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Le Clash, bien sûr. Forcément.
De par l’intensité de son répertoire et de ses prestations le groupe d’Action Joe ne pouvait laisser derrière lui qu’un live démentiel. Mythique – comme quasiment tout ce qui touche au Clash. Ca s’appelle From here to Eternity Live, et il fallait au moins être Joe Strummer pour oser un titre pareil sans passer pour un connard prétentieux.
Strummer d’ailleurs n’est pas le principal artisan de cet objet longtemps attendu. Le vrai maître d’œuvre de ce job serait plutôt Paul Simonon, bassiste du groupe et gardien de sa légende. Qui avec l’ingé son Bruce Dickinson (rien à voir avec le chanteur d’Iron Maiden !) a réalisé un véritable travail d’orfèvre, écoutant des heures d’enregistrements, des centaines de titres, mixant puis remasterisant puis remixant… le tout pour offrir enfin aux fans en émoi le live qu’ils méritaient.
Posons la question sans détour : ce disque est-il le meilleur du Clash ? Il est rare que les albums lives soient également les chefs-d’œuvre d’un groupe (à ma connaissance, seul celui des Ramones mérite ce titre), parce qu’ils ont tendance à laisser pas mal de titres sur le carreau (à moins d’être publiés par un groupe qui n’a sorti qu’un seul disque, ce qui est toujours possible). Celui-ci comme les autres : pas de « White Riot », de « Radio Clash », de « Remote Control », de « Tommy Gun » ni de « Lost in the Supermarket »… la liste des incontournables manquant à cet enregistrement public est longue, mais absolument justifiée par Simonon : l’idée était d’offrir le meilleur album possible, avec les meilleures prestations et le meilleur son. Il n’est un secret pour personne que les concerts du Clash étaient incendiaires, chaotiques et se finissaient régulièrement en émeutes. On pardonnera donc facilement ces choix « éditoriaux », conscient qu’il a dû être plus que difficile de tomber sur des versions audibles de « London’s Burning » (Strummer avait d’ailleurs lui-même déclaré à l’époque pour sa défense qu’il n’avait jamais entendu la moindre version live de « White Riot » susceptible d’être couchée sur disque). Et l’on s’arrêtera à un constat : il s’agit du seul disque du Clash à ne contenir aucun ventre mou ni morceau en-dessous de la moyenne. Vous trouverez toujours un gardien du temple pour vous expliquer le contraire, mais c’est faut, sur From here to Eternity Live absolument tout est parfait : répertoire, performances, son. Il n’y a tout bonnement RIEN à redire.
De plus la qualité de son réussit là où les quatorze rééditions de London Calling ont échoué : elle permet enfin d’apprécier le jeu des musiciens (de loin les meilleurs de la vague London Punk 77), notamment le groove implaccable de Simonon et la complémentarité des deux guitares. Et dégage une puissance de feu qu’on ne trouvera jamais sur aucun album studio du groupe : « London’s Burning », « Guns of Brixton » ou « Complete Control » (OH OH OH !!!!!!!) sont absolument survoltées, dix fois - cent fois - supérieures aux originales. Plus dures, plus rapides, plus… vivantes. Quintessencielles, en fait, à tel point que j’avoue sans rougir ne plus écouter « What’s My Name ? » et « City of the Dead » (par exemple) que sur From here… Parce qu’elles sont infiniment plus fortes ici, plus tendues. Parce que chaque titre du Clash joué sur cet album y trouve une incarnation ultime – impossible à dépasser voire même juste à égaler.
La raison finalement en est simple : le Clash était avant tout un groupe de scène. Ceux qui l’ont vu à l’époque ne me contrediront certainement pas. C’est en public que Joe et ses copains prenaient toute leur dimension, qu’ils s’offraient entièrement et touchaient à l’essence-même de leur art. Qui n’est pas, je crois, la révolte – comme on le dit trop souvent. Ecoutez un peu pour vous en convaincre le swing de « Know Your Rights », l’énergie brute de « Clash City Rockers »… il n'y a pas que la rage là-dedans ! Loin s'en faut ! Non décidément, pas étonnant que The Clash ait largement dépassé le cadre du punk-rock. Non seulement ils étaient les plus originaux, mais il étaient sans doute aussi les plus intelligents et les plus profonds. Leur musique n’exalte pas que la colère ou la violence comme celle des Pistols. Elle exalte la vie. Elle redonne l’espoir, l’envie et la Foi. Quel que soit le moment elle vous accompagne et vous enrichit, vous touche, vous épanouit.
Je peux me tromper, mais je crois que c’est à cela qu’on reconnaît les très grands artistes.
Le Clash, bien sûr. Forcément.
