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Intéressons-nous aujourd’hui au cas de Monsieur Clive Barker, que d’aucuns s’accordent à considerer comme le Stephen King anglais (quoiqu’il soit généralement plus proche de n’importe quel Stephen que d’un roi quelconque – ok elle était facile, mais faire du Barker aussi). Notre individu en effet n’est pas que le cinéaste auteur du supranigaud Hellraiser. Non : en tant qu’écrivain Barker a publié quelques livres plaisants, notamment l’attachant (enfin : façon de parler !) Damnation Game - qui fit mon bonheur lorsque j’étais adolescent. Il a même été encensé par des tas de gens dont l’intégrité n’est pas à remettre en cause, notamment Un Certain Monsieur Ballard en personne. A sa décharge ce dernier n’a pas écrit que des chefs d’œuvres, ce qui tombe plutôt bien puisque Monsieur Barker pour sa part n’en a pas écrit du tout.
Néanmoins c’est plein d’espoir que votre serviteur s’est lancé dans la lecture de Weaveworld, avide de se divertir et fort heureux de bouquiner un truc fantasico-horrifique (ce qui ne lui était plus arrivé depuis l’époque où il parlait de lui à la première personne… hum, d’ailleurs je vais reprendre un ton normal au cas où certains ne comprendraient pas que je plaisante). Donc j’ouvre Weaveworld en me disant que comme c’est le second roman de l’auteur, ça va être bien. A priori en 1987 Barker n’était pas encore devenu une machine à pognon mystico-goth avide de publier des bouquins aux faux airs de N’importe quoi. J'aurais pourtant dû savoir que c'est très mal d'avoir des a prioris... Parce que bien entendu je me suis trompé. Mais alors... trompé ! Car chers lecteurs, Weave World, sinistre histoire de devins, mediums et autres archanges, c’est totalement n’importe quoi. Ainsi dès sa deuxième « œuvre » le coupable de l’involontairement comique Cold Heart Canyon était-il déjà tenté par le Mal Suprême : le fantastique de série Z ringardos, à faire passer Jean Rollin pour Romero.
Soit : en matière de littérature de l’imaginaire (comme on dit pudiquement de nos jours) un auteur a sur le papier tous les droits. Sauf celui d’ennuyer ! Prenons justement le susmentionné Stephen King (de toute façon Monsieur Barker n’en est qu’un grossier ersatz) : il écrit les histoires qu’il veut, pour autant ses romans restent pour la plupart vraisemblables – le vraisemblable n’ayant en fait rien à voir avec le réalisme. L’important est que l’intrigue et les personnages soient crédibles – je veux dire par-là : que tout cela existe aux yeux du lecteur à défaut d’exister pour de vrai. Dans Weaveworld la seule chose qui existe c’est l’écriture, certes plus attractive que celle d’un faiseur de megasellers lambda mais tout de même pas super excitante. Le reste, les personnages, Cal, Mimi, Nemrod (oui : ils ont tous des noms à la con), le pseudo érotisme façon films du dimanche soir sur M6 (vous saviez, vous, que le confinement des corps avait un potentiel sexuel intersidéral ?), l’atmosphère soit disant glauque (lorsqu’on voit les oiseaux tourner autour de la maison en début de livre pour sous entendre la menace, difficile de ne pas se dire que quatre lignes de King dans The Stand sont plus angoissantes que l’intégralité de ce bouquin-ci)… rien ne fonctionne et tout semble en carton-pâte
Vous ne manquerez pas de me faire remarquer que je ne vous ai toujours pas dit de quoi de ça parlait. Le problème c’est que je n’en sais rien ! Je n’ai absolument rien compris à cette espèce de tambouille indigeste où se croisent des espèces de sorciers, des anges, des démons, des revenants, des voyants (il ne manque qu’un vampire pour compléter le tableau)… je peux cependant vous dire quelques trucs : l’exposition est très longue (pas loin de deux cents pages), le mysticisme est omniprésent (mais plus proche de Ron Hubbard que de John Donne) et la fin est spectaculaire – à défaut d’être intelligible. Je me suis demandé pour tout dire ce que fumait Clive Barker pour écrire un truc pareil… ou buvait – parce qu’il faut s’être pris une cuite au minimum monumentale pour oser se ridiculiser ainsi en public et sur près de huit cents pages.
Je n’ai pas trouvé la réponse. Et, donc, n’ai pas compris le livre. Enfin si, il y a un passage que j’ai compris :
« Parfois Mimi dormait. D’autres fois, elle était réveillée. »
… ça m’a rassuré : sous ses airs un peu jeté, Clive Barker est finalement un mec assez logique.
