mercredi 9 avril 2008

Meurs un autre jour


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Alf m'a tuer (avant-propos)

Cette semaine, j'étais très fatigué et très en colère contre le monde. J'avais donc décidé de publier un édito un peu particulier, plutôt édulcoré. Un édito tout en images et en musiques. Et c'est tout.

Quelle idée ai-je eu alors que d'envoyer à Alf un brouillon de l'édito qui ne serait pas publié pour lui donner une idée de mon humeur du moment ? Le traitre a de suite exécuté un remarquable dessin... seul problème : son dessin n'avait aucun sens si je zappais le texte. L'a-t-il fait l'exprès ? Aucune idée, mais en tout cas la preuve est faite qu'on ne peut plus compter sur personne de nos jours. Toujours est-il que l'édito de la semaine sera donc ni plus ni moins un montage de brouillons, de fragments d'éditos à peine revus et même pas corrigés.

Bienvenue dans les entrailles d'Edith O'Rial TM.


Jacques Julliard m'a tuer

Salut Alf !

Je te mets l'édito tel que je l'avais écrit au départ dans le corps de message.

Vu qu'il sera réduit en poussière, cette semaine, exceptionnellement, tu as droit à deux, trois, autant de dessins que tu veux :-)

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Je suis rarement le dernier à me moquer du Nouvel Obs, de ses éditorialistes pontifiants et de ses pages "Ère du temps" vantant des montres que seul Bolloré aurait les moyens de se payer.

Néanmoins parfois, il faut savoir s'incliner. Je me suis gaussé récemment de Jean Daniel, vénérable intellectuel devenu une parodie de lui-même (formule pléonastique : vous avez remarqué qu'à chaque fois qu'on dit de quelqu'un qu'il est vénérable c'est au mieux de manière condescendante - au pire pour signifier qu'il est complètement gâteux ?). Son collègue et alter ego Jacques Julliard, pour sa part, reste capable de clairvoyance. Ainsi appelait-il il y a une dizaine de jours au boycott pur et simple des Jeux Olympiques de Pékin, dans des termes sans appel : "C'est toujours en invoquant la responsabilité que l'on capitule devant l'inacceptable". J'ai beau avoir le sens de la formule, je n'aurais pas mieux dit - c'est à ça qu'on reconnait les pros me direz-vous...


Je connais trop bien les arguments aussi recevables que lâches de ceux prétendant qu'au contraire, il faut y aller (façon de parler : je n'ai pas les moyens d'aller à Pékin, à peine ceux de payer un abonnement à CanalSat pour ne rien manquer des épreuves). Est-ce un vieux résidu de jeunesse qui s'éveille subitement en moi ? Je n'arrive pas à accepter cette hypocrisie rampante prétendant que l'évènement sera l'occasion d'une libéralisation de la Chine (de qui se moque-t-on quand on voit que même le début du marathon de la flamme n'était pas ouvert au peuple chinois ?! Quand on voit les gardiens de la flamme, chinois, s'en prendre au dangereux agitateur politique qu'est David Douillet ?!), je n'arrive à pas capituler devant le cynisme gerbant de ceux prétendant qu'un boycott ne servirait à rien. Sans doute ont-ils raison, mais un boycott doit-il servir à quelque chose ? Doit-on comprendre que les symboles n'ont aucun sens ni aucune utilité ? Je suis peut-être naïf, voire même un brin idéaliste - je ne suis pas en revanche un abruti fini. Je ne supporte pas cette attitude méprisable de certains membres du gouvernement français (notre gouvernement !) laissant entendre que songer au boycott des jeux serait être antisportif. C'est insultant. Ce qui est antisportif c'est d'aller participer à des jeux dans un pays où l'on s'assoit sur les droits de l'homme avec un cynisme affirmé (car on ne peut même pas soupçonner le gouvernement chinois de se faire petit, en plus ! il assume tout et jusqu'au bout, pas un micro pas en arrière sur le Tibet comme sur les autres "désaccords" avec nos "amis" - comme disent prosaïquement les Kouchner de tout crin). Quand on aime le sport, on aime ses valeurs. Et quand on aime ses valeurs on ne peut pas envisager de participer aux JO de Pékin. C'est proprement inacceptable, et Julliard, tout vieux con qu'il soit, a cent fois raison de le rappeler dans sa meilleure tribune depuis longtemps.
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Ce qui tendrait à dire que les sportifs n'aiment pas tous le sport ?... quand on voit ce que certains lui infligent parfois, on aurait raison de le croire - mais c'est une autre histoire. Moi j'aime le sport - et tout ce qui va avec.

