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Ne pas se fier au titre : The Prague Orgy, s’il constitue en effet un genre de final bizarroïde à la Tétralogie Zuckerman, n’a pas grand chose d’un épilogue – a fortiori parce que Roth publia un nouveau livre mettant en scène son personnage dès l’année suivante. C’est plutôt une aventure intermédiaire, voire un sequel d'une centaine de pages. Zuckerman y est un peu moins paumé que par le passé et se voit confier pour mission de ramener de Prague le manuscrit d’un grand écrivain juif oublié de tous. Pourquoi lui ? Sisovsky, son commanditaire, ne semble pas réellement capable de le lui expliquer et justifie tout ses mystères par une immense admiration pour l’auteur de Carnovsky.
Là où la fable devient très drôle, c’est que Sisovsky n’est pas n’importe qui : un écrivain tchèque de dix ans plus jeune que Zuckerman, qui a adoré son grand roman subversif, qui a lui-même écrit à la fin des années soixante des romans particulièrement acerbes sur la société de son pays et a dû partir en exil… ça ne vous rappelle pas quelqu’un ? Bien sûr : Sisovsky n’est autre qu’une déclinaison littéraire et burlesque du grand Kundera, ami et véritable groupie de Philip Roth (à tel point que sur les éditions Vintage, un livre de Roth sur deux porte en accroche une de citation de son vieux copain Milan). Un auteur qu’il admire et auquel il rend un hommage pour le moins curieux si l’on considère qu’il le ridiculise durant les vingt premières pages de son texte.
C’est bien mignon me direz-vous, mais après ça ? Bon… après ça, autant l’avouer, ce n’est pas la crème de Philp Roth. Déjà son petit pastiche kunderien n’amusera que leurs fans respectifs (éventuellement ceux qui se souviendront que Kundera est monté au créneau pour défendre Portnoy’s Complaint). Ensuite, ça sombre rapidement dans une espèce de délire intello-potache – façon Géopolitique, Métaphysique & Fellation, certes remarquablement écrit mais parfois un peu ennuyeux. Un peu comme dans Sabbath’s Theater, l’auteur donne l’impression de se reposer sur ses acquis, de se laisser aller à la facilité (lui, le bourreau de travail !) voire même par instant de ressasser.
Pas étonnant que finalement Roth ait changé d’avis et ait fait revenir Zuckerman dans son livre suivant… cet épilogue, malgré quelques bons moments, ne pouvait satisfaire personne. A part peut-être ceux qui préfèrent le Philip Roth de Sabbath… ou de The Dying Animal. Mais existent-ils réellement ?
Ne pas se fier au titre : The Prague Orgy, s’il constitue en effet un genre de final bizarroïde à la Tétralogie Zuckerman, n’a pas grand chose d’un épilogue – a fortiori parce que Roth publia un nouveau livre mettant en scène son personnage dès l’année suivante. C’est plutôt une aventure intermédiaire, voire un sequel d'une centaine de pages. Zuckerman y est un peu moins paumé que par le passé et se voit confier pour mission de ramener de Prague le manuscrit d’un grand écrivain juif oublié de tous. Pourquoi lui ? Sisovsky, son commanditaire, ne semble pas réellement capable de le lui expliquer et justifie tout ses mystères par une immense admiration pour l’auteur de Carnovsky.
Là où la fable devient très drôle, c’est que Sisovsky n’est pas n’importe qui : un écrivain tchèque de dix ans plus jeune que Zuckerman, qui a adoré son grand roman subversif, qui a lui-même écrit à la fin des années soixante des romans particulièrement acerbes sur la société de son pays et a dû partir en exil… ça ne vous rappelle pas quelqu’un ? Bien sûr : Sisovsky n’est autre qu’une déclinaison littéraire et burlesque du grand Kundera, ami et véritable groupie de Philip Roth (à tel point que sur les éditions Vintage, un livre de Roth sur deux porte en accroche une de citation de son vieux copain Milan). Un auteur qu’il admire et auquel il rend un hommage pour le moins curieux si l’on considère qu’il le ridiculise durant les vingt premières pages de son texte.
C’est bien mignon me direz-vous, mais après ça ? Bon… après ça, autant l’avouer, ce n’est pas la crème de Philp Roth. Déjà son petit pastiche kunderien n’amusera que leurs fans respectifs (éventuellement ceux qui se souviendront que Kundera est monté au créneau pour défendre Portnoy’s Complaint). Ensuite, ça sombre rapidement dans une espèce de délire intello-potache – façon Géopolitique, Métaphysique & Fellation, certes remarquablement écrit mais parfois un peu ennuyeux. Un peu comme dans Sabbath’s Theater, l’auteur donne l’impression de se reposer sur ses acquis, de se laisser aller à la facilité (lui, le bourreau de travail !) voire même par instant de ressasser.
Pas étonnant que finalement Roth ait changé d’avis et ait fait revenir Zuckerman dans son livre suivant… cet épilogue, malgré quelques bons moments, ne pouvait satisfaire personne. A part peut-être ceux qui préfèrent le Philip Roth de Sabbath… ou de The Dying Animal. Mais existent-ils réellement ?
👎 Epilogue : The Prague Orgy
Philip Roth | Vintage International, 1985