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C'est l'histoire d'un mariage arrangé. Lui est riche, puissant, mais d'une laideur extrême qui le plonge dans un désespoir insoutenable. Elle est jeune, pauvre, sublime et pieuse. Bien sûr le mariage tourne au tragique. Lui n'a qu'une idée : être aimé. Elle n'a qu'une obsession : être une bonne épouse. Sauf qu'aucun des deux ne parvient à honorer sa tâche, l'un parce qu'il est trop obnubilé par sa laideur pour songer à montrer ses autres qualités, l'autre parce qu'elle n'arrive pas à surmonter cette laideur et à consommer l'union... d’où dilemmes, d’où confusion, d’où perte de repères… d’où escalade dans la violence psychologique et l’incompréhension.
C'est le troisième roman de Mauriac, mais c'est surtout celui qui va le faire exploser. Le révéler au grand public, grâce au soutien de son parrain, Barrès, et à un succès de scandale qui semblera bien ridicule au lecteur contemporain mais n’en secoua pas moins la France de l’époque tant ce texte nage à contre-courant de tout ce qui pouvait alors être écrit sur la vie maritale.
Que dire ? On retrouve ici la plupart des obsessions de l'auteur, obsessions qu'il va développer dans ses oeuvres suivantes, nettement plus personnelles. Un conflit moral, une dualité entre le physique et le psychique, des douleurs sourdes se muant en colères qu’on devine dévastatrices… tous les ingrédients d’un grand roman de Mauriac y sont contenus, mais Le Baiser au lépreux, pour n'en être pas moins un bon livre, ne possède pas la même écriture furieuse que j'ai déjà évoquée dans d'autres critiques. Certes la verve y est, et la satire de la bourgeoisie de Province est plutôt bien vue... mais tout cela, à l'époque de Mauriac, ç'avait été déjà fait par d'autres, en mieux. Par Barrès notamment, dont on sent l’influence pesante derrière cette écriture volontiers maniérée, cette manie un peu lourde des citations, ce manque de construction d’un récit parfois par trop éclaté...
Bref on sent que c'est une œuvre de jeunesse, annonciatrice des chefs-œuvres à venir. Mais le roman en lui-même, retiré de son contexte et de l'œuvre globale, aurait-il exactement le même intérêt ?... Pas sûr…
C'est l'histoire d'un mariage arrangé. Lui est riche, puissant, mais d'une laideur extrême qui le plonge dans un désespoir insoutenable. Elle est jeune, pauvre, sublime et pieuse. Bien sûr le mariage tourne au tragique. Lui n'a qu'une idée : être aimé. Elle n'a qu'une obsession : être une bonne épouse. Sauf qu'aucun des deux ne parvient à honorer sa tâche, l'un parce qu'il est trop obnubilé par sa laideur pour songer à montrer ses autres qualités, l'autre parce qu'elle n'arrive pas à surmonter cette laideur et à consommer l'union... d’où dilemmes, d’où confusion, d’où perte de repères… d’où escalade dans la violence psychologique et l’incompréhension.
C'est le troisième roman de Mauriac, mais c'est surtout celui qui va le faire exploser. Le révéler au grand public, grâce au soutien de son parrain, Barrès, et à un succès de scandale qui semblera bien ridicule au lecteur contemporain mais n’en secoua pas moins la France de l’époque tant ce texte nage à contre-courant de tout ce qui pouvait alors être écrit sur la vie maritale.
Que dire ? On retrouve ici la plupart des obsessions de l'auteur, obsessions qu'il va développer dans ses oeuvres suivantes, nettement plus personnelles. Un conflit moral, une dualité entre le physique et le psychique, des douleurs sourdes se muant en colères qu’on devine dévastatrices… tous les ingrédients d’un grand roman de Mauriac y sont contenus, mais Le Baiser au lépreux, pour n'en être pas moins un bon livre, ne possède pas la même écriture furieuse que j'ai déjà évoquée dans d'autres critiques. Certes la verve y est, et la satire de la bourgeoisie de Province est plutôt bien vue... mais tout cela, à l'époque de Mauriac, ç'avait été déjà fait par d'autres, en mieux. Par Barrès notamment, dont on sent l’influence pesante derrière cette écriture volontiers maniérée, cette manie un peu lourde des citations, ce manque de construction d’un récit parfois par trop éclaté...
Bref on sent que c'est une œuvre de jeunesse, annonciatrice des chefs-œuvres à venir. Mais le roman en lui-même, retiré de son contexte et de l'œuvre globale, aurait-il exactement le même intérêt ?... Pas sûr…
✋ Le Baiser au lépreux
François Mauriac | Le Live de Poche, 1922