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Et voilà. Beaucoup en rêvaient, Neil Young l’a fait : l’intégralité de son concert de 1971 au Massey Hall de Toronto est désormais disponible chez tous les bons disquaires après des années de vente sous le manteau, et c’est ma foi une excellente nouvelle. Car ce second volume d’archives du Loner est sans conteste l’un des plus attendus des fans – ce sera aussi certainement l’un des meilleurs.
Il s’agit en fait d’un show très particulier enregistré au début de la carrière solo de Young, à une époque dont l’histoire n’a gardé que peu de traces live : le songwriter est plein élan folk, vient de publier After the Gold Rush et s’apprête à décrocher quelques mois plus tard la queue du Mickey avec Harvest. Par conséquent, personne ne sera surpris de découvrir sur ce disque un show 100 % acoustique, véritable rareté puisqu’hormis son MTV Unplugged de 1993 Neil Young n’a quasiment publié que des concerts électriques.
Comme on pouvait s’y attendre la prestation sonne comme les albums folks du Loner… en mieux. Car il y a une ambiance intimiste totalement irrésistible autour de ce concert joué quasiment à domicile, sans parler d’un répertoire bien plus large que ce que les albums solos de l’époque laissaient entendre. On le sait, certains grands classiques du Neil Young des années 70 étaient écrits depuis belle lurette. Il n’empêche, ça fait tout drôle de découvrir « Journey Through the Past » et « Love in Mind » (publiés officiellement en 73), ainsi que « See the Sky About to Rain » (1974) dans des versions antiques, très différentes de celles connues et en public qui plus est (ce qui n’était jamais arrivé pour ce dernier titre). A peine plus loin, le fan frôlera l’orgasme : deux beaux inédits du Loner, des vrais, des pépites… « Dance Dance Dance », morceau teigneux (même à la sèche !) offert à la même époque à Crazy Horse (pour l’unique album du groupe de Danny Whitten sans Neil Young), et surtout « Bad Fog of Loneliness », une chanson purement et simplement sortie de nulle part, jamais enregistrée à ma connaissance – ni à celle d’aucun spécialiste du Loner à en juger par les réactions. Sombre et contemplative, elle sonne comme un morceau de Harvest en version dépressive (c’est dire si c’est gai, et surtout c’est dire si c’est beau).
Restent douze titres, douze classiques ou presque, dont on se rend compte qu’on ne les a pas entendus si souvent que ça en live… C’est le lot de toutes les grandes œuvres, mais c’est encore plus frappant ici, sans doute parce que Neil Young, s’il a sorti énormément d’enregistrements publics, a attendu 1980 pour publier un album live digne de ce nom… en tout cas je n’ai pas le sentiment d’avoir entendu des dizaines de versions de « Cowgirl in the Sand » (qui passe étonnamment bien le cap de l’acoustique, alors que ce n’était franchement pas gagné), « Tell Me Why » ou « Down by the River »… quant aux autres… bah les autres, c’est une énième version à se damner de « Helpless », un medley ENORME « A Man Needs a Maid / Heart of Gold », un « Old Man » soufflant, et puis « There’s a World », et « Ohio Young », et bien sûr « The Needle & Damage Down »… l’essoreuse Young en marche, en somme.
Arrivé à la fin, je me suis demandé, comme pour chaque réédition, s’il existait une seule bonne raison de ne pas acheter ce disque. La seule que j’ai pu trouver, c’est ne pas aimer Neil Young. Les autres seront comblés, fans ou pas, sans parler des "hérétiques" ayant toujours préféré le Neil Young folkeux au rocker, qui auront désormais enfin leur live de référence. Non franchement, rien à jeter ici. Ce n’est peut-être pas LE live ultime de Neil Young, mais c’est le seul à ce jour qui rivalise sans honte avec l’indispensable Weld ou le fabuleux Live Rust.
