Inutile de me livrer à un long discours inaugural, vous connaissez désormais le principe : qui dit fin de mois dit rétrospective des disques-qui-zont-faillis-être-évoqués-ici-mais-en-fait-non, faute de place, d'envie, de temps, ou autre.
👍👍 Together Throug Life, de Bob Dylan (2009)
Que dire lorsqu'il n'est rien à dire ? Que dire lorsqu'on n'a aucune porte ouverte à enfoncer - ou lorsqu'il y en a trop ? Bob Dylan vient de sortir un nouvel album. Ce n'est pas une surprise, ce n'est presque pas un évènement. Avec Bob Dylan, le bon côté des choses, c'est qu'on n'a pas besoin de perdre de temps à vanter les mérites de son come-back - Bob Dylan n'a quasiment jamais quitté le devant de la scène depuis 1989. Il n'a jamais déserté les chemins de l'excellence, et depuis que les années deux-mille l'ont vu se métamorphoser en bluesman romantique, mélancolique et apaisé, à des années lumières de productions des années quatre-ving-dix parmi ses plus sombres, on sait que chaque nouvel opus du Maître sera l'occasion de swinger au son de pépites vaporeuses ou de relectures puissantes de standards blues-rock. Bien entendu on dira que le Zim est un héros intemporel ; ce n'est pas tout à fait vrai : c'est surtout un ménestrel totalement marginal, n'ayant plus le moindre concurrent aujourd'hui car boxant dans une catégorie où il est seul. Bien évidemment, Together Through Life est magnifique - mais ne le savait-on pas déjà avant même de l'entendre ?
👍👍 Lhasa, de Lhasa de Sela (2009)
Retour ténébreux et (pour le moins) habité pour Lhasa de Sela, qui décidément semble un peu plus s'émanciper à chaque nouvel album. Celui-ci est le troisième ; c'est probablement le meilleur. Moins aride que par le passé, plus marécageux, toujours aussi envoûtant. Face à la beauté brute de "Bells" ou de "I'm Going in", difficile de ne pas succomber. Difficile, surtout, de ne pas voir le titre de l'album comme un manifeste : Lhasa, tout simplement. Un programme musical comme un autre, dont plus rien ne justifie vraiment qu'il soit jeté dans le bac informe des musiques du monde, et qui ne pourra que séduire les amateurs de folk-music au sens le plus littéral du terme.
👍👍 I Can Wonder What You Did with Your Day, de Julie Doiron (2009)
Pardonnez-moi, Père Arbobo, parce que j'ai péché. J'ai tardé, beaucoup tardé, à écrire une note sur le nouvel album de Julie Doiron. Non que je n'ai pas été sensible à sa brise fraîche et parfois piquante, à son rock chaleureux comme à son antifolk subtile... je vous demande de me croire sur parole : je l'aime beaucoup, ce disque. Simplement, j'ai perdu du temps. Au début, je me suis demandé si le charme allait durer. Si ce n'était pas juste un de ces disques sympas et attachants faits pour me bercer sur le moment, puis prendre la poussière sur une étagère. Aujourd'hui je sais : c'est un des très bons albums de l'année. J'aurais pu vous écouter tout de suite, soit. Je le ferai à l'avenir. Alors, suis-je pardonné ?
👍👍 Relapse, d'Eminem (2009)
On n'en fera pas des caisses sur le sujet, vu que la presse officielle s'en est déjà largement chargée... juste dire que oui, en effet, le retour d'Eminem a tout l'air d'être gagnant. Passé le plaisir de retrouver un flow immédiatement reconnaissable et des textes toujours aussi... parfaits (il n'y a pas d'autre mot), Relapse marque assez durablement, surclassant sans peine son prédécesseur (Encore) et imposant son lot de classiques en devenir ("Insane", "Medecine Ball", "Déjà-vu"...). Aucun doute arrivé à la fin de cet opus pour le moins copieux (c'est son seul défaut) : on est reparti pour cinq ans au moins de domination de la scène hip-hop (et de la scène médiatique !) par le Slim Shady. Bizarrement, on n'arrive pas à s'en plaindre.
👍👍 Over Air, de Gregor Samsa (2009)
Si seulement j'avais eu assez de place ici pour parler des lives, Over Air aurait à coup sûr eut droit à un article à lui et rien qu'à lui. Déjà parce que c'est Gregor Samsa, et que la moindre des parutions de ce groupe lettré et fascinant mérite l'intérêt. Ensuite parce que tout disque renfermant une pépite comme "Jeroen Van Aken" (meilleur titre du récent Rest) mérite d'être applaudi. Enfin - et surtout - parce que cette prestation, enregistrée lors d'un show radio à Amsterdam, est une véritable merveille, ce que sont rarement les albums en public. Le live de l'année, probablement.
