C'est un secret de polichinelle : ma vie est rythmée par des habitudes et des traditions quasiment immuables, routinière sans doute - millimétrée en tout cas. Bien sûr je suis capable d'aménager mon emploi du temps en fonction des évènements, mais il est quelques points sur lesquels je suis bien incapable de transiger, notamment un qui intéresse tout particulièrement ce blog : la série du midi. C'est que voyez-vous, avec tout ce que je fais, lis, écoute... je n'ai pas tant de temps que ça pour regarder des séries - ce qui explique que je puisse difficilement fournir plus d'un article par semaine sur ce sujet (et ça risque même au fil du temps de devenir deux par mois). Un épisode le midi en déjeunant ; deux le soir, trois quand j'ai une insomnie... je peux difficilement en avaler plus (c'est déjà beaucoup, vous me direz... ce à quoi je répondrai certes, mais pas tant que ça si l'on considère qu'il y a des trucs que vous faites sûrement et que je ne fais quasiment jamais - par exemple regarder des émissions de télés ou bien inviter du monde à la maison...). Aussi ma sélection s'opère-t-elle souvent en fonction des ressorts auxquels font appel lesdites séries : le midi, je n'ai pas envie de regarder les mêmes trucs que le soir. Je suis plus naturellement tenté par quelque chose de plus léger, de moins axé sur le suspens (pour me couper l'envie de m'en enfiler plusieurs à la suite), de plus divertissant - tout simplement. Tout le problème étant qu'il y a infiniment plus de séries totalement prenantes que de séries juste bonnes à m'occuper le midi (l'autre problème étant que je mets beaucoup moins de quarante -deux minutes à avaler ma maigre pitance de mi-journée). Si je sais toujours à peu près quoi regarder le soir, je suis en quête perpétuelle de séries cools et décontractantes pour le midi... surtout depuis que j'approche de plus en plus dangereusement de la fin de Scrubs et qu'en matière de Medium, j'ai fini par rattraper la diffusion américaine.
Aussi lorsque je suis tombé sur The Mentalist ai-je cru avoir dégotté la perle rare : LA série pas con, bien fichue et pas prise de tête qui allait m'occuper durant quelques mois. En plus le pitch était assez réjouissant : un mentaliste - soit donc un type pourvu de grandes capacités d'observations et de manipulations psychologique - met ses dons au service de la police pour élucider des crimes qu'on imagine évidemment sordides, tordus... bref : mijotés aux petits oignons. Quoi de mieux pour un déjeuner ?
Quoi de mieux ? Eh bien... beaucoup de choses de mieux. Passé un pilote assez prenant (sans doute parce qu'enrichi de la présence de l'excellent Zeljko Ivanek), le plus gros succès de l'année aux Etat-Unis atteint un degré de platitude rarement atteint dans une série - à faire passer les CSI pour de la littérature classique. C'est d'ailleurs dans cette lignée que s'inscrit The Mentalist : CSI, Cold Case, FBI... bref, une série pas tellement sérielle, dont on peut sauter cinq épisodes et retomber sur ses pieds... à ceci près que dans le cas présent on pourrait sauter absolument tous les épisodes et retomber sur ses pieds quand même, la platitude de la mise en scène n'ayant d'égale que l'insignifiance des intrigues. On pense souvent à Medium, en râté. C'est à dire : sans tous les trucs sympas, les personnages attachants, les séquences comiques ou l'imagination visuelle faisant souvent oublier que les intrigues policières en elles-mêmes sont assez ternes.