Et voilà. Beaucoup en rêvaient, Neil Young l’a fait : l’intégralité de son concert de 1971 au Massey Hall de Toronto est désormais disponible chez tous les bons disquaires après des années de vente sous le manteau, et c’est ma foi une excellente nouvelle. Car ce second volume d’archives du Loner est sans conteste l’un des plus attendus des fans – ce sera aussi certainement l’un des meilleurs.
Il s’agit en fait d’un show très particulier enregistré au début de la carrière solo de Young, à une époque dont l’histoire n’a gardé que peu de traces live : le songwriter est plein élan folk, vient de publier After the Gold Rush et s’apprête à décrocher quelques mois plus tard la queue du Mickey avec Harvest. Par conséquent, personne ne sera surpris de découvrir sur ce disque un show 100 % acoustique, véritable rareté puisqu’hormis son MTV Unplugged de 1993 Neil Young n’a quasiment publié que des concerts électriques.
Comme on pouvait s’y attendre la prestation sonne comme les albums folks du Loner… en mieux. Car il y a une ambiance intimiste totalement irrésistible autour de ce concert joué quasiment à domicile, sans parler d’un répertoire bien plus large que ce que les albums solos de l’époque laissaient entendre. On le sait, certains grands classiques du Neil Young des années 70 étaient écrits depuis belle lurette. Il n’empêche, ça fait tout drôle de découvrir « Journey Through the Past » et « Love in Mind » (publiés officiellement en 73), ainsi que « See the Sky About to Rain » (1974) dans des versions antiques, très différentes de celles connues et en public qui plus est (ce qui n’était jamais arrivé pour ce dernier titre). A peine plus loin, le fan frôlera l’orgasme : deux beaux inédits du Loner, des vrais, des pépites… « Dance Dance Dance », morceau teigneux (même à la sèche !) offert à la même époque à Crazy Horse (pour l’unique album du groupe de Danny Whitten sans Neil Young), et surtout « Bad Fog of Loneliness », une chanson purement et simplement sortie de nulle part, jamais enregistrée à ma connaissance – ni à celle d’aucun spécialiste du Loner à en juger par les réactions. Sombre et contemplative, elle sonne comme un morceau de Harvest en version dépressive (c’est dire si c’est gai, et surtout c’est dire si c’est beau).
Restent douze titres, douze classiques ou presque, dont on se rend compte qu’on ne les a pas entendus si souvent que ça en live… C’est le lot de toutes les grandes œuvres, mais c’est encore plus frappant ici, sans doute parce que Neil Young, s’il a sorti énormément d’enregistrements publics, a attendu 1980 pour publier un album live digne de ce nom… en tout cas je n’ai pas le sentiment d’avoir entendu des dizaines de versions de « Cowgirl in the Sand » (qui passe étonnamment bien le cap de l’acoustique, alors que ce n’était franchement pas gagné), « Tell Me Why » ou « Down by the River »… quant aux autres… bah les autres, c’est une énième version à se damner de « Helpless », un medley ENORME « A Man Needs a Maid / Heart of Gold », un « Old Man » soufflant, et puis « There’s a World », et « Ohio Young », et bien sûr « The Needle & Damage Down »… l’essoreuse Young en marche, en somme.
Arrivé à la fin, je me suis demandé, comme pour chaque réédition, s’il existait une seule bonne raison de ne pas acheter ce disque. La seule que j’ai pu trouver, c’est ne pas aimer Neil Young. Les autres seront comblés, fans ou pas, sans parler des "hérétiques" ayant toujours préféré le Neil Young folkeux au rocker, qui auront désormais enfin leur live de référence. Non franchement, rien à jeter ici. Ce n’est peut-être pas LE live ultime de Neil Young, mais c’est le seul à ce jour qui rivalise sans honte avec l’indispensable Weld ou le fabuleux Live Rust.
👍👍👍 Live at Massey Hall '71
Neil Young | Reprise Records, 2007