👍👍 Adios... Putas Madres, de Ministry (2009)
Si seulement j'avais eu assez de place ici pour parler des lives... etc. Parce que Ministry est décidément inamovible. Parce que ce nouveau live reprend beaucoup de titres des récents et excellents House of the Molé et Rio Grande Blood. Parce que tout simplement, Ministry sur scène est généralement prétexte à de monumentales boucheries et qu'Adios... Putas Madres ne fait pas exception à la règle. Contrairement aux albums, zéro fioritures ici, juste du nerf et de la hargne. "The Last Sucker", "The Dick Song", "Senor Peligro"... la crême du répertoire récent d'Al Jourgensen est délivrée ici dans des versions extraordinaires. Le second meilleur live de l'année, probablement.
👍👍 The Open Door, de Death Cab For Cutie (2009)
Si seulement j'avais eu assez de place ici pour parler des EPs... je ne l'aurais pas fait, car faut pas déconner, si on commence à chroniquer tous les très bons six titres paraissant chaque mois va falloir engager deux ou trois nègres pour tenir la distance. Exception faite bien sûr de celui-ci... parce que tout de même, on ne parle pas de n'importe quel groupe : Death Cab For Cutie, c'est tout simplement le meilleur orchestre pop en activité, un EP de sa part ne peut-être traité par l'ignorance ou le mépris. Soit donc cinq chansons dont quatre inédites, rayonnantes et prolongeant le plaisir du récent Narrow Stairs (dont il reprendr la jolie "Talking Bird" en version acoutisco-ukulélélienne). Le programme est identique à d'habitude : pop spatiale et charnelle, avec juste un zest de guitares acoustiques histoire de justifier qu'une pépite comme "Little Bribes" ait été écartée du dernier album. Si vous aimez le groupe vous aimerez cette petite moisson printanière, et si vous ne l'aimez pas... vous l'aimerez, va.
👍 Life & Times, de Bob Mould (2009)
Il a fallu quelques années mais ça y est, l'ex-leader de Husker Dü vient enfin de publier un album réussi de bout en bout. Power-pop racée, sans prétention, carrée aux entournures... nombreux sont ceux qui détestent. Difficile pourtant de ne pas trouver qu'objectivement, Life & Times est un disque bien écrit et particulièrement efficace, pour un peu qu'on ait pas l'idée stupide de le comparer avec les productions de feu le groupe de Mould (mais aurait-on l'idée stupide de comparer les albums de Frank Black à ceux des Pixies ?) (hein ? quoi ? comment ça "oui" ?).
👍 I Blame You, d'Obits (2009)
Pochette classe et groove furieux, le premier album d'Obits... déchire sa mère grave - il n'y a pas d'autres mots. Parfaitement à sa place entre le récent (et excellentissime) We Came In Peace, de Brimstone Howl, et un bon vieux Mudhoney, I Blame You alterne rock psychédélique et punk débraillé avec une rage comme vous en croiserez peu en 2009 et une section rythmique absolument exceptionnelle. A ne pas manquer : "Talking to the Dog" et "Lillies in the Streets", pépites heavy-rock à faire pâlir de jalousie Iggy Pop...
👍 Yours Truly, the Commuter, de Jason Lytle (2009)
C'est doucement et sans faire de bruit que revient l'ex-leader de Grandaddy, trois ans après le split d'un des plus grands orchestres de son époque. Relativement décevant mais recelant tout de même quelques pépites ("Brand New Sun", la superbe "You're Too Gone"), Yours Truly, the Commuter a surtout le goût d'inachevé d'un album évoquant à la surprise générale... Grandaddy, ou disons : un Grandaddy qui n'élèverait jamais la tension électrique (soit donc un... Sparklehorse ?). Attachant, touchant... mais mineur, aussi, hélas...
👍 Black Clouds & Silver Linings, de Dream Theater (2009)
Cher G.T.,
Ne le prends pas mal, mais j'aime bien le nouveau Dream Theater. J'ai sincèrement fait de mon mieux pour ne pas l'aimer, j'ai essayer de le mépriser, de le trouver pompier... j'ai presque réussi sur un titre, mais impossible de résister au furibard "A Nightmare to Remember" (qui ouvre l'album). Ton travail de sape a relativement bien marché, c'est vrai que Dream Theater me passionne moins qu'avant... il n'empêche que Black Clouds & Silver Linings, s'il n'entrera pas dans mon top des meilleurs albums de l'année, me plait bien et m'a plutôt séduit par son côté compact (façon de parler vue la longue des morceaux). J'espère que tu me pardonneras...