Soit : avec pour stars un ex-Hartley, coeurs à vif et une ex-Prison Break on avait de quoi s'inquiéter. Mais bon... on a tous nos cadavres dans le placard, et quand on voit le C.V. des héroïnes de Desperate Housewives difficile de clouer le pauvre Simon Baker au pilori. D'autant qu'il se démerde plutôt bien dans son rôle de mentaliste, toujours tiré à quatre épingles et jamais avare d'une bonne vanne (enfin... bonne à en juger par les réactions des autres personnages). Le problème... c'est qu'autour de lui l'univers est transparent qu'on peine à s'y intéresser - en somme The Mentalist cristallise toutes les tares de la série du midi. On ne la regarde que d'un oeil distrait, on discute en même temps, on retourne à la cuisine chercher du sel, on allume une clope, on est soudain pris d'une envie de faire pipi ne s'accordant pas du traditionnel Tu veux pas faire pause une minute ? Au final au bout de six épisodes on en est encore à faire appel à Wikipedia pour retrouver les noms des personnages, personnages d'ailleurs si inexistants qu'on est obligé de les réduire à leur physique pour les désigner dans une discussion (la rousse à gros seins, le mec avec la gueule carrée, l'asiatique...)...
... mais non je déconne : on n'a évidemment aucune discussion à propos de The Mentalist - quelle drôle d'idée. Si l'on peut regarder CSI comme une excellente série B. et si l'on peut être impressionné par la qualité des reconstitutions dans Cold Case et si Law & Order demeurera sans doute longtemps une référence indépassable, cette série-ci atteint pour sa part un degré de vacuité tellement consternant qu'on en est réduit à repérer les têtes connues parmi les seconds rôles. Oh tiens, George Mason ! Oh tiens : le premier patron de Jack Bauer, celui qui se fait descendre au bout du deuxième épisode... oh dis regarde, encore cette pourriture qui défie Jack dans la saison 2... hé ! mais c'est Charles Logan... euh oui : accessoirement The Mentalist est une série militante tentant de réinsérer dans la société du spectacle les anciens acteurs de 24 décédés dans d'atroces souffrances (dont Zeljko Ivanek dans le pilote, d'ailleurs). Un volet social qui ne masque malheureusement pas le côté putassier et mercantile de l'affaire.
Aussi lorsque je suis tombé sur The Mentalist ai-je cru avoir dégotté la perle rare : LA série pas con, bien fichue et pas prise de tête qui allait m'occuper durant quelques mois. En plus le pitch était assez réjouissant : un mentaliste - soit donc un type pourvu de grandes capacités d'observations et de manipulations psychologique - met ses dons au service de la police pour élucider des crimes qu'on imagine évidemment sordides, tordus... bref : mijotés aux petits oignons. Quoi de mieux pour un déjeuner ?
Quoi de mieux ? Eh bien... beaucoup de choses de mieux. Passé un pilote assez prenant (sans doute parce qu'enrichi de la présence de l'excellent Zeljko Ivanek), le plus gros succès de l'année aux Etat-Unis atteint un degré de platitude rarement atteint dans une série - à faire passer les CSI pour de la littérature classique. C'est d'ailleurs dans cette lignée que s'inscrit The Mentalist : CSI, Cold Case, FBI... bref, une série pas tellement sérielle, dont on peut sauter cinq épisodes et retomber sur ses pieds... à ceci près que dans le cas présent on pourrait sauter absolument tous les épisodes et retomber sur ses pieds quand même, la platitude de la mise en scène n'ayant d'égale que l'insignifiance des intrigues. On pense souvent à Medium, en râté. C'est à dire : sans tous les trucs sympas, les personnages attachants, les séquences comiques ou l'imagination visuelle faisant souvent oublier que les intrigues policières en elles-mêmes sont assez ternes.
Soit : avec pour stars un ex-Hartley, coeurs à vif et une ex-Prison Break on avait de quoi s'inquiéter. Mais bon... on a tous nos cadavres dans le placard, et quand on voit le C.V. des héroïnes de Desperate Housewives difficile de clouer le pauvre Simon Baker au pilori. D'autant qu'il se démerde plutôt bien dans son rôle de mentaliste, toujours tiré à quatre épingles et jamais avare d'une bonne vanne (enfin... bonne à en juger par les réactions des autres personnages). Le problème... c'est qu'autour de lui l'univers est transparent qu'on peine à s'y intéresser - en somme The Mentalist cristallise toutes les tares de la série du midi. On ne la regarde que d'un oeil distrait, on discute en même temps, on retourne à la cuisine chercher du sel, on allume une clope, on est soudain pris d'une envie de faire pipi ne s'accordant pas du traditionnel Tu veux pas faire pause une minute ? Au final au bout de six épisodes on en est encore à faire appel à Wikipedia pour retrouver les noms des personnages, personnages d'ailleurs si inexistants qu'on est obligé de les réduire à leur physique pour les désigner dans une discussion (la rousse à gros seins, le mec avec la gueule carrée, l'asiatique...)...
