Allez savoir pourquoi, les groupes dont le premier disque est un live me sont toujours immédiatement sympathiques. Il m'arrive même de me dire parfois que dans le cas de certains artistes évoluant dans certains registres, les albums devraient uniquement être enregistrés en public. Que ce serait plus cohérent, que ça passerait beaucoup mieux.
Enregistrée et publiée à un minuscule tirage quelques six mois avant la parution de l'EP Angels (et sept avant la publication du très culte Faithless Street), la première déflagration du groupe de Ryan Adams et Caitlin Cary a ceci de fantastique qu'elle présente un visage très éloigné de celui qui émergera quelques années plus tard avec la paire d'as Strangers Almanach / Pneumonia. Le groupe (alors dans une formation complètement différente de celle qui enregistrera Faithless Street - ceci explique peut-être cela) y tape toujours (ou déjà) dans le registre country-rock, mais le résultat est à la fois beaucoup plus rock... et beaucoup plus country - ce qui ne manque pas de piquant.
On passera sur le fait que Cat's Cradle propose des versions particulièrement brutes de futurs classiques du groupe (« Excuse me While I Break My Own Heart », « Faithless Street », « Tennessee Square ») pour s'arrêter sur la qualité assez démente d'une prestation emmenée par un leader à peine sorti de l'adolescence (Adams est né 1974) soutenu par un groupe n'ayant alors que six mois d'existence. Le moins qu'on puisse dire est que tout ça tient sacrément bien la route, surclassant largement pas mal de productions alt-country de l'époque et soulignant déjà le charisme d'un Ryan passablement éméché et absolument déchaîné (la reprise country de « Blank Generation » est stupéfiante). Connaissant la réputation du groupe (à l'époque interdit dans une bonne partie de l'Etat) on est même assez surpris que le concert ne se soit pas terminé (comme la plupart des autres) en baston générale - la présence d'une console d'enregistrement sans doute. A moins qu'il ne s'agisse de l'arrachement à son milieu naturel ?
C'est que ce thème omniprésent dans l'œuvre solo de Ryan Adams en trouve une étonnante illustration ici, Whiskeytown donnant régulièrement l'impression d'un groupe de cul-terreux débarquant dans une grande métropole (New York, le cas échéant). Incroyable mais vrai, on jurerait entendre quelques sifflets à la fin des morceaux les plus country, de même qu'on jurerait que le groupe accélère le tempo juste après.
Vue de l'esprit ou non, il est en tout cas évident que Whiskeytown, plongé dans le berceau du punk, a décidé de mettre un tigre dans son moteur. « Way Down in the Country » est particulièrement teigneuse ; « Drank like a River », survoltée. C'est à peine si l'on ne sent pas la bière et le tabac froid quand résonnent les premières notes du final « If He Can't Have You », titre goguenard tout à fait typique du gars Adams. A voir après selon qu'on aime ou non le songwriter-chouchou du Golb : les amateurs trouveront que Ryan était déjà parfait à vingt-et-un ans ; les sceptiques noteront avec une pointe de malice qu'il n'a finalement quasiment pas évolué depuis. Ce qui est sûr et certain, c'est que ce petit objet autoproduit (très facilement dénichable sur le Net) est un live d'exception, qui méritait largement sa place ici...
Enregistrée et publiée à un minuscule tirage quelques six mois avant la parution de l'EP Angels (et sept avant la publication du très culte Faithless Street), la première déflagration du groupe de Ryan Adams et Caitlin Cary a ceci de fantastique qu'elle présente un visage très éloigné de celui qui émergera quelques années plus tard avec la paire d'as Strangers Almanach / Pneumonia. Le groupe (alors dans une formation complètement différente de celle qui enregistrera Faithless Street - ceci explique peut-être cela) y tape toujours (ou déjà) dans le registre country-rock, mais le résultat est à la fois beaucoup plus rock... et beaucoup plus country - ce qui ne manque pas de piquant.
On passera sur le fait que Cat's Cradle propose des versions particulièrement brutes de futurs classiques du groupe (« Excuse me While I Break My Own Heart », « Faithless Street », « Tennessee Square ») pour s'arrêter sur la qualité assez démente d'une prestation emmenée par un leader à peine sorti de l'adolescence (Adams est né 1974) soutenu par un groupe n'ayant alors que six mois d'existence. Le moins qu'on puisse dire est que tout ça tient sacrément bien la route, surclassant largement pas mal de productions alt-country de l'époque et soulignant déjà le charisme d'un Ryan passablement éméché et absolument déchaîné (la reprise country de « Blank Generation » est stupéfiante). Connaissant la réputation du groupe (à l'époque interdit dans une bonne partie de l'Etat) on est même assez surpris que le concert ne se soit pas terminé (comme la plupart des autres) en baston générale - la présence d'une console d'enregistrement sans doute. A moins qu'il ne s'agisse de l'arrachement à son milieu naturel ?
C'est que ce thème omniprésent dans l'œuvre solo de Ryan Adams en trouve une étonnante illustration ici, Whiskeytown donnant régulièrement l'impression d'un groupe de cul-terreux débarquant dans une grande métropole (New York, le cas échéant). Incroyable mais vrai, on jurerait entendre quelques sifflets à la fin des morceaux les plus country, de même qu'on jurerait que le groupe accélère le tempo juste après.
Vue de l'esprit ou non, il est en tout cas évident que Whiskeytown, plongé dans le berceau du punk, a décidé de mettre un tigre dans son moteur. « Way Down in the Country » est particulièrement teigneuse ; « Drank like a River », survoltée. C'est à peine si l'on ne sent pas la bière et le tabac froid quand résonnent les premières notes du final « If He Can't Have You », titre goguenard tout à fait typique du gars Adams. A voir après selon qu'on aime ou non le songwriter-chouchou du Golb : les amateurs trouveront que Ryan était déjà parfait à vingt-et-un ans ; les sceptiques noteront avec une pointe de malice qu'il n'a finalement quasiment pas évolué depuis. Ce qui est sûr et certain, c'est que ce petit objet autoproduit (très facilement dénichable sur le Net) est un live d'exception, qui méritait largement sa place ici...
👍👍 Cat's Cradle
Whiskeytown | 1995 (autoproduction)