👍 Bright Light Ballads, de Howard Eliott Payne (2009)
Nostalgiques de la belle époque de Whiskeytown, cet album est pour vous. S'il faut bien reconnaître que Bright Light Ballads n'est pas étouffant de personnalité ("Come Down Easy" et "Seven Years" pourraient réellement être des inédits de l'ex-groupe de Ryan Adams), il faut bien reconnaître ici que le folk-rock de Howard Eliott Payne (oui, le Howie des sympathiques Stands) fait mouche. Chansons simples, parfois majestueuses ("Until Morning")... cet album salué (à juste titre) par l'ami Thierry devrait ravir les vingt personnes qui se sont enthousiasmées l'an passé pour l'Olson & Louris (album golbien de l'année 2008). Les autres passeront sans doute leur chemin, on ne pourra les en blâmer, mais on ne pourra pas non plus jurer qu'ils ont fait le bon choix.
✋ Coaster, de NoFX (2009)
Comme c'est moche de vieillir. Après un regain de créativité, de nerf et tout simplement... d'envie durant les années Bush, qui s'était soldé par deux très bons albums (War on Errorism et Wolves in Wolves' Clothing), NoFX est revenu à son train-train habituel, quelque part entre pop énervée et punk en peluche. Les trois premiers titres sont excellents, du NoFX à son meilleur (surtout "The Quitter" et "First Call"), le reste est malheureusement anecdotique, ce qui ne traumatisera aucun lecteur du Golb (je le sais bien va, que vous en avez rien à carrer) mais ne réjouit pas spécialement l'auteur de ces lignes (appelons-le Thomas), qui a toujours avoué un coupable penchant pour le bubble-punk du sympathique Fat Mike.
👎 It's Blitz !, des Yeah Yeah Yeahs (2009)
On savait depuis longtemps que Karen O adulait Siouxie. En voici une nouvelle preuve, une de plus... une de trop, sans doute. Car tout le monde s'accordera sans aucun doute pour reconnaître qu'on se serait bien passer de savoir ce à quoi ressemblait sa propre version de Superstition - sans doute le pire album des Banshees (le seul vraiment mauvais, en fait). Dans le genre pop 80's lourdingue et ringarde, on a rarement vu pire... ni mieux, d'ailleurs, le genre étant une telle aberration de la nature qu'on peine à comprendre que quiconque puisse en être nostalgique. Quelques mélodies agréables se dégagent du lot, mais la production est si moche et l'ensemble si médiocre qu'on n'a même pas le courage de réécouter l'album pour nommer les deux titres potables de ce cru 2009. Yeah Yeah Yeahs... ou comment partir d'un premier EP dantesque, pour s'enfoncer lentement mais sûrement à chaque album (on n'a franchement pas hâte d'entendre le suivant - encore moins celui d'après). Une leçon de choses... involontaire, hélas !
👎 Still Night, Still Light, d'Au Revoir Simone (2009)
Au Revoir Simone, que je découvre pour l'occasion, c'est un peu comme du verni sur un ongle de pied pourri : joli de loin, pas très hygiénique de près (merde : je viens de donner la définition de la pop kleenex). Joli de prime abord, mais synthétique - au sens factice. A la première écoute on trouve ça agréable. Un fond sonore sympa. A la deuxième on se demande quel en est l'intérêt. A la troisième on baille. Arrivé à la dixième, comme souvent avec les mauvaises drogues, on commence à avoir des hallucinations. On imagine une pub pour des tampons illustrée par tel ou tel morceau, et le pire, c'est qu'on trouve que ça rend plutôt bien. Quand on se souvient de la hype entourant se groupe, on hésite à en faire un Top of the Flops. Avant d'écarter cette idée : un album aussi vain ne mérite même pas notre fiel.
