[Mes disques à moi (et rien qu'à moi) - N°64]
Rage Against The Machine - Rage Against The Machine (1992)
Philippe Manœuvre n’a pas toujours tort, qui écrivit que pour tous ceux pour qui le rock est synonyme de révolte, Rage Against The Machine devait être le meilleur album de tous les temps. Ce n’est pas totalement vrai (et le premier Clash alors ? – et bah le premier Clash on va en reparler bientôt, mes amis), mais c’est loin d’être faux. Je n’ai pas souvenir d’une plus grosse déferlante que celle qui secoua la scène rock du début des années 90 avec la sortie de cet album. D’ailleurs on a tellement tout dit dessus que je me demande si je ne devrais pas me contenter de signaler qu’il figure (bien évidemment) dans mon Top 100 avant d'aller me faire un thé.
Pour faire court, Rage Against The Machine c’est l’alliance imparable d’une forme novatrice et d’un fond à l’authenticité jamais contestée.
Rage Against The Machine c’est le meilleur album de Rage Against The Machine, parce que c’est le premier : les autres n’ont été que des déclinaisons de la formule inventée avec celui-ci.
Rage Against The Machine n’est pas le premier disque de fusion, mais à partir de cet album le terme fusion ne qualifiera plus que ce type de musique ; plus jamais la fusion d’avant, celle du funk et du rock, des Red Hot, Faith No More et autres Beastie Boys… seulement la fusion à la Rage, à savoir la fusion méchante, la fusion qui éructe, qui tache, qui tue. La fusion en fusion, en fait !
Rage Against The Machine (le groupe) est unique : beaucoup ont essayé de faire pareil, aucun n’a réussi. Il marque la rencontre entre quatre individualités tellement complémentaires qu’elles n’ont jamais su percer séparément, alors même que chaque membre est un virtuose dans sa partie.
Rage Against The Machine, en alliant aux vocaux rap un punk-metal corrosif, des relents reggae et engagement politique irréprochable, est un miracle : l’un des rares disques réellement violents à avoir transcendé toutes les étiquettes pour s’écouler par palettes entières et être apprécié aussi bien du métalleux pure souche que du lecteur de Télérama.
Rage Against The Machine, c’est dix chansons pour dix hymnes, dont « Killing in the Name of », « Bombtrack », « Bullet in the Head », « Take the Power Back », « Wake up»… les titres en sont éloquents, les textes impressionnants, les musiques imparables.
Rage Against The Machine, c’est tout simplement l’un des 20 ou 30 disques les plus importants de tous les temps. De ces disques qui inventent, révolutionnent, ne vieillissent ni ne s'oublient jamais.
Qui oserait prétendre le contraire ? Qu’importe : on lui répondra avec plaisir : « Fuck ya! I won’t do what you tell me ! ». Et l’on aura raison.
Trois autres disques pour découvrir RATM :
Bulls on Parade (1996)
The Battle of Los Angeles (1999)
Live at Grand Olympic Stadium (live / 2003)
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