...
Commençons par chasser les évidences et brûler le gros arbre servant de paravent au reste de la forêt : il ne faut pas se leurrer, depuis dix ans Stephen King, tout grand écrivain qu'il soit, s'est considérablement essoufflé. Car oui, les écrivains peuvent s'essouffler en vieillissant, ce sont des choses qui arrivent - surtout lorsqu'ils écrivent autant que celui-ci. Or King a traversé les années quatre-vingt-dix en quasi lévitation, enquillant les chefs-d’œuvre (Needful Things, Gerald's Game, The Green Mile, Bag of Bones), multipliant les excellents romans (Dolores Clairborne, Desperation, Rose Madder... liste non exhaustive) et finissant même par convertir la critique, longtemps hostile, à sa captivante religion de l'horreur nichée au creux du quotidien. Pas étonnant que la gueule de bois soit survenue durant la décennie suivante, une gueule de bois relative... mais une gueule de bois tout de même. Car si l'on exclut les derniers tomes de sa Tour sombre, que restera-t-il du King des années 2000 ? Quasiment rien. Lisey's Story ? Un chef-d’œuvre, oui... qui est loin d'avoir remporté tous les suffrages (la traduction de ce texte au langage pour le moins bizarre n'y est peut-être pas pour rien) et qui a même carrément fait flop (tout est relatif, soit). Au moins peut-on difficilement nier qu'il s'agissait-là d'un ouvrage ambitieux, commentaire ne s'appliquant assurément pas au reste de sa bibliographie de la décennie... qui dans sa quasi-intégralité s'est avérée sans intérêt, de la redite dans le meilleur des cas (From A Buick-8, The Colorado Kid), du franchement mauvais parfois (Cell)... du mineur presque systématiquement. Des écrits de jeunesse un peu retouchés, nous explique l'éditeur. Ah bon ? Il y avait des téléphones cellulaires dans la jeunesse de Stephen King ? Le Kâ nous joue de ses tours, je vous jure...
Plus sérieusement : s'il est certain qu'on parle désormais d'un vieux monsieur fatigué qui en plus a failli nous claquer dans les pattes il y a peu, force est de reconnaître que ses fans aussi, à leur manière, ont souffert. Voir l'immense auteur de The Shining s'abaisser à des œillades un brin vulgaires aux séries B. de John Carpenter, voilà qui en faisait, de la peine. Parce que tout ce qu'on aimait chez King, c'était qu'il transcendait le roman de gare comme Carpenter (justement) transcendait la série B., qu'il injectait dans les histoires d'horreurs les plus convenues une complexité et une justesse psychologique comme on en avait jamais vu dans le genre, des personnages à l'humanité désarmante ou un humour parfois ravageur... bref : tous ces éléments qui nous ont rendus inoubliables les Ben Richards, Dolores Claibone, Alan Pangborn... et au fait, comme ça, de tête, sans tricher : qui a le moindre souvenir du héros de Cell ? De celui de From A Buick-8 ? CQFD.
Non vraiment : on n'a pas souvent croisé le vrai Stephen King ces dernières années, celui qu'on a autrefois tant aimé, qui nous a fait peur, fait rire, nous a ému... on ne l'a pas souvent croisé et ce n'est certainement pas dans Blaze, dernière livraison de son alias-de-plus-en-plus-ersatz Richard Bachman, que l'on risque de le recroiser. Pour un peu on aurait envie de supposer que c'est purement et simplement par honte que King n'a pas publié ce roman sous son véritable nom. Niaiseux, prévisible, Blaze est au mieux un ouvrage très moyen, mignon parfois, lourd très souvent. Notez qu'à chaque fois que l'auteur a pris la peine de ressortir son double de la naphtaline, c'était pour proposer quelque chose de différent... et que le moins qu'on puisse dire est que dans le cas précis la différence est clairement marquée : style plutôt pauvre (ah non, pardon : roots), intrigue au rabais, clichés à tous les étages... ce qui est miraculeux dans ce livre, ce n'est pas sa qualité, c'est qu'il parvienne à demeurer lisible en dépit de tous ses défauts. Mais il faut dire qu'avec King on a souvent tendance à l'indulgence, il sait mener sa barque, même en petite forme.
Sans doute aurais-je pu m'épargner ce petit commentaire à propos d'un livre lu il y a déjà quelques temps, plus très frais dans ma tête (faut bien le reconnaître)... d'autant moins frais en fait qu'il ne propose rien de mémorable. Il fallait pourtant au moins ça pour planter le décor et comprendre à quel point la parution récente de Duma Key fait contrepoids. Tellement contrepoids, en fait, que l'espace d'un instant on se surprend à le surestimer. Cela faisait tellement longtemps qu'on n'avait plus lu un bon vieux King à l'ancienne, avec de la terreur, du suspens, de l'émotion (et pas du pathos comme dans Blaze) et des vrais morceaux d'humanité à l'intérieur du thriller... ah là oui : ça faisait tellement longtemps que l'enthousiasme risque de submerger plus d'un fan, ce qui d'une part serait abusif (Duma Key est un très bon roman, mais ce n'est pas le meilleur King), et d'autre part ne rendrait pas du tout hommage à un livre possédant à peu près tout ce que les précédents (qu'il se soit agi de faces B. ou de vraies nouveautés) n'avaient pas. A commencer par une sensation plus qu'agréable que l'auteur a renoué le fil de cette œuvre en perpétuel mouvement, de cet univers qui jusqu'à ces dernières années s'enrichissait à chaque nouveau roman, même mineur.