👍👍 Together Throug Life, de Bob Dylan (2009)
Que dire lorsqu'il n'est rien à dire ? Que dire lorsqu'on n'a aucune porte ouverte à enfoncer - ou lorsqu'il y en a trop ? Bob Dylan vient de sortir un nouvel album. Ce n'est pas une surprise, ce n'est presque pas un évènement. Avec Bob Dylan, le bon côté des choses, c'est qu'on n'a pas besoin de perdre de temps à vanter les mérites de son come-back - Bob Dylan n'a quasiment jamais quitté le devant de la scène depuis 1989. Il n'a jamais déserté les chemins de l'excellence, et depuis que les années deux-mille l'ont vu se métamorphoser en bluesman romantique, mélancolique et apaisé, à des années lumières de productions des années quatre-ving-dix parmi ses plus sombres, on sait que chaque nouvel opus du Maître sera l'occasion de swinger au son de pépites vaporeuses ou de relectures puissantes de standards blues-rock. Bien entendu on dira que le Zim est un héros intemporel ; ce n'est pas tout à fait vrai : c'est surtout un ménestrel totalement marginal, n'ayant plus le moindre concurrent aujourd'hui car boxant dans une catégorie où il est seul. Bien évidemment, Together Through Life est magnifique - mais ne le savait-on pas déjà avant même de l'entendre ?
👍👍 Lhasa, de Lhasa de Sela (2009)
Retour ténébreux et (pour le moins) habité pour Lhasa de Sela, qui décidément semble un peu plus s'émanciper à chaque nouvel album. Celui-ci est le troisième ; c'est probablement le meilleur. Moins aride que par le passé, plus marécageux, toujours aussi envoûtant. Face à la beauté brute de "Bells" ou de "I'm Going in", difficile de ne pas succomber. Difficile, surtout, de ne pas voir le titre de l'album comme un manifeste : Lhasa, tout simplement. Un programme musical comme un autre, dont plus rien ne justifie vraiment qu'il soit jeté dans le bac informe des musiques du monde, et qui ne pourra que séduire les amateurs de folk-music au sens le plus littéral du terme.
👍👍 I Can Wonder What You Did with Your Day, de Julie Doiron (2009)
Pardonnez-moi, Père Arbobo, parce que j'ai péché. J'ai tardé, beaucoup tardé, à écrire une note sur le nouvel album de Julie Doiron. Non que je n'ai pas été sensible à sa brise fraîche et parfois piquante, à son rock chaleureux comme à son antifolk subtile... je vous demande de me croire sur parole : je l'aime beaucoup, ce disque. Simplement, j'ai perdu du temps. Au début, je me suis demandé si le charme allait durer. Si ce n'était pas juste un de ces disques sympas et attachants faits pour me bercer sur le moment, puis prendre la poussière sur une étagère. Aujourd'hui je sais : c'est un des très bons albums de l'année. J'aurais pu vous écouter tout de suite, soit. Je le ferai à l'avenir. Alors, suis-je pardonné ?
👍👍 Relapse, d'Eminem (2009)
On n'en fera pas des caisses sur le sujet, vu que la presse officielle s'en est déjà largement chargée... juste dire que oui, en effet, le retour d'Eminem a tout l'air d'être gagnant. Passé le plaisir de retrouver un flow immédiatement reconnaissable et des textes toujours aussi... parfaits (il n'y a pas d'autre mot), Relapse marque assez durablement, surclassant sans peine son prédécesseur (Encore) et imposant son lot de classiques en devenir ("Insane", "Medecine Ball", "Déjà-vu"...). Aucun doute arrivé à la fin de cet opus pour le moins copieux (c'est son seul défaut) : on est reparti pour cinq ans au moins de domination de la scène hip-hop (et de la scène médiatique !) par le Slim Shady. Bizarrement, on n'arrive pas à s'en plaindre.
👍👍 Over Air, de Gregor Samsa (2009)
Si seulement j'avais eu assez de place ici pour parler des lives, Over Air aurait à coup sûr eut droit à un article à lui et rien qu'à lui. Déjà parce que c'est Gregor Samsa, et que la moindre des parutions de ce groupe lettré et fascinant mérite l'intérêt. Ensuite parce que tout disque renfermant une pépite comme "Jeroen Van Aken" (meilleur titre du récent Rest) mérite d'être applaudi. Enfin - et surtout - parce que cette prestation, enregistrée lors d'un show radio à Amsterdam, est une véritable merveille, ce que sont rarement les albums en public. Le live de l'année, probablement.
👍👍 Adios... Putas Madres, de Ministry (2009)
Si seulement j'avais eu assez de place ici pour parler des lives... etc. Parce que Ministry est décidément inamovible. Parce que ce nouveau live reprend beaucoup de titres des récents et excellents House of the Molé et Rio Grande Blood. Parce que tout simplement, Ministry sur scène est généralement prétexte à de monumentales boucheries et qu'Adios... Putas Madres ne fait pas exception à la règle. Contrairement aux albums, zéro fioritures ici, juste du nerf et de la hargne. "The Last Sucker", "The Dick Song", "Senor Peligro"... la crême du répertoire récent d'Al Jourgensen est délivrée ici dans des versions extraordinaires. Le second meilleur live de l'année, probablement.
