09h38, mardi 17 février 2009. J'ai rendez-vous dans le bureau losange, comme on l'appelle entre nous. Sont présents mon vieux copain Robert et Pascal, qui est en quelque sorte mon patron. Ou disons mon superviseur : je ne suis pas réellement tenu de lui obéir, contractuellement je veux dire... en revanche je suis tenu de lui rendre des comptes, de le respecter et d'accorder la priorité à ses avis. Les nuances sont subtiles, bien sûr. Mais si je n'étais pas capable de les percevoir je ne mériterais pas le titre d'artiste.
Pascal est un type assez jovial. Trop pour être honnête aurait dit ma mère. Il n'empêche que rares sont ceux, au sein de l'entreprise, qui ne le trouvent pas sympathique. Je ne suis pas d'accord avec lui mais au niveau humain, c'est un mec bien est une phrase que l'on entend régulièrement par ici.
Quant à Robert... Robert s'occupe de pas mal de choses pour moi depuis pas mal d'années. Il ne m'a jamais donné de raison douter de lui. Quand on est artiste, c'est toujours bien d'avoir un homme de confiance près de soi. Parce que je peux vous dire que niveau aimant à rapaces on fait pas mieux qu'un artiste (enfin, si : un footballeur). De toute façon dès que vous avez un début de commencement de notoriété les vautours ramènent leur cul. C'est classique.
Pascal me fait asseoir dans le grand fauteuil en cuir en face de son bureau. Celui des invités prestigieux. Je crois que le Président de la République s'est assis dedans, une fois. Je n'en tire aucune gloire - je ne suis pas comme ça - mais quand même, ce genre de moment me permet de mesurer le chemin parcouru depuis la banlieue de Lorient. Ça et quand ma mère enregistre mes rares passages sur France 2 et fait des grands yeux ronds qui disent Et alors il est vraiment gentil en vrai Drucker ? . Bien entendu non, c'est un vrai connard, mais je ne l'ai jamais dit à ma mère.
— Alors Benoît, comment ça va ? demande Pascal, appuyé sur le bureau parce que même si c'est un patron, c'est avant tout un mec qui prend la vie à la cool.
— Écoutez Pascal... ça va bien - je vous remercie.
— Ça avance, ce nouvel album ?
— Doucement, doucement... on a commencé à enregistrer la semaine dernière avec Dominique. Ça se passe plutôt bien.
— Il est impressionnant, hein ?
— Un peu, oui...
— Je vais vous dire, Benoît : moi-même, il m'impressionne. Vous le croyez, ça ?
— Ou... oui...
— Enfin. Tant mieux si ça se passe bien. Je suis sûr que ce nouvel album va être super.
— Euh... je... merci...
— Et surtout si vous avez besoin de quoi que ce soit... conseil, écoute... rallonge budgétaire... n'hésitez pas à me demander. Vous savez que je suis là pour ça. Vous le savez, Benoît ?
— Bien sûr, oui...
— D'ailleurs en parlant de ça. De rallonge. De budget...
— ...
Combien je parierais que la foudre va me tomber sur la tête ? Plus que le budget de mon album, sûrement...
— Les ventes du dernier single sont assez moyennes... pour ne pas dire qu'elles ne sont pas très bonnes...
— Euh... bah... je suis désolé mais...
— Bien sûr. Je sais. Ce n'est pas de votre faute.
— Je n'aurais pas osé le dire mais...
— Je comprends bien, Benoît. Personne n'est là pour vous charger - on discute c'est tout. Vous n'y pouvez rien si seul France Inter diffuse le morceau.
— C'est sûr...
— De toute façon je vais vous dire : je m'y attendais. Je sais bien que vous êtes commercialement segmentant. Croyez bien que si je voulais vraiment gagner de l'argent je ne vous publierais pas.
— Ah bon ?
— Mais la musique, ce n'est pas que de l'argent. Pas vrai, Robert ?
— Bien sûr, Pascal.
— La musique, c'est aussi de l'art. C'est pour ça que je tiens à vous avoir dans mon écurie - si vous me passez l'expression. C'est pour produire des gens comme vous que j'ai choisi ce métier. Mais je suppose que vous le saviez déjà...
— ...
— ... enfin quoiqu'il en soit, ne vous en faites pas trop pour ça. Je sais comment sont les artistes, je sais que ce genre de considération n'est pas votre truc, à vous autres. Continuez comme vous faites, publiez de bonnes chansons, de bons albums. Le reste n'est pas votre problème et ne relève pas de votre responsabilité. Qu'il s'agisse de la diffusion, des ventes ou du téléchargement illégal.
