Nouvelle rubrique du Golb (donc), 10 Years After pourrait être vue comme un genre de mix entre feu Rétro (cette ancienne rubrique où je comparais ma critique contemporaine à celle de l'époque) et le Parcours musical initié - que dis-je : réclamé par G.T. La base est simple : exploiter de manière à peu près intelligente ma listomanie, en chroniquant chaque mois ce qui était mon album du mois d'il y a dix ans. Sans tricher, bien entendu - sans quoi on ne pourrait pas voir l'évolution des gouts. Par conséquent ne vous leurrez pas sous prétexte que le hasard a bien fait les choses et qu'en février 1999, mon album du mois était signé Dominique A : si cette rubrique permettra de revenir sur plein de chouettes disques que j'écoute encore souvent aujourd'hui... rien ne vous sera épargné concernant les trucs honteux que j'ai pu écouter occasionnellement durant cette décennie (occasionnellement parce que tout de même, j'ose croire qu'il n'y en a pas eu tant que ça).
Ca ne semblera surprenant pour personne : à dix-huit ans j'étais assez peu branché "musique francophone", mes connaissances en la matière se limitant à Miossec (que j'adorais), Mano Solo (idem), Gainsbourg (auquel je n'aurais jamais eu l'outrecuidance d'accoler le terme - à l'époque insulte ultime - de chanson française) et quelques disques de Ferré (les plus barrés - sa période chanson réaliste ne me plaisait pas du tout). Même punition pour le rock français : j'adorais évidemment Noir Désir mais à part ça... mes groupes français favoris chantaient presque tous en anglais, mis à part les groupes de fusion qui eux (autre problème) commençaient à sacrément s'essouffler. Dominique A ? Je connaissais, j'avais ses deux premiers albums... mais aucun des deux ne me plaisait. Le premier (La Fossette), ultra-minimaliste, me faisait chier au plus au point. Et le second (La Mémoire Neuve), très nouvelle chanson française avant la lettre, me laissait complètement froid (et d'ailleurs autant j'ai appris à aimer La Fossette autant j'ai toujours un peu de mal avec celui-ci). Si NPA n'avait pas existé et si Dominique A n'y était pas passé livrer une version apocalyptique de "Tu vas voir ailleurs", il est même probable que je n'aurais jamais acheté Remué.
Preuve s'il en est que la musique à la télé peut servir à quelque chose (messieurs du Service Public, si vous nous lisez... (1)) j'ai non seulement acheté Remué mais j'en suis tombé éperdument amoureux. Rien d'étonnant à cela : Remué est sans doute le disque le plus rock et sombre de l'artiste. Tellement sombre et oppressant que je ne l'écoute jamais plus d'une fois par an de peur de me faire du mal. Très noise (même si je n'aime pas ce terme qui ne veut pas dire grande chose), dominé par les séquenceurs et les guitares stridentes ("Comment certains vivent", "Tu vas voir ailleurs"), il offre quatorze chansons tendues à l'extrême, façon chanson-heavy (ça n'existe pas certes - mais c'est bien dommage), et ne relâche que très rarement la pression. Peu importe d'ailleurs puisqu'il lorsqu'il le fait c'est encore plus sombre : un "Détour" quasi post-rock, un "Ma vieille tête" particulièrement hypnotique, "Avant l'Enfer" hanté par un gimmick de piano plutôt angoissant... et bien sûr "Je suis une ville", morceau phare de l'album, paradoxalement plus raccord avec le versant chanson de Dominique A mais qui suinte le désespoir par tous les pores de la partition (et qu'on ne me vienne pas me dire que les partitions n'ont pas de pores).
