Il est des promesses dont on ne se lasse jamais : Nick Cave revient au rock (entendu dix-huit mille fois avant que ledit retour soit effectif), Radiohead va refaire un album pop (entendu soixante-dix-mille fois avant In Rainbows), les Stones vont publier un bon disque (entendu quatre-cent-soixante-dix-neuf millions de fois à ce jour)... le genre d'annonces toutes faites qui ne mange de pain mais que voulez-vous ? Manager est un métier difficile en ces temps de crise du disque.
Ainsi tous les deux albums, la presse meutal nous vend-elle le grand retour de Marylin Manson à l'indus, ou au metal - parfois les deux. Ce n'est jamais complètement faux, mais ça n'est que très rarement vrai. Le fait est que depuis ce jour de l'an 2000 où le Révérend a renoncé à être le Bowie de sa génération pour se reconvertir en Alice Cooper il a pris l'habitude, ni excitante ni répréhensible, de nous pondre un album indus-rock-série Z toutes les deux publications, albums systématiquement alternés avec des ouvrages plus mélodiques que le fan de meutal, dans sa grande mansuétude, consent à qualifier d'expérimentaux (on murmure que là où il se terre John Cale aurait commencé à creuser lui-même sa tombe). Pas de surprise, donc, pour le Manson millésime 2009 : après un album (sacrément bon, même s'il semble que j'aie été le seul à m'en apercevoir) façon je ne suis pas un monstre mais un être humain avec un gros coeur qui a mal (Eat Me, Drink Me), Brian Warner revient un album attention retour aux sources taries de l'indus-metal de Portrait of an American Family. Ca s'appelle The High End of Low (probablement le pire titre d'album qu'il ait jamais pondu), et il semble que sa démarche soit légitimée par le come-back des hérauts autrefois tombés en disgrâce : l'excellent Twiggy est de retour à la basse ET à la guitare, Sean Beavan à la prod. De quoi donner envie de chercher où est caché Reznor... mais non, apparemment, il n'y est pas, sans doute trop occupé qu'il est à préparer son Xeme album en deux ans.
Il n'y est pas... ça c'est vite dit, car incontestablement son ombre plane sur The High End of Low... comme sur tout album plus ou moins indus depuis 1994, à plus forte raison si ledit album est porté par son ancien poulain. Et donc, comme tous les albums orientés indus de Manson, celui-ci se heurtera d'emblée à la comparaison avec les albums de Dieu pour toujours se voir accolé la même phrase : ça vaut pas Nine Inch Nails. Quoique. On a beau adorer Reznor, force est d'avouer que son dernier né n'était pas l'album du siècle, et que même en terme de titre The High End of Low, ma foi, vaut bien The Slip. L'honnête intellectuelle oblige cependant à admettre que Manson n'a jamais été à NIN que ce qu'Oasis est aux Beatles. Certaines sonorités louchent clairement vers Papa Trent (sur "Devour", "Blank & White"), mais l'Antéchrist ne cherche jamais vraiment à jouer du NIN, lui préférant un bon vieux hard-rock des familles recréé avec une technologie démentielle... et ma foi c'est bien mieux comme ça. Car The High End of Low est un de ces albums de hard carrés aux entournures que les esthètes conchieront jusqu'à la fin des temps sans jamais que ça nous dérange de les aimer. Selon qu'on apprécie ou non le genre, on dira donc que c'est l'album le moins ambitieux de Manson, ou le plus spontané. Le groupe ressoudé se contente d'y balancer la purée avec une indéniable efficacité ("Leave a Scar", "I Want to Kill You Like They Do in the Movies"), pas toujours avec goût (il y a deux titres vraiment très vulgaires et mauvais) mais avec un sens de la mélodie et de la rythmique incomparable ("Pretty As A ($)"). Si retour aux sources il y a, c'est moins dans la musique que dans les thèmes, la dernière grande icône du rock semblant avoir renoncé aux concepts fumeux pour renouer avec le personnage de comic-book qu'il s'était créé à l'époque de Portrait, clown sinistre crachant sa bile à la face de l'Amérique... oubliée la prétention de The Golden Age of Grotesque (l'album - au demeurant excellent - où il essayait de nous faire gober que Berlin et Aladdin Sane n'avaient jamais existé et qu'il venait d'inventer le rock décadent d'influence Wilde-Weill), rebonjour le heavy habile et bien produit. S'il fallait vraiment rapprocher The High End of Low d'un autre disque de Manson, ce serait de Holy Wood, la pomposité du propos en moins. C'est où qu'on signe ?
