En ces temps de crise financière, de pseudo moralisation du capitalisme, de trader fous, de subprimes et autres Madoff… il est bon de pouvoir noter que malgré tout, parfois, l’argent peut faire le bonheur de quelques uns qui le méritent. Regardez Les Wampas par exemple : leurs deux premiers albums sont difficilement audibles aujourd’hui, leurs bombes des années quatre-vingt-dix sont presque toutes désamorcées par une production bas de gamme, pendant très longtemps il a été communément admis que leurs meilleurs opus étaient les lives et il n’y avait aucune véritable raison pour que ça change. Aucune… si ce n’est le succès monumental de "Manu Chao" en 2003. Un miracle ou quasiment, puisque non seulement Les Wampas n’ont rien perdu de leur crédibilité (une rareté tant le fan de rock a tôt fait de taxer les trop bons vendeurs de… vendus) mais en plus n’ont-il jamais été aussi excellents que depuis qu’ils sont devenus des stars disposant (enfin) des moyens de leurs ambitions. A se demander comment Miloš Forman n’a pas eu l’idée d’en faire un film…
Aussi, après avoir publié en 2006 le meilleur album de leur longue carrière voilà que comme tous les trois ans ils remettent le couvert, pas complexés pour deux sous d’avoir signé entre temps chez une major – sujet évacué dès le premier titre : « Universal / Fais pas la gueule / Y’a pas de single » (allusion plus qu’évidente au E.M.I des Pistols). Le titre est particulièrement enlevé, et l’on sourit à l’idée que partant de la même situation le premier Noir Désir venu se serait pris la tête tout un album durant. Pas de ça chez Didier Wampas, qui connait trop bien l’histoire du rock’n’roll pour ignorer qu’il s’agit d’une musique commerciale par excellence, qu’Elvis fut le premier grand coup de l’histoire du marketing et qu’il n’y a décidément aucune honte, quand on joue du rock, à vendre des disques si l’on y arrive.
C’est ici que je me heurte au problème inhérent à toute chronique sur Les Wampas : qui a envie d'en parler sérieusement ? Oh bien sûr c’est de l’ordre du possible. On peut parler sérieusement de tout et n’importe quoi, il y a même des gens qui ont écrit des thèses sur les Ramones. Mais franchement : quel intérêt ? Et d’un autre côté… il serait injuste de ne pas souligner la qualité musicale d’un groupe qu’on a trop souvent réduit à des chansons débiles et un gros bordel sur scène. Aussi fun et délirant soit-il en effet, Les Wampas sont la preuve que Dieu existe est un excellent album de rock-punk pied au plancher, bien plus dur et teigneux que son prédécesseur, et transcendé par la production du toujours impeccable Pelle Gunderfeldt5 Murs de grattes vertigineux ("la Plus belle chanson d’amour"), groove puissant ("Georges Marchais", "I Hate Switzerland")… ce dixième album a des accents garage réjouissants ("Un dimanche à Strasbourg"), regorge de classiques en devenir ("Elle est où ma loge ?", "Persistance rétinienne") et balance quelques piques typiquement wampassiennes (c’est à dire acérées mais bon enfant) : Cali ici ("U.N.I.V.E.R.S.A.L." encore), Renaud par la bande ("Mon petit PD") et surtout les BB Brunes, le temps du désopilant "J’écoutais les Cramps", sans doute le meilleur titre de cette nouvelle livraison.
Voilà ce qu’on appelle un cahier des charges bien rempli, puisqu’on trouvera ici tout ce qu’on attend d’un nouveau Wampas et qui tient en quelques mots : énergie, bonne humeur et juste ce qu’il faut de fêlures pour éviter qu’on les confonde avec les Fatals Picards ("Je me suis noyé",""Nevers était si bleu…" ). Vingt-cinq ans que ça dure et chaque fois on y trouve un peu plus notre compte, comme si les Wampas, archi-nuls (et fiers de l’être) à leurs débuts, n’avaient plus cessé depuis de progresser. En 2006 Rock’n’Roll – Part 9 les avait catapultés au rang de meilleur groupe français en activité (et plus seulement sur scène). Sauf miracle, cet excellent Les Wampas sont la preuve que Dieu existe, probablement leur disque le plus varié et complet à ce jour, devrait permettre à Didier de conserver son trône sans être inquiété par quiconque – personne dans le coin qui arrive au talon de ses bottes rouges.
