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G.T. récemment nous faisait l'apologie (et il avait bien raison) des Summer Songs, morceaux estivaux parfois presque malgré eux, soit parce que leur gaieté et leur luminosité s'accorde parfaitement à une humeur... soit parce que leur lourdeur poisseuse rappelle à notre souvenir les meilleurs moments de la Canicule '03.
L'une et l'autre pourraient trouver leur illustration dans les deux derniers articles "musique" du Golb. La première catégorie avec l'album de Vincent Vincent & The Villains, mineur sans doute, mais si parfaitement adapté à l'été que je ne me rappelle pas l'avoir écouté dans d'autres conditions que par grand soleil ; la seconde avec le très hype premier album de The Dead Weather, qui regorge de morceaux lancinants dont les mélodies semblent écrasées par une chaleur absolument torride et interprétées par une voix (celle, hantée, de VV des Kills) dont on jurerait qu'elle agonise en cherchant désespérément un coin d'ombre où se réfugier.
C'est que si les premières critiques rivalisent au sujet de Horehound d'adjectifs radioactifs (et que je te colle du nucléaire, et que je te balance de l'atomique...), cet album s'inscrit bien plus dans une veine cyber-blues, comme si les membres du supergroupe recyclaient inconsciemment les versants les plus roots et langoureux de leurs répertoires respectifs (soit donc, outre les Kills et les Stripes, les Queens Of The Stone Age et les Raconteurs). Oui, contrairement à ce que certains ont pu laisser entendre ici ou là, Horehound n'est pas un disque violent... mais un disque particulièrement heavy, chaud et ténébreux comme le cauchemar d'une nuit d'été. Idéal pour une parution en juillet ? On ignore si le label y a pensé, mais il est certain qu'à l'écoute de "60 Feet Tall" ou "I Cut Like a Buffalo" c'est la réflexion qui la première vient à l'esprit.
De là à en faire un album saisonnier il y a cependant un cap que nous ne franchirons pas. Au contraire, Horehound semble bien habillé pour réchauffer l'hiver, enrobé qu'il est d'une coolitude et d'une qualité sonique évidemment inhérentes à toute production Jack White. Un White qui, bon an mal an, continue de s'imposer comme l'un des artistes essentiels de cette décennie, pervertissant les ondes FM d'albums sans concessions chaque fois mystérieusement couronnés de succès, et ne connaissant visiblement pas l'expression contre-performance. S'il est vrai que l'on a parfois l'impression qu'il tourne un peu en rond et qu'on a cessé d'attendre de lui l'album parfait, force est de reconnaître toutefois qu'en 2009, son nom est ce qui se rapproche le plus d'une Appellation Rock'n'Roll d'Origine Contrôlée... à laquelle - mais n'est-ce pas une évidence ? - Horehound fait évidemment honneur.
G.T. récemment nous faisait l'apologie (et il avait bien raison) des Summer Songs, morceaux estivaux parfois presque malgré eux, soit parce que leur gaieté et leur luminosité s'accorde parfaitement à une humeur... soit parce que leur lourdeur poisseuse rappelle à notre souvenir les meilleurs moments de la Canicule '03.
L'une et l'autre pourraient trouver leur illustration dans les deux derniers articles "musique" du Golb. La première catégorie avec l'album de Vincent Vincent & The Villains, mineur sans doute, mais si parfaitement adapté à l'été que je ne me rappelle pas l'avoir écouté dans d'autres conditions que par grand soleil ; la seconde avec le très hype premier album de The Dead Weather, qui regorge de morceaux lancinants dont les mélodies semblent écrasées par une chaleur absolument torride et interprétées par une voix (celle, hantée, de VV des Kills) dont on jurerait qu'elle agonise en cherchant désespérément un coin d'ombre où se réfugier.
C'est que si les premières critiques rivalisent au sujet de Horehound d'adjectifs radioactifs (et que je te colle du nucléaire, et que je te balance de l'atomique...), cet album s'inscrit bien plus dans une veine cyber-blues, comme si les membres du supergroupe recyclaient inconsciemment les versants les plus roots et langoureux de leurs répertoires respectifs (soit donc, outre les Kills et les Stripes, les Queens Of The Stone Age et les Raconteurs). Oui, contrairement à ce que certains ont pu laisser entendre ici ou là, Horehound n'est pas un disque violent... mais un disque particulièrement heavy, chaud et ténébreux comme le cauchemar d'une nuit d'été. Idéal pour une parution en juillet ? On ignore si le label y a pensé, mais il est certain qu'à l'écoute de "60 Feet Tall" ou "I Cut Like a Buffalo" c'est la réflexion qui la première vient à l'esprit.
