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Petit rappel des faits : vers 2004 environ, Jacques Audiard demandait à Philippe Djian d'écrire le pilote d'une série qu'il se proposait de réaliser. Une série "à l'américaine", comme il dit. Las ! Les producteurs français, frileux, ont laissé le projet mourir dans l'oeuf... du coup, Philou s'est dit : "bisquebisquebisquerage, j'va la faire en liv' ma série"... bon, j'en rajoute un peu, mais c'est à peu près ça.
Venons-en au fait.
Vous en conviendrez je pense, que ce soit en littérature, à la télé ou au cinéma, le premier épisode d'une série est rarement le meilleur mais toujours le plus important (puisqu'on y plante le décor et présente les personnages). Djian s'acquitte donc de la tâche avec tout le talent de portraitiste qu'on lui connaît : ses deux frères losers qui tiennent un garage, leur secrétaire hyper s... ympathique, leur amour de jeunesse qui ressurgit d'un passé lointain... Rien de nouveau sous le soleil me direz-vous : c'est du Djian pur jus, et c'est pour ça aussi qu'on l'aime notre Philou. D'autant qu’avec Impuretés, il nous avait fait quelques infidélités au genre bukowskien de la province franchouillarde qui a fait son succès.
Ok, ok, j'ai l'air moqueur, mais en fait j'adore Djian, et j'adore ce Doggy Bag si bien écrit, cet humour au vitriol et ces personnages qui prennent corps assez rapidement. Notez : je suis sériovore, ce qui me fait au moins un point commun avec l'auteur. Je pourrais probablement écrire une thèse sur tout ce qu'il a piqué à Six Feet Under, Twin Peaks, The Sopranos et j'en passe... peu importe d’ailleurs : la principale originalité de sa série, c'est qu'elle s'inspire des séries TV, et non des séries littéraires (à savoir que ça n’a vraiment rien à voir, en terme de construction et de rythmique, avec les sagas littéraires que l’on connaissait déjà). Par conséquent, ça sonne parfois un peu light, mais ça nous évite également quelques lourdeurs narratives et ma foi ce n'est pas plus mal.
Le découpage structurel notamment est très réussi, on peut en grapiller des passages comme on regarde un épisode de la dite série - au cas où vous ne sauriez pas quoi faire pendant la pub entre Tout le sport et Plus belle la vie. D'ailleurs on est un peu entre les deux : Doggy Bag est un excellent compromis entre Tout le sport (mais en chambre uniquement en l'occurrence) et un Plus belle la vie (très trash)… personnallement, rien que l’idée me fait saliver.
Pour l'instant on est plus dans l'exercice de style. Autant le dire : Doggy Bag a les défauts de ses qualités. Étant le premier volet (la première saison) d'une série, il est difficile de l'apprécier à sa juste valeur tant qu’on en connaitra pas la suite, et s'il avait été un simple roman de Djian je l'aurais sans doute trouvé décevant. Alors que là, du coup, j'attends le suivant avec impatience - histoire de prendre un peu de recul et d'évaluer les choses dans une relative globalité. Mais je suis prêt à parier mon caleçon que la suite va être excellente, je ne sais pas pourquoi mais cette mise en bouche m'en donne la conviction.
Le comble étant, bien sûr, d'imaginer qu'un producteur peu scrupuleux pourrait avoir envie d'adapter ce(s) livre(s) en série télé (vu que comme tous les livres de Djian, les Doggy Bag sont des cartons).
Petit rappel des faits : vers 2004 environ, Jacques Audiard demandait à Philippe Djian d'écrire le pilote d'une série qu'il se proposait de réaliser. Une série "à l'américaine", comme il dit. Las ! Les producteurs français, frileux, ont laissé le projet mourir dans l'oeuf... du coup, Philou s'est dit : "bisquebisquebisquerage, j'va la faire en liv' ma série"... bon, j'en rajoute un peu, mais c'est à peu près ça.
Venons-en au fait.
Vous en conviendrez je pense, que ce soit en littérature, à la télé ou au cinéma, le premier épisode d'une série est rarement le meilleur mais toujours le plus important (puisqu'on y plante le décor et présente les personnages). Djian s'acquitte donc de la tâche avec tout le talent de portraitiste qu'on lui connaît : ses deux frères losers qui tiennent un garage, leur secrétaire hyper s... ympathique, leur amour de jeunesse qui ressurgit d'un passé lointain... Rien de nouveau sous le soleil me direz-vous : c'est du Djian pur jus, et c'est pour ça aussi qu'on l'aime notre Philou. D'autant qu’avec Impuretés, il nous avait fait quelques infidélités au genre bukowskien de la province franchouillarde qui a fait son succès.
Ok, ok, j'ai l'air moqueur, mais en fait j'adore Djian, et j'adore ce Doggy Bag si bien écrit, cet humour au vitriol et ces personnages qui prennent corps assez rapidement. Notez : je suis sériovore, ce qui me fait au moins un point commun avec l'auteur. Je pourrais probablement écrire une thèse sur tout ce qu'il a piqué à Six Feet Under, Twin Peaks, The Sopranos et j'en passe... peu importe d’ailleurs : la principale originalité de sa série, c'est qu'elle s'inspire des séries TV, et non des séries littéraires (à savoir que ça n’a vraiment rien à voir, en terme de construction et de rythmique, avec les sagas littéraires que l’on connaissait déjà). Par conséquent, ça sonne parfois un peu light, mais ça nous évite également quelques lourdeurs narratives et ma foi ce n'est pas plus mal.
Le découpage structurel notamment est très réussi, on peut en grapiller des passages comme on regarde un épisode de la dite série - au cas où vous ne sauriez pas quoi faire pendant la pub entre Tout le sport et Plus belle la vie. D'ailleurs on est un peu entre les deux : Doggy Bag est un excellent compromis entre Tout le sport (mais en chambre uniquement en l'occurrence) et un Plus belle la vie (très trash)… personnallement, rien que l’idée me fait saliver.
Pour l'instant on est plus dans l'exercice de style. Autant le dire : Doggy Bag a les défauts de ses qualités. Étant le premier volet (la première saison) d'une série, il est difficile de l'apprécier à sa juste valeur tant qu’on en connaitra pas la suite, et s'il avait été un simple roman de Djian je l'aurais sans doute trouvé décevant. Alors que là, du coup, j'attends le suivant avec impatience - histoire de prendre un peu de recul et d'évaluer les choses dans une relative globalité. Mais je suis prêt à parier mon caleçon que la suite va être excellente, je ne sais pas pourquoi mais cette mise en bouche m'en donne la conviction.
Le comble étant, bien sûr, d'imaginer qu'un producteur peu scrupuleux pourrait avoir envie d'adapter ce(s) livre(s) en série télé (vu que comme tous les livres de Djian, les Doggy Bag sont des cartons).
👍 Doggy Bag, Saison 1
Philippe Djian | Julliard, 2005