Pour ce faire, il retrouve un procédé de base qu'il n'aurait en fait jamais dû abandonner - c'est le ressort de tous ses meilleurs livres. Environnement clos (en l'occurrence une île (1)), héros traumatisé développant des capacités artistiques étonnantes (en l'occurrence la peinture, clin d’œil évident à Rose Madder ou à la Tour), entité mystérieuse à propos de laquelle tout est dans la suggestion (façon Desperation, et le contraste avec les petits machins horrifiques des dernières années est franchement saisissant), radioscopie de la nature humaine divisée en deux strates (excès + exaltation de l'amitié) et intrigue qui prend son temps, déroulant nonchalamment sont lot de séquences cocasses et de digressions chaleureuses. C'est la formule gagnante, largement détaillée dans le très bon article de Cuné, qui a fait de Stephen King LE KING. On pourrait considérer qu'il ne se renouvelle pas beaucoup... mais ce serait de la mauvaise foi concernant un type dont le premier chef-d’œuvre remonte à son quatrième livre, publié à l'âge de trente ans (c'était bien sûr The Shining) et dont chaque roman répond aux autres dans une même symphonie (il serait d'ailleurs injuste de ne pas noter que si Duma Key ravive la flamme du King d'antan il présente de nombreuses similitudes thématiques avec Lisey's Story...). Rien d'étonnant à cela : l'idole littéraire absolue de King ne s'appelle pas Poe, ni Lovecraft ni Thompson... non, l'idole littéraire absolue de King, c'est Honoré de Balzac. Depuis 1964 (2), il ne fait rien d'autre qu'ajouter chaque année (ou presque) un chapitre à sa Comédie Humaine personnelle. Or on le sait peu, car son statut de classique a occulté cela, mais Balzac était bel et bien le plus grand auteur de littérature populaire de son temps. Stephen King a beau être desservi par des adaptations cinématographique pourries et des clichés lui collant à la peau (mais rien ne dit que dans univers ultra-médiatisé comme le nôtre Balzac n'en aurait pas souffert aussi), il n'est rien d'autre que son équivalent contemporain... et Duma Key de grossir le rang de ses livres destinés à connaître succès, dithyrambes et - pari est pris - postérité.
Commençons par chasser les évidences et brûler le gros arbre servant de paravent au reste de la forêt : il ne faut pas se leurrer, depuis dix ans Stephen King, tout grand écrivain qu'il soit, s'est considérablement essoufflé. Car oui, les écrivains peuvent s'essouffler en vieillissant, ce sont des choses qui arrivent - surtout lorsqu'ils écrivent autant que celui-ci. Or King a traversé les années quatre-vingt-dix en quasi lévitation, enquillant les chefs-d’œuvre (Needful Things, Gerald's Game, The Green Mile, Bag of Bones), multipliant les excellents romans (Dolores Clairborne, Desperation, Rose Madder... liste non exhaustive) et finissant même par convertir la critique, longtemps hostile, à sa captivante religion de l'horreur nichée au creux du quotidien. Pas étonnant que la gueule de bois soit survenue durant la décennie suivante, une gueule de bois relative... mais une gueule de bois tout de même. Car si l'on exclut les derniers tomes de sa Tour sombre, que restera-t-il du King des années 2000 ? Quasiment rien. Lisey's Story ? Un chef-d’œuvre, oui... qui est loin d'avoir remporté tous les suffrages (la traduction de ce texte au langage pour le moins bizarre n'y est peut-être pas pour rien) et qui a même carrément fait flop (tout est relatif, soit). Au moins peut-on difficilement nier qu'il s'agissait-là d'un ouvrage ambitieux, commentaire ne s'appliquant assurément pas au reste de sa bibliographie de la décennie... qui dans sa quasi-intégralité s'est avérée sans intérêt, de la redite dans le meilleur des cas (From A Buick-8, The Colorado Kid), du franchement mauvais parfois (Cell)... du mineur presque systématiquement. Des écrits de jeunesse un peu retouchés, nous explique l'éditeur. Ah bon ? Il y avait des téléphones cellulaires dans la jeunesse de Stephen King ? Le Kâ nous joue de ses tours, je vous jure...
Plus sérieusement : s'il est certain qu'on parle désormais d'un vieux monsieur fatigué qui en plus a failli nous claquer dans les pattes il y a peu, force est de reconnaître que ses fans aussi, à leur manière, ont souffert. Voir l'immense auteur de The Shining s'abaisser à des œillades un brin vulgaires aux séries B. de John Carpenter, voilà qui en faisait, de la peine. Parce que tout ce qu'on aimait chez King, c'était qu'il transcendait le roman de gare comme Carpenter (justement) transcendait la série B., qu'il injectait dans les histoires d'horreurs les plus convenues une complexité et une justesse psychologique comme on en avait jamais vu dans le genre, des personnages à l'humanité désarmante ou un humour parfois ravageur... bref : tous ces éléments qui nous ont rendus inoubliables les Ben Richards, Dolores Claibone, Alan Pangborn... et au fait, comme ça, de tête, sans tricher : qui a le moindre souvenir du héros de Cell ? De celui de From A Buick-8 ? CQFD.