De là à en faire un album saisonnier il y a cependant un cap que nous ne franchirons pas. Au contraire, Horehound semble bien habillé pour réchauffer l'hiver, enrobé qu'il est d'une coolitude et d'une qualité sonique évidemment inhérentes à toute production Jack White. Un White qui, bon an mal an, continue de s'imposer comme l'un des artistes essentiels de cette décennie, pervertissant les ondes FM d'albums sans concessions chaque fois mystérieusement couronnés de succès, et ne connaissant visiblement pas l'expression contre-performance. S'il est vrai que l'on a parfois l'impression qu'il tourne un peu en rond et qu'on a cessé d'attendre de lui l'album parfait, force est de reconnaître toutefois qu'en 2009, son nom est ce qui se rapproche le plus d'une Appellation Rock'n'Roll d'Origine Contrôlée... à laquelle - mais n'est-ce pas une évidence ? - Horehound fait évidemment honneur.
👍 Horehound
The Dead Weather | Third Man Records, 2009
Je l'ai écouté sur deezer l'autre jour. C'est assez plaisant mais pas exceptionnel, pas sûr que je le réécoute souvent.
RépondreSupprimerQu'il est rugueux cet album. Et pas vraiment "immédiat". Mais plaisant, c'est sûr.
RépondreSupprimerTiens : j'avais pas vu le commentaire d'el-jam. On est d'accord sur le plaisant ;)
RépondreSupprimerOh oui, c'est bon tout ça... J'adore ce coté heavy rock, avec un petit truc de différent des White Stripes et beaucoup d'avec The Kills... Peut-être est-ce le fait que l'album paraisse assez peu maniériste, beaucoup moins ostensiblement "malin" que les albums de White avec Meg (rappelons-nous le coup de bluff de Get Behind Me Satan).
RépondreSupprimerLà, impression d'un groupe qui se fait plaisir sans calcul. Je crois d'ailleurs que le disque a été enregistré très vite et ça se sent... C'est agréable. Après le deuxième album des Raconteurs, bien plus réussi que le premier, c'est la preuve que White gagne à s'entourer d'autres fortes individualités et qu'il n'a pas à craindre l'ombre que celles-là pourraient lui faire... Reste que si The Raconteurs étaient bien - aussi - le groupe de Brendan Benson (dont la touche est très sensible dans la moitié des compos), The Dead Weather s'éloigne vraiment des Kills pour plutôt tutoyer un rock seventies dont on sait White friand...
Enfin, au crédit de Jack Lawrence, on ajoutera qu'il n'est pas seulement le bassiste des Raconteurs, mais aussi celui des Greenhornes, groupe garage qui ouvrit pour les Whites Stripes d'ailleurs il y a quelques années au Zénith...
ah oui il faut que je pense à écouter ça de plus près, parce que les 1ers titres m'avaient donné une impression vraiment d'un truc trop lourdeaux, qui écrasait la pauvre vv
RépondreSupprimerSka >>> assez bien vu le truc du "malin" concernant les White Stripes (quoique leurs premiers albums soient sans doute plus spontanés). En ce qui me concerne j'ai toujours une certaine suspicion concernant non pas White, mais plutôt l'apport des individualités. Dans DW, même "juste" batteur et producteur, sa patte est partout, et même la voix de VV a des accents whitiens par moments. Bref, ce qui est sûr en tout cas c'est que depuis 2003 White a sorti quasiment un album par an sans qu'on ait jusqu'ici trouvé à redire, et le succès permanent de ses projets m'emplit sinon de passion, du moins d'un respect (silencieux la plupart du temps, vu que j'écris finalement assez peu sur ses projets divers et variés).
RépondreSupprimerEL-JAM, Lil' & klak >>> ce n'est de toute façon pas un album dont il faut attendre plus qu'un mélange spontanéité/efficacité...
Monsieur Jack White arrive decidement plutot bien a enrichir ses productions avec ce que ses tres nombreux collaborateurs ont a lui amener, tout en arrivant toujours a imposer sa patte assez reconnaissable. Force est de constater que ses differents groupes ont chacun des sonorites differentes. Alors oui ils ont leur denominateur commun, ce petit je ne sais quoi qui fait que l'on reconnait Jack White, mais je pense que chaque groupe merite d'etre ecoute car leurs differences permettront de combler differentes envies d'ecoute.
