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Second volet des aventures de Jason Bourne, The Bourne Supremacy s’ouvre avec un passage comme on en a pas lu beaucoup depuis dans le genre : un incroyable massacre à Hong-Kong, long, haletant et décrit un style d’une précision rare. On tremble à le lire, et rien que pour ce prologue exceptionnel The Bourne Supremacy vaut largement le détour.
Après quoi l’histoire se déroule tranquillement (façon de parler, hein : y a quand même beaucoup de morts), entraînant le retour du héros préféré de Ludlum (on ne dira rien du pourquoi ni du comment : ce serait impossible sans révéler la fin du premier volet), et ma foi on l’accompagne dans ses aventures sans déplaisir. Faut dire qu’il est sympathique ce Bourne, et plutôt attachant dans le genre ancêtre putatif à la fois de XIII et de Jack Bauer. Nettement plus complexe et ambigu que la grande majorité de ses collègues du roman d’espionnage, il renvoie aussi à une époque aujourd’hui révolue où ce qu’on appelait les thrillers technologiques renouvelait très agréablement un genre moribond depuis que Le Carré avait achevé de le démystifier. C’était sympa, ce bon vieux temps des Hunt for Red October et autres Cinquième Cavalier . C’était plus original que le roman de gare à papa (quoique cela s’inscrivît dans la même lignée) et en plus, souvent, Sean Connery jouait dans l’adaptation ciné. On aimait bien ça, et moi j’ai appris à lire avec ce genre de bouquin (que je ne comprenais évidemment qu’à moitié).
Il va sans dire que plus de vingt ans après tout ceci semble terriblement has-been – jusque dans l’écriture de Ludlum qui paraît par moment un tantinet désuète. Les techno-thriller obéissaient tellement aux modes et obsessions de leur époque qu’ils ont précocement vieilli, peut-être plus encore que les trips de Ian Flemming dans les sixties. Comment ne pas sourire en parcourant les réflexions souvent hors propos de l’auteur sur le bloc soviétique, l’empire chinois…etc ? Il fallait au moins s’appeler John Le Carré pour anticiper l’explosion de l’URSS ! Certainement pas Robert Ludlum – qui constituait pourtant avec Tom Clancy la crème de la crème du (sous) genre. Du coup le roman perd une bonne moitié de sa portée, ce qui est forcément dommage. Car ceci mis à part The Bourne Supremacy tient sacrément bien la route, idéalement rythmé en dépit d’une longueur impressionnante de prime abord (presque sept-cents pages). Déjà pas mal, non ? On connaît des auteurs plus hype incapables d’en dire autant…
A découvrir, donc. Tant qu’il en est toujours temps. Parce qu’encore dix ans et, malheureusement, ce genre de bouquin ne sera plus lisible autrement que pour expliquer à nos enfants ce qui caracolait en tête des ventes quand on était môme.
Second volet des aventures de Jason Bourne, The Bourne Supremacy s’ouvre avec un passage comme on en a pas lu beaucoup depuis dans le genre : un incroyable massacre à Hong-Kong, long, haletant et décrit un style d’une précision rare. On tremble à le lire, et rien que pour ce prologue exceptionnel The Bourne Supremacy vaut largement le détour.
Après quoi l’histoire se déroule tranquillement (façon de parler, hein : y a quand même beaucoup de morts), entraînant le retour du héros préféré de Ludlum (on ne dira rien du pourquoi ni du comment : ce serait impossible sans révéler la fin du premier volet), et ma foi on l’accompagne dans ses aventures sans déplaisir. Faut dire qu’il est sympathique ce Bourne, et plutôt attachant dans le genre ancêtre putatif à la fois de XIII et de Jack Bauer. Nettement plus complexe et ambigu que la grande majorité de ses collègues du roman d’espionnage, il renvoie aussi à une époque aujourd’hui révolue où ce qu’on appelait les thrillers technologiques renouvelait très agréablement un genre moribond depuis que Le Carré avait achevé de le démystifier. C’était sympa, ce bon vieux temps des Hunt for Red October et autres Cinquième Cavalier . C’était plus original que le roman de gare à papa (quoique cela s’inscrivît dans la même lignée) et en plus, souvent, Sean Connery jouait dans l’adaptation ciné. On aimait bien ça, et moi j’ai appris à lire avec ce genre de bouquin (que je ne comprenais évidemment qu’à moitié).
Il va sans dire que plus de vingt ans après tout ceci semble terriblement has-been – jusque dans l’écriture de Ludlum qui paraît par moment un tantinet désuète. Les techno-thriller obéissaient tellement aux modes et obsessions de leur époque qu’ils ont précocement vieilli, peut-être plus encore que les trips de Ian Flemming dans les sixties. Comment ne pas sourire en parcourant les réflexions souvent hors propos de l’auteur sur le bloc soviétique, l’empire chinois…etc ? Il fallait au moins s’appeler John Le Carré pour anticiper l’explosion de l’URSS ! Certainement pas Robert Ludlum – qui constituait pourtant avec Tom Clancy la crème de la crème du (sous) genre. Du coup le roman perd une bonne moitié de sa portée, ce qui est forcément dommage. Car ceci mis à part The Bourne Supremacy tient sacrément bien la route, idéalement rythmé en dépit d’une longueur impressionnante de prime abord (presque sept-cents pages). Déjà pas mal, non ? On connaît des auteurs plus hype incapables d’en dire autant…
A découvrir, donc. Tant qu’il en est toujours temps. Parce qu’encore dix ans et, malheureusement, ce genre de bouquin ne sera plus lisible autrement que pour expliquer à nos enfants ce qui caracolait en tête des ventes quand on était môme.
👍 The Bourne Supremacy [La Mort dans la peau]
Robert Ludlum | Random House, 1986
Robert Ludlum | Random House, 1986
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