Non vraiment : on n'a pas souvent croisé le vrai Stephen King ces dernières années, celui qu'on a autrefois tant aimé, qui nous a fait peur, fait rire, nous a ému... on ne l'a pas souvent croisé et ce n'est certainement pas dans Blaze, dernière livraison de son alias-de-plus-en-plus-ersatz Richard Bachman, que l'on risque de le recroiser. Pour un peu on aurait envie de supposer que c'est purement et simplement par honte que King n'a pas publié ce roman sous son véritable nom. Niaiseux, prévisible, Blaze est au mieux un ouvrage très moyen, mignon parfois, lourd très souvent. Notez qu'à chaque fois que l'auteur a pris la peine de ressortir son double de la naphtaline, c'était pour proposer quelque chose de différent... et que le moins qu'on puisse dire est que dans le cas précis la différence est clairement marquée : style plutôt pauvre (ah non, pardon : roots), intrigue au rabais, clichés à tous les étages... ce qui est miraculeux dans ce livre, ce n'est pas sa qualité, c'est qu'il parvienne à demeurer lisible en dépit de tous ses défauts. Mais il faut dire qu'avec King on a souvent tendance à l'indulgence, il sait mener sa barque, même en petite forme.
Sans doute aurais-je pu m'épargner ce petit commentaire à propos d'un livre lu il y a déjà quelques temps, plus très frais dans ma tête (faut bien le reconnaître)... d'autant moins frais en fait qu'il ne propose rien de mémorable. Il fallait pourtant au moins ça pour planter le décor et comprendre à quel point la parution récente de Duma Key fait contrepoids. Tellement contrepoids, en fait, que l'espace d'un instant on se surprend à le surestimer. Cela faisait tellement longtemps qu'on n'avait plus lu un bon vieux King à l'ancienne, avec de la terreur, du suspens, de l'émotion (et pas du pathos comme dans Blaze) et des vrais morceaux d'humanité à l'intérieur du thriller... ah là oui : ça faisait tellement longtemps que l'enthousiasme risque de submerger plus d'un fan, ce qui d'une part serait abusif (Duma Key est un très bon roman, mais ce n'est pas le meilleur King), et d'autre part ne rendrait pas du tout hommage à un livre possédant à peu près tout ce que les précédents (qu'il se soit agi de faces B. ou de vraies nouveautés) n'avaient pas. A commencer par une sensation plus qu'agréable que l'auteur a renoué le fil de cette œuvre en perpétuel mouvement, de cet univers qui jusqu'à ces dernières années s'enrichissait à chaque nouveau roman, même mineur.
Pour ce faire, il retrouve un procédé de base qu'il n'aurait en fait jamais dû abandonner - c'est le ressort de tous ses meilleurs livres. Environnement clos (en l'occurrence une île (1)), héros traumatisé développant des capacités artistiques étonnantes (en l'occurrence la peinture, clin d’œil évident à Rose Madder ou à la Tour), entité mystérieuse à propos de laquelle tout est dans la suggestion (façon Desperation, et le contraste avec les petits machins horrifiques des dernières années est franchement saisissant), radioscopie de la nature humaine divisée en deux strates (excès + exaltation de l'amitié) et intrigue qui prend son temps, déroulant nonchalamment sont lot de séquences cocasses et de digressions chaleureuses. C'est la formule gagnante, largement détaillée dans le très bon article de Cuné, qui a fait de Stephen King LE KING. On pourrait considérer qu'il ne se renouvelle pas beaucoup... mais ce serait de la mauvaise foi concernant un type dont le premier chef-d’œuvre remonte à son quatrième livre, publié à l'âge de trente ans (c'était bien sûr The Shining) et dont chaque roman répond aux autres dans une même symphonie (il serait d'ailleurs injuste de ne pas noter que si Duma Key ravive la flamme du King d'antan il présente de nombreuses similitudes thématiques avec Lisey's Story...). Rien d'étonnant à cela : l'idole littéraire absolue de King ne s'appelle pas Poe, ni Lovecraft ni Thompson... non, l'idole littéraire absolue de King, c'est Honoré de Balzac. Depuis 1964 (2), il ne fait rien d'autre qu'ajouter chaque année (ou presque) un chapitre à sa Comédie Humaine personnelle. Or on le sait peu, car son statut de classique a occulté cela, mais Balzac était bel et bien le plus grand auteur de littérature populaire de son temps. Stephen King a beau être desservi par des adaptations cinématographique pourries et des clichés lui collant à la peau (mais rien ne dit que dans univers ultra-médiatisé comme le nôtre Balzac n'en aurait pas souffert aussi), il n'est rien d'autre que son équivalent contemporain... et Duma Key de grossir le rang de ses livres destinés à connaître succès, dithyrambes et - pari est pris - postérité.
👎 Blaze
Richard Bachman | Scribner, 2007
👍👍 Duma Key
Stephen King | Scribner, 2008
(1) Tiens donc, Monsieur le fan de Lost qui a vendu les droits de la Tour à JJ Abram...