👍👍 The Open Door, de Death Cab For Cutie (2009)
Si seulement j'avais eu assez de place ici pour parler des EPs... je ne l'aurais pas fait, car faut pas déconner, si on commence à chroniquer tous les très bons six titres paraissant chaque mois va falloir engager deux ou trois nègres pour tenir la distance. Exception faite bien sûr de celui-ci... parce que tout de même, on ne parle pas de n'importe quel groupe : Death Cab For Cutie, c'est tout simplement le meilleur orchestre pop en activité, un EP de sa part ne peut-être traité par l'ignorance ou le mépris. Soit donc cinq chansons dont quatre inédites, rayonnantes et prolongeant le plaisir du récent Narrow Stairs (dont il reprendr la jolie "Talking Bird" en version acoutisco-ukulélélienne). Le programme est identique à d'habitude : pop spatiale et charnelle, avec juste un zest de guitares acoustiques histoire de justifier qu'une pépite comme "Little Bribes" ait été écartée du dernier album. Si vous aimez le groupe vous aimerez cette petite moisson printanière, et si vous ne l'aimez pas... vous l'aimerez, va.
👍 Life & Times, de Bob Mould (2009)
Il a fallu quelques années mais ça y est, l'ex-leader de Husker Dü vient enfin de publier un album réussi de bout en bout. Power-pop racée, sans prétention, carrée aux entournures... nombreux sont ceux qui détestent. Difficile pourtant de ne pas trouver qu'objectivement, Life & Times est un disque bien écrit et particulièrement efficace, pour un peu qu'on ait pas l'idée stupide de le comparer avec les productions de feu le groupe de Mould (mais aurait-on l'idée stupide de comparer les albums de Frank Black à ceux des Pixies ?) (hein ? quoi ? comment ça "oui" ?).
👍 I Blame You, d'Obits (2009)
Pochette classe et groove furieux, le premier album d'Obits... déchire sa mère grave - il n'y a pas d'autres mots. Parfaitement à sa place entre le récent (et excellentissime) We Came In Peace, de Brimstone Howl, et un bon vieux Mudhoney, I Blame You alterne rock psychédélique et punk débraillé avec une rage comme vous en croiserez peu en 2009 et une section rythmique absolument exceptionnelle. A ne pas manquer : "Talking to the Dog" et "Lillies in the Streets", pépites heavy-rock à faire pâlir de jalousie Iggy Pop...
👍 Yours Truly, the Commuter, de Jason Lytle (2009)
C'est doucement et sans faire de bruit que revient l'ex-leader de Grandaddy, trois ans après le split d'un des plus grands orchestres de son époque. Relativement décevant mais recelant tout de même quelques pépites ("Brand New Sun", la superbe "You're Too Gone"), Yours Truly, the Commuter a surtout le goût d'inachevé d'un album évoquant à la surprise générale... Grandaddy, ou disons : un Grandaddy qui n'élèverait jamais la tension électrique (soit donc un... Sparklehorse ?). Attachant, touchant... mais mineur, aussi, hélas...
👍 Black Clouds & Silver Linings, de Dream Theater (2009)
Cher G.T.,
Ne le prends pas mal, mais j'aime bien le nouveau Dream Theater. J'ai sincèrement fait de mon mieux pour ne pas l'aimer, j'ai essayer de le mépriser, de le trouver pompier... j'ai presque réussi sur un titre, mais impossible de résister au furibard "A Nightmare to Remember" (qui ouvre l'album). Ton travail de sape a relativement bien marché, c'est vrai que Dream Theater me passionne moins qu'avant... il n'empêche que Black Clouds & Silver Linings, s'il n'entrera pas dans mon top des meilleurs albums de l'année, me plait bien et m'a plutôt séduit par son côté compact (façon de parler vue la longue des morceaux). J'espère que tu me pardonneras...
👍 Bright Light Ballads, de Howard Eliott Payne (2009)
Nostalgiques de la belle époque de Whiskeytown, cet album est pour vous. S'il faut bien reconnaître que Bright Light Ballads n'est pas étouffant de personnalité ("Come Down Easy" et "Seven Years" pourraient réellement être des inédits de l'ex-groupe de Ryan Adams), il faut bien reconnaître ici que le folk-rock de Howard Eliott Payne (oui, le Howie des sympathiques Stands) fait mouche. Chansons simples, parfois majestueuses ("Until Morning")... cet album salué (à juste titre) par l'ami Thierry devrait ravir les vingt personnes qui se sont enthousiasmées l'an passé pour l'Olson & Louris (album golbien de l'année 2008). Les autres passeront sans doute leur chemin, on ne pourra les en blâmer, mais on ne pourra pas non plus jurer qu'ils ont fait le bon choix.