Aussi, après avoir publié en 2006 le meilleur album de leur longue carrière voilà que comme tous les trois ans ils remettent le couvert, pas complexés pour deux sous d’avoir signé entre temps chez une major – sujet évacué dès le premier titre : « Universal / Fais pas la gueule / Y’a pas de single » (allusion plus qu’évidente au E.M.I des Pistols). Le titre est particulièrement enlevé, et l’on sourit à l’idée que partant de la même situation le premier Noir Désir venu se serait pris la tête tout un album durant. Pas de ça chez Didier Wampas, qui connait trop bien l’histoire du rock’n’roll pour ignorer qu’il s’agit d’une musique commerciale par excellence, qu’Elvis fut le premier grand coup de l’histoire du marketing et qu’il n’y a décidément aucune honte, quand on joue du rock, à vendre des disques si l’on y arrive.
C’est ici que je me heurte au problème inhérent à toute chronique sur Les Wampas : qui a envie d'en parler sérieusement ? Oh bien sûr c’est de l’ordre du possible. On peut parler sérieusement de tout et n’importe quoi, il y a même des gens qui ont écrit des thèses sur les Ramones. Mais franchement : quel intérêt ? Et d’un autre côté… il serait injuste de ne pas souligner la qualité musicale d’un groupe qu’on a trop souvent réduit à des chansons débiles et un gros bordel sur scène. Aussi fun et délirant soit-il en effet, Les Wampas sont la preuve que Dieu existe est un excellent album de rock-punk pied au plancher, bien plus dur et teigneux que son prédécesseur, et transcendé par la production du toujours impeccable Pelle Gunderfeldt5 Murs de grattes vertigineux ("la Plus belle chanson d’amour"), groove puissant ("Georges Marchais", "I Hate Switzerland")… ce dixième album a des accents garage réjouissants ("Un dimanche à Strasbourg"), regorge de classiques en devenir ("Elle est où ma loge ?", "Persistance rétinienne") et balance quelques piques typiquement wampassiennes (c’est à dire acérées mais bon enfant) : Cali ici ("U.N.I.V.E.R.S.A.L." encore), Renaud par la bande ("Mon petit PD") et surtout les BB Brunes, le temps du désopilant "J’écoutais les Cramps", sans doute le meilleur titre de cette nouvelle livraison.
Voilà ce qu’on appelle un cahier des charges bien rempli, puisqu’on trouvera ici tout ce qu’on attend d’un nouveau Wampas et qui tient en quelques mots : énergie, bonne humeur et juste ce qu’il faut de fêlures pour éviter qu’on les confonde avec les Fatals Picards ("Je me suis noyé",""Nevers était si bleu…" ). Vingt-cinq ans que ça dure et chaque fois on y trouve un peu plus notre compte, comme si les Wampas, archi-nuls (et fiers de l’être) à leurs débuts, n’avaient plus cessé depuis de progresser. En 2006 Rock’n’Roll – Part 9 les avait catapultés au rang de meilleur groupe français en activité (et plus seulement sur scène). Sauf miracle, cet excellent Les Wampas sont la preuve que Dieu existe, probablement leur disque le plus varié et complet à ce jour, devrait permettre à Didier de conserver son trône sans être inquiété par quiconque – personne dans le coin qui arrive au talon de ses bottes rouges.
👍👍 Les Wampas sont la preuve que Dieu existe
Les Wampas | Universal, 2009
à la cour des Rois du rock n' roll, il faut toujours un fou. Didier et ses potes Wampas remplissent bien le rôle, en disant tout haut et sous la plume de l'humour rageur qq saines assertions à coups de pompe sonore dans les oreilles. Et puis ça balance bien, musicalement. Pour le docu, Coppola p-ê... ;-?
RépondreSupprimerhoula, juste un truc avant que je lise :
RépondreSupprimertu as oublié de désactiver la lecture automatique de deezer au chargement de la page (c'est assez désagréable)
^^
Alf >>> Coppola ? Ah ouais, tiens...
RépondreSupprimerArbobo >>> merci de le signaler. Ce qui est bizarre, c'est que sur deezer, elle n'était pas activée... j'ai dû m'adonner à tout un bricolage pour arranger le truc (pff, c'est de pire en pire deezer, l'état de grâce de ce site aura été bien court...)
J'aurais pas déjà lu ces lignes quelque part moi ?
RépondreSupprimerT'aurais pas oublié les léonins contrats d'exclusivité qui nous lient à certain webzine ?
Tu veux que je te balance aux vopos ?
Effectivement, j'ai complètement oublié, faut dire que sur Le Golb, c'est du travail à la chaine :-)
RépondreSupprimerCeci est bien sûr un article de CULTUROFIL, le webzine qui publie les meilleures chroniques musicales du web francophone (et de loin) grâce à Civil Titi et votre humble serviteur :-))