiluvienne, peut-être même la première fête commerciale de tous les temps, la Reine des Fêtes Commerciales… ce n’est pas comme Halloween un truc qu’on est venu nous greffer sur le calendrier il y a cinq ans pour permettre à Coca Cola de vendre des boissons à la morte saison. Non, c’est une institution incontournable qui, pour une raison que j’ignore, ne se faisait pas du tout taxer de fête commerciale il y a dix ans. Je ne sais pas si vous vous rappelez, mais il y a dix ans, voire même moins, le Traditionnel Connard de Noël n’existait pas (ce qui sous-entendrait qu’il n’est pas si traditionnel que ça). Non ! ce personnage aujourd’hui incontournable, figure emblématique des feuilletons pourris des fêtes de fin d’année, n’est apparu que lorsque que l’expression « ultralibéralisme » est entrée en vigueur. Un genre de gros beauf protestataire inconsciemment persuadé de transgresser un interdit – voire un tabou. Qui au final se contente juste de faire chier tout le monde, mais bon : moi je ne juge pas, hein. On résiste à la société de consommation comme on peut.
Les anti-Noël les plus farouches demeurent cependant, et de loin, ceux qui le sont par snobisme. Ceux-là sont les plus redoutables, car comme ils détestent cette fête par volonté et non par conviction profonde, il est quasiment impossible de débattre avec eux. Leurs arguments sont surréalistes et ineptes, la plupart du temps gratuits, et parfois, même, ce sont les mêmes arguments que ceux des gens qui adorent Noël – mais à l’envers. Ces anti-Noël détestent les sapins. Détestent les pères Noël. Les guirlandes, les boules, les cadeaux. Les chansons de Noël. Les bûches. La dinde. Le vert, le rouge, le houx, Tim Allen, les dates fourrées, les chaussettes de Noël. Les pochoirs, les traîneaux, la neige, les barbes blanches. Ils détestent les cartes de vœux, l’hiver, les illuminations, les feux de bois, le bolduc, les contes. Accessoirement, ils détestent aussi sans le savoir leurs enfants. Et ils détestent encore plus l’enfant qu’ils ont été. Ils aimeraient bien passer Noël aux Caraïbes, loin des colifichets inhérents au concept Noël. Sans se douter bien sûr que même aux Caraïbes il y a des décorations de Noël le 25 décembre. Les anti-Noël par choix de vie sont incurables. Dans 99 % des cas, ils sont malheureux. Pas à cause de Noël. Ils sont malheureux tout court, tout en étant bien sûr persuadés d’être heureux, ce qui les contraint à passer un Noël malheureux puisqu’en plus d’être opposés à Noël pour le principe, ils sont obligés de le fêter quand même. Ce qui les insupporte, même s’ils ne savent pas pourquoi. Pas grave : dans le fond, il ne savent pas non plus pourquoi ils détestent Noël. A leur manière, ils sont un genre de minorité oppressée. Sauf que cette minorité là est tellement conne qu’on n'a pas envie qu’elle cesse d’être oppressée. Personnellement je n’ai jamais été en faveur du communautarisme, mais je pense sincèrement que les anti-Noël par snobisme, êtres obtus et irrécupérables, ne devraient avoir le droit de se marier qu’entre eux.
Ils créeraient ainsi une nouvelle religion, et une nouvelle flopée d’enfants : les anti-Noël par éducation. Ils vivraient dans des villes-ghettos où il n’y aurait pas de décorations au mois de décembre. Dans des maisons sans sapin, sans guirlandes, sans colifichets. Le soir du 24, ils dîneraient chichement, regarderaient ANS News *, leur chaîne spéciale où il n’y aurait pas ce soir d’émission spéciale Noël avec Laurent Ruquier (les veinards). Puis ils iraient se coucher. Ils feraient l’amour entre anti-Noël par snobisme. Ils s’endormiraient. Le lendemain matin, leurs enfants se lèveraient normalement. Ils ne chercheraient pas leurs cadeaux au pied du sapin qu’ils n’ont pas. Ils ne connaîtraient même pas le sens du mot Noël, ce qui du coup ne les rendraient même pas malheureux. Ce serait un monde merveilleux, même s’il n’exclurait pas bien sûr les grandes tragédies humaines, comme ce touriste qui s’arrête dans leur patelin pour prendre un café et commet l’irréparable en disant (devant témoins) qu’il va acheter un Elmo-qui-rigole à sa fille pour Noël. Ce qui fait dire au petit bonhomme de cinq ans à côté : « Papa, c’est quoi Noël ? » … question embarrassante. Le père se dit que bientôt on lui demandera comment faire les bébés, il soupire, il dit que Noël ce n’est rien, une légende. Du coup l’enfant demande ce que c’est qu’une légende (logique). Son père lui répond que c’est une chose dont tout le monde parle mais qui n’existe pas. Ce qui perturbe passablement le garçon :
« Alors le bonheur, c’est une légende, Papa ?
- Dans notre ville, oui, mon fils. »
Le touriste égaré écarquille les yeux. Il prend peur. Il s’enfuit. Il remonte dans sa voiture. Sur la banquette arrière, il y a deux poupées, un déguisement de fée, un pull rose pâle taille huit ans et un Elmo-qui-rigole.
C’est sur cette vision de cauchemar que je vous quitte, mes chers amis. Le Golb ne ferme pas encore ses portes, mais ce sera en revanche la dernière chronique pour 2006. Je vous souhaite d’excellentes fêtes, que vous soyez Noëlomaniaques, anti-Noël par crainte irrationnelle, anti-Noël par snobisme, et tenez ! Même si vous êtes de Traditionnels Connards de Noël.
* (Anti-Noël par Snobisme News)
Oh !! un authentique centriste de la nativité !!
RépondreSupprimerQue de souvenirs ;)
;-)
Supprimer