Oh bien sûr...de nos jours on se demande souvent ce qu'il y a de plus mou et consensuel qu'un sportif. Voir Droopy (pardon... Santoro !) déclarer qu'il veut lui aussi que les choses changent, d'ailleurs il va porter un badge... c'est à mi-chemin entre le grotesque et le pathétique. S'il y a bien un seul domaine où l'on pratique encore plus la langue de bois qu'en matière de politique ou de blogosphère... c'est celui-là. Justement : les sportifs, plutôt que de flipper pour leur bien, seraient bien inspirés de profiter de l'occasion pour laver l'affront permanent qui leur est fait par le mercantilisme à tout va - sponsorts et télés et compagnie. On nous dit qu'il serait injuste de priver les athlètes de "leurs Jeux" ?... Mais depuis quand les Jeux sont-ils l'affaire des seuls athlètes ? Mais c'est vrai : il serait indigne de les en priver. Ils devraient être assez dignes pour s'en priver eux-mêmes. Se dire qu'il existe des cas, exceptionnels, on l'on peut - doit - sacrifier son intérêt propre aux noms des ideaux. Et je dis bien idéaux - pas idéologies. Les droits de l'homme ne sont pas encore devenus une idéologie. Pas pour l'instant, quoique ça ne saurait tarder... à force que les gouvernements de tous bords en abandonnent la défense à des militants.




Monsieur Tag a essayer

Vous souvenez-vous de Monsieur Tag ?

Dans le tout premier édito de cette série je vous avais confié tout le mal que je pensais de ce sinistre personnage dont l'inventité n'a d'égale que la productivité sidérante. Quel dommage qu'il s'entête à produire des quizz de bas étage ! A lui seul il serait sans doute capable de redresser l'économie mondiale. Bref : suite à un tel bras d'honneur adressé à l'un des mecs les plus puissants de la blogosphère, on pouvait s'attendre à des représailles. Elles ne sont pas faites attendre.

Après avoir essayé (en vain) d'attenter à mes jours (car il a été prouvé que mes récents problèmes de santé étaient dûs à un empoisonnement bloguien...) il a fini par sortir l'artillerie lourde - m'envoyant la plus dangereuse de ses émissaires : Cuné. En personne. La Reine du Tag dépéchée sur Terre afin de me punir et donc - le cas échéant - me... taguer. Encore. Afin de bien montrer qu'elle avait même pas peur.

La méthode était particulièrement basse, car Cuné connaissait suffisamment mon caractère pour deviner que j'allais relever le gant et me contredire tout seul comme un grand. Jouer avec les faiblesses de l'adversaire... telle est la marque des grands stratèges.

Las ! C'était compter sans un détail pour le moins fâcheux : le désormais fameux quizz des "premiers"... hé ben j'y ai déjà répondu. Au long de feu mon Journal du Dépressif j'ai donné absolument toutes les réponses à ces questions. Sans exception. Il était donc impossible que je me plie à nouveau à cet exercice.

Pour autant avais-je le droit de me défausser ? C'eut été un constat d'échec, reconnaître une défaite... m'incliner face à un défi. C'eut été une manière de reconnaître l'écrasante supériorité de Monsieur Tag sur Mon Ego. Ca n'aurait pas été moi. Vous ne m'auriez pas reconnu. Certains même se seraient payé ma tronche. Alors.. .j'ai fait comme d'habitude : retourné le quizz dans tous les sens pour aboutir à un autre quizz - "Les premières fois dont on espère vraiment qu'elles seront les dernières". Un deux trois... PARTEZ !

Premier quizz bidon >>> un truc vraiment connissime qui m'avait été refilé par Lhisbei et avait donné matière à une des toutes premières chroniques de ce blog. Le lecteur attentif aura noté que déjà à l'époque Cuné était dans le coup !

