lundi 30 mars 2009

The Pains Of Being Pure At Heart - Suffer Little Children

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Le nom est pas possible, fier et grandiloquent comme le sont les noms de groupes qu’on forme au sortir du lycée. La pochette la joue vintage - noir et blanc sobre et élégant. Bien entendu ils sont de New York.

Les amateurs de power-pop attendaient Stuck In The Sound, et voilà que 2009 leur offre The Pains Of Being Pure At Heart. Des Shoegazing Kids, eux aussi. Nés une poignée d’années trop tard (et dans le mauvais pays) pour avoir connu l’éphémère courant de la fin des années quatre-vingt, et issus d’une génération qui s’est tout pris dans la figure en même temps. Pas étonnant qu’ils transcendent presque malgré eux ces micro-chapelles auxquelles les fans de rock sont parfois déraisonnablement attachés : non, semble dire leur premier album, il n’y avait pas tant de différences que ça entre les shoegazers anglais et l’indie-rock américain. Peu de choses pour séparer, foncièrement, un Teenage Fanclub d’un Jesus & The Mary Chain, un Dinosaur JR d’un My Bloody Valentine… etc.

Alors aux confins d’influences parfois antinomiques, The Pains Of Being Pure At Heart, qui affectionnent aussi les Ramones et Sonic Youth, ont composé un premier album à l’image de leur génération : pop et sans complexe, très riche mélodiquement et insouciant juste ce qu’il faut. A l’écoute de "This Love Is Fucking Right!" on se dit que c’est un peu l’album que Placebo refuse de faire depuis 1997, le disque nerveux, teigneux et insolent que Dinosaur JR ne peut plus écrire pour cause d’âge trop avancé, les dix chansons que la plupart des jeunes gens du revival rock’n'roll actuel rêvent de publier un jour.

Qu’il s’agisse de mid-tempos arrosées de guitares saturées ("Stay Alive") ou de power-pop aérienne typique des college-bands américains ("Young Adult Friction"), le groupe témoigne du même mélange d’aisance et de rigueur, de morgue et de maîtrise. Anodines à la première écoute, leurs complaintes s’installent rapidement, entre romantisme crade ("Everything with You") et mélancolie joyeuse ("Come Saturday"), jusqu’à en devenir évidentes. On ne s’étonnerait pas qu’elles nous accompagnent encore longtemps, toute l’année du moins - ça ne fait aucun doute. Inconnu ou presque il y a trois mois, ce groupe-là vient de publier l’un des meilleurs albums de l’année, reléguant quelques pointures au rang de simples faire-valoir. Et alors que sur "The Teinture Itch" The Pains Of Being Pure At Heart se pique de projeter ce que donnerait une fusion improbable entre le R.E.M. de 1984 et Husker Dü, on se surprend à espérer : pourvu que les gens qui nous ont bassiné avec MGMT l’an passé s’emparent de cet album. Qu’on passe aux choses sérieuses.



👍👍 The Pains Of Being Pure At Heart 
The Pains Of Being Pure At Heart | Slumberland, 2009



9 commentaires:

  1. "pourvu que les gens qui nous ont bassiné avec MGMT l’an passé s’emparent de cet album"
    --> il suffit d'avoir la foi !

    Plus sérieusement, TPOBPAH de TPOBPAH est également l'un de mes coups de coeur du premier trimestre, un bon 9 chez G.T. ;-)

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  2. "commentaire initialement publié sur culturofil" ;-)

    non non, mais j'ai failli le faire ^^

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  3. Très tentant!! ils ont fait du bruit? c'est juste pour savoir si j'ai une chance de le croiser cette année à la médiathèque...

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  4. Thierry >>> je crois qu'on est nombreux à penser (même si je ne monterais peut-être pas jusqu'à 9 :-)

    Arbobo >>> je comprends, c'était tentant :-D

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  5. Xavier >>> oui, j'ai l'impression qu'ils ont pas mal buzzé...

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  6. Un bien bon disque, sorte de mélange improbable entre les Pastels et les Jesus...

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  7. J'avoue que je ne connais pas vraiment les Pastels, juste un peu comme ça...

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  8. "je ne connais pas vraiment les Pastels"
    T'as tort c'est très très très bien les Pastels.

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  9. J'ai vu que tu en avais justement passé un morceau (que je connaissais, comme par hasard, y'avait pourtant peu de chances) l'autre jour.

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