RépondreSupprimerAlors certes, l'album ne tournera pas en boucle chez moi, mais sortira de temps en temps lorsque l'humeur se prettera a cette lourdeur moite (et comme l'a bien dit Thom, ce ne sera pas forcement en ete) et il sera surement apprecie a sa juste valeur a ce moment la.
PS: monsieur le patron de ce blog, veuillez m'excuser pour l'absence d'accents dans ce commentaire, mais les gens par chez moi n'ont pas juge utile de les incorporer aux claviers.
Et ça comble certaines envies d'écoute parce que cela comble sans doute chez White certaines envies de création (il faut bien reconnaître qu'une formule aussi rudimentaire que celle des Stripes peut lasser même ses musiciens...).
RépondreSupprimerPas de problème pour les accents :-)
Je ne connaissais pas du tout... je viens juste d'en écouter deux morceaux sur deezer, après avoir lu ton article... et c'est excellent !
RépondreSupprimerIdéal, en effet, comme "Summer Songs caniculaire"... voire idéal tout court. Après deux morceaux, j'en viens déjà à me dire que c'est peut-être le meilleur album rock que j'ai entendu cette année... ça part plutôt pas mal...
Deezer ? Le truc de merdre qui nous a flingué tous nos players sans préavis ? Je crois que je préfère acheter l'album... ;-)
RépondreSupprimerTu l'as dit, quels crétins chez deezer...
RépondreSupprimerSinon, là, je l'ai écouté en entier, et plusieurs fois... bon, peut-être pas l'album rock de l'année, mais c'est vraiment très bon... une belle découverte...
Je préfère ça ^^ (d'autant que l'affirmation était très présomptueuse avant d'avoir entendu le Arctic Monkeys... ;-)
RépondreSupprimerC'est marrant, j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans cet album. Il est certes très bien foutu (j'entends par là bien interprété et avec un son parfait) mais côté compositions je le trouve plutôt prévisible.
RépondreSupprimerUne fois encore, la présence de White écrase tout. Même lorsqu'il ne chante pas, qu'il ne joue pas de guitare et qu'il s'associe avec une des chanteuses les plus charismatiques de la scène rock, on sent sa patte.
Je suis d'accord quand tu dis qu'il tourne en rond côté création. Même en se cachant derrière une batterie et en tentant de surprendre, il peine à se réinventer. Par contre son initiative de créer son propre label et de privilégier le vinyle me plaît beaucoup. J'attends plus désormais de lui en tant que directeur de label / dénicheur de talents / producteur qu'en tant qu'auteur (j'aimerais le voir prendre une position proche de celle de Dan Auerbach avec le label Alive Records).
En fait je ne dirais pas que je suis rentré facilement dans l'album. Il y a ce côté tout en atmosphères, très axé sur le son, qui ne le rend pas forcément évident à la première écoute....
RépondreSupprimerJ'ai lu ton article ; en fait je suis en désaccord avec la conclusion (je trouve cet album vraiment bon, même si moins exceptionnel que ce qui a été écrit ici ou là), mais tout à fait d'accord avec l'analyse en elle-même. White, j'ai l'impression depuis pas mal d'années maintenant que c'est un genre de second couteau qui serait miraculeusement passé en première division. Je suis certain qu'il restera constant dans la qualité durant les dix ou vingt prochaines années, qu'il publiera régulièrement de bons albums, parfois des très bons... mais je ne crois pas qu'il publiera jamais un chef-d'oeuvre (à son âge et avec autant de kilomètres au compteur il l'aurait fait depuis des lustres s'il avait dû le faire). Je trouve de toute façon le personnage assez paradoxal, à la fois hyperprolifique mais s'imposant des limites artistiques absurdes, inventant un nouveau projet par an mais faisant finalement des choses assez similaires (il y a plein de mélodies de Dead Weather ou des Raconteurs qui sonnent White Stripes)... je ne sais pas ce qu'il cherche au juste, ni même s'il cherche quelque chose. Peut-être se considère-t-il plus comme un artisan que comme un artiste, il fait son truc dans son coin avec ses potes sans aller chercher plus loin...
Bon, c'est compliquer pour créer un track-back ici. donc je le mets en comm' :
RépondreSupprimeron parle de ce billet ici http://www.lesoreillesenpointe.fr/post/2009/09/29/Choux-carottes-≠-navets
Vous êtes bien aimable, cher Monsieur.
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