✋ Coaster, de NoFX (2009)
Comme c'est moche de vieillir. Après un regain de créativité, de nerf et tout simplement... d'envie durant les années Bush, qui s'était soldé par deux très bons albums (War on Errorism et Wolves in Wolves' Clothing), NoFX est revenu à son train-train habituel, quelque part entre pop énervée et punk en peluche. Les trois premiers titres sont excellents, du NoFX à son meilleur (surtout "The Quitter" et "First Call"), le reste est malheureusement anecdotique, ce qui ne traumatisera aucun lecteur du Golb (je le sais bien va, que vous en avez rien à carrer) mais ne réjouit pas spécialement l'auteur de ces lignes (appelons-le Thomas), qui a toujours avoué un coupable penchant pour le bubble-punk du sympathique Fat Mike.
👎 It's Blitz !, des Yeah Yeah Yeahs (2009)
On savait depuis longtemps que Karen O adulait Siouxie. En voici une nouvelle preuve, une de plus... une de trop, sans doute. Car tout le monde s'accordera sans aucun doute pour reconnaître qu'on se serait bien passer de savoir ce à quoi ressemblait sa propre version de Superstition - sans doute le pire album des Banshees (le seul vraiment mauvais, en fait). Dans le genre pop 80's lourdingue et ringarde, on a rarement vu pire... ni mieux, d'ailleurs, le genre étant une telle aberration de la nature qu'on peine à comprendre que quiconque puisse en être nostalgique. Quelques mélodies agréables se dégagent du lot, mais la production est si moche et l'ensemble si médiocre qu'on n'a même pas le courage de réécouter l'album pour nommer les deux titres potables de ce cru 2009. Yeah Yeah Yeahs... ou comment partir d'un premier EP dantesque, pour s'enfoncer lentement mais sûrement à chaque album (on n'a franchement pas hâte d'entendre le suivant - encore moins celui d'après). Une leçon de choses... involontaire, hélas !
👎 Still Night, Still Light, d'Au Revoir Simone (2009)
Au Revoir Simone, que je découvre pour l'occasion, c'est un peu comme du verni sur un ongle de pied pourri : joli de loin, pas très hygiénique de près (merde : je viens de donner la définition de la pop kleenex). Joli de prime abord, mais synthétique - au sens factice. A la première écoute on trouve ça agréable. Un fond sonore sympa. A la deuxième on se demande quel en est l'intérêt. A la troisième on baille. Arrivé à la dixième, comme souvent avec les mauvaises drogues, on commence à avoir des hallucinations. On imagine une pub pour des tampons illustrée par tel ou tel morceau, et le pire, c'est qu'on trouve que ça rend plutôt bien. Quand on se souvient de la hype entourant se groupe, on hésite à en faire un Top of the Flops. Avant d'écarter cette idée : un album aussi vain ne mérite même pas notre fiel.
Je n'ai évidemment pas écouté la moitié de tout ça. Mais j'aime beaucoup là-dedans le Lhasa et le Julie Doiron. Et bien sûr le Dylan. Au Revoir Simone, je te jure qu'à une époque c'était bien. Mais c'est vrai que je trouve le dernier assez moyen.
RépondreSupprimerJ'ai découvert Howard Eliott Payne le jour où Thierry nous a demandé comment il s'appelait, et j'avoue que j'ai beaucoup écouté cet album (que personne ne connaît, je crois même que c'est une autoprod) depuis. Un vrai régal que je suis content de retrouver ici aux côtés d'autres pépites (le Doiron, on en a déjà parlé, mais aussi l'excellent dernier Eminem). Seul bémol : pourquoi seulement 4 aux Obits ? Je n'ai pas entendu l'album mais à en croire la presse c'est carrément l'évènement rock de l'année...
RépondreSupprimerAh ah ah ! y'en a qui écoutent encore NoFX en 2009 ! lol argh XD ptdr et puis :-D sans oublier ^^
RépondreSupprimerLe titre de meilleur "orchestre pop du moment" je l'aurais plutôt réservé à un groupe comme The Coral plutôt qu'à DCFC. Non ?
