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Oserais-je le dire ? Ce monument historique de la littérature américaine m’a régulièrement ennuyé, et pourtant ce n’est pas faute d’être parti avec un a priori plus que positif. Parce que Dos Passos, merde : c’est quand même Dos Passos. Le génie de The Big Money, de Manhattan Transfer - entre des tas d’autres. Un poids lourd comme seules les USA de cette époque ont jamais su en fournir. Le genre de type qui devrait en toute logique trôner en bonne place dans ma bibliothèque, au côté de Hemingway ou de Faulkner. D’ailleurs, The Big Money y est – dans mon rayon Grands chefs-d’œuvres incontournables. Et The 42nd Parallel étant le premier volet de la trilogie que ledit masterpiece conclut, il aurait dû en toute logique me mettre à genoux.
Vous voyez, il ne faut jamais jurer de rien : au mieux, j’ai eu l’impression de lire un brouillon. Un projet inabouti, sans doute plus encensé (par Sartre, notamment – j’aurais dû me méfier) en raison de son aspect novateur que du plaisir qu’il procure à la lecture. Ah ça oui, c’est un truc assez novateur, qui a sans doute dû pas mal influencer (par exemple) Ellroy pour American Tabloïd. Mais c’est surtout un livre éprouvant, compliqué plutôt que complexe, dont les innovations techniques donnent parfois l’impression de masquer les faiblesses d’une narration quasi inexistante (ce qui est au demeurant le tragique corollaire de foultitude d’expérimentations, me direz vous – soit).
L’idée de ce roman absolument impossible à résumer est somme toute simple, et plutôt bien menée : Dos Passos veut figurer la marche inexorable du temps, ce qui n’a rien d’évident dans un livre mais demeure faisable lorsqu’on est un virtuose (voire Faulkner et The Town). Malheureusement Dos Passos n’est qu’un mec extrêmement imaginatif, qui s’y entend bien plus pour mélanger les cartes que pour jouer au poker – si j’ose dire. En décodé : c’est sûr que pour emberlificoter les histoires, coller des unes de journaux n’importe où, sauter du coq à l’âne ou d’hier à demain… y a du monde. Par contre pour ce qui est de donner vie à un seul personnage, là… c’est une autre affaire que Dos Passos peine à conclure. Sans doute parce que… oh là là… je vais m’attirer des ennuis…
… vais-je oser le dire ? Bon allez… je vais le faire de manière discrète, comme ça personne ne le verra. Voilà : Dos Passos n’écrit pas très bien. Il peine autant à écrire que nous à le lire, ce qui n’est pas rien. Et la mise en place de son immense fresque prend du coup un côté patchworko-pompier du plus mauvais goût. Sûr que ce mec aurait adoré Queen.
Sans doute suis-je un peu sévère. Peut-on condamner un auteur pour avoir réussi à mener à bien son projet, quand bien même son projet a quelque chose d’assez réfrigérant ? Sacrée question. En attendant, je le maintiens : The 42nd Parallel, quoique bien foutu, est un livre fichtrement ennuyeux.
Oserais-je le dire ? Ce monument historique de la littérature américaine m’a régulièrement ennuyé, et pourtant ce n’est pas faute d’être parti avec un a priori plus que positif. Parce que Dos Passos, merde : c’est quand même Dos Passos. Le génie de The Big Money, de Manhattan Transfer - entre des tas d’autres. Un poids lourd comme seules les USA de cette époque ont jamais su en fournir. Le genre de type qui devrait en toute logique trôner en bonne place dans ma bibliothèque, au côté de Hemingway ou de Faulkner. D’ailleurs, The Big Money y est – dans mon rayon Grands chefs-d’œuvres incontournables. Et The 42nd Parallel étant le premier volet de la trilogie que ledit masterpiece conclut, il aurait dû en toute logique me mettre à genoux.
Vous voyez, il ne faut jamais jurer de rien : au mieux, j’ai eu l’impression de lire un brouillon. Un projet inabouti, sans doute plus encensé (par Sartre, notamment – j’aurais dû me méfier) en raison de son aspect novateur que du plaisir qu’il procure à la lecture. Ah ça oui, c’est un truc assez novateur, qui a sans doute dû pas mal influencer (par exemple) Ellroy pour American Tabloïd. Mais c’est surtout un livre éprouvant, compliqué plutôt que complexe, dont les innovations techniques donnent parfois l’impression de masquer les faiblesses d’une narration quasi inexistante (ce qui est au demeurant le tragique corollaire de foultitude d’expérimentations, me direz vous – soit).
L’idée de ce roman absolument impossible à résumer est somme toute simple, et plutôt bien menée : Dos Passos veut figurer la marche inexorable du temps, ce qui n’a rien d’évident dans un livre mais demeure faisable lorsqu’on est un virtuose (voire Faulkner et The Town). Malheureusement Dos Passos n’est qu’un mec extrêmement imaginatif, qui s’y entend bien plus pour mélanger les cartes que pour jouer au poker – si j’ose dire. En décodé : c’est sûr que pour emberlificoter les histoires, coller des unes de journaux n’importe où, sauter du coq à l’âne ou d’hier à demain… y a du monde. Par contre pour ce qui est de donner vie à un seul personnage, là… c’est une autre affaire que Dos Passos peine à conclure. Sans doute parce que… oh là là… je vais m’attirer des ennuis…
… vais-je oser le dire ? Bon allez… je vais le faire de manière discrète, comme ça personne ne le verra. Voilà : Dos Passos n’écrit pas très bien. Il peine autant à écrire que nous à le lire, ce qui n’est pas rien. Et la mise en place de son immense fresque prend du coup un côté patchworko-pompier du plus mauvais goût. Sûr que ce mec aurait adoré Queen.
Sans doute suis-je un peu sévère. Peut-on condamner un auteur pour avoir réussi à mener à bien son projet, quand bien même son projet a quelque chose d’assez réfrigérant ? Sacrée question. En attendant, je le maintiens : The 42nd Parallel, quoique bien foutu, est un livre fichtrement ennuyeux.
👎 The 42nd Parallel,
John Dos Passos | Houghton Mifflin Harcourt, 1930