Je suis une ville, dont beaucoup sont partisCa ne semblera surprenant pour personne : à dix-huit ans j'étais assez peu branché "musique francophone", mes connaissances en la matière se limitant à Miossec (que j'adorais), Mano Solo (idem), Gainsbourg (auquel je n'aurais jamais eu l'outrecuidance d'accoler le terme - à l'époque insulte ultime - de chanson française) et quelques disques de Ferré (les plus barrés - sa période chanson réaliste ne me plaisait pas du tout). Même punition pour le rock français : j'adorais évidemment Noir Désir mais à part ça... mes groupes français favoris chantaient presque tous en anglais, mis à part les groupes de fusion qui eux (autre problème) commençaient à sacrément s'essouffler. Dominique A ? Je connaissais, j'avais ses deux premiers albums... mais aucun des deux ne me plaisait. Le premier (La Fossette), ultra-minimaliste, me faisait chier au plus au point. Et le second (La Mémoire Neuve), très nouvelle chanson française avant la lettre, me laissait complètement froid (et d'ailleurs autant j'ai appris à aimer La Fossette autant j'ai toujours un peu de mal avec celui-ci). Si NPA n'avait pas existé et si Dominique A n'y était pas passé livrer une version apocalyptique de "Tu vas voir ailleurs", il est même probable que je n'aurais jamais acheté Remué.
Preuve s'il en est que la musique à la télé peut servir à quelque chose (messieurs du Service Public, si vous nous lisez... (1)) j'ai non seulement acheté Remué mais j'en suis tombé éperdument amoureux. Rien d'étonnant à cela : Remué est sans doute le disque le plus rock et sombre de l'artiste. Tellement sombre et oppressant que je ne l'écoute jamais plus d'une fois par an de peur de me faire du mal. Très noise (même si je n'aime pas ce terme qui ne veut pas dire grande chose), dominé par les séquenceurs et les guitares stridentes ("Comment certains vivent", "Tu vas voir ailleurs"), il offre quatorze chansons tendues à l'extrême, façon chanson-heavy (ça n'existe pas certes - mais c'est bien dommage), et ne relâche que très rarement la pression. Peu importe d'ailleurs puisqu'il lorsqu'il le fait c'est encore plus sombre : un "Détour" quasi post-rock, un "Ma vieille tête" particulièrement hypnotique, "Avant l'Enfer" hanté par un gimmick de piano plutôt angoissant... et bien sûr "Je suis une ville", morceau phare de l'album, paradoxalement plus raccord avec le versant chanson de Dominique A mais qui suinte le désespoir par tous les pores de la partition (et qu'on ne me vienne pas me dire que les partitions n'ont pas de pores).
Enfin pas tous encore, mais ça se rétrécit
Il reste celui-là, qui ne voit pas ailleurs
Celui-là qui s'y voit, mais à qui ça fait peur...
L'effet sur moi fut à l'époque immédiat et radical : une bonne grosse dépression, agrémentée d'une prise de conscience subite que oui, on pouvait être français et jouer ce genre de musique rock, désolée et donc, fabuleuse. Je suis bien sûr devenu depuis un admirateur de Dominique A, quoique je ne sois plus jamais retombé autant amoureux d'un de ses albums (je ne les aime d'ailleurs pas tous, même si la qualité y est toujours au rendez-vous). A vrai dire non seulement Remué est toujours mon favori, mais je pense que je l'aime encore plus aujourd'hui qu'en 1999. C'est de fait l'un des rares disques parus cette année-là que j'écoute encore régulièrement. Et il me semble que c'est mérité.
Découvrez Dominique A.!
(1) Je blague : ces gens pensent sincèrement que dans Taratata ils passent de la musique - c'est peut-être ça le pire !
Découvrez Dominique A.!
👍👍👍 Remué
Dominique A | Lithium, 1999
(1) Je blague : ces gens pensent sincèrement que dans Taratata ils passent de la musique - c'est peut-être ça le pire !
moi aussi ce disque m'avait bien "remué" à l'époque. Je connaissais mal Dominique A et j'avais découvert en concert lors de cette tournée. Grosse claque et achat direct du disque. Par contre, ça fait très (trop) longtemps que je ne me suis pas écouté l'album. Je cours cherché mon skeud...
RépondreSupprimer(merci d'avoir ravivé ma mémoire)
super! je connaissais pas cet album et le titre en écoute me botte bien.
RépondreSupprimerD'ailleurs, je profite pour saluer le passage à blogspot, qui contrairement à over-blog n'est pas interdit de consultation là où je bosse.
Nyko >>> (de rien)
RépondreSupprimerBoebis >>> quoi ? tu ne le savais pas ? C'est juste pour toi que j'ai changé de serveur :-)
En 1999, je n'avais que douze ans, autant dire que niveau culture musicale, à part les Lps du paternel, j'étais plutôt soupe royco !