Premier licenciement >>> j'ai écrit pour un journal dont je suis légalement obligé de taire le nom. Une fois, une seule. Un article sur le procès dont Houellebecq a été la cible suite à l'affaire Plateforme. L'article prenait (vous vous en doutiez) la défense de l'auteur, arguant du fait que dire d'une religion qu'elle était la plus conne du monde n'avait rien de spécialement raciste, et qu'a priori s'il avait déclaré la même chose sur la religion catholique personne ne s'en serait offusqué dans un pays à la très très très longue tradition anticléricale. Et que d'ailleurs, quand on y réfléchissait bien : les religions ne contenaient-elles pas toutes en germe un concentré de connerie assez impressionnant ? Bon... allez comprendre : l'article n'a jamais paru et on m'a demandé de ne plus refoutre les pieds au journal. Il faut dire aussi que le style pamphlétaire n'avait rien de très journalistique ni mes arguments de très intelligents. Ceci explique sans doute cela. Je viens de le relire, d'ailleurs... et effectivement c'est assez impubliable. Même sur un blog. Enfin : on a tous eu 20 ans et on a tous rêvé de faire la révolution, pas vrai 

Premier accident de voiture >>> à une soirée une copine m'avait demandé de raccompagner je sais plus qui. Elle m'a prêté sa caisse en me disant "fais bien attention à ma voiture". Précaution utile puisque j'ai embouti un arbre à peu près cent cinquante mètres plus loin. L'un des meilleurs moments de ma vie a été quand ses parents sont arrivés et que son père a menacé de me mettre son poing dans la gueule (ce qu'il n'a pas fait : sa fille m'avait gifflé avant).

Première article honteux sur mon blog >>> ... j'ai précisé "premier" parce que j'en ai écrit beaucoup, des honteux (vous aussi, probablement), tellement que j'aurais du mal à déterminer LE plus honteux. Donc le premier... il remonte au 29 mai 2006, soit un peu moins d'un mois après l'ouverture du blog. C'est cette chronique absolument... ah ah ah ah. Écoutez c'est vraiment pas de bol, elle n'est plus en ligne. Mince alors !

Premier voyage cauchemardesque
>>> les voyages en règle générale me portent assez souvent malheur. Le premier ? Ce doit être ado, des vacances avec une bande d'ados qui étaient, il faut dire ce qui est, des cons finis. Vous allez me dire que ça va, c'est pas de ma faute. Mouais. Mais si, c'est quand même un peu de ma faute si j'ai fini par mettre un coup de boule à l'un d'eux, qui s'appelait d'ailleurs Thomas mais ne faisait franchement pas honneur à notre confrérie. Et histoire de finir en beauté deux minutes plus tard j'ai trébuché (de rage ? sans doute...) et me suis fait une entorse. Un été merveilleux. J'en chialerais presque rien que d'y repenser.

Premier baiser foireux
>>> hum hum hum... j'hésite. Je ne sais plus si chronologiquement le premier était celui avec Mélanie, qui sentait le poisson... ou celui avec Lydia, qui emballait comme un robot avec la langue tournant à vide de manière complètement mécanique et pour le moins déstabilisante. Qu'importe : ce dernier, délivré à la sortie du lycée juste avant de sauter dans le bus pour rentrer à la maison, fut de loin le plus catastrophique, le plus pathétique et le plus répugnant de toute mon existence. Il va sans dire qu'après cela :

1/ j'ai plaqué Lydia

2/ j'ai renoncé au french-kiss pendant pas loin d'une décennie.

Vais-je pousser le vice jusqu'à enchainer avec la première partie de jambe en l'air foireuse ? Notez que de ce côté il y aurait beaucoup à dire. Mais la première vraie partie de jambes en l'air que j'ai ratée... c'est quand même la toute première. Ratée au sens : manquée. Loupée. Zappée. A vrai dire j'étais ivre mort et je n'en ai pas le moindre souvenir. Mon premier commentaire à propos du sexe aura été : putain, bah ça fait mal au crâne.

Alors alors alors...à qui je vais le refiler, mon zziuq ?

Ah ah... y en a un ou deux qui tremblent, là...

Allons : je ne suis pas chien, je le laisse à qui veut (à mon avis personne). Notez qu'il y aurait bien un ou deux coincés de la blogosphère qui mériteraient que je le leur refile, juste histoire qu'ils se dérident au moins une fois dans leur vie bloguienne - mais je suis de bonne humeur et c'est trop rare pour ne pas en profiter. A noter qu'à cette minute j'ignore complètement ce que va nous dessiner Alf cette semaine... et que bien entendu s'il décide d'illustrer ma première partie de jambes en l'air il pourra dès demain aller cachetonner ailleurs !

A la semaine prochaine !