Je ne m'attendais pas à cela.
Captant ce roman au détour du crossover des blogs, à la suite d'un texte de toute beauté signé par une habituée de la chose, je m'attendais assez stupidement à découvrir un livre de moi inconnu mettant en relief le rapport à la musique... et pourquoi pas le grand livre que je désespérais de lire sur le sujet ? Cent-vingt pages plus tard, j'ignore si je dois m'incliner respectueusement devant Lily ou bien lui en vouloir un tantinet de m'avoir (involontairement, cela va sans dire) induit en erreur... le fait est que tout en ayant exprimé tout le bien que je pensais de son billet, je n'en avais pas pris la juste mesure, puisque notre aimée consoeur suivait un axe précis au sein-même de l'œuvre et illustrait en cela merveilleusement le concept du Crossover 2008 !
Car si Boléro se nomme Boléro on est loin de n'y trouver que le Boléro de Ravel, élément déclencheur de la mémoire d'Emma, qui la replonge dans des souvenirs qu'elle croyait à jamais enfouis et donne l'occasion à l'auteure de convoquer les fantômes de Marilyn (plus précisément des Misfits - au demeurant un de mes films favoris), Gary Cooper, Jules & Jim... on a presque envie d'ajouter et compagnie. Par la grâce d'une écriture au classicisme rigoureux le lecteur se retrouve plongé en pleines Trente Glorieuses, la Guerre d'Algérie résonne bien sûr au loin (la Guerre d'Algérie résonne toujours au loin dans les livres français !), c'est aussi l'époque où se nouent les drames intimes comme les bonheurs insoupçonnés...
... et là, théoriquement, mon manque de conviction vous a d'ores et déjà convaincus de ne pas ouvrir le bouquin. Ce qui serait un tort : Boléro est un beau récit, bien écrit, rondement mené... presque trop, à vrai dire. A trop vouloir murmurer, bercer à l'image (enfin... au son) du Boléro, le texte ronronne, non dénué d'âme mais manquant trop de chair pour convaincre complètement. C'est que cette manière de se laisser bercer dans la mélancolie, cette nostalgie façon madeleine, tout cela a comme un léger air de déjà lu renforcé par le fait que Michèle Lesbre, en dépit de qualités stylistiques évidentes, s'atèle à une époque un peu beaucoup passionnément rebattue et toujours évoquée suivant les mêmes références (Marylin, le Hollywood de l'Age d'Or... etc.). On aurait pu, dans un texte plus long et plus charpenté, se retrouver face à une mise en abyme des préoccupations contemporaine de l'héroïne... las : on est surtout face à un contraste aussi réussi qu'inutile entre une époque totalement anxyogène (la nôtre) et ce temps bénit des colonies (ou quasiment) qui présente l'étonnante particularité de séduire principalement des lecteurs (ou des spectateurs ou des auditeurs) qui ne l'ont pas connu et n'en ont qu'une image totalement fantasmée.
En somme voici un genre de littérature de la nostalgie dont je peux comprendre qu'il plaise, séduise et même enchante, à plus forte raison lorsqu'elle est si bien écrite... mais qui, personnellement, me laisse complètement froid dans sa manière de décrire un passé de carte postale - j'avoue ne jamais avoir eu envie d'accrocher des affiches de films de Hitchcock ou de Billy Wilder dans mon salon... quand bien même je vénère la quasi totalité de leurs films. J'avoue même être horripilé par ce genre de texte, c'est dire si ce roman, dont je reconnais néanmoins les qualités, n'était pas fait pour croiser ma route...
Captant ce roman au détour du crossover des blogs, à la suite d'un texte de toute beauté signé par une habituée de la chose, je m'attendais assez stupidement à découvrir un livre de moi inconnu mettant en relief le rapport à la musique... et pourquoi pas le grand livre que je désespérais de lire sur le sujet ? Cent-vingt pages plus tard, j'ignore si je dois m'incliner respectueusement devant Lily ou bien lui en vouloir un tantinet de m'avoir (involontairement, cela va sans dire) induit en erreur... le fait est que tout en ayant exprimé tout le bien que je pensais de son billet, je n'en avais pas pris la juste mesure, puisque notre aimée consoeur suivait un axe précis au sein-même de l'œuvre et illustrait en cela merveilleusement le concept du Crossover 2008 !
Car si Boléro se nomme Boléro on est loin de n'y trouver que le Boléro de Ravel, élément déclencheur de la mémoire d'Emma, qui la replonge dans des souvenirs qu'elle croyait à jamais enfouis et donne l'occasion à l'auteure de convoquer les fantômes de Marilyn (plus précisément des Misfits - au demeurant un de mes films favoris), Gary Cooper, Jules & Jim... on a presque envie d'ajouter et compagnie. Par la grâce d'une écriture au classicisme rigoureux le lecteur se retrouve plongé en pleines Trente Glorieuses, la Guerre d'Algérie résonne bien sûr au loin (la Guerre d'Algérie résonne toujours au loin dans les livres français !), c'est aussi l'époque où se nouent les drames intimes comme les bonheurs insoupçonnés...
... et là, théoriquement, mon manque de conviction vous a d'ores et déjà convaincus de ne pas ouvrir le bouquin. Ce qui serait un tort : Boléro est un beau récit, bien écrit, rondement mené... presque trop, à vrai dire. A trop vouloir murmurer, bercer à l'image (enfin... au son) du Boléro, le texte ronronne, non dénué d'âme mais manquant trop de chair pour convaincre complètement. C'est que cette manière de se laisser bercer dans la mélancolie, cette nostalgie façon madeleine, tout cela a comme un léger air de déjà lu renforcé par le fait que Michèle Lesbre, en dépit de qualités stylistiques évidentes, s'atèle à une époque un peu beaucoup passionnément rebattue et toujours évoquée suivant les mêmes références (Marylin, le Hollywood de l'Age d'Or... etc.). On aurait pu, dans un texte plus long et plus charpenté, se retrouver face à une mise en abyme des préoccupations contemporaine de l'héroïne... las : on est surtout face à un contraste aussi réussi qu'inutile entre une époque totalement anxyogène (la nôtre) et ce temps bénit des colonies (ou quasiment) qui présente l'étonnante particularité de séduire principalement des lecteurs (ou des spectateurs ou des auditeurs) qui ne l'ont pas connu et n'en ont qu'une image totalement fantasmée.
En somme voici un genre de littérature de la nostalgie dont je peux comprendre qu'il plaise, séduise et même enchante, à plus forte raison lorsqu'elle est si bien écrite... mais qui, personnellement, me laisse complètement froid dans sa manière de décrire un passé de carte postale - j'avoue ne jamais avoir eu envie d'accrocher des affiches de films de Hitchcock ou de Billy Wilder dans mon salon... quand bien même je vénère la quasi totalité de leurs films. J'avoue même être horripilé par ce genre de texte, c'est dire si ce roman, dont je reconnais néanmoins les qualités, n'était pas fait pour croiser ma route...
✋ Boléro
Michèle Lesbre | Ed. Sabine Wespieser, 2003
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