RépondreSupprimerPour les miss d'Au Revoir Momone, je ne sais point ce que vaut ce nouvel album que je n'ai pas télé. oups, écouté, mais retourne vers le premier qui contient des jolies choses (Lil l'a déjà dit d'ailleurs).
Ce que tu dis sur Yeah Yeah Yeah me semble injurieux à l'égard de la Sioux -;)
Lil' >>> oui... Arbobo (je crois) m'avait conseillé ça aussi, mais je n'ai pas encore eu le temps de m'en occuper (la taille de cet article devrait suffire à expliquer pourquoi...)
RépondreSupprimerSerious Moon >>> l'album des Obits est très bon (4.75, pour être exact). Pourquoi pas plus ? Aucune idée, je ne l'ai pas senti plus que ça (mais je l'ai écouté avec beaucoup de plaisir et en reconnaîs les nombreuses qualités).
Dahu >>> souvenirs de jeunesse...
The Civil Servant >>> The Coral est le plus grand orchestre pop du moment quand je suis en train de l'écouter... quand j'écoute Death Cab, c'est Death Cab :-)
Variante : The Coral est le plus grand orchestre du moment tout court, il peut bien laisser la catégorie pop à d'autres ;-)
Julie Doiron, album de l'année ! :)
RépondreSupprimerEt il faut d'urgence que je trouve ce Death Cab.
un peu sec le nouvel au revoir simone, je crois qu'il faut déjà avoir apprécié leurs précédents,
RépondreSupprimerpour julie doiron, au contraire, je suis ravi que cet album ait continué de t'accrocher sur la durée :-)
plus que pardonné ^^
mdr je connais rien à part le bob dylan, Bob mould et dream Theater
RépondreSupprimerMarion >>> album de l'année, album de l'année... du calme, on n'est pas chez Arbobo quand même :-)
RépondreSupprimerArbobo (tiens bah, justement) >>> même pas une réflexion sur mon cauchemar d'ARS illustrant une pub pour des tampons ? Arf ! Tu l'aimes vraiment beaucoup, Julie Doiron :-D
Barttle >>> rassure-toi, c'est normal ;-) (et content de voir que tu as repris du service !)
^^ tu sais, en 12 ans de militantisme féministe, j'ai eu le temps de ne plus m'arrêter aux réactions que provoquent chez les mecs les pubs pour tampons, serviettes et autres produits "intimes" pour femmes :o)
RépondreSupprimerJ'avoue que ça fait longtemps que je n'en ai pas vue une à vrai dire (en fait ça fait longtemps que je n'ai pas vu une pub tout court) (là pour le coup tu aurais pu me reprocher de fantasmer un cliché ;-)
RépondreSupprimerEh ben que de disques ! Les albums de rap US mainstream sont en effet souvent très copieux... ^^
RépondreSupprimerLe Dylan est sans intérêt, un disque de vieux pour les vieux qui se pissent dessus uniquement parce que c'est Dylan, le même disque par un inconnu n'aurait pas fait trois lignes et d'ailleurs il en sort plein des comme ça.
RépondreSupprimerLe Au revoir Momone vaut bien mieux que ton commentaire acide je trouve, il y a du krautrock dans celui-ci (de mémoire le 2ème morceau). Je regrette néanmoins un peu le son mons cheap que sur le premier mais elles sont mignonnes je leur pardonne (oui je me doute qu'avec une telle phrase...).
Idlewoodarian >>> c'est bien vrai, ça ! A croire que les gars sont payés à l'unité.
RépondreSupprimerKMS >>> on peut difficilement être moins d'accord. Je trouve le Dylan sobre, élégant, classe, tendre... comme les deux précédents. Nostalgique bien sûr, mais en même temps il y a une signature immédiatement reconnaissable, même quand il verse dans un style éculé, Dylan injecte sa touche (notamment dans le jeu de guitare).
A l'inverse Au Revoir Momone... je ne peux pas comprendre comment toi, LE Kill Me Sarah, le seul, le grand, le gars qui va toujours au fond des choses... tu peux aimer. J'ai presqu'envie de te retourner ce que tu dis de Dylan : enregistré par des inconnues, tu dirais que c'est une bouse (et oui, un peu krautrock le second titre, enfin pas de quoi les confondre avec Faust, quand même, dont elles n'effleurent pas l'ongle du petit orteil de l'intensité...)
Je suis assez d'accord avec KMS concernant l'album de Dylan, même si foncièrement, ça ne me déplait pas. Peut-être parce que j'assume mon grand âge ? Et puis, album de vieux, cela s'appliquait assez bien aussi à "Modern Times" ou "Love and Theft", et même à "Time Ouf Of Mind", que l'on aimait beaucoup quand même, non ?