Ainsi tous les deux albums, la presse meutal nous vend-elle le grand retour de Marylin Manson à l'indus, ou au metal - parfois les deux. Ce n'est jamais complètement faux, mais ça n'est que très rarement vrai. Le fait est que depuis ce jour de l'an 2000 où le Révérend a renoncé à être le Bowie de sa génération pour se reconvertir en Alice Cooper il a pris l'habitude, ni excitante ni répréhensible, de nous pondre un album indus-rock-série Z toutes les deux publications, albums systématiquement alternés avec des ouvrages plus mélodiques que le fan de meutal, dans sa grande mansuétude, consent à qualifier d'expérimentaux (on murmure que là où il se terre John Cale aurait commencé à creuser lui-même sa tombe). Pas de surprise, donc, pour le Manson millésime 2009 : après un album (sacrément bon, même s'il semble que j'aie été le seul à m'en apercevoir) façon je ne suis pas un monstre mais un être humain avec un gros coeur qui a mal (Eat Me, Drink Me), Brian Warner revient un album attention retour aux sources taries de l'indus-metal de Portrait of an American Family. Ca s'appelle The High End of Low (probablement le pire titre d'album qu'il ait jamais pondu), et il semble que sa démarche soit légitimée par le come-back des hérauts autrefois tombés en disgrâce : l'excellent Twiggy est de retour à la basse ET à la guitare, Sean Beavan à la prod. De quoi donner envie de chercher où est caché Reznor... mais non, apparemment, il n'y est pas, sans doute trop occupé qu'il est à préparer son Xeme album en deux ans.
Il n'y est pas... ça c'est vite dit, car incontestablement son ombre plane sur The High End of Low... comme sur tout album plus ou moins indus depuis 1994, à plus forte raison si ledit album est porté par son ancien poulain. Et donc, comme tous les albums orientés indus de Manson, celui-ci se heurtera d'emblée à la comparaison avec les albums de Dieu pour toujours se voir accolé la même phrase : ça vaut pas Nine Inch Nails. Quoique. On a beau adorer Reznor, force est d'avouer que son dernier né n'était pas l'album du siècle, et que même en terme de titre The High End of Low, ma foi, vaut bien The Slip. L'honnête intellectuelle oblige cependant à admettre que Manson n'a jamais été à NIN que ce qu'Oasis est aux Beatles. Certaines sonorités louchent clairement vers Papa Trent (sur "Devour", "Blank & White"), mais l'Antéchrist ne cherche jamais vraiment à jouer du NIN, lui préférant un bon vieux hard-rock des familles recréé avec une technologie démentielle... et ma foi c'est bien mieux comme ça. Car The High End of Low est un de ces albums de hard carrés aux entournures que les esthètes conchieront jusqu'à la fin des temps sans jamais que ça nous dérange de les aimer. Selon qu'on apprécie ou non le genre, on dira donc que c'est l'album le moins ambitieux de Manson, ou le plus spontané. Le groupe ressoudé se contente d'y balancer la purée avec une indéniable efficacité ("Leave a Scar", "I Want to Kill You Like They Do in the Movies"), pas toujours avec goût (il y a deux titres vraiment très vulgaires et mauvais) mais avec un sens de la mélodie et de la rythmique incomparable ("Pretty As A ($)"). Si retour aux sources il y a, c'est moins dans la musique que dans les thèmes, la dernière grande icône du rock semblant avoir renoncé aux concepts fumeux pour renouer avec le personnage de comic-book qu'il s'était créé à l'époque de Portrait, clown sinistre crachant sa bile à la face de l'Amérique... oubliée la prétention de The Golden Age of Grotesque (l'album - au demeurant excellent - où il essayait de nous faire gober que Berlin et Aladdin Sane n'avaient jamais existé et qu'il venait d'inventer le rock décadent d'influence Wilde-Weill), rebonjour le heavy habile et bien produit. S'il fallait vraiment rapprocher The High End of Low d'un autre disque de Manson, ce serait de Holy Wood, la pomposité du propos en moins. C'est où qu'on signe ?
👍 The High End of Low
Marilyn Manson | Universal, 2009
Je trouve ça merveilleux cette manière dont on saute de Kill The Vultures à Manson en moins de 48h :D
RépondreSupprimerJe sens comme une once de moquerie, dans ce commentaire, non ? :-)
RépondreSupprimerOh non! J'oserais jamais (trop peur que Lily me tombe dessus :D)
RépondreSupprimerMarilyn Manson, un artiste que je n'ai plus le temps d'écouter depuis un bail (depuis mechanical animals, je crois). Et en lisant cet article, je regrette un peu...
