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Mickey Sabbath vécut toute sa vie de son art : le marionnettiste. Un art au travers duquel il faisait passer sa seule, son unique obsession : le sexe. A soixante-quatre ans révolus, Mickey a désormais les mains rongées par l'arthrite et ne peut plus exercer son art ; en revanche, il demeure toujours aussi obsédé, toujours aussi charmeur, toujours aussi fin et cynique. Le décès de Drenka, sa maîtresse depuis une quinzaine d'années, le plonge dans une profonde remise en question, qui l'amène à retourner, pour la première fois depuis des décennies, à New York...
Pour le coup, on peut effectivement parler de vulgarité. Car ce livre est sans doute le plus vulgaire que le grand Roth ait écrit à ce jour. Non pas qu'il soit mal écrit : Roth a toujours ce style unique, cette manière de manier un langage précieux et cultivé puis de basculer subitement dans la grossièreté totale.
Le problème que pose ce livre c'est qu'il tourne autour d'un unique personnage, Sabbath, qui semble totalement creux. Portnoy était certes un obsédé ; il était aussi drôle, crédible et attachant. Sabbath lui ne vit que pour le sexe. Sa vie tourne autour du sexe et les femmes tournent autour de son sexe... dépourvu de la moindre crédibilité, il donne l'impression que n'importe quelle femme le croisant sur sa route a immédiatement envie de coucher avec lui. A la moitié du livre on s'arrête, on le pose en me disant : bon, ça va bien s'arrêter un jour, Roth va bien l'approfondir, passer aux choses sérieuses... eh bien non ! Si vulgarité et grossièreté peuvent tout à fait servir d’éléments révélateurs à quelque chose de plus profond, rien de cela ici.
Parlons donc peu mais bien : Sabbath's Theater ne parle que de cul. Du début à la fin. Rien ne choquant en soi, bien sûr, d'autant qu'avec une écriture comme celle-ci, cela ne bascule jamais complètement. Disons qu’on reste dans le grivois et qu’on touche rarement au graveleux. Rien de choquant dans cette histoire de vieux libidineux… mais beaucoup de soûlant, en revanche. Car dans ce livre, avec tout le respect que je vous dois Monsieur Roth, la vulgarité ne découle pas des multiples passages pornographiques... non, ce qui rend Sabbath's Theater vulgaire, c'est qu'il relève de l'escroquerie intellectuelle, en prétendant à une étude du mœurs qui n'est pour vous qu'un prétexte à défouler vos fantasmes.
Mickey Sabbath vécut toute sa vie de son art : le marionnettiste. Un art au travers duquel il faisait passer sa seule, son unique obsession : le sexe. A soixante-quatre ans révolus, Mickey a désormais les mains rongées par l'arthrite et ne peut plus exercer son art ; en revanche, il demeure toujours aussi obsédé, toujours aussi charmeur, toujours aussi fin et cynique. Le décès de Drenka, sa maîtresse depuis une quinzaine d'années, le plonge dans une profonde remise en question, qui l'amène à retourner, pour la première fois depuis des décennies, à New York...
Pour le coup, on peut effectivement parler de vulgarité. Car ce livre est sans doute le plus vulgaire que le grand Roth ait écrit à ce jour. Non pas qu'il soit mal écrit : Roth a toujours ce style unique, cette manière de manier un langage précieux et cultivé puis de basculer subitement dans la grossièreté totale.
Le problème que pose ce livre c'est qu'il tourne autour d'un unique personnage, Sabbath, qui semble totalement creux. Portnoy était certes un obsédé ; il était aussi drôle, crédible et attachant. Sabbath lui ne vit que pour le sexe. Sa vie tourne autour du sexe et les femmes tournent autour de son sexe... dépourvu de la moindre crédibilité, il donne l'impression que n'importe quelle femme le croisant sur sa route a immédiatement envie de coucher avec lui. A la moitié du livre on s'arrête, on le pose en me disant : bon, ça va bien s'arrêter un jour, Roth va bien l'approfondir, passer aux choses sérieuses... eh bien non ! Si vulgarité et grossièreté peuvent tout à fait servir d’éléments révélateurs à quelque chose de plus profond, rien de cela ici.
Parlons donc peu mais bien : Sabbath's Theater ne parle que de cul. Du début à la fin. Rien ne choquant en soi, bien sûr, d'autant qu'avec une écriture comme celle-ci, cela ne bascule jamais complètement. Disons qu’on reste dans le grivois et qu’on touche rarement au graveleux. Rien de choquant dans cette histoire de vieux libidineux… mais beaucoup de soûlant, en revanche. Car dans ce livre, avec tout le respect que je vous dois Monsieur Roth, la vulgarité ne découle pas des multiples passages pornographiques... non, ce qui rend Sabbath's Theater vulgaire, c'est qu'il relève de l'escroquerie intellectuelle, en prétendant à une étude du mœurs qui n'est pour vous qu'un prétexte à défouler vos fantasmes.
👎 Sabbath's Theater [Le Théâtre de Sabbat]
Philip Roth | Houghton Mifflin Harcourt, 1995