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Dans notre série Rétro, il serait sans doute intéressant (quoiqu'un peu humiliant pour votre serviteur) de repêcher ma chronique d'Ultraglide in Black - second album des Dirtbombs sorti en 2001. Sûr de mon fait, je concluais en effet en annonçant : « s'ils continuent à ce rythme, les Dirtbombs risquent de sortir un de ces quatre le grand album rock de la décennie ». Bon. Personne n'est parfait, on a tous été jeune et on a tous péché une ou deux fois par excès d'enthousiasme.
Sept ans plus tard les Dirtbombs n'ont pas en effet publié de grand chef-d'œuvre, n'ont pas marqué la décennie et n'ont même pas acquis le statut de leaders de la nouvelle scène RNR que j'étais le premier à leur promettre. Mea culpa. A ma décharge on notera cependant que : 1/ je n'étais pas convaincu par les White Stripes et trouvait les Dirtbombs bien plus intéressants (preuve de bon sens s'il en est) ; 2/ je ne pouvais vraiment pas deviner qu'en moins d'un an les Queens Of The Stone Age passeraient du stade d'excellent collectif à celui d'artistes majeurs de leur temps ; 3/ je pouvais encore moins deviner que les Libertines allaient débarquer à ce moment. Reste que pendant ce temps-là les Dirtbombs ont fait presque mieux : elles sont devenues les valeurs les plus sûres de l'underground US actuel (ex æquo avec les Liars!) ; si les Stripes sont les Nirvana de l'affaire, le groupe de Troy Gregory semble avoir hérité du rôle de Mudhoney. Est-ce plus mal ? Incontestablement, We Have You Surrounded est un grand disque, imparfait mais terriblement classieux, évoquant tantôt... Mudhoney, justement - soit donc des Stooges ressuscités (« It's Not Fun Until They See You Cry »), tantôt des Stones post-grunge (« Leopardman »), tantôt enfin des White Stripes qui se contenteraient d'envoyer la purée (« Fire in the Western World » et son refrain imparable). Ajoutant à leur rock sans fioritures une pincée de Suicide (« Race to the Bottom ») voire un zest de The Fall (« I Hear the Sirens »), les Dirtbombs se sortent avec une aisance incroyable du carcan garage-punk dans lequel certains auraient souhaité les enfermer. Et s'affirment comme un grand groupe de rock'n'roll - tout simplement. Autant dire que dans le genre, il sera probablement très difficile de trouver mieux en 2008.
👍👍 à écouter en priorité : « It's Not Fun Until They See You Cry » & « Indivisble »
Dans notre série Rétro, il serait sans doute intéressant (quoiqu'un peu humiliant pour votre serviteur) de repêcher ma chronique d'Ultraglide in Black - second album des Dirtbombs sorti en 2001. Sûr de mon fait, je concluais en effet en annonçant : « s'ils continuent à ce rythme, les Dirtbombs risquent de sortir un de ces quatre le grand album rock de la décennie ». Bon. Personne n'est parfait, on a tous été jeune et on a tous péché une ou deux fois par excès d'enthousiasme.
Sept ans plus tard les Dirtbombs n'ont pas en effet publié de grand chef-d'œuvre, n'ont pas marqué la décennie et n'ont même pas acquis le statut de leaders de la nouvelle scène RNR que j'étais le premier à leur promettre. Mea culpa. A ma décharge on notera cependant que : 1/ je n'étais pas convaincu par les White Stripes et trouvait les Dirtbombs bien plus intéressants (preuve de bon sens s'il en est) ; 2/ je ne pouvais vraiment pas deviner qu'en moins d'un an les Queens Of The Stone Age passeraient du stade d'excellent collectif à celui d'artistes majeurs de leur temps ; 3/ je pouvais encore moins deviner que les Libertines allaient débarquer à ce moment. Reste que pendant ce temps-là les Dirtbombs ont fait presque mieux : elles sont devenues les valeurs les plus sûres de l'underground US actuel (ex æquo avec les Liars!) ; si les Stripes sont les Nirvana de l'affaire, le groupe de Troy Gregory semble avoir hérité du rôle de Mudhoney. Est-ce plus mal ? Incontestablement, We Have You Surrounded est un grand disque, imparfait mais terriblement classieux, évoquant tantôt... Mudhoney, justement - soit donc des Stooges ressuscités (« It's Not Fun Until They See You Cry »), tantôt des Stones post-grunge (« Leopardman »), tantôt enfin des White Stripes qui se contenteraient d'envoyer la purée (« Fire in the Western World » et son refrain imparable). Ajoutant à leur rock sans fioritures une pincée de Suicide (« Race to the Bottom ») voire un zest de The Fall (« I Hear the Sirens »), les Dirtbombs se sortent avec une aisance incroyable du carcan garage-punk dans lequel certains auraient souhaité les enfermer. Et s'affirment comme un grand groupe de rock'n'roll - tout simplement. Autant dire que dans le genre, il sera probablement très difficile de trouver mieux en 2008.
👍👍 à écouter en priorité : « It's Not Fun Until They See You Cry » & « Indivisble »