(2) Personne ne l'a lu - même pas moi - mais le premier roman de King est bien The Stars Invaders, publié au milieu des années 60 dans la presse et jamais réédité à ce jour.
(2) Personne ne l'a lu - même pas moi - mais le premier roman de King est bien The Stars Invaders, publié au milieu des années 60 dans la presse et jamais réédité à ce jour.
C'est vrai qu'entre les deux il y a un écart de niveau assez saisissant...
RépondreSupprimerAvec le recul, ses livres ont un côté très manicéen qui finit par lasser même les plus fidèles !
RépondreSupprimerDes exemples ?
RépondreSupprimerParce que chez King le mal est tellement souvent un démon intérieur que j'ai du mal à appliquer le mot "manichéen". Prends "Bazar" : il y a un genre de Diable, mais il n'agit jamais et se contente de flatter les plus bas instincts de gens ordinaires et ce sont eux qui commettent les atrocités. Ce système est celui que King utilise le plus souvent. Dans neuf livres sur 10 le mal n'existe pas en tant que tel mais est une "part d'ombre" du ou des personnages : Carrie, Shining, Vue imprénable sur un jardin secret, Duma Key, Charlie, La part des ténèbres, Rage, La peau sur les os, Dolores Claiborne. Où est le manichéisme dans ces livres ? Il y a des exceptions, mais l'univers de King n'est jamais manichéen et est au contraire d'une riche humanité (en fait très réaliste pour un auteur fantastique).
Je suis évidemment parfaitement d'accord avec Serious Moon . Mais je crois que je comprends ce que tu veux dire Zorglub (tu m'arrêtes si je me trompe) : tu faisais allusion au fait qu'on a toujours des braves gens du peuples opposés à une puissance supérieure, non ? Auquel cas tu n'as pas complètement tort, mais ce n'est pas du manichéisme (sauf à vivre soi-même dans un monde totalement manichéen où le peuple est toujours gentil et les puissants toujours méchants), c'est plutôt du simplisme. Et encore, dire ça est assez... simpliste, car quand on prend chaque texte individuellement, c'est loin d'être aussi évident.
RépondreSupprimerThom > d'accord
RépondreSupprimerC'est quand même souvent des gosses (tout paumé de souche) ou des betas (ou des gens en marge ou l'amerloc de base ou le prolo amerloc de base) qui se frottent à une puissance supérieure... En gros, c'est les neuneus débiles (les gentils) contre les méchants méchants (les méchants) (cf "La ligne verte", "ça" pour ne citer que ça) !! Ou l'accident qui te donne des super-pouvoirs !!! (genre dead zone)
Il y a une côté définitivement américain qui m'insupporte à la longue (Ah! le petit-déj américain décrit sur 80 pages... tout un programme!).
Excuse-moi mais plus haut, tu laisses entendre que tu es un fidèle... c'est bien vrai, ça ? Parce que si ce que tu dis-là n'est pas faux, ça ne concerne pas la majorité des livres de King. Déjà, tous ceux que Serious citait plus haut sans exception(Bazar, Shining... etc.) ne sont pas concernés par ton étrange catégorisation. Liste à laquelle on pourrait ajouter Running Man, Marche ou Crève, la Tour sombre, Le Fléau, Désolation. Livres dans lesquels les héros ne sont ni des enfants (ou pas que des enfants), ni des "neuneus". Et là mine de rien, ces deux listes mises bout à bout, ça fait un sacré paquet. Idem à propos de l'accident qui donne des pouvoirs : j'ai lu absolument tout de King, ça ne concerne que très peu de ses romans (à part Dead Zone je me demande même quel autre roman ça concerne... et de toute façon le sujet de Dead Zone ce n'est pas tellement ça, mais plutôt le question - proche de celle soulevée par Dick dans Minority Report - de condamner a priori - sujet brûlant d'actualité du reste). Reste la Ligne verte, mais là aussi, ce n'est pas le centre de l'histoire (le héros n'est pas John Coffee mais un brave gars ordinaire, pas du tout demeuré).
RépondreSupprimerBien sûr King nourrit un amour profond pour les gens ordinaires presque toujours issus des couches populaires, et s'inspire énormément des peurs enfantines. Et oui, c'est très américain - c'est même très faulknerien. De là généraliser de manière aussi abusive...
Rien à voir, mais pour fêter la remontée en surface du Tagathom, je vous ai également tagué:
RépondreSupprimerC'est ici: http://fattorius.over-blog.com/article-34574744.html
Bonne chance et bravo!
j'en ai lu une quinzaine (et il doit m'en rester une 10ene en stock). Des livres d'avant 90. J'en ai peut etre trop lu ! Dans tous les cas, il a une facheuse tendance à tirer à la ligne ; il est bien plus concis dans ses nouvelles. Je reconnais que je me suis peut-etre laissé emporter par une vieille rancoeur de fan déçu (déchu?) !
RépondreSupprimerDaniel >>> heureusement que c'est l'été et que je n'ai pas grand-chose à faire ;-)
RépondreSupprimerZorglub >>> ça arrive à tout le monde :-)
"L'histoire de Lisey" fut pour moi un grand moment, du grand King comme finalement il y en a peu... Sur "Duma Key" je lis toutes sortes d'avis, je n'ai pas encore réussi à me lancer...
