On avait quitté l'an passé nos experts sur un final particulièrement sombre, et c'est dans la même ambiance lugubre qu'on les retrouve cette année, minés par la mort d'un des leurs et ébranlés dans leurs convictions de super - flics - qui - résolvent - les - enquêtes - les - plus - complexes - en - quarante - deux-minutes. Inutile de dire que c'est sous ce jour qu'on les préfère, d'autant que si la saison huit - il est vrai charcutée par la grève des scénaristes - était assez moyenne, cette neuvième édition de la série la plus regardée de la décennie redresse nettement la barre. De là à dire que le départ programmé de Gil Grissom aura été bénéfique...... eh bien... oui, en fait. Assez. Non qu'on se soit laisé du flegmatique docteur (à tout prendre ce n'est pas lui qu'on aurait viré de la série), mais force est de noter que son départ, tout comme celui de Sara ou la mort de Warrick la saison dernière, s'assortit d'une montée d'adrénaline et d'un reflux de sang neuf dont la série avait cruellement besoin. C'est que conserver le même casting n'est un avantage qu'à partir du moment où vos ressorts dramatiques reposent sur les personnages. Lorsque ce n'est pas le cas (et ça ne l'est pas vraiment dans CSI), ça peut rapidement devenir poussiéreux, et les années de peser lourd dans la balance au bout du compte (sauf pour Catherine Willows bien sûr, qui à force de liftings semble plus jeune en 2009 qu'en 2000).
Aussi cette saison 9 se décomposera-t-elle en deux partie distinctes, séparées par un double épisode de transition. Etape un : festival Grissom, histoire de dire adieu comme se doit à la seule véritable figure à avoir émergé dans la franchise CSI (*), scientifique nonchalant épris de métaphysique (on l'oublie en raison de sa passion pour les insectes, mais la spécialité de Grissom est bel et bien la philosophie) qui se trouve plus que jamais au centre des débats, de toutes les enquêtes et tous les plans. De quoi ravir les fans, qui réclamaient depuis longtemps une plus large place accordée à la vie privée de l'énigmatique héros. La suite roule toute seule, passation de pouvoir entre Grissom et Langston/Fishburne (car oui, signe des temps sans doute, le héros des Experts est désormais un noir, chose rarissime dans les cop-shows américains), baptême du feu pour celui-ci, qui impose son rythme (à la fois plus humble et plus nerveux) à l'équipe et donc à la série. Cette seconde partie est sans doute un poil moins captivante, parce que revenant aux fondamentaux (crimes sordides, luminol et gros plans au microscope) de manière presque scolaire, mais difficile de faire la fine bouche devant les petits polars bien emballés et bien ficellés que la team Bruckheimer nous aura livré chaque semaine, cette année comme toutes les autres. C'est sobre, c'est efficace, ça retrouve le second degré discret qui manquait cruellement aux dernières saisons... bref : c'est du CSI, et il y a des chances pour que ça dure encore un bon moment.
👍👍 CSI (saison 9)
créée par Jerry Bruckheimer
CBS, 2008-09
(*) Horacio Caine ne compte pas, il est devenu une figure à ses dépends...
Pas encore vu (elle est loin l'époque où je me jetais sur chaque saison des Experts, mais je sais gré à cette série d'avoir déclenché un paquet de vocations chez un paquet de fans de séries ;)
RépondreSupprimerC'est Fishburne le nouveau boss !
RépondreSupprimerY va falloir que je vois ça alors...
Les Experts ! Voici enfin une série dont j'ai pu (je me suis forcé à) voir quelques épisodes, ce qui me permets de réagir.
RépondreSupprimerParce que je trouve l'engouement général totalement incompréhensible (et là, je parle des clients du Golb, à priori des gens cultivés).
Les quatre épisodes que j'ai vus avaient exactement la même trame de scénario, comme si la même recette assez insipide avait été appliquée à chaque fois. Les personnages ressemblent plus a des caricatures qu'à des êtres humains : encore une fois un catalogue restreint d'attitudes et de réactions qui rappelle le DA japonais industriel.
Quand à la finesse du scénario...
Extraits :
L'enquêteur à son adjoint (après une impressionnante étude balistique démontrant que le tueur visait la cliente, et non son avocat qui a été descendu):
"- Mais alors... cette femme est probablement en danger !"
(Mais non, mon coco, elle a juste un tueur aux trousses, pas de quoi s'inquiéter !)
L'enquêteur, au médecin légiste (après la découverte d'un macchabée transpercé de deux douzaines de coups de couteau) :
"- Est-ce qu'il est mort de ses blessures ?"
(Mais non, mon coco, c'est probablement une mauvaise gripe)
Désopilant, mais je doute qu'ils visaient vraiment le second degré. :-/
Il fallait au moins un acteur de l'envergure de Fishburne pour remplacer un personnage aussi charismatique que celui de William Petersen. Je l'ai trouvé convaincant. Au début en fait je le trouvais terne. Mais j'ai fini par comprendre que c'était volontaire, qu'il a abordé le personnage comme celui d'un "non professionnel" qui a tout à apprendre et fait preuve d'une humilité excessive (excessive, parce qu'il se révèle plutôt orgueilleux). Un bon point pour la série, mais la saison 10 sera à mon avis encore meilleure (une fois que Fishburne aura complètement fait son trou).
