Le verdict est tombé d'un coup, alors que Lessieur se redressait pour enfiler sa veste : « Money » est un bon livre, c'est certain, mais honnêtement c'est un peu comme les premiers McInerney - tous ces livres sur les golden boys ont quand même beaucoup vieilli.
Difficile de lui donner tort. Relire Money en 2008 c'est même carrément comme de se fader un roman historique tant l'histoire de John Self le bien nommé semble loin de nous. Quasi figure historique que ce pubard accro au pognon et au sexe, cynique, sans scrupule, qui à peine le temps de devenir un peu sympa se retrouve pris dans un engrenage qui le verra finir quasiment à la rue. Chômeur, ruiné, puni par le Dieu Dollar pour avoir fait montre d'une insolente réussite - ni plus ni moins. Gatsby revisité par Wall Street. Non vraiment : comment un auteur aussi doué que Martin Amis a-t-il pu avoir pareille idée ? Comment le futur auteur de The Information a-t-il pu être aveugle au point de ne pas voir que son livre, sans doute à la pointe de la mode en 1984, allait périmer sous cinq ans ?
Oui. « Money » a immanquablement vieilli.
Daté, ce langage branchouille blindé d'up to ya et d'autres overbooking.
Dépassé, ce regard cynique sur une société libérale en pleine déliquescence.
Ringardes, ces diatribes déguisées adressées au Grand Capital (pfff, quelle connerie !), ces « Nous sommes tous des junkies incapables de décrocher de leur vice » et cie.
Has-been, cette dénonciation de la dépendance au profit.
Mon ancien prof de littérature anglaise avait cent fois raison : Money n'est pas un mauvais bouquin, il est relativement bien écrit et contient quelques passages marrants (les scènes de cul surtout - le reste semblera bien trop moralisateur aux enfants de la droite décomplexée que nous sommes)... mais bon, tout à fait entre nous : quel intérêt de lire pareil bouquin en 2008 ? Mis à part d'avoir largement influencé American Psycho (autre livre totalement démodé) quel est le mérite du Martin Amis de ce roman dont le jeune d'aujourd'hui situera à peine de quoi il cause ?
Y'a pas à dire : Lessieur, dont je me moquais à l'époque allégrement, maîtrisait foutrement son sujet.
Difficile de lui donner tort. Relire Money en 2008 c'est même carrément comme de se fader un roman historique tant l'histoire de John Self le bien nommé semble loin de nous. Quasi figure historique que ce pubard accro au pognon et au sexe, cynique, sans scrupule, qui à peine le temps de devenir un peu sympa se retrouve pris dans un engrenage qui le verra finir quasiment à la rue. Chômeur, ruiné, puni par le Dieu Dollar pour avoir fait montre d'une insolente réussite - ni plus ni moins. Gatsby revisité par Wall Street. Non vraiment : comment un auteur aussi doué que Martin Amis a-t-il pu avoir pareille idée ? Comment le futur auteur de The Information a-t-il pu être aveugle au point de ne pas voir que son livre, sans doute à la pointe de la mode en 1984, allait périmer sous cinq ans ?
Oui. « Money » a immanquablement vieilli.
Daté, ce langage branchouille blindé d'up to ya et d'autres overbooking.
Dépassé, ce regard cynique sur une société libérale en pleine déliquescence.
Ringardes, ces diatribes déguisées adressées au Grand Capital (pfff, quelle connerie !), ces « Nous sommes tous des junkies incapables de décrocher de leur vice » et cie.
Has-been, cette dénonciation de la dépendance au profit.
Mon ancien prof de littérature anglaise avait cent fois raison : Money n'est pas un mauvais bouquin, il est relativement bien écrit et contient quelques passages marrants (les scènes de cul surtout - le reste semblera bien trop moralisateur aux enfants de la droite décomplexée que nous sommes)... mais bon, tout à fait entre nous : quel intérêt de lire pareil bouquin en 2008 ? Mis à part d'avoir largement influencé American Psycho (autre livre totalement démodé) quel est le mérite du Martin Amis de ce roman dont le jeune d'aujourd'hui situera à peine de quoi il cause ?
Y'a pas à dire : Lessieur, dont je me moquais à l'époque allégrement, maîtrisait foutrement son sujet.
👑 Money : A Suicide Note [Money, Money]
Martin Amis | Jonathan Cape, 1984
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