RépondreSupprimerJe dois dire que ça m'a amusé de tomber sur votre article, vu que je relis les livres de King depuis le début de l'été, avec ce qu'on pourrait appeler de l'étonnement, (admiration serait exagéré.)
RépondreSupprimerDans mes souvenirs de collégien, King appartenait à la littérature de gare, avec de bons scénarios certes, mais sans moelle. A la relecture c'est l'inverse : scénarios laissant à désirer, mais vrai talent de conteur. Quelque chose fascine : les personnages. Un don presque surnaturel pour les rendre sympathiques et crédibles. On en revient presque à regretter l'intrusion du fantastique (la description de la famille dans Shinning est bien plus intéressante que cette histoire de voyance ; idem dans Simetierre , la description du deuil (quelle histoire ignoble...) parvient à faire oublier le coup du cimetière-indien-qu'est-méchant-mais-qui-représente-en-fait-oui!-le-pouvoir-transgressif-de-l'homme-sur-Dieu-faut-il-l'utiliser-ou-non?)
Agréablement surpris, donc. De la littérature de gare, peut-être (par rapport au style, totalement absent, et qui fait tout reposer donc sur les détails rapportés), mais c'est chiadé et honnête - on est pas volé.
Et si ça me fait rire de tomber sur votre article, c'est parce que ma charmante fiancée (une horrible snob) prétend que c'est probablement le pire auteur de tous les temps, que rien n'est à sauver, que ça ne vaut pas mieux que Lévy-Werber-Nothomb, que je suis un bien meilleur écrivain moi-même (en cela elle a raison), scandaleusement méconnu, et patati et patata. Elle pousse sa haine jusqu'à laisser traîner mes livres du pauvre Stephen dans une poubelle, aux WC, sur le paillasson, dans un cendrier, et ricanne quand j'ose protester. Les débats sont acharnés ("je croyais m'être fiancée à un romantique fou de Bernanos, Bloy, et Lowry, alors qu'il lit STEPHEN KING !!" - vous n'avez pas idée de l'infamie qu'on apose au nom de ce vieux garçon), nous en venons, c'est vrai, parfois aux mains (par chance, Dieu a doté l'homme d'une force physique des plus conséquentes quand on en vient à mater le sexe faible, et les hôpitaux sont proches.)
Ravi de voir que vous l'aimez aussi, donc.
Quant à Duma Key, c'est assez bon (le passage avec le chien, ou le chapitre à double rythme sur le serial killer), émouvant, même si le style laisse un peu à désirer, même pour du King (on a parfois l'impression qu'il faisait de la plongée sous-marine ou des toasts hawaïens pendant la relecture d'épreuves.) Mais au final, il en ressort comme toujours : sympathique. Talentueux. Voire plus.
Cher Thomas, oubliez ce que j'ai dit sur l'intrusion du fantastique, c'est de la connerie. Oubliez aussi le "Sympathique. Talentueux. Voire plus", c'était pour jouer au malin.
RépondreSupprimerRétablissons la vérité.
RépondreSupprimerJe ne traîne pas les livres de Stephen King "dans une poubelle, aux WC, sur le paillasson" (d'ailleurs, nous n'en avons pas, mais c'est une bonne idée: en rentrant, les gens s'essuieraient sur des pages des romans de King assemblées à la manière d'un immonde patchwork), et encore moins "dans un cendrier"... Soyons raisonnables, un cendrier ne suffirait pas à recueillir les restes d'un merveilleux autodafé dans lequel on verrait périr l'intégralité de l'oeuvre de King)
Voilà autre chose... j'avais écrit un énorme commentaire qui s'est volatilisé dans la nature...
RépondreSupprimerSBM >>> Lisey's Story est un livre étonnant, je n'ai jamais rien lu de tel. Je crois qu'il n'a pas eu le succès qu'il méritait, à trop prendre à revers les attentes des kingomaniacs...
Ernesto >>> j'avais écrit quelque chose de long, passionnant et sans aucun doute émouvant... qui disait en gros que j'étais parfaitement d'accord avec vous (même sur le fantastique, que les livres de King transcendent souvent en ce la qu'ils ne sont jamais réductibles à cet aspect - et qu'on peut même parfaitement l'ignorer). Je ne vais pas tout recopier (j'ai la flemme, une migraine pas possible et j'ai encore laissé filer un rayon de soleil), mais je suppose qu'il est clair entre nous que si L'Horrible fiancée snob n'était pas la vôtre (de fiancée), je serais tenté de dire qu'il faut avoir de sacrés problèmes de vue pour confondre King avec Levy, Werber et Nothomb (c'est d'ailleurs déjà aller vite en besogne que de balancer Nothomb dans le même sac que Levy et Werber, sauf bien sûr si ce sac s'intitule "les écrivains dont on ne parlera jamais sur Le Golb parce qu'ils n'existent pas, en fait"). Il y a chez King une richesse thématique et une approche, tant dans les personnages que dans la construction, qui le classent bien au-dessus du tout venant de la littérature du gare (je ne compte même pas la littérature mainstream, ce serait l'insulter). Et si ce n'est pas évident pour tout le monde (quoique les résistants anti-King se réduisent comme peau de chagrin (c'est le cas de le dire) ces dernières années), mes articles à venir décortiquant méthodiquement Shining, Needful Things et The Dark Tower devraient achever de convaincre les plus retorses des horribles fiancées.