— Le téléchargement illégal ?
— Oui. Eh bien quoi ?
— Euh... rien...
— Vous savez que le téléchargement illégal n'arrange pas vraiment nos affaires... les miennes comme les vôtres.
— Ah ?...
— Bien entendu ! Il est évident que cela se ressent d'autant plus sur vos ventes que déjà, à la base, elles sont faibles.
— Si vous le dites...
— Mais je le dis. Écoutez, Benoît, le calcul est assez simple : votre précédent album s'est vendu à 4 000 exemplaires.
— Ah oui ?
— Oui. Donc. Mettons que votre nouveau single passe sur France Inter et que mille personnes retiennent votre nom, aiment votre chanson, etc. Si sur ces mille personnes 500 téléchargent le titre... Pas besoin d'être très fort en maths pour comprendre que cela fait 500 ventes de moins. C'est logique, non ?
— Bah... oui. Assez.
— Vous savez, il ne faut pas se leurrer, ce système est en train de nous tuer à petit feu - et par nous bien sûr, je veux surtout dire vous . Tenez : regardez.
Pascal se tourne et rapproche son ordinateur du bord du bureau. Il allume Firefox sur Google et tapote un truc sur le moteur de recherche. De loin j'arrive à distinguer mon nom et le titre de mon dernier album. Et d'autres mots que je ne connais pas. Pascal va à toute blinde, tombe sur un site, un autre, clique deux fois et puis une fenêtre s'ouvre.
— Et voilà le travail, finit-il par dire. En une minute trente et juste en tapant Benoît Chaudron L'Automne sur Lorient rapidshare blog j'ai trouvé et téléchargé votre album. Une minute trente - c'est tout ce que ça m'a couté. Vous comprenez maintenant mon inquiétude.
— Bien sûr.
— Et si moi j'y arrive en une minute trente, dites-vous que d'autres y arrivent encore plus vite. Et maintenant je vous le demande, Benoît. Je vous le demande en toute amitié : si je peux avoir votre album ainsi, gratuitement et sans même me déplacer, pourquoi l'achèterais-je ?
— Eh bien euh... je ne sais...
— Vous ne savez pas, bien entendu. Je ne sais pas non plus. Moi-même, si j'étais un acheteur potentiel, cette gratuité m'attirerait. C'est bien naturel.
— Oui, en effet...
— Mais c'est aussi révoltant.
— Absolument ! est intervenu Robert.
— D'autant qu'il ne faut pas s'y tromper, Benoît : les gens qui tiennent ce genre de site ne sont pas de gentils altruistes passionnés de musique.
— Ah non ?
— Ils prétendent prôner une philosophie du partage, de la découverte... mais ils ont tout à gagner à laisser prospérer cette économie parallèle. Ou plutôt : cette non-économie. Qui leur rapport un paquet en publicité, cela dit. Et je ne vous parle même pas des fournisseurs d'accès qui se sucrent au passage. Car de vous à mois : à quoi bon proposer des connexions surpuissantes si c'est juste pour surfer sur Ggoogle.
— Je ne savais pas tout ça...
— Cela ne m'étonne pas. Nous sommes tous victimes de la désinformation de médias pro-téléchargements - sans parler de tous ces sites et blogs qui en font l'apologie sous de biens fallacieux prétextes. En vérité ce qu'ils appellent La Scène est une véritable mafia, organisée, hiérarchisée... si le gouvernement n'avait pas à ce point peur de l'opinion, s'il avait le courage d'organiser des descentes de police, de confisquer des ordinateurs, des serveurs... ils en découvriraient des choses. On est loin des gentils internautes anarchistes de la caricature, personnages très sympathiques, j'en conviens, mais qui n'existent pas plus qu'ils n'achètent des disques, comme ils le prétendent honteusement lorsqu'on leur pose la question.
— ...
— Enfin ! Je vous ennuie avec ça - excusez-moi Benoît. Ce sont des trucs de chef d'entreprise, je me doute que cela ne vous intéresse pas trop...
— Si, si...
— ... mais que voulez-vous ? Ces gens sont en train de nous tuer tous autant que nous sommes. Alors des fois, je le reconnais, je craque un peu sous la pression... j'en parle à mes artistes alors que je devrais les protéger de cela.
— Je vous en prie, Pascal...
— Je vous remercie de votre compréhension, mais je sais bien que vous avez mieux à faire que de vous préoccuper de ces choses.
— Enfin ceci dit, coupe Robert, il faudra quand même bien qu'à un moment, vous vous en préoccupiez. Vous, les artistes. Vous êtes les premiers concernés.
