C’est l’album le plus mal nommé de tous les temps… mais quel album !
Un an après le split des Heartbreakers, groupe mythique qu’il avait fondé après le split des non moins mythiques New York Dolls, Johnny Thunders revenait avec un premier véritable opus solo de haute volée… et en excellente compagnie ! Car si Thunders est orphelin de ses compagnons de déroute, il est loin d’être seul. Jugez plutôt : Paul Cook & Steve Jones (Sex Pistols), Chrissie Hynde (Pretenders), Phil Lynott (Thin Lizzy), Peter Perrett (Only Ones), Steve Marriott (Humble Pie, Small Faces)… en somme tout le gratin du rock dur de l’époque, qui s’est filé rencard pour entériner la nouvelle carrière du guitariste punk ultime. Qui, pour le coup, ne sonne plus franchement punk : loin des clichés, Thunders aimait surtout le doo-wop et le rock’n’roll d’Elvis ou de Cochran, et le prouva à partir de So Alone jusqu’à sa mort 1991. Le punk ? Finalement, il n’en avait pas grand chose à secouer.
En ce sens So Alone, c’est bien plus qu’un album : une carte de visite (aux airs de Rock’n’Roll Hall of Fame) de tout ce que Johnny Thunders savait faire, très bien la plupart du temps. Beaucoup de covers (y compris des Dolls) souvent revisitées à la sauce folk/rock, quelques compos personnelles fulgurantes (mention spéciale à la déchirante « You Can’t Put Your Arms 'round a Memory »), deux manifestes proto-punk enregistrés à l’arrachée (« Hurtin’ » et « Leave Me Alone »), un hymne imparable (« London Boys »)… sans oublier bien sûr des duos à n’en plus finir, mais qui pour une fois dans ce genre d’exercice ne tournent pas au cachetonnage en règle. Au contraire la prestation d’un Lynott (par exemple) s’avère toute en finesse (« Dady Rolling Stone ») et les orchestrations sont plutôt bien tenues par les deux ex-Pistols en grande forme.
Côté production le résultat est honorable (du moins en version remasterisée), surtout si l’on considère que l’association Thunders/Cook/Jones dans le même studio n’a sur le papier rien d’une sinécure. Steve Lillywhite (qui à l’époque n’était pas encore devenu un producteur vedette) s’en sort avec les honneurs, quand bien même il n’échappe pas au côté un peu ronflant des productions rock FM de l’époque… pas grave : le répertoire est tellement grandiose qu’on passera outre sans problème. D’autant que si cette nouvelle réédition ne propose pas plus de titres que la précédente, les bonus restent d’excellente facture : deux perles dont on se demande comment elles avaient pu être écartées de l’édition de 1978 (« Dead or Alive » & « So Alone »), plus une reprise démente du « The Wizzard » de T-Rex… qui dit mieux ?
… personne, probablement. De tous les punks « originels » Thunders est le seul à avoir eu une carrière solo à peu près conséquente. Certes après ce premier sommet il n’y aura plus aucun disque majeur. Mais (au pif) Hurt Me ou Copycats tiennent encore la route aujourd’hui… c’est loin d’être le cas pour ce qu’ont fait la plupart des protagonistes de So Alone dans les années 80. Quant à comparer cet album-ci à Destiny Street (la seconde saillie de l’ancien compère de Thunders, Richard Hell)… hum, non. On va éviter : sur Le Golb on se moque, mais on n'insulte pas les gens.
Un an après le split des Heartbreakers, groupe mythique qu’il avait fondé après le split des non moins mythiques New York Dolls, Johnny Thunders revenait avec un premier véritable opus solo de haute volée… et en excellente compagnie ! Car si Thunders est orphelin de ses compagnons de déroute, il est loin d’être seul. Jugez plutôt : Paul Cook & Steve Jones (Sex Pistols), Chrissie Hynde (Pretenders), Phil Lynott (Thin Lizzy), Peter Perrett (Only Ones), Steve Marriott (Humble Pie, Small Faces)… en somme tout le gratin du rock dur de l’époque, qui s’est filé rencard pour entériner la nouvelle carrière du guitariste punk ultime. Qui, pour le coup, ne sonne plus franchement punk : loin des clichés, Thunders aimait surtout le doo-wop et le rock’n’roll d’Elvis ou de Cochran, et le prouva à partir de So Alone jusqu’à sa mort 1991. Le punk ? Finalement, il n’en avait pas grand chose à secouer.
En ce sens So Alone, c’est bien plus qu’un album : une carte de visite (aux airs de Rock’n’Roll Hall of Fame) de tout ce que Johnny Thunders savait faire, très bien la plupart du temps. Beaucoup de covers (y compris des Dolls) souvent revisitées à la sauce folk/rock, quelques compos personnelles fulgurantes (mention spéciale à la déchirante « You Can’t Put Your Arms 'round a Memory »), deux manifestes proto-punk enregistrés à l’arrachée (« Hurtin’ » et « Leave Me Alone »), un hymne imparable (« London Boys »)… sans oublier bien sûr des duos à n’en plus finir, mais qui pour une fois dans ce genre d’exercice ne tournent pas au cachetonnage en règle. Au contraire la prestation d’un Lynott (par exemple) s’avère toute en finesse (« Dady Rolling Stone ») et les orchestrations sont plutôt bien tenues par les deux ex-Pistols en grande forme.
Côté production le résultat est honorable (du moins en version remasterisée), surtout si l’on considère que l’association Thunders/Cook/Jones dans le même studio n’a sur le papier rien d’une sinécure. Steve Lillywhite (qui à l’époque n’était pas encore devenu un producteur vedette) s’en sort avec les honneurs, quand bien même il n’échappe pas au côté un peu ronflant des productions rock FM de l’époque… pas grave : le répertoire est tellement grandiose qu’on passera outre sans problème. D’autant que si cette nouvelle réédition ne propose pas plus de titres que la précédente, les bonus restent d’excellente facture : deux perles dont on se demande comment elles avaient pu être écartées de l’édition de 1978 (« Dead or Alive » & « So Alone »), plus une reprise démente du « The Wizzard » de T-Rex… qui dit mieux ?
… personne, probablement. De tous les punks « originels » Thunders est le seul à avoir eu une carrière solo à peu près conséquente. Certes après ce premier sommet il n’y aura plus aucun disque majeur. Mais (au pif) Hurt Me ou Copycats tiennent encore la route aujourd’hui… c’est loin d’être le cas pour ce qu’ont fait la plupart des protagonistes de So Alone dans les années 80. Quant à comparer cet album-ci à Destiny Street (la seconde saillie de l’ancien compère de Thunders, Richard Hell)… hum, non. On va éviter : sur Le Golb on se moque, mais on n'insulte pas les gens.
👍👍👍 So Alone
Johnny Thunders | Sire, 1978