RépondreSupprimerBBB.
"Time Out Of Mind", bien sûr (quel drôle de lapsus)
RépondreSupprimerNon, non, un lapsus très... cohérent :-)
RépondreSupprimerquelle déception ce fut de voir Ministry faire du punk infantile pendant leur dernière tournée, en snobant leur période qui les fit connaitre dans les 90's (et je ne parle pas de la new wave scolaire des années 80)
RépondreSupprimeralors les "versions extraordianires" dont tu parles ici me font doucement rire (voir pleurer mais en cachette quand je pense comme j'ai aimé ce groupe à une époque)
Punk infantile ? Quel sens de la mesure ;-)
RépondreSupprimerMoi ce qui me fait doucement rire, c'est une telle exagération, comme si Ministry dans les années 90 avait été un groupe subtil et super classe... alors qu'il était déjà un groupe pratiquant le bourrinage puéril et doté d'un discours hyper light, dont le seul le second-degré le rendait "intellectuellement" plus fréquentable que d'autres groupes d'indus-metal...
on est d'accord new wave scolaire, indus bourrin, metal qui tache même sur "Filth pig" et punk infantile, en tout cas pleins de styles approchés durant leur carrière et juste leur dernière période retenue, soutendu par un délicieux discours anti-Bush, ce que j'ai du mal à comprendre et à avaler
RépondreSupprimerce qui les a surtout rendus "fréquentables" c'est qu'ils ont sorti des trucs bcp plus crédibles, bien produits que Die Krupps ou Machine Of Loving Grace ou autre KMFDM
Certes... après, moi, je n'ai pas vu la tournée, je me suis contenté du live... et dans le contexte d'un disque ça ne m'a pas semblé choquant qu'ils délaissent une période qu'ils avaient déjà couchée sur live par le passé (alors qu'ils ont tout de même sorti... trois ? quatre albums depuis Sphinctour ?).
RépondreSupprimerC'est vrai qu'ils se démarquaient par la production... enfin, ça dépend à quelle époque :-/
Pour le discours anti-Bush... ça les a pris d'un coup, non ? Je ne sais pas, je crois que Bush a eu un côté sarkoziesque, c'est-à-dire d'irritation viscérale, chez certains américains. Regarde, Reznor non plus n'avait pas un discours politique spécialement enragé avant l'élection de Bush.
ouais Dragibus a essuyé les plâtres, merci!
RépondreSupprimerJ'avais rien dit, en me disant que mon avis comme la chro de Thom n'intéresserait personne, et bah non!!!
"Le second meilleur live de l'année, probablement"
Toujours le sens de la déconne ce Thom!
Bon premier point, pas un titre datant de la période Paul Barker. Ce qui peut se comprendre du fait de sa non présence? Oui pis disons que dès lors, toutes les chansons du live appartiennent au catalogue Thirteen Planet, le label d'Al. Pas un kopeck pour Warner qui plus est! :o
Nan pis je vois surtout pas l'intérêt de ce live, il n'apporte rien. (ok si tout album live se devait d'avoir une utilité, ça se saurait, j'en conviens). Quant à l'aspect sonore live, y'a de quoi rester dubitatif aussi... bof. C'est d'autant plus dommage que j'aime bcp l'album "Rio Grande Blood" mais là... en plus, ça pue l'overdub à plein nez, mais à un tel point... je demandais pas à attendre des pains toutes les 2 minutes mais ce disque est faussement sale.
Bref, un live qui n'apporte rien hormis le fait que ça soit une compil des 3 derniers LP de Ministry. Bon point, la version live de "Khyber Pass", m'enfin ça vaut pas celle de "The Fall" ^^
Tiens ça me fait penser que ça fait un bail que j'ai pas écouté "In Case You Didn't Feel Like Showing Up"
PS: le discours anti-bush sur trois albums, ça fait un peu redondant, non? Sinon, ils avaient bien taillé un costard à Bush Senior sur N.W.O donc bon, why not Junior? ^^
"Toujours le sens de la déconne ce Thom!"
RépondreSupprimerAh, je t'en prie. Venant d'un gars qui chronique régulièrement des nanars intersidéraux avec une délection confinant à la perversion la plus totale, je le prends pour un compliment (j'y vois même un zest de drague ;-)
mais c'était un compliment!!!! Bravo!
RépondreSupprimerPour la drague... je passe LOL ;-)