— C'est vrai, renchérit Pascal. Bien sûr pour l'heure nous faisons écran, nous ne pouvons pas compenser les ventes perdues mais nous pouvons essayer de nous battre pour vous garder dans notre écurie. Arrivera hélas un moment où nous aurons perdu trop d'argent pour continuer à vous protéger...
— C'est arrivé à d'autres, souffle Robert, dont la mine s'est assombrie.
— C'est juste, opine Pascal. Nos collègues de Double Circle Records. Ils ont fini par licencier Sébastien Moulineaux et les Soupapes - et pourtant les Soupapes vendaient facilement dix-mille. Des temps sombres se profilent à l'horizon... enfin ! Bref. Parlons d'autre chose.
— Non non... attendez, Pascal... je vous assure que cela m'intéresse...
— Vraiment ?
— Bien sûr. Vous savez... ce n'est pas parce que je suis artiste que je vis coupé du monde...
— Benoît... je suis sincèrement heureux de l'entendre.
— Cela me concerne forcément.
— C'est ce que je crois aussi. Cependant...
— Oui ?
— Sauf votre respect... ce n'est pas à moi qu'il faut en parler - moi je suis déjà de votre côté.
— A qui, alors ?
— A votre public, pardi. Aussi réduit soit-il. Vous devez le sensibiliser. Vous devez lui faire comprendre qu'il vous vole. Vous savez, moi, je reste un chef d'entreprise. Ma parole est discréditée. La vôtre... la vôtre peut avoir un véritable impact.
— Mais... pas grand monde ne me connaît.
— Raison de plus. Vous êtes un de ces "petits" que je défendrai toujours bec et ongle. Qui souffrent de ce vol qualifié. Un de ceux qui sont en première ligne...
— Oui mais c'est à peine si je suis diffusé en radio, alors les médias...
— Écoutez, le plus simple c'est encore de signer la pétition.
— La pétition ?
— Celle que plusieurs de vos collègues ont déjà signée... tenez, celle-ci. Vous savez que Monsieur Sarkozy a - Dieu soit loué - enfin décidé d'enrayer ce fléau. Eh bien regardez : tous ces gens ont signé pour lui afficher leur soutien. Ou du moins pour afficher leur soutien au projet de loi - peu d'entre eux peuvent être suspectés de sympathie pour l'UMP.
— Ah... c'est une bonne idée...
— C'est une excellente idée, Benoît. Et vous devriez vous joindre à eux.
— C'est tout réfléchi, Pascal...
— Benoît...
— Oui ?
— Je suis vraiment fier de vous avoir dans mon écurie, vous savez ?
— Et je suis... fier d'y être, Pascal.
— Robert, vous avez un stylo ?
Pascal est un type assez jovial. Trop pour être honnête aurait dit ma mère. Il n'empêche que rares sont ceux, au sein de l'entreprise, qui ne le trouvent pas sympathique. Je ne suis pas d'accord avec lui mais au niveau humain, c'est un mec bien est une phrase que l'on entend régulièrement par ici.
Quant à Robert... Robert s'occupe de pas mal de choses pour moi depuis pas mal d'années. Il ne m'a jamais donné de raison douter de lui. Quand on est artiste, c'est toujours bien d'avoir un homme de confiance près de soi. Parce que je peux vous dire que niveau aimant à rapaces on fait pas mieux qu'un artiste (enfin, si : un footballeur). De toute façon dès que vous avez un début de commencement de notoriété les vautours ramènent leur cul. C'est classique.
Pascal me fait asseoir dans le grand fauteuil en cuir en face de son bureau. Celui des invités prestigieux. Je crois que le Président de la République s'est assis dedans, une fois. Je n'en tire aucune gloire - je ne suis pas comme ça - mais quand même, ce genre de moment me permet de mesurer le chemin parcouru depuis la banlieue de Lorient. Ça et quand ma mère enregistre mes rares passages sur France 2 et fait des grands yeux ronds qui disent Et alors il est vraiment gentil en vrai Drucker ? . Bien entendu non, c'est un vrai connard, mais je ne l'ai jamais dit à ma mère.
— Alors Benoît, comment ça va ? demande Pascal, appuyé sur le bureau parce que même si c'est un patron, c'est avant tout un mec qui prend la vie à la cool.
— Écoutez Pascal... ça va bien - je vous remercie.
— Ça avance, ce nouvel album ?
— Doucement, doucement... on a commencé à enregistrer la semaine dernière avec Dominique. Ça se passe plutôt bien.
— Il est impressionnant, hein ?
— Un peu, oui...
— Je vais vous dire, Benoît : moi-même, il m'impressionne. Vous le croyez, ça ?