De par l’intensité de son répertoire et de ses prestations le groupe d’Action Joe ne pouvait laisser derrière lui qu’un live démentiel. Mythique – comme quasiment tout ce qui touche au Clash. Ca s’appelle From here to Eternity Live, et il fallait au moins être Joe Strummer pour oser un titre pareil sans passer pour un connard prétentieux.
Strummer d’ailleurs n’est pas le principal artisan de cet objet longtemps attendu. Le vrai maître d’œuvre de ce job serait plutôt Paul Simonon, bassiste du groupe et gardien de sa légende. Qui avec l’ingé son Bruce Dickinson (rien à voir avec le chanteur d’Iron Maiden !) a réalisé un véritable travail d’orfèvre, écoutant des heures d’enregistrements, des centaines de titres, mixant puis remasterisant puis remixant… le tout pour offrir enfin aux fans en émoi le live qu’ils méritaient.
Posons la question sans détour : ce disque est-il le meilleur du Clash ? Il est rare que les albums lives soient également les chefs-d’œuvre d’un groupe (à ma connaissance, seul celui des Ramones mérite ce titre), parce qu’ils ont tendance à laisser pas mal de titres sur le carreau (à moins d’être publiés par un groupe qui n’a sorti qu’un seul disque, ce qui est toujours possible). Celui-ci comme les autres : pas de « White Riot », de « Radio Clash », de « Remote Control », de « Tommy Gun » ni de « Lost in the Supermarket »… la liste des incontournables manquant à cet enregistrement public est longue, mais absolument justifiée par Simonon : l’idée était d’offrir le meilleur album possible, avec les meilleures prestations et le meilleur son. Il n’est un secret pour personne que les concerts du Clash étaient incendiaires, chaotiques et se finissaient régulièrement en émeutes. On pardonnera donc facilement ces choix « éditoriaux », conscient qu’il a dû être plus que difficile de tomber sur des versions audibles de « London’s Burning » (Strummer avait d’ailleurs lui-même déclaré à l’époque pour sa défense qu’il n’avait jamais entendu la moindre version live de « White Riot » susceptible d’être couchée sur disque). Et l’on s’arrêtera à un constat : il s’agit du seul disque du Clash à ne contenir aucun ventre mou ni morceau en-dessous de la moyenne. Vous trouverez toujours un gardien du temple pour vous expliquer le contraire, mais c’est faut, sur From here to Eternity Live absolument tout est parfait : répertoire, performances, son. Il n’y a tout bonnement RIEN à redire.
De plus la qualité de son réussit là où les quatorze rééditions de London Calling ont échoué : elle permet enfin d’apprécier le jeu des musiciens (de loin les meilleurs de la vague London Punk 77), notamment le groove implaccable de Simonon et la complémentarité des deux guitares. Et dégage une puissance de feu qu’on ne trouvera jamais sur aucun album studio du groupe : « London’s Burning », « Guns of Brixton » ou « Complete Control » (OH OH OH !!!!!!!) sont absolument survoltées, dix fois - cent fois - supérieures aux originales. Plus dures, plus rapides, plus… vivantes. Quintessencielles, en fait, à tel point que j’avoue sans rougir ne plus écouter « What’s My Name ? » et « City of the Dead » (par exemple) que sur From here… Parce qu’elles sont infiniment plus fortes ici, plus tendues. Parce que chaque titre du Clash joué sur cet album y trouve une incarnation ultime – impossible à dépasser voire même juste à égaler.
La raison finalement en est simple : le Clash était avant tout un groupe de scène. Ceux qui l’ont vu à l’époque ne me contrediront certainement pas. C’est en public que Joe et ses copains prenaient toute leur dimension, qu’ils s’offraient entièrement et touchaient à l’essence-même de leur art. Qui n’est pas, je crois, la révolte – comme on le dit trop souvent. Ecoutez un peu pour vous en convaincre le swing de « Know Your Rights », l’énergie brute de « Clash City Rockers »… il n'y a pas que la rage là-dedans ! Loin s'en faut ! Non décidément, pas étonnant que The Clash ait largement dépassé le cadre du punk-rock. Non seulement ils étaient les plus originaux, mais il étaient sans doute aussi les plus intelligents et les plus profonds. Leur musique n’exalte pas que la colère ou la violence comme celle des Pistols. Elle exalte la vie. Elle redonne l’espoir, l’envie et la Foi. Quel que soit le moment elle vous accompagne et vous enrichit, vous touche, vous épanouit.
Je peux me tromper, mais je crois que c’est à cela qu’on reconnaît les très grands artistes.
👍👍👍 From Here to Eternity Live
The Clash | Epic, 1999
The Clash | Epic, 1999