(maintenant, si ça peut vous rassure, ma douce et tendre frémit dès qu'il y a un élément fantastique dans un livre - et ce quel que soit l'élément. Ou le livre).
Abominable fiancée des cendres >>> effectivement je ne sais pas comment sont les cendriers chez vous, mais chez moi rien qu'avec ma consommation quotidienne ils explosent. Alors brûler toute l'œuvre de King (et je ne parle pas des ventes, juste du nombre de titre)... allons, soyons sérieux, il paraît que les ressources pétrolières de la planète sont menacées...
Quoi? un artivle du Golb sur the Dark Tower?? mais quand, où, qu'est ce? bientot?
RépondreSupprimerBientôt... je ne peux pas le promettre. Il y a quand même quelques pages à lire avant ^^
RépondreSupprimerEn fait au départ je voulais faire un article croisé sur The Dark Tower et Lost, montrer à quel point la seconde s'est nourrie de la première... mais bon, j'ai eu un peu la flemme. Et puis j'avais l'impression, pour l'un comme pour l'autre, de bien m'en souvenir, que ça pouvait attendre.
Pour l'article sur TDT seul... c'est pareil. En fait j'ai dû lire quelque chose comme trois fois les trois premiers, deux fois le quatre... je les relisais intégralement avant chaque volume, du coup il n'y a que les derniers que je n'ai pas relu plusieurs fois. Ce qui explique que je traîne un peu les pieds...
je suis plutot content que tu ne fasses pas un article parallèle avec Lost, car je ne connais pas cette série, alors que j'ai lu the Dark Tower (plus les premiers épisodes, comme toi). Cela aurait été bien frustrant pour moi!
RépondreSupprimerMeme si j'attend avec impatience ton article, je comprend que tu traines un peu des pieds, d'autant plus que les derniers tomes sont loin d'tre une partie de plaisir (selon moi).
Je ne sais pas si tu avais lu cet article, et si tu as le temps de le parcourir, mais j'avais évoqué King, et notamment la Tour Sombre, à l'occasion de ce tag:
http://blinkinglights.musicblog.fr/934563/TAG-ME-I-M-FAMOUS/
Euh... oui enfin le but, ce n'est pas que de parler de trucs que tu connais ^^ Cela n'aurait pas forcément été moins intéressant, et ça t'aurait peut-être même donné envie d'avaler Lost d'une traite (enfin bref : on s'en fout, puisque je ne le ferai pas finalement). D'ailleurs ce sont les auteurs de Lost qui vont adapter The Dark Tower au cinéma, et ça n'a rien d'un hasard.
RépondreSupprimerIl y a des volumes que j'ai aimés plus ou moins, mais en réalité je crois que ce sont même des passages à l'intérieur des volumes que j'ai aimés plus ou mois. Par ex j'adore le tome final, mais je ne suis pas fana du moment où ils rencontrent des personnages évadés de Dreamcatcher. J'adore le tome 5 (peut-être mon préféré), mais le final avec les références à Harry Potter me semble un peu too much. Et ainsi de suite. Pour moi c'est vraiment ce qui se rapproche le plus, en littérature... d'une série télé. Avec des épisodes parfois plus faibles que d'autres, mais dont la cohérence, l'intelligence, les références et l'inventivité forcent de toute façon le respect. Une part meurt d'ailleurs d'envie de tout relire d'un bloc... c'est juste qu'une autre part à un peu la flemme de se retaper les deux premiers volumes, ceux que j'ai le plus lus et que j'ai vraiment l'impression de connaître jusque dans leurs moindres recoins...
Je vais voir ton article...
Damned et triple damned!! musicblog avale un commentaire tout les trois mois, et il faut que cela tombe sur celui ou tu commentes mon article sur King, arrghhhhhhhhhh! tu disais quoi??
RépondreSupprimerd'accord avec toi sur les passages à l'intérieur des volumes, sauf pour le 1 qui est parfait et le 6 ou pas grand chose ne m'a plu. Quant aux références, elles sont parfois bien vues, mais souvent mal amenées...
Mal amenées ? Le château du Magicien d'Oz n'est pas amenée de manière très subtiles (mais assez amusante cela dit), soit... mais la traversée des terres perdues de T.S. Eliot, la traversée du miroir d'Alice, les contes revisités vers la fin, les mille références à Blake et Wordsworth... je trouve ça tout à fait bien fichu, un très bel hommage à la littérature et à l'imaginaire en général...