— Ou... oui...
— Enfin. Tant mieux si ça se passe bien. Je suis sûr que ce nouvel album va être super.
— Euh... je... merci...
— Et surtout si vous avez besoin de quoi que ce soit... conseil, écoute... rallonge budgétaire... n'hésitez pas à me demander. Vous savez que je suis là pour ça. Vous le savez, Benoît ?
— Bien sûr, oui...
— D'ailleurs en parlant de ça. De rallonge. De budget...
— ...
Combien je parierais que la foudre va me tomber sur la tête ? Plus que le budget de mon album, sûrement...
— Les ventes du dernier single sont assez moyennes... pour ne pas dire qu'elles ne sont pas très bonnes...
— Euh... bah... je suis désolé mais...
— Bien sûr. Je sais. Ce n'est pas de votre faute.
— Je n'aurais pas osé le dire mais...
— Je comprends bien, Benoît. Personne n'est là pour vous charger - on discute c'est tout. Vous n'y pouvez rien si seul France Inter diffuse le morceau.
— C'est sûr...
— De toute façon je vais vous dire : je m'y attendais. Je sais bien que vous êtes commercialement segmentant. Croyez bien que si je voulais vraiment gagner de l'argent je ne vous publierais pas.
— Ah bon ?
— Mais la musique, ce n'est pas que de l'argent. Pas vrai, Robert ?
— Bien sûr, Pascal.
— La musique, c'est aussi de l'art. C'est pour ça que je tiens à vous avoir dans mon écurie - si vous me passez l'expression. C'est pour produire des gens comme vous que j'ai choisi ce métier. Mais je suppose que vous le saviez déjà...
— ...
— ... enfin quoiqu'il en soit, ne vous en faites pas trop pour ça. Je sais comment sont les artistes, je sais que ce genre de considération n'est pas votre truc, à vous autres. Continuez comme vous faites, publiez de bonnes chansons, de bons albums. Le reste n'est pas votre problème et ne relève pas de votre responsabilité. Qu'il s'agisse de la diffusion, des ventes ou du téléchargement illégal.
— Le téléchargement illégal ?
— Oui. Eh bien quoi ?
— Euh... rien...
— Vous savez que le téléchargement illégal n'arrange pas vraiment nos affaires... les miennes comme les vôtres.
— Ah ?...
— Bien entendu ! Il est évident que cela se ressent d'autant plus sur vos ventes que déjà, à la base, elles sont faibles.
— Si vous le dites...
— Mais je le dis. Écoutez, Benoît, le calcul est assez simple : votre précédent album s'est vendu à 4 000 exemplaires.
— Ah oui ?
— Oui. Donc. Mettons que votre nouveau single passe sur France Inter et que mille personnes retiennent votre nom, aiment votre chanson, etc. Si sur ces mille personnes 500 téléchargent le titre... Pas besoin d'être très fort en maths pour comprendre que cela fait 500 ventes de moins. C'est logique, non ?
— Bah... oui. Assez.
— Vous savez, il ne faut pas se leurrer, ce système est en train de nous tuer à petit feu - et par nous bien sûr, je veux surtout dire vous . Tenez : regardez.
Pascal se tourne et rapproche son ordinateur du bord du bureau. Il allume Firefox sur Google et tapote un truc sur le moteur de recherche. De loin j'arrive à distinguer mon nom et le titre de mon dernier album. Et d'autres mots que je ne connais pas. Pascal va à toute blinde, tombe sur un site, un autre, clique deux fois et puis une fenêtre s'ouvre.
— Et voilà le travail, finit-il par dire. En une minute trente et juste en tapant Benoît Chaudron L'Automne sur Lorient rapidshare blog j'ai trouvé et téléchargé votre album. Une minute trente - c'est tout ce que ça m'a couté. Vous comprenez maintenant mon inquiétude.
— Bien sûr.
— Et si moi j'y arrive en une minute trente, dites-vous que d'autres y arrivent encore plus vite. Et maintenant je vous le demande, Benoît. Je vous le demande en toute amitié : si je peux avoir votre album ainsi, gratuitement et sans même me déplacer, pourquoi l'achèterais-je ?
— Eh bien euh... je ne sais...
— Vous ne savez pas, bien entendu. Je ne sais pas non plus. Moi-même, si j'étais un acheteur potentiel, cette gratuité m'attirerait. C'est bien naturel.
— Oui, en effet...
— Mais c'est aussi révoltant.
— Absolument ! est intervenu Robert.
— D'autant qu'il ne faut pas s'y tromper, Benoît : les gens qui tiennent ce genre de site ne sont pas de gentils altruistes passionnés de musique.
