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Somoza enchaîne. Ou peut-être est-ce son éditeur français, Actes Sud, trop heureux de s'apercevoir que chez nous aussi, l'écrivain espagnol d'origine cubaine est une valeur sûre. Toujours est-il qu'alors qu'on annonce déjà la sortie de Daphné disparue (le livre qui le révéla dans son pays), son dernier ouvrage en date, La Théorie des cordes, se vend comme des petits pains.
Sur Le Golb, on aime Somoza, que ce soit clair : Clara et la pénombre est une merveille, La Caverne des idées une pépite, et La Dame N°13 un redoutable page-turner. Ici, on est beaucoup moins convaincu. D'un côté, Somoza a le courage de rompre avec ses habitudes, délaissant son obsession pour l'art et l'intertextualité pour se focaliser sur un thriller SF inattendu et, dans un premier temps, plutôt séduisant. Déterrant des kilomètres de théories mathématiques et s'amusant et la fictionner à loisir, le roman n'ennuie jamais, soutenu par ce style toujours vif, cette narration faisant que même un Somoza inégal se lit d'une traite et sans respirer.
Le problème c'est que, peut-être trop focalisé sur son changement de registre, l'auteur commet des maladresses auxquelles il ne nous avait pas habitués : ce sont ici quelques clichés dont il peine à se jouer ; là des influences pas toujours bien digérée (foncièrement, quand on ôte l'emballage, le pitch du livre est ni plus moins celui de La Nuit des Temps de Barjavel - lui-même un plagiaire de talent, me direz-vous) ; ailleurs encore, ce sont des longueurs coupables ou des personnages qui peinent à convaincre, et s'oublient très rapidement une fois le livre refermé.
La mécanique narrative fonctionne, bien évidemment, en dépit de ficelles parfois bien épaisses... mais un peu à vide puisque contrairement à son habitude, Somoza a bien du mal à dépasser son postulat de départ. La Théorie des cordes, disons-le franchement, n'est souvent qu'une énième variation sur le thème du voyage dans le temps, de surcroît une qui se donne de grands airs intellos à débiter des théories que l'auteur veut absolument que nous prenions pour véridiques (ça va être compliqué, mon gars). Le rendu final nous donne un livre divertissant, mais très dispensable et pas franchement à la hauteur des précédents.
Somoza enchaîne. Ou peut-être est-ce son éditeur français, Actes Sud, trop heureux de s'apercevoir que chez nous aussi, l'écrivain espagnol d'origine cubaine est une valeur sûre. Toujours est-il qu'alors qu'on annonce déjà la sortie de Daphné disparue (le livre qui le révéla dans son pays), son dernier ouvrage en date, La Théorie des cordes, se vend comme des petits pains.
Sur Le Golb, on aime Somoza, que ce soit clair : Clara et la pénombre est une merveille, La Caverne des idées une pépite, et La Dame N°13 un redoutable page-turner. Ici, on est beaucoup moins convaincu. D'un côté, Somoza a le courage de rompre avec ses habitudes, délaissant son obsession pour l'art et l'intertextualité pour se focaliser sur un thriller SF inattendu et, dans un premier temps, plutôt séduisant. Déterrant des kilomètres de théories mathématiques et s'amusant et la fictionner à loisir, le roman n'ennuie jamais, soutenu par ce style toujours vif, cette narration faisant que même un Somoza inégal se lit d'une traite et sans respirer.
Le problème c'est que, peut-être trop focalisé sur son changement de registre, l'auteur commet des maladresses auxquelles il ne nous avait pas habitués : ce sont ici quelques clichés dont il peine à se jouer ; là des influences pas toujours bien digérée (foncièrement, quand on ôte l'emballage, le pitch du livre est ni plus moins celui de La Nuit des Temps de Barjavel - lui-même un plagiaire de talent, me direz-vous) ; ailleurs encore, ce sont des longueurs coupables ou des personnages qui peinent à convaincre, et s'oublient très rapidement une fois le livre refermé.
La mécanique narrative fonctionne, bien évidemment, en dépit de ficelles parfois bien épaisses... mais un peu à vide puisque contrairement à son habitude, Somoza a bien du mal à dépasser son postulat de départ. La Théorie des cordes, disons-le franchement, n'est souvent qu'une énième variation sur le thème du voyage dans le temps, de surcroît une qui se donne de grands airs intellos à débiter des théories que l'auteur veut absolument que nous prenions pour véridiques (ça va être compliqué, mon gars). Le rendu final nous donne un livre divertissant, mais très dispensable et pas franchement à la hauteur des précédents.
✋ La Théorie des cordes
José Carlos Somoza | Actes Sud "Lettres hispaniques", 2007
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