« Pourquoi l'Archange Gabriel n'a-t-il pas retenu mon bras lorsque je m'apprêtais à trancher la gorge de ce bébé brûlant de fièvre ? »
En 1999 le terrorisme n'était pas encore à la mode chez les auteurs en mal de sensations fortes que déjà Yasmina Khadra en décortiquait tous les mécanismes, savant horloger de cette horreur nichée au cœur de l'âme humaine. Il n'a pas encore la virtuosité qui fera de « L'Attentat » un chef-d'œuvre, ni le lyrisme qui séduit tant dans Les hirondelles de Kaboul ; à vrai dire le Khadra d'A quoi rêvent les loups, comme celui de Cousine K, exsude la colère et l'indignation, la rage sourde en guise d'écho à la douleur d'une Nation toute entière - l'Algérie - laissant l'un de ses enfants dériver chaque jour un peu plus loin.
C'est à la fois là l'immense qualité et l'incommensurable défaut de ce livre renversant : il n'est qu'un bloc de noirceur, de souffrance, ne proposant aucun contrepoids au nihilisme effrayant et revendiqué (effrayant parce que revendiqué) de ses personnages. L'espoir ? Pourquoi faire ? Voilà ce que semble affirmer un narrateur (sinon un auteur) que rien ne semble devoir contredire.
Cet espoir, justement, il faudra l'abandonner d'entrée - exactement comme aux portes de l'Enfer. Ca tombe plutôt bien : c'est justement à une descente aux enfers que le lecteurs consentant (du moins dans un premier temps) sera convié ; celle de Nafa, jeune éphèbe idéaliste qui voulant fuir l'horreur se jettera sans s'en rendre compte dans les bras de la barbarie. Nulle rédemption pour les loups : juste l'empathie profonde, presque démesurée, d'un auteur pour un personnage définitivement trop humain. Le friable Nafa n'en finira pas d'être broyé - que pourrait-il lui arriver d'autre ? Il n'est guère question ici de punir le grand méchant loup... juste de le représenter dans sa plus poignante vérité. Autant dire qu'en la matière, le furieux Khadra s'y connaît comme personne d'autre...
En 1999 le terrorisme n'était pas encore à la mode chez les auteurs en mal de sensations fortes que déjà Yasmina Khadra en décortiquait tous les mécanismes, savant horloger de cette horreur nichée au cœur de l'âme humaine. Il n'a pas encore la virtuosité qui fera de « L'Attentat » un chef-d'œuvre, ni le lyrisme qui séduit tant dans Les hirondelles de Kaboul ; à vrai dire le Khadra d'A quoi rêvent les loups, comme celui de Cousine K, exsude la colère et l'indignation, la rage sourde en guise d'écho à la douleur d'une Nation toute entière - l'Algérie - laissant l'un de ses enfants dériver chaque jour un peu plus loin.
C'est à la fois là l'immense qualité et l'incommensurable défaut de ce livre renversant : il n'est qu'un bloc de noirceur, de souffrance, ne proposant aucun contrepoids au nihilisme effrayant et revendiqué (effrayant parce que revendiqué) de ses personnages. L'espoir ? Pourquoi faire ? Voilà ce que semble affirmer un narrateur (sinon un auteur) que rien ne semble devoir contredire.
Cet espoir, justement, il faudra l'abandonner d'entrée - exactement comme aux portes de l'Enfer. Ca tombe plutôt bien : c'est justement à une descente aux enfers que le lecteurs consentant (du moins dans un premier temps) sera convié ; celle de Nafa, jeune éphèbe idéaliste qui voulant fuir l'horreur se jettera sans s'en rendre compte dans les bras de la barbarie. Nulle rédemption pour les loups : juste l'empathie profonde, presque démesurée, d'un auteur pour un personnage définitivement trop humain. Le friable Nafa n'en finira pas d'être broyé - que pourrait-il lui arriver d'autre ? Il n'est guère question ici de punir le grand méchant loup... juste de le représenter dans sa plus poignante vérité. Autant dire qu'en la matière, le furieux Khadra s'y connaît comme personne d'autre...
👍 A quoi rêvent les loups
Yasmina Khadra | Julliard, 1999