... mais non je déconne : on n'a évidemment aucune discussion à propos de The Mentalist - quelle drôle d'idée. Si l'on peut regarder CSI comme une excellente série B. et si l'on peut être impressionné par la qualité des reconstitutions dans Cold Case et si Law & Order demeurera sans doute longtemps une référence indépassable, cette série-ci atteint pour sa part un degré de vacuité tellement consternant qu'on en est réduit à repérer les têtes connues parmi les seconds rôles. Oh tiens, George Mason ! Oh tiens : le premier patron de Jack Bauer, celui qui se fait descendre au bout du deuxième épisode... oh dis regarde, encore cette pourriture qui défie Jack dans la saison 2... hé ! mais c'est Charles Logan... euh oui : accessoirement The Mentalist est une série militante tentant de réinsérer dans la société du spectacle les anciens acteurs de 24 décédés dans d'atroces souffrances (dont Zeljko Ivanek dans le pilote, d'ailleurs). Un volet social qui ne masque malheureusement pas le côté putassier et mercantile de l'affaire.
👎👎 The Mentalist (saison 1)
créée par Bruno Heller
CBS, 2008-09
Je suis d'accord sur tout.
RépondreSupprimer- la nullité de cette série.
- l'excellence d'Ivanek, immense acteur de séries condamné à vie aux seconds rôles (tu oublies de signaler qu'il joue aussi un juge vampire génial dans Tru Blood)
- la qualité de Medium (le seul "cop-show" que je kiffe)
- l'importance d'avoir une série du midi nourrissante et équilibrée! :)
J'adore Cho ! ;-)
RépondreSupprimerSerious Moon >>> en même temps tu m'aurais dit que tu aimais, tu m'aurais surpris :)
RépondreSupprimerJoAnn >>> qui ? quoi ? :-D
permet juste une correction, une série totalement sérielle, donc, par opposition à un feuilleton :-)
RépondreSupprimerou une série quasiment pas feuilletonnante, puisque la modernité des séries depuis une petite vingtaine d'années à justement consisté à introduire du sériel dans le feuilleton et inversement, d'où l'appellation "série feuilletonnante" :-)
finalement la série que tu décris, si on enlève le titre, c'est NY section criminelle : un inspecteur observateur, manipulateur, qui résout les affaires en instrumentalisant les coupables :-)
à la différence que ce Law & order là est de très bonne facture ^^
Si j'ai bien compris Medium est une bonne série et il faut que je m'y mette (et vire mes à-priori...pas facile ça :p )
RépondreSupprimerArbobo Ca ne me serait même pas venu à l'idée de les comparer, à vrai dire. Parce que dans les Law & Order (que ce soit celui-ci ou un autre), le minimalisme, le fait que les caractères soient en retrait (moins dans les spin-off, soit, mais ils sont quand même très en retrait pas rapport à "l'école NYPD Blue / The Shield"), fait partie du concept et de l'esthétique de la série. Dans The Mentalist comme dans FBI, Cold Case, les spin-off des Experts... des séries pas forcément mauvaises, d'ailleurs, mais dont aucun personnage fort ne ressort vraiment... l'idée est plus que la ménagère américaine puisse picorer, butiner dans des épisodes aux intrigues pas trop prises têtes (autre différence, car dans les L&O les intrigues sont souvent de haute volée), il n'y a pas une "démarche" susceptible d'être développée et argumentée comme celle que Dick Wolf et ses équipes d'auteurs ont élevé au rang de référence...
RépondreSupprimerBon cela dit, si je n'ai pas pensé à cette comparaison c'est peut-être aussi parce que la Section Criminelle m'a énormément déçu dans sa saison 8, l'alternance d'enquêteurs, ce nouveau générique pompier sur fond de bannière étoilée...
