Ne pas s'y tromper : El Goodo a beau être gallois et tirer son nom d'une cultissime Ballad de Big Star, ce sont bien les sixties américaines qui le fascinent le plus. De plus en plus étoffée, la scène revival psyché britannique apparue dans la foulée de The Coral et des grands anciens de Kula Shaker n'en finit plus d'enchanter l'auditeur amateur de rock spatial et de pop planante. Peu importe qu'il s'agisse d'une simple mode ou des prémices d'un courant destiné à perdurer : les Byrds et le Band n'ont jamais été autant à la mode... franchement, on ne voit pas réellement de raison de s'en plaindre. Car loin d'être de vulgaires ersatz, tous ces groupes amateurs d'harmonies vocales et de synthés vintage parviennent pour l'heure à proposer un peu plus qu'une musique rétro : une pop évoquant certes le passé, mais jamais vraiment passéiste. Plus pour longtemps ?
C'est qu'El Goodo, il faut bien le reconnaître, pousse le principe jusqu'à son extrême limite. Son second album a beau être parfois fabuleux, on peine à y trouver le moindre signe indiquant qu'il soit paru en 2009... c'est même paradoxalement ce qui le rend dans un premier temps si fascinant. On a par moment l'impression de tomber sur un grand groupe oublié de l'époque 65/68, qui serait resté dans l'ombre pour n'être redécouvert qu'aujourd'hui (comme un certain nombres des génies de cette scène-là, en fait). Impression que ne font jamais The Coral ou les Last Shadow Puppets, qui parviennent à conserver un équilibre (relatif dans le cas des premiers) entre coup d'oeil dans le rétroviseur et pied enfoncé sur la pédale contemporaine.
Rien de ça chez El Goodo, pour qui le terme revival semble avoir été inventé. Littéralement, ce sont le Pink Floyd de The Piper at the Gates of Dawn, le Band de Music From Big Pink voire les Beatles de Rubber Soul que l'on entend revivre au gré de ces onze plages par ailleurs irréprochables. Passé le riff de "Feel So Fine" (que n'auraient pas reniés les Queens Of The Stone Age ou Black Rebel Motorcycle Club), la production n'arrange rien à l'affaire : l'espace d'un instant on se demande même si Lelan Rogers n'aurait pas ressuscité le temps d'enregistrer Coyote.
Tout ceci serait rédhibitoire, n'était-ce un constat évident dès la première écoute : Coyote est composé de chansons frisant souvent l'excellence. Qu'il évolue dans un registre boogie-rock avec harmonica en bandoulière ("Aren't You Grand", "Don't Worry Marie") ou bien dans un univers rigoureusement pop ("I Saw Her Today"), El Goodo se montre épatant du début à la fin... à quelques pastiches des Beatles près (si déjà vous trouvez qu'Oasis pompe les Fabs inutile de jeter une oreille sur "I Cant't Make It" !). Et lorsqu'il parvient (trop peu souvent, hélas) à parfaitement digérer ses influences, le groupe accouche de "Pete", véritable merveille laissant la concurrence néo-psyché à des années lumières derrière.
En somme le potentiel est là, évident, incontestable. Et énorme : à terme, ce groupe-là pourrait devenir encore meilleur que les parrains de The Coral. Reste à El Goodo à s'affirmer totalement, à s'affranchir du passé pour tracer un sillon n'appartenant qu'à lui.
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C'est qu'El Goodo, il faut bien le reconnaître, pousse le principe jusqu'à son extrême limite. Son second album a beau être parfois fabuleux, on peine à y trouver le moindre signe indiquant qu'il soit paru en 2009... c'est même paradoxalement ce qui le rend dans un premier temps si fascinant. On a par moment l'impression de tomber sur un grand groupe oublié de l'époque 65/68, qui serait resté dans l'ombre pour n'être redécouvert qu'aujourd'hui (comme un certain nombres des génies de cette scène-là, en fait). Impression que ne font jamais The Coral ou les Last Shadow Puppets, qui parviennent à conserver un équilibre (relatif dans le cas des premiers) entre coup d'oeil dans le rétroviseur et pied enfoncé sur la pédale contemporaine.
