S’il n’existe à ce jour aucun live officiel des Strokes (ça ne saurait tarder, murmure-t-on dans les milieux autorisés) on trouve en revanche extrêmement facilement pléthore de bootlegs, lives semi-officiels et autres réjouissances du même type. Enregistrés pour la plupart sur la tournée 2003–04 ces disques au son régulièrement nickel représentent extrêmement bien le groupe live, même s’il est probable qu’aucun enregistrement du genre ne restitue jamais la puissance des Strokes sur leur première tournée post-Is this it?.
On aura beau dire et faire, c’est quand même en live et rien qu’en live qu’on reconnaît les groupes de valeur. De ce point de vue, la présence d’Alexandra Palace dans nos colonnes était plus que requise : même leur plus féroce détracteur ne pourra nier après cette écoute que les Strokes, s’ils ne sont pas forcément le meilleur groupe de tous les temps, comptent pour de vrai. Car ce disque est puissant, fort, gorgé d’excellentes mélodies (et voilà, tenez, que je me mets à siffloter) et d’une grande fraîcheur. C’est en somme ce que les Strokes savent faire de mieux et qu’ils ont toujours un peu peiné à reproduire en studio. Dont acte : place à la scène !
Fleuron de ces disques dégotables à peu près n’importe où pour une somme modique, Alexandra Palace donne le ton d’une musique plus rapide et plus dure que sur album, avec part belle faite aux guitares et voix en apesanteur (bye bye la réverb’ sur le joli organe du non moins joli Julian, bonjour les feulements rauques à la Iggy Pop). Avec sa quinzaine de titres au taquet, l’objet nous place face à un groupe différent, en pleine mutation vers un âge adulte qu’il n’a à ce jour pas encore atteint, mais qui délivre néanmoins ses hymnes (« Hard to Explain », « Last Nite » et compagnie) avec fougue face à une assemblée électrique – c’est le moins qu’on puisse dire. Sans oublier d’égrener quelques titres de son si décevant second opus… sauf qu’en l’occurrence, « I Can’t Win » ou « Reptilia » sonnent dix fois supérieures aux originales, confirmant la sensation que beaucoup avaient eue à la sortie de Room on Fire : les chansons étaient réussies mais la prod foireuse (l’histoire nous dira si j’ai raison de croire que cette assertion vaut également pour le troisième album sorti depuis). Lorsqu’ils se retrouvent liv(r)és à eux-mêmes et sans fioritures, les petits Strokes se révèlent infiniment plus incisifs malgré les pains, avec mention spéciale à un Albert Hammon Jr toujours percutant lorsque les rythmiques s’envolent (« The End Has No End », « 12 :51 » et – bien sûr – « Take It or Leave It »). On se dit d’ailleurs que les Strokes ne devraient jamais jouer que leurs chansons les plus rapides tant celles-ci, avec encore « Automatic Stop » et une version survoltée de « Soma », surclassent les autres (notamment la fade « Under Control »).
On aura beau dire et faire, c’est quand même en live et rien qu’en live qu’on reconnaît les groupes de valeur. De ce point de vue, la présence d’Alexandra Palace dans nos colonnes était plus que requise : même leur plus féroce détracteur ne pourra nier après cette écoute que les Strokes, s’ils ne sont pas forcément le meilleur groupe de tous les temps, comptent pour de vrai. Car ce disque est puissant, fort, gorgé d’excellentes mélodies (et voilà, tenez, que je me mets à siffloter) et d’une grande fraîcheur. C’est en somme ce que les Strokes savent faire de mieux et qu’ils ont toujours un peu peiné à reproduire en studio. Dont acte : place à la scène !
👍👍👍 Alexandra Palace
The Strokes | Bootleg, 2004