...
Comment dire ?…
Dans la vie il y a les gens qui ont la classe et ceux qui ne l’ont pas.
Les premiers peuvent faire ce qu’ils veulent, s’habiller comme ça leur chante et même ne pas s’habiller du tout si ça les amuse, ils peuvent mettre des tongs et des strings… ils auront toujours cette indicible classe (ceci est bien sûr une vue de l'esprit - personne de réellement classe n'aurait une telle idée).
À l’inverse les seconds auront beau faire de leur mieux, mettre des costards ou des chemises de couturiers… il n’en manqueront pas moins de classe, auront peut-être même l’air un peu vulgaire. Tout simplement parce que la classe n’est pas tant une affaire de look que de distinction naturelle (ou pas). Si de toute évidence votre serviteur s’inscrit dans la deuxième catégorie, il va sans dire que l’artiste qui nous intéresse aujourd’hui appartient à la première. Sur la pochette de son nouveau live, vêtu de son indispensable chapeau (on échappera au canotier pour cette fois), de son petit pull rose et de son joli foulard assorti… Eric Bibb serait un genre de ringard absolu ne fût-ce cette évidence : son folk-blues suinte l’élégance à un point que c’en devient rageant pour tout le monde (et plus spécifiquement, on l’imagine, pour les représentants de la catégorie N°1).
Sobre, la photo est plutôt bien choisie : Live à Fip (oui parce que quand Monsieur Bib enregistre un concert, c’est à Fip… rien que ça, déjà…) semble entièrement bâti à cette image, bénéficiant d’un son remarquable et d’une ambiance feutrée à ravir – vous le glissez sur votre platine et ça y est, Eric est dans votre salon en train de crooner gentiment.
Gentiment, c’est évidemment toujours un peu ça le problème avec lui : même au gré d’un live frappé de la mention no re-recordings, le garçon ne peut s’empêcher de sonner un peu lisse, à croire qu’il a la politesse vissée au corps. On aimerait par moment le voir s’emporter un peu, par exemple sur ce Hold On dont les huit minutes semblent si propices à l’héroïsme… Il n’en sera rien : Eric Bibb, décidément charmant et sympathique, se contentera de délivrer avec sa simplicité et sa nonchalance habituelles vingt titres et deux CD d’un blues confortable, mâtiné de folk, de soul et de gospel. Jamais exceptionnel, mais jamais déplaisant non plus. Loin de là.
Car la particularité de Live à Fip… c’est que c’est un live, justement (avouez que vous ne l’auriez jamais trouvée, celle-ci). Ce qui excuse bien des choses, et en justifie bien d’autres. Ce qu’on ne supporte que moyennement sur les albums studio de Bibb semble tout à fait agréable dans le contexte d’un album en public lui offrant la possibilité de mettre la chaleur humaine au premier rang de ses préoccupations artistiques ; les titres les plus faibles (au hasard : "Connected") sont d’ailleurs régulièrement sauvés par la qualité de son ou la profondeur vocale du maître de séant, trouvant finalement leur juste place au milieu d’un ensemble souvent efficace et pertinent ("Good Stuff", "A Simple Song", "Destiny Blues"…), joyeux et, il faut tout de même le souligner, extrêmement bien joué. Séduisant et touchant parce que sans prétention cet album, oserons-nous le dire ?… cet album a le profil typique du disque qu’on passera volontiers pour recevoir des amis un soir ou égayer une matinée d’été un peu terne. Ça n’a l’air de rien, mais ce genre de disque est loin d’être aussi courant qu’on ne pourrait le croire.
Comment dire ?…
Dans la vie il y a les gens qui ont la classe et ceux qui ne l’ont pas.
Les premiers peuvent faire ce qu’ils veulent, s’habiller comme ça leur chante et même ne pas s’habiller du tout si ça les amuse, ils peuvent mettre des tongs et des strings… ils auront toujours cette indicible classe (ceci est bien sûr une vue de l'esprit - personne de réellement classe n'aurait une telle idée).
À l’inverse les seconds auront beau faire de leur mieux, mettre des costards ou des chemises de couturiers… il n’en manqueront pas moins de classe, auront peut-être même l’air un peu vulgaire. Tout simplement parce que la classe n’est pas tant une affaire de look que de distinction naturelle (ou pas). Si de toute évidence votre serviteur s’inscrit dans la deuxième catégorie, il va sans dire que l’artiste qui nous intéresse aujourd’hui appartient à la première. Sur la pochette de son nouveau live, vêtu de son indispensable chapeau (on échappera au canotier pour cette fois), de son petit pull rose et de son joli foulard assorti… Eric Bibb serait un genre de ringard absolu ne fût-ce cette évidence : son folk-blues suinte l’élégance à un point que c’en devient rageant pour tout le monde (et plus spécifiquement, on l’imagine, pour les représentants de la catégorie N°1).
Sobre, la photo est plutôt bien choisie : Live à Fip (oui parce que quand Monsieur Bib enregistre un concert, c’est à Fip… rien que ça, déjà…) semble entièrement bâti à cette image, bénéficiant d’un son remarquable et d’une ambiance feutrée à ravir – vous le glissez sur votre platine et ça y est, Eric est dans votre salon en train de crooner gentiment.
Gentiment, c’est évidemment toujours un peu ça le problème avec lui : même au gré d’un live frappé de la mention no re-recordings, le garçon ne peut s’empêcher de sonner un peu lisse, à croire qu’il a la politesse vissée au corps. On aimerait par moment le voir s’emporter un peu, par exemple sur ce Hold On dont les huit minutes semblent si propices à l’héroïsme… Il n’en sera rien : Eric Bibb, décidément charmant et sympathique, se contentera de délivrer avec sa simplicité et sa nonchalance habituelles vingt titres et deux CD d’un blues confortable, mâtiné de folk, de soul et de gospel. Jamais exceptionnel, mais jamais déplaisant non plus. Loin de là.
Car la particularité de Live à Fip… c’est que c’est un live, justement (avouez que vous ne l’auriez jamais trouvée, celle-ci). Ce qui excuse bien des choses, et en justifie bien d’autres. Ce qu’on ne supporte que moyennement sur les albums studio de Bibb semble tout à fait agréable dans le contexte d’un album en public lui offrant la possibilité de mettre la chaleur humaine au premier rang de ses préoccupations artistiques ; les titres les plus faibles (au hasard : "Connected") sont d’ailleurs régulièrement sauvés par la qualité de son ou la profondeur vocale du maître de séant, trouvant finalement leur juste place au milieu d’un ensemble souvent efficace et pertinent ("Good Stuff", "A Simple Song", "Destiny Blues"…), joyeux et, il faut tout de même le souligner, extrêmement bien joué. Séduisant et touchant parce que sans prétention cet album, oserons-nous le dire ?… cet album a le profil typique du disque qu’on passera volontiers pour recevoir des amis un soir ou égayer une matinée d’été un peu terne. Ça n’a l’air de rien, mais ce genre de disque est loin d’être aussi courant qu’on ne pourrait le croire.
👍 Live à Fip
Eric Bibb | Dixie Frog, 2009