Rien de ça chez El Goodo, pour qui le terme revival semble avoir été inventé. Littéralement, ce sont le Pink Floyd de The Piper at the Gates of Dawn, le Band de Music From Big Pink voire les Beatles de Rubber Soul que l'on entend revivre au gré de ces onze plages par ailleurs irréprochables. Passé le riff de "Feel So Fine" (que n'auraient pas reniés les Queens Of The Stone Age ou Black Rebel Motorcycle Club), la production n'arrange rien à l'affaire : l'espace d'un instant on se demande même si Lelan Rogers n'aurait pas ressuscité le temps d'enregistrer Coyote.
Tout ceci serait rédhibitoire, n'était-ce un constat évident dès la première écoute : Coyote est composé de chansons frisant souvent l'excellence. Qu'il évolue dans un registre boogie-rock avec harmonica en bandoulière ("Aren't You Grand", "Don't Worry Marie") ou bien dans un univers rigoureusement pop ("I Saw Her Today"), El Goodo se montre épatant du début à la fin... à quelques pastiches des Beatles près (si déjà vous trouvez qu'Oasis pompe les Fabs inutile de jeter une oreille sur "I Cant't Make It" !). Et lorsqu'il parvient (trop peu souvent, hélas) à parfaitement digérer ses influences, le groupe accouche de "Pete", véritable merveille laissant la concurrence néo-psyché à des années lumières derrière.
En somme le potentiel est là, évident, incontestable. Et énorme : à terme, ce groupe-là pourrait devenir encore meilleur que les parrains de The Coral. Reste à El Goodo à s'affirmer totalement, à s'affranchir du passé pour tracer un sillon n'appartenant qu'à lui.
👍 Coyote
El Goodo | Grease Recordings, 2009
Ce qu'en pense ERIC
Je suis passé complètement au travers ...
RépondreSupprimerMais je vais vite rattraper ça. Plus que quelques clic !
C'est pas mauvais du tout. Ne serait-ce ce côté ultra "revival", ce serait même un excellent album. Ne pas se fier d'ailleurs à l'extrait, ce n'était pas celui que je voulais mettre (ce n'est pas le titre le plus représentatif de l'album), mais mon lecteur deezer a malencontreusement planté.
RépondreSupprimerrubber soul/piper at the gates/music from big pink : il faut vraiment que je saute sur cette chose!!
RépondreSupprimerOui ou tu peux juste l'acheter (c'est fragile, quand même :-)
RépondreSupprimerWon't you be my .... giiiiiiiiirrrrrrrrlll, now ?
RépondreSupprimerYeeeeeeeeaaaaaaaahh baaaaaaby
Just take my hand ...
J'adore !
Moi qui suis à fond dans les '60s.
Thank U, Thomas !
J'acquiesce! Ce revival psychédélique, tous ces groupes dont vous parlez dans l'article, je trouve ça vraiment "vivifiant". C'est vrai qu'ils n'inventent pas la poudre, mais en même temps, il y a beaucoup plus d'authenticité, ici, que chez tous les Franz Ferdinand du monde.
RépondreSupprimerBBB.
Et dans un style purement psyché-garage revival, as-tu jeté une oreille sur Thee Oh Sees - Help ?
RépondreSupprimerA écouter très fort !
Who am I ?
BBB --> "C'est vrai qu'ils n'inventent pas la poudre, mais en même temps, il y a beaucoup plus d'authenticité, ici, que chez tous les Franz Ferdinand du monde."
RépondreSupprimerSynthèse parfaite !
Mais Dieu merci, il n'y a qu'un seul Franz Ferdinand. C'est déjà bien assez.
Eh bien... je ne m'attendais pas à ce que cet album mette tout le monde d'accord. Tant mieux !
RépondreSupprimer(merci Thierry, je l'ai, celui-là :)