Intéressons-nous aujourd’hui au cas de Monsieur Clive Barker, que d’aucuns s’accordent à considerer comme le Stephen King anglais (quoiqu’il soit généralement plus proche de n’importe quel Stephen que d’un roi quelconque – ok elle était facile, mais faire du Barker aussi). Notre individu en effet n’est pas que le cinéaste auteur du supranigaud Hellraiser. Non : en tant qu’écrivain Barker a publié quelques livres plaisants, notamment l’attachant (enfin : façon de parler !) Damnation Game - qui fit mon bonheur lorsque j’étais adolescent. Il a même été encensé par des tas de gens dont l’intégrité n’est pas à remettre en cause, notamment Un Certain Monsieur Ballard en personne. A sa décharge ce dernier n’a pas écrit que des chefs d’œuvres, ce qui tombe plutôt bien puisque Monsieur Barker pour sa part n’en a pas écrit du tout.
Néanmoins c’est plein d’espoir que votre serviteur s’est lancé dans la lecture de Weaveworld, avide de se divertir et fort heureux de bouquiner un truc fantasico-horrifique (ce qui ne lui était plus arrivé depuis l’époque où il parlait de lui à la première personne… hum, d’ailleurs je vais reprendre un ton normal au cas où certains ne comprendraient pas que je plaisante). Donc j’ouvre Weaveworld en me disant que comme c’est le second roman de l’auteur, ça va être bien. A priori en 1987 Barker n’était pas encore devenu une machine à pognon mystico-goth avide de publier des bouquins aux faux airs de N’importe quoi. J'aurais pourtant dû savoir que c'est très mal d'avoir des a prioris... Parce que bien entendu je me suis trompé. Mais alors... trompé ! Car chers lecteurs, Weave World, sinistre histoire de devins, mediums et autres archanges, c’est totalement n’importe quoi. Ainsi dès sa deuxième « œuvre » le coupable de l’involontairement comique Cold Heart Canyon était-il déjà tenté par le Mal Suprême : le fantastique de série Z ringardos, à faire passer Jean Rollin pour Romero.
Soit : en matière de littérature de l’imaginaire (comme on dit pudiquement de nos jours) un auteur a sur le papier tous les droits. Sauf celui d’ennuyer ! Prenons justement le susmentionné Stephen King (de toute façon Monsieur Barker n’en est qu’un grossier ersatz) : il écrit les histoires qu’il veut, pour autant ses romans restent pour la plupart vraisemblables – le vraisemblable n’ayant en fait rien à voir avec le réalisme. L’important est que l’intrigue et les personnages soient crédibles – je veux dire par-là : que tout cela existe aux yeux du lecteur à défaut d’exister pour de vrai. Dans Weaveworld la seule chose qui existe c’est l’écriture, certes plus attractive que celle d’un faiseur de megasellers lambda mais tout de même pas super excitante. Le reste, les personnages, Cal, Mimi, Nemrod (oui : ils ont tous des noms à la con), le pseudo érotisme façon films du dimanche soir sur M6 (vous saviez, vous, que le confinement des corps avait un potentiel sexuel intersidéral ?), l’atmosphère soit disant glauque (lorsqu’on voit les oiseaux tourner autour de la maison en début de livre pour sous entendre la menace, difficile de ne pas se dire que quatre lignes de King dans The Stand sont plus angoissantes que l’intégralité de ce bouquin-ci)… rien ne fonctionne et tout semble en carton-pâte
Vous ne manquerez pas de me faire remarquer que je ne vous ai toujours pas dit de quoi de ça parlait. Le problème c’est que je n’en sais rien ! Je n’ai absolument rien compris à cette espèce de tambouille indigeste où se croisent des espèces de sorciers, des anges, des démons, des revenants, des voyants (il ne manque qu’un vampire pour compléter le tableau)… je peux cependant vous dire quelques trucs : l’exposition est très longue (pas loin de deux cents pages), le mysticisme est omniprésent (mais plus proche de Ron Hubbard que de John Donne) et la fin est spectaculaire – à défaut d’être intelligible. Je me suis demandé pour tout dire ce que fumait Clive Barker pour écrire un truc pareil… ou buvait – parce qu’il faut s’être pris une cuite au minimum monumentale pour oser se ridiculiser ainsi en public et sur près de huit cents pages.
Je n’ai pas trouvé la réponse. Et, donc, n’ai pas compris le livre. Enfin si, il y a un passage que j’ai compris :
« Parfois Mimi dormait. D’autres fois, elle était réveillée. »
… ça m’a rassuré : sous ses airs un peu jeté, Clive Barker est finalement un mec assez logique.
👎👎 Weaveworld [Le Royaume des devins]
Clive Barker | Poseidon Press, 1987