RépondreSupprimerEt à vrai dire, même ultérieurement, je ne me suis jamais intéressé à Dominique A. Ce mec avait l'air triste, chiant, j'sais pas, il m'attirait vraiment pas. Et je ne l'ai découvert que très tard, au cours d'un duo avec le groupe de rap Psykick Lyrikah ("Un point dans la foule").
Et maintenant que j'en entends à nouveau parler grace au GOLB (!), je m'en vais écouter cet opus !
Tu étais plutôt... "soupe royco"...? Je ne connaissais pas l'expression, mais je la replacerai, elle me plait bien ! :)
RépondreSupprimerTrès bien remué. Et La Fossette est énorme.
RépondreSupprimerTu l'as fait exprès hein du coup de sortir ton disque de 1999 le lendemain du mien.
De 1999 il en reste pas mal que j'écoute encore... Come on die young de Mogwaï, le Mustango de Murat (eh oui), les Mule variations de Tom Waits, le Summerteeth de Wilco, Terror Twillight de Pavement (quand même celui là tu ne l'écoutes jamais????)... et l'Avenue B d'Iggy Pop comme tu as pu le voir.
(en plus je suis sûr que tu écoutes The Fragile de temps en temps).
Ah ah. Non, j'ai même pas fait exprès (mon commentaire du début de semaine sous l'article "parcours musical" de G.T. faisant foi ^^).
RépondreSupprimerJ'écoute toujours tous ces albums (surtout les Pavement)... le truc c'est que pour la plupart je ne les connaissais pas en 99 (si, le Tom Waits oui... les autres je ne suis pas sûr). A 18 ans, on n'a pas toujours bon goût, ce n'est pas un auditeur repenti de Yes qui me dira le contraire :-)
(Fragile ? oui, je l'écoute de temps en temps... quoique rarement en entier)
Salopard tu avais 18 ans en 99? Cruelle jeunesse... j'en avais seulement 38... du coup effectivement tu es absous pour ne pas avoir écouté le Pavement à sa sortie...
RépondreSupprimer(et c'est auditeur repenti de Yes? t'étais pas né à l'époque tu ne peux pas savoir)(salaud de jeunes !!!)
En fait je connaissais déjà Pavement à l'époque, simplement je ne sais plus trop si j'avais déjà Terror Twilight. L'autre truc c'est qu'à cette époque, je n'avais pas le Net (j'avais même pas la télé)... c'était pas forcément facile d'être au courant des sorties en temps et heure, des fois il me fallait des mois pour apprendre que tel ou tel groupe indie avait sorti tel ou tel album... au fond de ma cambrousse, à part les "grosses sorties" (NIN en effet, Blur...etc.), on en entendait pas parler de grand chose (je sais, je cause comme un vieux... mais le fait est que je dois être de la dernière génération à s'être "élevée" sans le Net, et que par bien des côtés j'envie les suivantes :))
RépondreSupprimerC'est vrai qu'il est bien, ce Dominique A... et "chanson-heavy", c'est plutôt bien trouvé...
RépondreSupprimerSinon, c'est vrai que cette nouvelle rubrique part mal pour moi, je souffre la comparaison... un des meilleurs albums français de ces 10 dernières années... alors qu'à 18 ans, j'étais en plein dans le death metal :-)
Je vais devoir attendre un peu pour la ramener dans le "10 years after"...
Je te l'ai dit : à l'époque je pouvais passer du génial au pitoyable en deux semaines... ne t'en fais pas tu auras bien des occasions de rigoler dans les mois qui viennent !!!
RépondreSupprimerJoli choix dicté par le hasard...
RépondreSupprimerPuisque Remué est mon disque préféré de Dominique A, mon disque de rock français préféré, mon disque de chanson française préféré. Et je l'écoute bien plus d'une fois par an : je n'ai plus peur d'avoir mal...
Je te trouve quand même un peu sévère avec La mémoire neuve qui n'a quand même pas grand chose à voir avec la "nouvelle chanson française" (si ce n'est le Twenty Two Bar peut-être... et encore...)
Je ne te cache pas que ça fait un bail que je ne l'ai pas écouté...
RépondreSupprimer(que je l'ai écouté, je veux dire)
RépondreSupprimer(j'ai des formulations bizarres moi des fois...)
Bon, b'en je vais prendre ça.
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