RépondreSupprimerComment tu sais que j'avais laissé un com s'il a été bouffé ? ^^
J'y disais que je n'étais pas vraiment d'accord, que la partie que tu critiquais durement - et à mon sens injustement - était celle que j'avais trouvée la plus captivante et originale, et que je ne trouvais pas pour ma part que
Attetion SPOILER
le fait que King se mette en scène soit ridicule. Au contraire, je trouve cela très cohérent par rapport au reste du livre (il se trouve d'ailleurs que tu es bien la première personne que je j'en reconnaître à me dire pareille chose), les personnages passent leur temps à traverser des œuvres de fictions, des multiviers... dès lors qu'ils rencontrent d'autres personnages de King ne me choque pas du tout, encore mois qu'ils rencontrent King lui-même, je trouve cela assez logique puisque la saga toute entière n'est après tout et dès le début qu'une énorme mise en abyme (le Roi Cramoisi apparaissait lui aussi dans d'autres textes, tout comme le gars qui pousse Jake dans les tomes 1 et 2, et d'ailleurs d'autres romans de King - et des plus vieux - reposent sur le principe des vases communicants), une boucle temporelle basée sur la répétition (la mort de Jake, la boucle du Ka... mais aussi évidemment les saisons que traversent la rose). Il y a des longueurs dans les derniers mais pour moi la série n'aurait vraiment eu aucun sens si cette dernière ligne droite n'avait pas accéléré l'histoire, ajouté des personnages (ils étaient quand même un peu seuls jusque là) et donner un véritable enjeu. Comment dire... les trois premiers tomes sont géniaux... mais s'il y a bien un reproche à leur faire, c'est quand même qu'ils ne parlent pas de grand-chose. Roland erre pendant des milliers des pages avant qu'on nous explique pourquoi, on ne nous explique que tardivement pourquoi ses amis le rejoignent, et si le premier livre est peut-être parfait... en 1977 il devait surtout ne ressembler à rien, vu qu'on ignorait tout des intentions de son auteur ^^
En revanche, je terminais en m'accordant à ton violon à propos du coup de la "fausse fin", d'autant plus inutile que la vraie fin est exceptionnelle et a cette immense qualité de refuser le compromis ou le caressage de fan dans le sens du poil (JKR doit avoir les oreilles qui sifflent, là). Car il ne fait aucun doute que c'est cette fin que King avait prévu depuis le premier brouillon dans les années 70...
Bref... en dépit de quelques faiblesses, ces trois derniers tomes (qui constituent finalement en nombre de pages le plus gros de la série) sont pour moi le véritable cœur de The Dark Tower... les deux premiers étant une mise en bouche, le troisième un premier chapitre et le quatrième une pause un peu longuette par moments...
Rhaaa... va falloir que je m'y attaque quand meme un jour à "la tour sombre"...
RépondreSupprimerJ'ai le tome 1 qui traine dans ma bibliothèque depuis 2 ans, mais pas encore eu le courage...
Juste une question: si c'est blindé de références littéraires, quelqu'un ne les maitrisant pas ne risque-t-il pas de passer à côté de quelque chose? (Parce que bon, TS Elliott, Wordmachin, tout ça et moi... Par contre, Alice, non, c'est bon, ca va.)
Moi je dirais : non.
RépondreSupprimerL'épisode du chateau du magicien d'Oz n'apporte pas grand chose à l'histoire, mais je ne parlais pas des références littéraires, qui sont l'essence meme de la Tour Sombre (bien que, je le crains, beaucoup me soient complètement passées au dessue de la tete: ton article sera, en cela, très intéressant). Je parle du fait que King essaye de placer au travers ses personnages qu'il a aimé tel film, ou tel musique. Autant le "Hey oh let's go" de Simetierre, par exemple, s'intégrait parfaitement à l'histoire et au personnage, autant dans les derniers tomes certaines scènes évoquent à Eddie (surtout) des références culturelles de manière très artificielle (je trouve). ca m'avait un peu énervé à la lecture de la Tour sombre, mais peut etre ai je exagéré l'importance de ce procédé.
RépondreSupprimerPersonnellement, j'ai détesté le personnage de Susannah à partir du 5eme volume, je n'ai rien compris à sa transformation, à ce qu'à voulu faire Stephen King. trop compliqué pour moi, trop rocambolesque... Peut etre un manque de culture de ma part, ou simplement une facon d'aborder la lecture pas adaptée. Quoiqu'il en soit, la lecture du 6eme tome a été un supplice pour moi, alors que les premiers tomes, j'ai été captivé par le suspence et le mystère: toutes les questions en suspens, et le fait que Roland erre justement avec un but fort lointain dont on ignore s'il l'atteindra un jour, voilà qui faisait pour moi l'originalité et l'intéret de cette histoire à priori sans fin (meme si je te crois lorsque tu dis que la fin avait été prévue depuis le premier tome). Après, il y a eu un moment (quand??) ou King a su comment roland trouverai la Tour Sombre, et a orienté ses livres en fonction. Et moi, je trouve que du coup, l'histoire a perdu de son charme...
Fin exceptionnelle? ce n'est pas mon avis, ce qui est exceptionnel, c'est qu'elle n'est pas trop décevante, mais la boucle temporelle, c'est du déjà vu...
Enfin sur l'apparition de King et de ses personnage dans son roman, c'est probablement logique dans l'esprit de la tour sombre, mais moi ca m'a fait un peu sortir de l'histoire; Tout dépend de ce qu'on attendait de la saga: un simple roman d'aventure, ou un chef d'oeuvre couronnant et englobant toute une carrière littéraire.
Comme disait Thom, c'est aussi plus simplement la reproduction de ce qu'il a fait avec la ville de Castle Rock dans ses livres des années 80 (sauf qu'il a clairement dit que c'était une série).
RépondreSupprimerC'est marrant moi j'avais l'impression qu'on le savait vachement tôt qu'il atteindrait la Tour au dernier tome...(?)
