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Et si la poésie était une arme ?, s’est dit un matin Somoza. Un matin de l’année précédente, il s’était réveillé en se disant : Et si on faisait des œuvres d'art humaines ? - le résultat avait été Clara et les pénombre (dont vous devriez pouvoir trouver une critique quelque part dans l’index). Là, il refait le coup de l’idée de base tenant sur un demi confetti plié en quatre avec (presque) autant de bonheur : Salomon Rulfo, enseignant dépressif, est hanté par d'étranges rêves, surréalistes, imagés - particulièrement macabres. Il en est à s'interroger sur ce qui secoue tant sa psyché lorsqu'il découvre qu'il ne s'agit pas de cauchemars, mais de visions renvoyant à un antique fait divers. Il n'en faut évidemment pas plus pour qu'il décide de mener sa petite enquête, inconscient de filer joyeusement (enfin, pas trop) vers l'horreur - et cette Dame N°13, terrifiante, dont il s'apprête à découvrir l'atroce réalité.
Haletant, foisonnant, vicieux et (c'est un minimum) poétique, La Dame N°13 est encore un grand coup de l'auteur de La Caverne des idées. Moins original que ce dernier, moins immédiatement immersif que Clara (puisqu'il se déroule dans univers beaucoup plus quotidien), ce troisième roman traduit en français suit une trame de thriller plus classique que l'auteur s'amuse à faire basculer petit à petit dans le (carrément) glauque, ce qui excuse sans doute quelques demi-longueurs. On regrettera surtout que Somoza ne puisse s'empêcher de tomber dans le grand-guignol durant les cinquante dernières pages, tentation à laquelle il semble décidément incapable de ne pas céder à tous les coups. Qu'importe, les quatre-cent-cinquante pages précédentes étaient si difficiles à lâcher que la conclusion, en soi, paraîtra presque optionnelle.
Et si la poésie était une arme ?, s’est dit un matin Somoza. Un matin de l’année précédente, il s’était réveillé en se disant : Et si on faisait des œuvres d'art humaines ? - le résultat avait été Clara et les pénombre (dont vous devriez pouvoir trouver une critique quelque part dans l’index). Là, il refait le coup de l’idée de base tenant sur un demi confetti plié en quatre avec (presque) autant de bonheur : Salomon Rulfo, enseignant dépressif, est hanté par d'étranges rêves, surréalistes, imagés - particulièrement macabres. Il en est à s'interroger sur ce qui secoue tant sa psyché lorsqu'il découvre qu'il ne s'agit pas de cauchemars, mais de visions renvoyant à un antique fait divers. Il n'en faut évidemment pas plus pour qu'il décide de mener sa petite enquête, inconscient de filer joyeusement (enfin, pas trop) vers l'horreur - et cette Dame N°13, terrifiante, dont il s'apprête à découvrir l'atroce réalité.
Haletant, foisonnant, vicieux et (c'est un minimum) poétique, La Dame N°13 est encore un grand coup de l'auteur de La Caverne des idées. Moins original que ce dernier, moins immédiatement immersif que Clara (puisqu'il se déroule dans univers beaucoup plus quotidien), ce troisième roman traduit en français suit une trame de thriller plus classique que l'auteur s'amuse à faire basculer petit à petit dans le (carrément) glauque, ce qui excuse sans doute quelques demi-longueurs. On regrettera surtout que Somoza ne puisse s'empêcher de tomber dans le grand-guignol durant les cinquante dernières pages, tentation à laquelle il semble décidément incapable de ne pas céder à tous les coups. Qu'importe, les quatre-cent-cinquante pages précédentes étaient si difficiles à lâcher que la conclusion, en soi, paraîtra presque optionnelle.
👍👍👍 La Dame N°13
José Carlos Somoza | Actes Sud, 2005