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Tyrannosaurus Rex n’était pas encore devenu T-Rex (épurant son nom en même temps que sa musique), mais la révolution était déjà en marche. Déjà sur ce troisième album, Marc Bolan semble en passe de s’éloigner de la folk médiévaliste dopée aux bouquins de Tolkien qui marque la première période de son œuvre, pour s’en aller vers des choses plus douces, plus planantes, plus légères… et ça marche ! Après My People Were Fair and Had Sky in Their Hair… But Now They’re Content to Wear Stars (!!!) et Prophets, Seers, Sages and the Angels of the Ages (double « !!! »), Marc Bolan s’attèle à une œuvre moins prétentieuse – et donc franchement plus excitante… à n’en pas douter son premier disque vraiment réussi.
En rompant dès 1969 avec l’idiome hippie, Bolan prend un risque de taille, et force est d’admettre qu’il a eu le nez creux. Symbole de cette mutation en cours : Steve Peregrin (Touque ?) a (enfin !) troqué ses bongos contre une batterie digne de ce nom, percutante à plus d’un titre (comme sur la somptueuse ouverture constituée par (« Chariots of Silk » et « ‘Pon a Hill »). La guitare de Bolan elle-même, s’il n’a pas encore eu l’idée géniale de la doubler, semble plus vindicative, teigneuse et donc fatalement plus en avant (« Cat Black », « She Was Born to Be My Unicorn », « Iscariot »)… Mais surtout il y a la voix du maître, enfin exploitée à sa juste mesure : sur « Romany Soup », ballade cristalline, et sur (encore) « ‘Pon a Hill », Marc Bolan assure merveilleusement les deux lignes de chant et montre enfin de quoi il est capable avec un micro. On est encore loin, c’est sûr, de « Metal Guru »… mais contrairement aux deux précédents albums, celui-ci donne réellement l’impression d’écouter le même groupe (c’est déjà un gros mieux).
Reste la production, point faible des premiers Tyrannosaurus Rex, qui sonne ici comme ailleurs irrémédiablement datée – réédition ou pas. L’indispensable Tony Visconti ne semble pas encore avoir trouvé la formule magique pour capter à la perfection l’énergie de Bolan, et ça se sent : si la voix est là, la folie du chanteur (pourtant bien présente sur les Peel Sessions de la même époque) semble contenue, noyée sous des arrangements encore un peu trop lourds par moments. Dire que cet inconvénient ne nuit pas à l’écouter d’Unicorn en 2007 serait mentir, à plus forte raison parce qu’il est probable que cela nuisait déjà à l’écoute d’Unicorn en 1969. Le problème finira d’ailleurs par être résolu assez miraculeusement, puisqu’il n’existera plus sur A Beard of Stars (sorti pourtant seulement six mois plus tard).
En attendant une réédition correcte de ce dernier (annoncée pour bientôt), on pourra toujours écouter Unicorn avec plaisir. Ne fût-ce que parce qu’il est là pour rappeler que Bolan, s’il a connu quelques errements avant son avènement glam de 1971, s’y est toujours connu pour ce qui était de trousser des mélodies limpides et immédiatement mémorisables. Que ceux qui ne me croient pas posent une oreille sur « Nijinsky Hind » : il ne manquait déjà plus grand chose au Tyrannosaurus Rex de 1969 pour jouer dans la cour des grands… à part peut-être un nom abrégé ?
Tyrannosaurus Rex n’était pas encore devenu T-Rex (épurant son nom en même temps que sa musique), mais la révolution était déjà en marche. Déjà sur ce troisième album, Marc Bolan semble en passe de s’éloigner de la folk médiévaliste dopée aux bouquins de Tolkien qui marque la première période de son œuvre, pour s’en aller vers des choses plus douces, plus planantes, plus légères… et ça marche ! Après My People Were Fair and Had Sky in Their Hair… But Now They’re Content to Wear Stars (!!!) et Prophets, Seers, Sages and the Angels of the Ages (double « !!! »), Marc Bolan s’attèle à une œuvre moins prétentieuse – et donc franchement plus excitante… à n’en pas douter son premier disque vraiment réussi.
En rompant dès 1969 avec l’idiome hippie, Bolan prend un risque de taille, et force est d’admettre qu’il a eu le nez creux. Symbole de cette mutation en cours : Steve Peregrin (Touque ?) a (enfin !) troqué ses bongos contre une batterie digne de ce nom, percutante à plus d’un titre (comme sur la somptueuse ouverture constituée par (« Chariots of Silk » et « ‘Pon a Hill »). La guitare de Bolan elle-même, s’il n’a pas encore eu l’idée géniale de la doubler, semble plus vindicative, teigneuse et donc fatalement plus en avant (« Cat Black », « She Was Born to Be My Unicorn », « Iscariot »)… Mais surtout il y a la voix du maître, enfin exploitée à sa juste mesure : sur « Romany Soup », ballade cristalline, et sur (encore) « ‘Pon a Hill », Marc Bolan assure merveilleusement les deux lignes de chant et montre enfin de quoi il est capable avec un micro. On est encore loin, c’est sûr, de « Metal Guru »… mais contrairement aux deux précédents albums, celui-ci donne réellement l’impression d’écouter le même groupe (c’est déjà un gros mieux).
Reste la production, point faible des premiers Tyrannosaurus Rex, qui sonne ici comme ailleurs irrémédiablement datée – réédition ou pas. L’indispensable Tony Visconti ne semble pas encore avoir trouvé la formule magique pour capter à la perfection l’énergie de Bolan, et ça se sent : si la voix est là, la folie du chanteur (pourtant bien présente sur les Peel Sessions de la même époque) semble contenue, noyée sous des arrangements encore un peu trop lourds par moments. Dire que cet inconvénient ne nuit pas à l’écouter d’Unicorn en 2007 serait mentir, à plus forte raison parce qu’il est probable que cela nuisait déjà à l’écoute d’Unicorn en 1969. Le problème finira d’ailleurs par être résolu assez miraculeusement, puisqu’il n’existera plus sur A Beard of Stars (sorti pourtant seulement six mois plus tard).
En attendant une réédition correcte de ce dernier (annoncée pour bientôt), on pourra toujours écouter Unicorn avec plaisir. Ne fût-ce que parce qu’il est là pour rappeler que Bolan, s’il a connu quelques errements avant son avènement glam de 1971, s’y est toujours connu pour ce qui était de trousser des mélodies limpides et immédiatement mémorisables. Que ceux qui ne me croient pas posent une oreille sur « Nijinsky Hind » : il ne manquait déjà plus grand chose au Tyrannosaurus Rex de 1969 pour jouer dans la cour des grands… à part peut-être un nom abrégé ?
👍 Unicorn
Tyrannosaurus Rex | Blue Thumb/Universal, 1969
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