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La première page du roman raconte un début de matinée : un mois plus tôt la police a retrouvé le cadavre d’une jeune femme, une magicienne. L’affaire a été rapidement classée, et voici qu’un inconnu vient interroger le commissaire sur ce qu’est devenue l'autre. Quelle autre ? La sœur de la victime. Dont on n’a pas retrouvé la moindre trace, ni morte ni vive.
La dernière page du roman raconte la fin de cette journée, l’incroyable dénouement de cette histoire.
Entre les deux, Boileau et Narcejac proposent au lecteur une plongée dans l’univers du cirque, des illusionnistes… un monde étrange, parallèle au nôtre et obéissant à ses propres codes. Un monde dont l’antihéros de cette aventure, Doutre, fait partie tout en en étant systématiquement violemment rejeté.
Alors Doutre se réfugie dans un troisième monde, obscur et torturé : celui de son âme, que les deux auteurs radioscopent avec la virtuosité qu’on leur connaît dans leurs plus brillants ouvrages.
A sa manière d’ailleurs Les Magiciennes peut être considéré comme le plus boileaunarcejacien de tous les livres de Boileau & Narcejac : sa construction semble une définition parfaite de leur œuvre. C’eût pu être une simple nouvelle : la première et la dernière page se suffisent en elles-mêmes. Ne pas lire ce qu’il y a au milieu ne poserait aucun problème de compréhension de l’intrigue… mais tuerait tout l’intérêt du roman. Car cet intérêt réside entre les deux et n’est pas à strictement parler l’intrigue – comme vous l’aurez compris. Comme dans tous leurs meilleurs romans, Boileau & Narcejac se contrefichent du Qui ? et du Comment ? Seul leur importe le Pourquoi ?, question fondamentale du roman policier d’aujourd’hui dont se préoccupaient bien peu les auteurs de polars de leur temps. A la limite on se fout, même, de savoir ce qu’est devenue la seconde magicienne. Quelle importance puisqu’on fait sa connaissance dès la page deux et qu’elle se révèle au fil du récit suffisamment fascinante pour déchaîner les violentes passions amenant au dénouement ? Lequel est finalement expédié en trois paragraphes, parce que très franchement, tout a été dit avant.
La première page du roman raconte un début de matinée : un mois plus tôt la police a retrouvé le cadavre d’une jeune femme, une magicienne. L’affaire a été rapidement classée, et voici qu’un inconnu vient interroger le commissaire sur ce qu’est devenue l'autre. Quelle autre ? La sœur de la victime. Dont on n’a pas retrouvé la moindre trace, ni morte ni vive.
La dernière page du roman raconte la fin de cette journée, l’incroyable dénouement de cette histoire.
Entre les deux, Boileau et Narcejac proposent au lecteur une plongée dans l’univers du cirque, des illusionnistes… un monde étrange, parallèle au nôtre et obéissant à ses propres codes. Un monde dont l’antihéros de cette aventure, Doutre, fait partie tout en en étant systématiquement violemment rejeté.
Alors Doutre se réfugie dans un troisième monde, obscur et torturé : celui de son âme, que les deux auteurs radioscopent avec la virtuosité qu’on leur connaît dans leurs plus brillants ouvrages.
A sa manière d’ailleurs Les Magiciennes peut être considéré comme le plus boileaunarcejacien de tous les livres de Boileau & Narcejac : sa construction semble une définition parfaite de leur œuvre. C’eût pu être une simple nouvelle : la première et la dernière page se suffisent en elles-mêmes. Ne pas lire ce qu’il y a au milieu ne poserait aucun problème de compréhension de l’intrigue… mais tuerait tout l’intérêt du roman. Car cet intérêt réside entre les deux et n’est pas à strictement parler l’intrigue – comme vous l’aurez compris. Comme dans tous leurs meilleurs romans, Boileau & Narcejac se contrefichent du Qui ? et du Comment ? Seul leur importe le Pourquoi ?, question fondamentale du roman policier d’aujourd’hui dont se préoccupaient bien peu les auteurs de polars de leur temps. A la limite on se fout, même, de savoir ce qu’est devenue la seconde magicienne. Quelle importance puisqu’on fait sa connaissance dès la page deux et qu’elle se révèle au fil du récit suffisamment fascinante pour déchaîner les violentes passions amenant au dénouement ? Lequel est finalement expédié en trois paragraphes, parce que très franchement, tout a été dit avant.
👍👍👍 Les Magiciennes
Pierre Boileau & Thomas Narcejac | Folio, 1957