RépondreSupprimerEL-JAM >>> excellent :-)
RépondreSupprimerXavier >>> 1998 tout de même... j'imagine bien la scène :
- Salut Xavier, c'est moi, Marilyn...
- Ah non, désolé m'sieur Marilyn, j'ai pas le temps...
- Juste un petit questionnaire, ça vous prendra cinq minutes.
- Non non merci, c'est bon, je donne déjà à la Fédération Alice Cooper...
excellent ;)
RépondreSupprimerd'autant plus que c'est vrai, Alice Cooper je crois que je n'ai qu'un seul album de retard. J'ai fait une mise à jour dernièrement sur NIN, il me semble qu'il ne me reste que le Slip à écouter...
C'est vrai qu'il y a des artistes qu'on abandonne progressivement sans raison, parce qu'on ne peut tout écouter... ton blog (puisque tu as la possibilité et l'opiniatreté de ne rien abandonner) aide aussi à les réinscrire dans sa liste à écouter mentale (je pense à Pearl Jam par exemple, j'en suis resté à Binaural...)
un hommage à A Ha peut être le titre
RépondreSupprimerXavier >>> ouais, voilà. S.O.S. vieilles gloires des 90's, pour vous servir :-D
RépondreSupprimerDrgbs >>> excuse mon inculture, je ne connais pas A Ha, je n'ai donc pas compris l'allusion ;-)
Euh question stupide, mais à part des personnes nostalgiques ou incultes, ça intéresse encore qqn un album de Manson?
RépondreSupprimersinon la typographie du patronyme sur la pochette est sympa... mais ça doit comme être le reste, non? Il a encore sucé, pardon pompé, chez qqn d'autre?
Voilà, voilà... bon bah j'attends ta chronique de "Battle for the sun" le dernier Placebo, au point où on en est :P
Terrible!!
RépondreSupprimer- Allo SOS vieilles gloires des 90's?
- oui, Thom pour vous servir...
- Ici Axl Rose, je ne comprend pas, vous n'avez pas chroniqué mon dernier album, pourtant excellent (il m'a demandé pas moins de 14 ans de travail!!)
- Allo SOS vieilles gloires des 90's?
- oui, c'est le Golb
- ici Chris Cornell, il y a du avoir une erreur, votre dernier article, là, c'est pas du tout ce que j'avais commandé!
;)
Doc >>> c'est vrai que toi, on ne t'a jamais vu parler d'un groupe de metal has-been depuis quinze ans. JA-MAIS :-)
RépondreSupprimerXavier >>> excellent ;-)
nan jamais! Je suis un snob poseur pour rappel! :D
RépondreSupprimerBon alors pour la peine, j'ai cherché les ringards et effectivement, dernièrement j'ai à mon tableau de chasse, Master mais mon préféré reste Paradise Lost :)
Ceci dit, je ne chronique pas justement leurs dernières productions, MOI!! :P
Je n'ai pas une âme si pure que toi, mon cher Thom, j'ai pas ton côté boyscout LOL
Tiens j'ai rien dit pour le coup mais je vais de ce pas, sur l'article où tu oses parler en bon terme du dernier live de Ministry, ça va ch*** LOL ;-)
Tu m'as vu chroniquer un album de Paradise Lost récemment ? Manson est quand même nettement moins ringard...
RépondreSupprimerpfff finalement, t'es aussi un peu poseur sur les bords Thom ;-) LOL
RépondreSupprimerDisons que te voir chroniquer Paradise Lost ne m'étonnerait pas en fait :P
Je vais finir par croire que tu as vraiment envie que je te le dise, hein, que t'es rien qu'un gros c... de sa p... de r... ;-)
RépondreSupprimerEn attendant, je demanderais quand même à tous les lecteurs du Golb de noter que chaque fois que je chronique ce que tu considères, on l'a tous compris, comme une grosse bouze commerciale et ringarde... tu rappliques en moins de deux et ne te lasses pas d'en parler.
Par contre quand je chronique un album de hip hop underground dont j'ai quasiment été le seul à parler sur le Net, là, pas de trace de DrMachinChose, il a plus rien à nous raconter, le gars (smiley tireur de langue)
On n'en tirera bien sûr aucune conclusion.
hi hi hi
RépondreSupprimerNan j'attends que tu chroniques un Kanye West :P
ceci dit tu vas vite en besogne, je considère pas Manson comme une grosse bouze commerciale et ringarde... c'est juste inintéressant, passé de mode.
RépondreSupprimerPoseur oui, mais pas aussi vindicatif que KMS... je suis encore trop jeune, sans doute ^^
En même temps KMS serait probablement dix fois plus violent que "commercial et ringard" sur Manson :-)
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