— Ah non ?
— Ils prétendent prôner une philosophie du partage, de la découverte... mais ils ont tout à gagner à laisser prospérer cette économie parallèle. Ou plutôt : cette non-économie. Qui leur rapport un paquet en publicité, cela dit. Et je ne vous parle même pas des fournisseurs d'accès qui se sucrent au passage. Car de vous à mois : à quoi bon proposer des connexions surpuissantes si c'est juste pour surfer sur Ggoogle.
— Je ne savais pas tout ça...
— Cela ne m'étonne pas. Nous sommes tous victimes de la désinformation de médias pro-téléchargements - sans parler de tous ces sites et blogs qui en font l'apologie sous de biens fallacieux prétextes. En vérité ce qu'ils appellent La Scène est une véritable mafia, organisée, hiérarchisée... si le gouvernement n'avait pas à ce point peur de l'opinion, s'il avait le courage d'organiser des descentes de police, de confisquer des ordinateurs, des serveurs... ils en découvriraient des choses. On est loin des gentils internautes anarchistes de la caricature, personnages très sympathiques, j'en conviens, mais qui n'existent pas plus qu'ils n'achètent des disques, comme ils le prétendent honteusement lorsqu'on leur pose la question.
— ...
— Enfin ! Je vous ennuie avec ça - excusez-moi Benoît. Ce sont des trucs de chef d'entreprise, je me doute que cela ne vous intéresse pas trop...
— Si, si...
— ... mais que voulez-vous ? Ces gens sont en train de nous tuer tous autant que nous sommes. Alors des fois, je le reconnais, je craque un peu sous la pression... j'en parle à mes artistes alors que je devrais les protéger de cela.
— Je vous en prie, Pascal...
— Je vous remercie de votre compréhension, mais je sais bien que vous avez mieux à faire que de vous préoccuper de ces choses.
— Enfin ceci dit, coupe Robert, il faudra quand même bien qu'à un moment, vous vous en préoccupiez. Vous, les artistes. Vous êtes les premiers concernés.
— C'est vrai, renchérit Pascal. Bien sûr pour l'heure nous faisons écran, nous ne pouvons pas compenser les ventes perdues mais nous pouvons essayer de nous battre pour vous garder dans notre écurie. Arrivera hélas un moment où nous aurons perdu trop d'argent pour continuer à vous protéger...
— C'est arrivé à d'autres, souffle Robert, dont la mine s'est assombrie.
— C'est juste, opine Pascal. Nos collègues de Double Circle Records. Ils ont fini par licencier Sébastien Moulineaux et les Soupapes - et pourtant les Soupapes vendaient facilement dix-mille. Des temps sombres se profilent à l'horizon... enfin ! Bref. Parlons d'autre chose.
— Non non... attendez, Pascal... je vous assure que cela m'intéresse...
— Vraiment ?
— Bien sûr. Vous savez... ce n'est pas parce que je suis artiste que je vis coupé du monde...
— Benoît... je suis sincèrement heureux de l'entendre.
— Cela me concerne forcément.
— C'est ce que je crois aussi. Cependant...
— Oui ?
— Sauf votre respect... ce n'est pas à moi qu'il faut en parler - moi je suis déjà de votre côté.
— A qui, alors ?
— A votre public, pardi. Aussi réduit soit-il. Vous devez le sensibiliser. Vous devez lui faire comprendre qu'il vous vole. Vous savez, moi, je reste un chef d'entreprise. Ma parole est discréditée. La vôtre... la vôtre peut avoir un véritable impact.
— Mais... pas grand monde ne me connaît.
— Raison de plus. Vous êtes un de ces "petits" que je défendrai toujours bec et ongle. Qui souffrent de ce vol qualifié. Un de ceux qui sont en première ligne...
— Oui mais c'est à peine si je suis diffusé en radio, alors les médias...
— Écoutez, le plus simple c'est encore de signer la pétition.
— La pétition ?
— Celle que plusieurs de vos collègues ont déjà signée... tenez, celle-ci. Vous savez que Monsieur Sarkozy a - Dieu soit loué - enfin décidé d'enrayer ce fléau. Eh bien regardez : tous ces gens ont signé pour lui afficher leur soutien. Ou du moins pour afficher leur soutien au projet de loi - peu d'entre eux peuvent être suspectés de sympathie pour l'UMP.
— Ah... c'est une bonne idée...
— C'est une excellente idée, Benoît. Et vous devriez vous joindre à eux.
— C'est tout réfléchi, Pascal...
— Benoît...
— Oui ?