RépondreSupprimerComme Zaph, enfin une série que j'ai vu! mais contrairement à lui, je trouve que ce second degré fait partie du charme des experts. ses phrases entre parenthèses sont tout à fait celles qu'on s'amuse à balancer continuellement avec notre femme devant un épisode des experts (et ne parlons pas des Expert Miami! Thom, j'allais faire un commentaire, et puis j'ai lu ton astérisque ;)
RépondreSupprimerTient, pourquoi j'ai écrit "notre" femme :(
RépondreSupprimerSerious Moon >>> c'est sûr que la célébrité des séries en France doit énormément à celle-ci (pourtant ce n'est pas la meilleure). Je ne me jette pas dessus non plus, mais c'est vraiment une des meilleures... "séries du midi".
RépondreSupprimerLyle >>> fan de Fishburne ?
Zaph >>> effectivement, les Experts, comme la plupart des "cop-shows" américains, reposent sur des scénarios assez standardisés, est produite de manière industrielle... etc. C'est du pur divertissement, pour ne pas dire un produit de consommation courante (rien à voir avec - par ex - Breaking Bad, dont je parlais ce week-end). A vrai dire, ce n'est pas un format qui est fait pour en regarder plusieurs à la suite, mais plutôt pour picorer ou (comme moi) faire autre chose en même temps. Et comme le dit Xavier (on est le 5 ? non parce que Xavier et moi on n'est d'accord qu'une fois par moi, toujours le 5 ^^), celle-ci tire son épingle du jeu à cause de son goût pour le second degré, de ses personnages atypiques, de son ambiance avec le petit côté "high tech"... etc. Mais bon... ça reste mineur et dispensable, franchement tu charries, avec toutes les séries que je recommande toutes les semaines, de n'avoir vu que celle-ci ;-)
Xavier >>> je croyais que tu avais complètement oublié cette histoire de me prêter ta femme... mais je vois que finalement, tu es un homme de parole ! :-D
J-C >>> absolument.
Mais alors, Thomas, je ne comprends pas que tu lui donnes cinq diodes.
RépondreSupprimerCeci dit, si le second degré est réellement intentionnel, je retire tout ce que j'ai dit et je tire mon chapeau à cette série !
Pour ma part, pas du tout convaincu par Fishburne. Pas facile de faire oublier Grissom, et moi il ne me l'a pas fait oublier, je l'ai trouvé trop effacé, me demandant ce qui justifiait sa "première place au générique" alors qu'il joue souvent les guest-stars.
RépondreSupprimerUn mec qui a tourné dans plein de film de merde comme le remake de Assaut sur le central 13, Event Horizon ou Biker Boyz (nanar totalement incroyable)... évidemment que je suis fan !
RépondreSupprimerZaph >>> parce que je ne note pas une série exactement pareil qu'un livre ou un film. Il y a dans les séries une part d'entertainment beaucoup plus importante. De plus les critères similaires sont plutôt respectés avec les Experts : les acteurs sont impecs, la réalisation est léchée à souhaits, la série a un ton particulier (c'est flagrant quand on la compare à ses spin-off - Miami et New York - ou ses semblables - FBI : portés disparus par ex), elle est constante (et ça Dieu sait que ça compte dans une série). Ca reste un "blockbuster", mais ça n'a rien de déshonorant en soi.
RépondreSupprimerLeïa >>> ça change déjà arrivé à la fin de la saison, et je pense que ça continuera dans la suivante. Il faut quand même laisser du temps à Fishburne, on intègre pas une série aussi populaire du jour au lendemain.
Lyle >>> c'est vrai que le remake d'Assaut sur le Central 13 c'est quelque chose... et c'est vrai aussi que les Experts ont un potentiel nanar non négligeable ^^
oui, c'est ce qui est agréable avec les experts, contrairement aux autres séries citées sur le Golb, on peut les picorer en sautant quelques épisodes, voire en mélangeant les saisons...
RépondreSupprimeret (décidément on est vraiment le 5), je suis d'accord avec Thom, c'est du pain bénit pour les humoristes, meme moi je réussi à etre drole en caricaturant les experts... j'imagine qu'on aura droit à un film délirant sur le sujet...
Thom, je suis un homme de parole, cela dépend comment tu l'entends...car j'ai complètement oublié d'en parler à ma femme...
Pas vu s9.
RépondreSupprimer-> peut pas lire le billet
ni les comms.
Mais dirai ceci : AAAAARGH !!!!! Ca commence quand en France ?
Xavier >>> oui... c'est d'ailleurs bizarre, vue la place qu'occupent les Experts dans la culture populaire, qu'une parodie en bonne et due n'ait pas encore vu le jour (on peut certes considérer que CSI : Miami est une parodie involontaire ^^).
RépondreSupprimerChristophe >>> cet automne, j'imagine.
Parodie involontaire, hé hé... j'avais pensé exactement la meme chose :D
RépondreSupprimerBon évidemment, si on ne comprend pas l'anglais c'est moyen. Mais sinon, c'est assez excellent.
RépondreSupprimerEt puis le succès de "CSI" doit aussi pas mal au fait que ce soit un peu le triomphe des "geeks". Grisson, ce n'est pas le héros de série ordinaire, il est assez âgé, passionné par la science et les insectes...
RépondreSupprimerJ'avais pas vu la parodie ! Géant :=)
RépondreSupprimerOui ; c'est vrai que William Petersen campait un personnage de série plutôt atypique (et en ce sens il est certain que le personnage de Fishburne est plus traditionnel).
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