Chère Dahlia,
Vous avez beau être un peu chiante - limite insupportable par moment - je dois reconnaître que vous savez parfaitement comment me séduire. Ainsi a-t-il fallu que vous donniez à votre roman le titre de mon album favori de tous les temps, tentative manifeste de corruption que je ne pouvais plus longtemps passer sous silence. Adore, donc, comme cet album romantique et endeuillé dont je connais le moindre recoin. A moins qu'il soit ici question d'adoration au sens le plus littéral du terme. Un terme biblique qui glissa il y a bien longtemps dans le langage courant, abandonnant tout de la passion, de la violence, de l'exclusivité qu'il exprimait autrefois. Combien de fois l'avons nous prononcé sans comprendre de quoi il retournait ? Je t'adore. Oh ouiiiiiiiiiiii minauda-t-il, je t'adore aussi...
Avec un titre pareil et un semblant de culture, on sait d'emblée où l'on met les pieds. Dans l'Enfer de la passion, endroit pour le moins saturé de monde depuis l'invention de la littérature, que vous dépeignez avec un talent certain et cette plume acide que l'on vous connaissait déjà. Presque sage (trop ?), la plume, contrepoids habile à l'atmosphère viciée à laquelle elle se frotte. S'il fallait vous reconnaître au moins un mérite (ne tremblez pas, vous en avez plusieurs), ce serait assurément de n'avoir pas cherché à écrire un livre plaisant... et de fait oui, Adore s'avère parfois terriblement irritant. Désagréable. Odieux. Qualités qu'on croise somme toute assez peu de nos jours, tant les auteurs semblent aimer à nous combler (nous, lecteurs) de caresses (caresses amicales et bienveillantes, bien sûr, comme on caresse son fils ou son chien - les vôtres sont autrement plus sexuées). Contrairement à une idée reçue particulièrement stupide (une idée reçue, quoi...) un roman dont on a parfois envie de frapper les personnages n'est pas un mauvais roman - du moment qu'on a aussi envie par instants de les prendre dans nos bras.
Après bon... je ne vais pas vous mentir, tout n'y est pas parfait. Votre premier roman a ceci de terrible qu'il est un... premier roman, dans toute sa splendeur. Avec tout ce que cela peut impliquer de raccourcis, de facilités, de fébrilités (parfois). Mais ça, vous connaissez trop bien la littérature pour ne pas déjà le savoir. L'essentiel est que vous y jetiez les bases de votre univers, sensuel et lettré, qui lui ne souffre aucune imperfection. Il sera séduisant ou repoussant selon les individus, peut-être même est-ce son côté repoussant qui m'a séduit - allez savoir ? Toujours est-il que lorsque vous clamiez il y a quelques jours que votre livre existait... vous ne pensiez manifestement pas si bien dire.
Amitiés,
ThomThom
P.S. : vous avez oublié un titre dans votre B.O., c'est pourtant celui qui convenait le mieux...
Vous avez beau être un peu chiante - limite insupportable par moment - je dois reconnaître que vous savez parfaitement comment me séduire. Ainsi a-t-il fallu que vous donniez à votre roman le titre de mon album favori de tous les temps, tentative manifeste de corruption que je ne pouvais plus longtemps passer sous silence. Adore, donc, comme cet album romantique et endeuillé dont je connais le moindre recoin. A moins qu'il soit ici question d'adoration au sens le plus littéral du terme. Un terme biblique qui glissa il y a bien longtemps dans le langage courant, abandonnant tout de la passion, de la violence, de l'exclusivité qu'il exprimait autrefois. Combien de fois l'avons nous prononcé sans comprendre de quoi il retournait ? Je t'adore. Oh ouiiiiiiiiiiii minauda-t-il, je t'adore aussi...
Avec un titre pareil et un semblant de culture, on sait d'emblée où l'on met les pieds. Dans l'Enfer de la passion, endroit pour le moins saturé de monde depuis l'invention de la littérature, que vous dépeignez avec un talent certain et cette plume acide que l'on vous connaissait déjà. Presque sage (trop ?), la plume, contrepoids habile à l'atmosphère viciée à laquelle elle se frotte. S'il fallait vous reconnaître au moins un mérite (ne tremblez pas, vous en avez plusieurs), ce serait assurément de n'avoir pas cherché à écrire un livre plaisant... et de fait oui, Adore s'avère parfois terriblement irritant. Désagréable. Odieux. Qualités qu'on croise somme toute assez peu de nos jours, tant les auteurs semblent aimer à nous combler (nous, lecteurs) de caresses (caresses amicales et bienveillantes, bien sûr, comme on caresse son fils ou son chien - les vôtres sont autrement plus sexuées). Contrairement à une idée reçue particulièrement stupide (une idée reçue, quoi...) un roman dont on a parfois envie de frapper les personnages n'est pas un mauvais roman - du moment qu'on a aussi envie par instants de les prendre dans nos bras.
Après bon... je ne vais pas vous mentir, tout n'y est pas parfait. Votre premier roman a ceci de terrible qu'il est un... premier roman, dans toute sa splendeur. Avec tout ce que cela peut impliquer de raccourcis, de facilités, de fébrilités (parfois). Mais ça, vous connaissez trop bien la littérature pour ne pas déjà le savoir. L'essentiel est que vous y jetiez les bases de votre univers, sensuel et lettré, qui lui ne souffre aucune imperfection. Il sera séduisant ou repoussant selon les individus, peut-être même est-ce son côté repoussant qui m'a séduit - allez savoir ? Toujours est-il que lorsque vous clamiez il y a quelques jours que votre livre existait... vous ne pensiez manifestement pas si bien dire.
Amitiés,
ThomThom
P.S. : vous avez oublié un titre dans votre B.O., c'est pourtant celui qui convenait le mieux...
👍 Adore
Dahlia | Éditions Léo Scheer, 2009
Michel ! Avec nous ! Michel ! Avec nous !
RépondreSupprimer;)
Super marrant le "Drucker est mon héros".
RépondreSupprimerAprès ça, le livre a l'air pas mal, je vais voir si je peux me le procurer.
Ca dot pouvoir se trouver assez facilement :-)
RépondreSupprimerDrucker, ce héros, c'est vite dit. Vous avez déjà vu Drucker balancer comme ça, dans un article, vous ?
RépondreSupprimerBBB.
Question idiote réponse idiote : Michel Drucker n'écrit jamais d'articles :-)
RépondreSupprimerC'est bon, j'ai !
RépondreSupprimer@Serious Moon: je l'ai trouvé à la FNAC de Grenoble. Facile de le trouver, vous l'avez vu.
RépondreSupprimerEt depuis le temps qu'on en parle, je me réjouis de le lire.
C'est sûr que si on le trouve même à Grenoble... :-D
RépondreSupprimerAyé, je l'ai enfin lu! Et je l'ai commenté ici:
RépondreSupprimerhttp://fattorius.over-blog.com/article-ne-dites-pas-que-ce-premier-roman-est-adorable-54557350.html