— Je suis vraiment fier de vous avoir dans mon écurie, vous savez ?
— Et je suis... fier d'y être, Pascal.
— Robert, vous avez un stylo ?
Formidable !
RépondreSupprimerJ'ai crains le pire, au début, sentant le truc facile, ou caricatural...IL n'est en rien, votre art du dialogue fait encore une fois des merveilles, tout comme votre talent pour la suggestion et le non-dit.
Bravo, Thom.
BBB.
Quelle amusante manière de fêter le retour d'Hadopi dans l'actu :D
RépondreSupprimerTrès drôle.
RépondreSupprimerOui, on ne lit pas toujours avant de signer ce qui est écrit en petits caractères. Heureusement, il y a une loupe en clic sur le dessin.
RépondreSupprimerEnfin, depuis le temps qu'on l'attendait, un bon article Golb signé ou dessigné Alf.
Thomas : 19,5/20, en progrès, peut mieux faire.
[oui, ma demande n'a pu être traitée, veuille-je réessayer ? Blogspot, c'est systématique, enfin tous les six mois où je mets un commentaire, trop fort, total respect]
Impossible. Je n'y crois pas ! c'est pas possible de faire un truc aussi bien vu. Ne nous mens pas ! Tu ES Pascal Nègre !!
RépondreSupprimerChouette texte, remarquablement dialogué en effet...
RépondreSupprimerUn peu caricatural sans doute, mais face à des discours caricaturaux, tu as bien le droit de l'être aussi (un peu)... :-)
Sauf à considérer que tous les artistes mobilisés "pour" Hadopi sont des business-men, parfaitement informés, et défendant délibérément une loi liberticide, je ne vois pas où est la caricature. Il est bien plus probable que ces artistes soient maintenus, par les majors ou les managers, dans une relative ignorance, et soient désinformés, c'est la seule explication justifiant que tant de chanteurs étiquetés "à gauche toute" (même Lavilliers !), se soient retrouvés pris dans cette spirale...
RépondreSupprimerBBB.
Mais si bien sûr que c'est caricatural et je dirais même que c'est pour ça que c'est un très bon texte du point de vue littéraire. C'est la représentation d'un fantasme, une scène qui sûrement ne s'est jamais produite mais qui symbolise la position un peu paumée des protagonistes. Je ne crois pas que Thomthom a cherché à écrire un texte réaliste et à vocation documentaire mais plutôt justement une caricature voire une satire. Enfin je pense.
RépondreSupprimertrès très drôle... je suis d'accord avec BBB, je pense que le ralliement des artistes à la loi Hadopi doit plus être le jeu de pression des maisons de disques... Parce que dans le dialogue, benoit, il dit pas grand chose, a part merci / oui / non / peut-être. Rien que sur l'argument 'tu télécharges dc tu n'achètes pas', il aurait peu réagir... ^^
RépondreSupprimerje savais pas que Lavilliers étaient dans le camp des pour... quant à Le Forestier, le jour où j'ai entendu qu'il avait signé la pétition, j'ai réécouter 'parachutiste', pour me persuader qu'il avait du être drogué ou qq chose du genre :D
Entendons-nous, Lil, sur le terme "caricatural".
RépondreSupprimerPour moi, ce texte ne l'est pas, au sens où les dialogues sont finement amenés, et où la construction, loin d'être schématique, ni didactique, repose sur la suggestion. Le fait qu'à aucun moment le narrateur n'intervienne, pour donner une opinion sur le téléchargement, la loi, ou même la manipulation de Pascal, pour moi, c'est une marque de grande subtilité, et c'est à des miles d'un texte "caricatural".
Après, que le propos soit satirique, c'est une évidence, et vous avez raison de dire que c'est justement parce qu'il est "cash", qu'il marche aussi bien.
Maintenant, pour reprendre ce que disait Ska, nous pourrions faire le constat inverse. Ou même, dire que si ce texte est caricatural, il ne l'est pas plus que les propos que l'on entend, sur Hadopi ou sur le téléchargement. La mise en situation est "fantasmée", en effet, mais il n'y a rien, dans ce que dit le personnage de Pascal, qui soit exagéré par rapport à ce qu'on a pu lire, au sujet du téléchargement, de la part du "vrai" Pascal...
BBB.
Quelle présence, le personnage de Pascal ! Un petit régal. :)
RépondreSupprimerAmbalx >>> merci !
RépondreSupprimerLou >>> l'édito de la semaine dernière il puait donc de la gueule ???
Serious Moon >>> non, mais je le connais bien.
