...
« Je les déteste.
Je la déteste. »
Esprit fragile sinon faible, ce jeune narrateur sans âge défini idolâtre son frère (en qui l'on devine qu’il reconnaît l’homme normal qu’il désirerait tant être) et a érigé sa cousine (qui ne lui en demandait pas tant) au rang de quasi divinité. Ce jeune homme se traîne à ses pieds, se traîne tout court même, au milieu d’un environnement qui lui semble hostile…
… vraiment ? C’est la question que je me suis posé en refermant ce court roman, et je ne suis pas parvenu à fournir une réponse. Je ne serais pas surpris de découvrir que le prisme détraqué de ce narrateur/personnage mal aimé (à défaut d’être mal traité ?) est utilisé pour embrouiller le lecteur. Le fait est qu’en dépit des efforts qu’on peut faire pour l’aimer, ce personnage, on ne s’y attache jamais. Pas une seule seconde. Au mieux il laisse de marbre, au pire il insupporte. Le lecteur le plus indulgent sera indifférent à lui comme lui est indifférent aux autres. Car finalement ce jeune garçon n’aime rien, ne s’intéresse à rien, ne fait rien. Quant à la seule personne à laquelle il tient vraiment, il finit par la détruire.
Mon point de vue peut prêter à débat, mais je ne crois pas qu’on puisse écrire un livre totalement réussi sans créer un personnage un tant soit peu attachant ou du moins fascinant. Il y a plein d’ordure attachantes (ou tout le moins attirantes) dans l’histoire de la littérature… le narrateur de ce roman n’est qu’un pauvre type paumé, ni sympathique ni drôle ni touchant… on n’arrive même pas à avoir pitié de lui tellement il inspire l’antipathie la plus violente dès la premières page. C’était sans doute voulu, mais cela reste le principal défaut du bouquin.
En outre, le récit ne m’a pas convaincu. Le rythme est là, l’écriture est belle (comme toujours avec l’auteur), mais la mécanique psychologique qu’il entend étudier est représentée bien trop sommairement pour qu’on adhère. Certains textes sont trop longs ; celui-ci aurait gagné à faire une centaine pages en plus. Il serait alors passé d’intéressant à passionnant…
Ça se lit donc, oui, et c’est plutôt pas mal au final. Mais Yasmina Khadra nous a prouvé à de nombreuses reprises qu’il était capable de beaucoup mieux.
« Je les déteste.
Je la déteste. »
Esprit fragile sinon faible, ce jeune narrateur sans âge défini idolâtre son frère (en qui l'on devine qu’il reconnaît l’homme normal qu’il désirerait tant être) et a érigé sa cousine (qui ne lui en demandait pas tant) au rang de quasi divinité. Ce jeune homme se traîne à ses pieds, se traîne tout court même, au milieu d’un environnement qui lui semble hostile…
… vraiment ? C’est la question que je me suis posé en refermant ce court roman, et je ne suis pas parvenu à fournir une réponse. Je ne serais pas surpris de découvrir que le prisme détraqué de ce narrateur/personnage mal aimé (à défaut d’être mal traité ?) est utilisé pour embrouiller le lecteur. Le fait est qu’en dépit des efforts qu’on peut faire pour l’aimer, ce personnage, on ne s’y attache jamais. Pas une seule seconde. Au mieux il laisse de marbre, au pire il insupporte. Le lecteur le plus indulgent sera indifférent à lui comme lui est indifférent aux autres. Car finalement ce jeune garçon n’aime rien, ne s’intéresse à rien, ne fait rien. Quant à la seule personne à laquelle il tient vraiment, il finit par la détruire.
Mon point de vue peut prêter à débat, mais je ne crois pas qu’on puisse écrire un livre totalement réussi sans créer un personnage un tant soit peu attachant ou du moins fascinant. Il y a plein d’ordure attachantes (ou tout le moins attirantes) dans l’histoire de la littérature… le narrateur de ce roman n’est qu’un pauvre type paumé, ni sympathique ni drôle ni touchant… on n’arrive même pas à avoir pitié de lui tellement il inspire l’antipathie la plus violente dès la premières page. C’était sans doute voulu, mais cela reste le principal défaut du bouquin.
En outre, le récit ne m’a pas convaincu. Le rythme est là, l’écriture est belle (comme toujours avec l’auteur), mais la mécanique psychologique qu’il entend étudier est représentée bien trop sommairement pour qu’on adhère. Certains textes sont trop longs ; celui-ci aurait gagné à faire une centaine pages en plus. Il serait alors passé d’intéressant à passionnant…
Ça se lit donc, oui, et c’est plutôt pas mal au final. Mais Yasmina Khadra nous a prouvé à de nombreuses reprises qu’il était capable de beaucoup mieux.
✋ Cousine K
Yasmina Khadra | Julliard, 2003