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RépondreSupprimerOui et d'ailleurs si la fin est satisfaisante en soi, la boucle temporelle est en elle-même complètement bancale (puisque Roland se retrouve projeté au milieu de sa vie alors qu'une vraie boucle l'aurait renvoyé au début).
Guic' >>> ça ne pose pas de problème majeur. Après c'est sûr que c'est encore plus jouissif...
RépondreSupprimerXavier >>> c'est vrai que les chansons... c'est un peu gavant, je te l'accorde.
A propos du "simple roman d'aventure"... je vois ce que tu veux dire mais bon, c'est pareil, dès le départ La Tour sombre est plus qu'un simple roman d'aventure (l'a-t-elle même jamais été ?). Toujours est-il que je ne trouve pas qu'il y ait vraiment une rupture dans la narration à partir du tome 5. Ca reste fidèle et dans la continuité des précédents tomes, et les dates de publications ne servent pas à grand-chose - il y a un tel laps de temps entre chaque tome que le début du 6 peut aussi bien avoir été en 1999 juste après la sortie du 4... on n'est pas dans la tête de l'auteur (hélas, j'aimerais assez ^^). Idem pour l'apparition de King, qui à mon avis est prévue de longue date. Il le dit d'ailleurs lui même dans l'interlude entre la première et la seconde fin (pour être exact il dit qu'avec ce genre d'histoire de toute façon, seul un Dieu omnipotent peut mettre un point final).
Serious Moon >>> on le sait depuis toujours ! L'Homme en noir le prédit explicitement à la fin du premier tome, et King lui-même l'annonce dans la post-face du 2 ou du 3 (je ne sais plus). Mais à la limite on s'en fout. On s'en fout de la Tour elle-même (elle n'a d'ailleurs finalement aucun intérêt, elle n'est qu'une autre incarnation de la figure du Magicien d'Oz), c'est ce qui précède qui est intéressant.
Lil' / ATTENTION SPOILER >>> c'est tout simplement parce que ce n'est pas vraiment une boucle temporelle. C'est un tour de roue du Kâ. Lorsque Roland retombe dans le désert, il sait très bien où il est, et pourquoi il y est (si ma mémoire est bonne une de ses dernières phrases avant d'y retomber est "Not This Again", ce qui indique qu'il comprend bien ce qu'il lui arrive et même que ça ne le surprend pas vraiment - puisque là aussi L'Homme en noir le lui avait prédit), et il ne se déplace ni complètement dans le temps, ni seulement dans l'espace - il se déplace sur la roue du Kâ. Mais le temps en lui-même demeure linéaire (preuve en est que comme tu le dis il ne revit pas sa vie). Le Kâ forme une roue, on le sait depuis le tome 3 au moins... dès lors mon hypothèse est que Roland lui-même sait pertinemment ce qui l'attends après les dix-neuf dernières marches... quant à dire que le procédé n'est pas nouveau... certes, en même temps c'est toujours casse-gueule de dire ça, généralement on se retrouve rapidement à essayer d'énumérer plus de cinq livres utilisant ledit procédé et à évidemment ne pas y arriver ;-)
j'attend ton point de vue sur cette série (que malgré mes critiques j'ai vraiment beaucoup aimé, je précise) avec impatience, je crois que nous n'avons pas eu le meme degré de lecture, et qu'avec ta maitrise de la littérature j'en apprendrai pas mal sur l'oeuvre. En tout cas mrci d'avoir lu mon article et d'avoir pris la peine de refaire ton commentaire.
RépondreSupprimerAu fait, l'un de mes livres préférés de King est différentes saisons, quen avais tu pensé?
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RépondreSupprimerA propos de l'intertextualité (ce n'est sûrement pas le bon mot) entre les livres de King, il faut aussi évoquer Randall Flag, qui est le super-méchant-incarnation du mal du "Fléau" (et d'un ou deux autres livres). Je crois que ce qu'il est important de dire, c'est que King a écrit la Tour toute sa vie et que souvent ce ne sont pas les personnages des autres livres qui visitent celui-ci, mais l'inverse. Randall Flag est un bon exemple puisqu'il apparaît dans le "Fléau" l'année où paraît le premier épisode (pas tome, épisode) de la Tour. King a souvent repiqué des trucs inédits de la Tour pour les mettre dans ses nouveaux livres, quoi.
Xavier >>> Différentes saisons ? C'est le premier que j'ai lu (il y a très très très longtemps)... j'en garde un très fort souvenir. De toute façon King est peut-être encore meilleur nouvelliste que romancier...
RépondreSupprimerLil' >>> Précision importante. A propos de si oui ou non c'est un cas d'intertextualité... eh bien je ne sais pas trop, mais pourquoi pas ? A priori rien n'interdit que cela recoupe plusieurs textes du même auteur (puisqu'il s'agit de relations tranversales entre deux textes).
Sinon Xavier, dans le bouquin "Concordance" (ou qq chose comme ça) King explique très bien sa démarche et ses influences. Je crois que ça se trouve assez facilement et ça pourrait t'intéresser :)
RépondreSupprimerMerci Serious Moon, mais je compte sur Thom pour m'en apprendre autant dans son article... ce sera moins long à lire...
RépondreSupprimerEt puis qu'est-ce qu'un pauvre bouquin face au Golb ? :-)
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