(je blague)
Pyrox >>> C'est vrai que Benoît ne dit pas grand-chose... à l'image des artistes en général, à qui on ne demande que très rarement leur avis (ne fût-ce que sur leur rémunération).
Zaph >>> je me demande où j'ai trouvé ça ;-)
Ska, BBB. & Lil' >>> toute ressemblance avec des personnages, situations... etc. ^^
Plus sérieusement... Lil' a assez bien défini la manière dont j'ai procédé. Un postulat fictif et sans doute caricatural en effet (on ne fait de toute façon pas de la satire avec de la nuance et des arguments détaillés), mélangé à une part plus véridique qui pour sa part ne l'est pas du tout. Sur ce point, c'est BBB. qui a raison, il n'y a rien dans les propos du personnage Pascal qu'il soit impossible d'entendre dans la bouche de Nègre, de Besson ou d'autres. J'ai lu énormément de tribunes et d'interviews avant d'écrire cette chronique, je peux donc affirmer que non seulement je ne caricature pas leur propos... mais je dirais même que je suis en-dessous de la réalité et que j'édulcore énormément. Nègre est allé mille fois plus loin dans le genre. Quant à Besson... que ceux qui ne l'ont pas fait lisent ceci. Le Pascal de mon texte est un gentil entrepreneur de gauche à côté de ce tissu d'inepties, de mensonges et de contre-vérités (que le toujours percutant Maître Eolas a d'ailleurs réduit en bouillie dans un article mémorable.
Donc si certains aspects sont volontairement (pour ne pas dire nécessairement) exagérés et fantasmés, je réfute le côté caricatural de l'ensemble d'un texte qui est presque mignon à côté de la réalité. Pour répondre à Ska de manière précise : ce n'est pas mon opinion, très largement exposée dans d'autres articles (et dans les commentaires des articles des autres) et très nuancée, qui est caricaturale... mais le propos qu'on oppose à cette opinion. Or c'est bien ce propos que j'ai voulu tourner en dérision dans ce texte, qui n'est finalement que le reflet de ce qu'il a pour but de dénoncer (comme le dit BBB. de manière trop flatteuse, l'auteur et le narrateur sont volontairement dissociés, le premier n'interférant à aucun moment dans les réflexions du second). Si j'ai voulu imaginer un artiste "manipulé"... c'est parce qu'au fond de moi, j'ai énormément de peine à croire que des gens aussi admirables qu'Arthur H (par exemple) se soient retrouvés à signer cette pétition odieuse en connaissance de cause (qu'on me cite un seul artiste pro-Hadopi dont l'opinion est plus nuancée et argumentée que ce que dit le personnage de Pascal dans ce texte !)... et que quand bien même, je n'avais pas envie de montrer un artiste signant délibérément pour soutenir une loi aussi absurde et liberticide, j'aurais trouvé ça obscène.
contrairement à ce que sous-entend Thom, le Nègre n'est pas facile à caricaturer, je peux vous le confirmer (mais bon... normal : "ils se ressemblent tous", c'est bien connu ;-)...
RépondreSupprimerJ'ai toujours dit que Thom était un satyre, d'abord ;)
RépondreSupprimerOn considère donc que tous les artistes ayant signé ont deux neurones et sont manipulés comme l'est ton personnage... Quelque part, oui, ça me rassurerait, mais, non, je ne peux pas croire qu'ils soient tous si cons, si ignorants, si déconnectés des réalités, qu'ils ne sachent pas ce que c'est réellement que le téléchargement... C'est finalement plus sur ce personnage que je parlais de caricature (et cela n'avait rien de péjoratif ici).
RépondreSupprimerMaintenant, je vais lire ces deux textes (Besson et la réponse) que tu mets en lien...
Alf & Laiezza >>> un concours de blagues pourris ? :-)
RépondreSupprimerSka >>> Déjà faudrait voir de quels petits artistes nous parlons. J'en ai vu très peu sur cette liste, des "petits", et je ne parle pas même de la partie de ladite de liste qui a fait polémique parce que totalement fantaisiste, ni de ceux qui ont dit n'avoir en réalité jamais signé ce papier.
Ensuite je ne considère pas qu'ils ont deux neurones. En revanche j'ai beaucoup d'amis musiciens et je vois très bien la vie qu'ils mènent dans le cycle infernal album/tournée/album/tournée. Ils n'ont pas forcément le temps, comme moi, de lire la presse web et ses multiples articles sur le sujet, de passer sur le blog de Maître Eolas ou sur la Quadrature du Net deux fois par semaine... bien souvent ils se limitent à ce qu'ils entendent à la télé (qui a largement relayé la com gouvernementale) et quand ils cherchent un avis ils se tournent vers les gens en qui ils ont confiance. Cela peut être un manager, un membre du label, un attaché de presse... rien que des gens qui dans l'ensemble sont largement pro-Hadopi.