Sandrine >>> Medium est une série très sympa, oui, et très inventive, il n'y a jamais deux épisodes pareils...
Pour une fois que vous n'ajoutez pas une série à ma liste...
RépondreSupprimerBBB.
Vous ne devriez même pas perdre votre temps à lire cet article avec tout ce qu'il vous reste à voir !!! :)
RépondreSupprimerDe toute façon on remplacera jamais, le midi, l'académie des neuf!!!
RépondreSupprimerNan je déconne... rien ne vaut Charlie Oleg et son manège qui tourne
"Ouais fooooooooooooormidable!"
De toute façon, c'était ça ou faire la fausse apologie des séries neuneus de M6 "la petite maison perdue en pleine prairie" ou "la femme médecin qui Quinn"...
hum hum... je sors...
quel dommage... il est plutôt sexy ce garçon... ;P
RépondreSupprimerDoc >>> ça s'arrange vraiment pas les commentaires (tiens ? pas de référence à l'Amour du risque ? ^^)
RépondreSupprimerLFSH >>> j'avoue que sur le coup je t'ai prise pour un spam avec un nom pareil ! :-/
j'ai pas vu the mentalist,
RépondreSupprimermais je vois mieux ce que tu veux dire ^^
mais justement, est-ce que le concept de la série, jouer sur la manipulation, la psychologie, n'est pas tout bonnement incompatible avec une série de divertissement à ne regarder que d'un oeil?
un peu comme faire de la philo-fitness dans une salle de gym ;-)
Réflexion très juste... même si cependant, il ne faut pas négliger le fait que Section Criminelle ou Damages, qui toutes deux jouent beaucoup sur la manipulation psychologiques, sont autant des séries exigeantes que les "produits d'appel" de deux grands Networks (Fox et NBC). Comme quoi les deux ne sont pas totalement incompatibles, même si l'équilibre est probablement difficile à tenir sur la longueur (ça explique d'ailleurs peut-être la nette baisse de régime de Section Criminelle dans sa dernière saison - qui n'est pas la 8 mais la 7 contrairement à ce que je disais plus haut... la 8, je ne l'ai jamais vue^^) .
RépondreSupprimerJe m'aperçois d'ailleurs grâce à tes remarques que j'ai oublié l'essentiel dans The Mentalist : la manipulation psychologique comme les soi-disants dont d'observation du héros sont absolument risibles du début à la fin, à un moment, même, j'avoue que j'avais un doute sur ce qu'était censé faire ce mec dans la vie :-D
Argh, j'attends toujours que tu nous fasses un billet (éclairé et lumineux of course) sur BJ.
RépondreSupprimerCe soir, la saison 4 (il me semble). Moins "péchue" que les précédentes. Mais je suis sous le charme. Même en voyant toutes les ficelles.
Sans doute à cause de dialogues dans la saison 2 ("-tiens ! Mais nous nous sommes croisés dans la saison 1, je me trompe ?". Et encore William Shatner qui déclare devant des journalistes pour prouver sa légitimité d'avocat :"J'ai été commandant d'un vaisseau spatial !"...
(ceci est un commentaire qui n'a rien à voir avec la semoule. Je suis une spécialiste de cette activité :-) )
Il dit vraiment ça ???
RépondreSupprimerMais oui ! J'adore. Et aussi, pendant une présentation, y'a un dialogue entre les deux acteurs principaux qui parlent d'abord d'interactions entre les persos, puis concluent:
RépondreSupprimer" -Tu sais ce que je crois ?
-Quoi ?
-Je crois que c'est le bon moment pour envoyer le générique. Générique ! "
Et ça commence. J'adore, je ne peux pas dire mieux. :-)
Ciel... Christophe m'en parlait encore il y a deux jours... mais en fait je tilte à retardement : c'est le spin-off de The Practice ? Mais donc... je l'ai déjà vu, en fait ^^
RépondreSupprimerah ben au moins c'est clair et ça tombe bien, j'ai trop de séries à voir :-D
RépondreSupprimerDes fois un coup de balai s'impose :-)
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