Si Little Bob a sorti un nombre plutôt confortable d'enregistrements publics (Wanderer... Followers... Lovers, Alive or Nothing, le récent Live in The Dockland) et si le cultissime Live in London de 1978 restera sans doute l'éternel favori des fans, ce live 2003 conserve néanmoins notre préférence - ce pour une raison absolument et totalement irrationnelle : il est ce qui se rapproche le plus d'un live de la Story... mais époque Little Bob. Ce qui signifie en décrypté que plutôt que de passer les classiques de Little Bob Story au mixer du moment il aurait plutôt tendance à délivrer les titres de l'ère « Little Bob en solo » avec la high energy de la Story de la grande époque (1975 - 82). Ce qui signifie en décrypté du décryptage que c'est le meilleur de tous. Tout simplement.
La set-list est en soi impeccable (difficile de la foirer lorsqu'on est pourvu d'un tel répertoire). Tous les classiques (façon de parler concernant des chansons dont quatre-vingt-dix-neuf pourcents de l'humanité ignorent l'existence) y sont (« Ringolevio », « High Time », « Slave to the Beat »...)... les titres du magnifique Libero (« Libero », « I don't Wanna be Spied ») en sortent grandis (c'était donc possible...)... les guests sont à leur sommet (Phil May fait des merveilles sur l'énorme « Don't Bring Me Down », Bervely Jo Scoot délivre une version époustoufflante de « House of the Rising Sun »)...
... et puis il y a l'interprétation. Electrique au propre comme au figuré. Sauvage. Logique de la part d'un artiste pour qui le terme hard-blues semble avoir été inventé - soit. Mais plus encore que sur les autres enregistrements du bonhomme il s'agit d'énergie brute, d'une incroyable spontanéité frôlant régulièrement le délire - le temps par un exemple d'un « Come See Me » plus déjanté encore qu'à l'accoutumée. Incroyable section rythmique que celle formée par Bertrand Couloume et Nico Garotin, et incroyable fraîcheur que celle qui se dégage d'un Dr Feelgood français pourtant plus de la première jeunesse. Qu'importe ! Little Bob met le feu et on se demande bien où est-ce qu'on aurait pu entendre quelque chose d'aussi puissant que « The Sky Is Red » - sinon sur un de ses tonitruants lives. Même la reprise pourtant ardue du « Heart Attack & Wine » de Tom Waits fout le frisson... et que dire, que dire... de cette interprétation de « Lost Territories », marécageuse et lumineuse, la plus belle chanson de Roberto ici livrée dans sa plus belle version à ce jour ? Pleine de ferveur blues'n'roll, de romantisme dangereux et de mélancolie soul. Combien d'artistes français portèrent le rock à un tel niveau... ? Aucun, peut-être.
Raison de plus pour vous jeter sur Rock on, Riff on, Roll on, Move on - sans aucun doute le disque idéal pour découvrir le plus petit des grands rockeurs. Je ne sais plus quel crétin écrivait récemment que l'autre nigaud de Paul Personne "tenait bien haut l'étendard du blues dans ce pays". S'il venait à passer par-là, on ne saurait que trop lui conseiller de jeter une oreille à ce live. Qu'il entende au moins une fois dans sa vie ce qu'on appelle rock, blues... et étendard.
La set-list est en soi impeccable (difficile de la foirer lorsqu'on est pourvu d'un tel répertoire). Tous les classiques (façon de parler concernant des chansons dont quatre-vingt-dix-neuf pourcents de l'humanité ignorent l'existence) y sont (« Ringolevio », « High Time », « Slave to the Beat »...)... les titres du magnifique Libero (« Libero », « I don't Wanna be Spied ») en sortent grandis (c'était donc possible...)... les guests sont à leur sommet (Phil May fait des merveilles sur l'énorme « Don't Bring Me Down », Bervely Jo Scoot délivre une version époustoufflante de « House of the Rising Sun »)...
... et puis il y a l'interprétation. Electrique au propre comme au figuré. Sauvage. Logique de la part d'un artiste pour qui le terme hard-blues semble avoir été inventé - soit. Mais plus encore que sur les autres enregistrements du bonhomme il s'agit d'énergie brute, d'une incroyable spontanéité frôlant régulièrement le délire - le temps par un exemple d'un « Come See Me » plus déjanté encore qu'à l'accoutumée. Incroyable section rythmique que celle formée par Bertrand Couloume et Nico Garotin, et incroyable fraîcheur que celle qui se dégage d'un Dr Feelgood français pourtant plus de la première jeunesse. Qu'importe ! Little Bob met le feu et on se demande bien où est-ce qu'on aurait pu entendre quelque chose d'aussi puissant que « The Sky Is Red » - sinon sur un de ses tonitruants lives. Même la reprise pourtant ardue du « Heart Attack & Wine » de Tom Waits fout le frisson... et que dire, que dire... de cette interprétation de « Lost Territories », marécageuse et lumineuse, la plus belle chanson de Roberto ici livrée dans sa plus belle version à ce jour ? Pleine de ferveur blues'n'roll, de romantisme dangereux et de mélancolie soul. Combien d'artistes français portèrent le rock à un tel niveau... ? Aucun, peut-être.
Raison de plus pour vous jeter sur Rock on, Riff on, Roll on, Move on - sans aucun doute le disque idéal pour découvrir le plus petit des grands rockeurs. Je ne sais plus quel crétin écrivait récemment que l'autre nigaud de Paul Personne "tenait bien haut l'étendard du blues dans ce pays". S'il venait à passer par-là, on ne saurait que trop lui conseiller de jeter une oreille à ce live. Qu'il entende au moins une fois dans sa vie ce qu'on appelle rock, blues... et étendard.
👍👍👍 Rock on, Riff on, Roll on, Move on
Little Bob | Dixiefrog, 2003