Est-ce que les artistes sont des naïfs totalement déconnectés de certaines réalités ? Mais oui, beaucoup le sont, surtout dans la jolie "chanson française" où une bande de consanguins se partagent les mêmes réseaux, se retrouvent dans les mêmes émissions radio ou télé et sont édités chez les deux ou trois mêmes labels. La naïveté ou la désinformation n'ont jamais été une question d'intelligence, des tas de gens (députés en tête) très intelligents sont, sur ce sujet de l'Hadopi, totalement à côté de la plaque parce que mal informés et n'ayant qu'une très vague idée de ce qu'est réellement le téléchargement, de ce qu'il représente réellement en matière de chiffres (c'est-à-dire beaucoup moins que ce que disent les Cassandre des majors, comme je l'ai expliqué ailleurs), beaucoup n'ont même manifestement qu'une très vague idée de comment fonctionne le Net (il suffit de les écouter en parler cinq minutes pour le voir). Chaque fois que j'interviewe un artiste je suis frappé par sa méconnaissance du fonctionnement de l'économie dont il est partie prenante, le truc de Benoît qui ne sait pas combien il a vendu de disque je l'ai vérifié des dizaines de fois, tout comme le fait qu'il soit partiellement hermétique à la partie économique et business entourant son travail... alors non, ça ne semble pas absurde de supposer que beaucoup n'ont qu'une idée vague et déformée de ce dont il s'agit lorsqu'on évoque le Net et l'Hadopi. Tout le monde est manipulable lorsqu'on lui présente les choses de telle ou telle manière, même toi et moi certainement.
Maintenant là où il y a malentendu... c'est que dans mon esprit le texte ne parle pas uniquement d'une manipulation. D'ailleurs si pour moi il est évident que Pascal essaie de convaincre Benoît de signer, je suis tout aussi convaincu que ledit Pascal croit sincèrement ce qu'il raconte et qu'il est lui-même en bonne partie "à côté de la plaque tout en étant de bonne foi"...
Ok, ok...
RépondreSupprimerEt évidemment d'accord sur ce que tu dis concernant les propos atterrants de pas mal de députés...
J'avais juste la naïveté de penser que les gens qui enregistrent des disques fréquentent aussi, parfois, des gens "normaux". Qu'eux-mêmes (les petits vendeurs, donc) téléchargent illégalement des fois des trucs (musique, séries ou films) sur Internet...
Ceci dit, ceux-là (s'ils existent), ça m'étonnerait qu'artistiquement Pascal s'intéresse à eux...
En tout cas, ce texte est une manière amusante et décalée de participer au débat. Au moins, ça nous change des éditos vengeurs qu'on lit sur le sujet, depuis un an.
RépondreSupprimerSka >>> oh mais ils existent. Ils constituent même sans doute la majorité des gens... majorité qui n'a pas signé la pétition, la fameuse ^^
RépondreSupprimerBloom >>> moi aussi j'en avais un peu marre des éditos, en fait :-)
Show ! Not Tell.
RépondreSupprimerAllez, bonne fin de journée.
Thomas, c'était juste un clin d'oeil à Alf et ce que je lui avais annoncé était encore pire :)
RépondreSupprimerEh oui ! on parle dans ton dos.
Allez, je te donne tes quatre bleus, tu peux continuer l'aventure la semaine prochaine.
"Votre demande n'a pas pu être traitée. Veuillez réessayer."
A chaque coup !
Ca me le fait aussi, des fois... un peu chiant mais pas très grave, puisque ça n'efface pas le commentaire (contrairement à - au hasard - un plantage over-buguien ^^)
RépondreSupprimerTellement bon texte que ça se passe de commentaire.
RépondreSupprimerNon : c'était pas un commentaire au-dessus !!
RépondreSupprimerFaites pas attention à moi, c'est juste un essai
RépondreSupprimerPutain, j'en étais sur! il faut à nouveau que je copie mon message, que je plante sur le premier publier, que je le colle et que je republie pour que ca fonctionne!
RépondreSupprimerJe suis donc le seul à préférer l'ancien système :(
Je vous aime, les gars :-)
RépondreSupprimerXavier , pourquoi tu préfères l'ancien système ? Ca ne te dérange pas que les coms soient dans une toute petite pop-up ? Moi je trouvais ça vachement chiant pour répondre...
Non, c'était bien ca publiait directement... et en plus on pouvait parcourir l'article en rédigeant son commentaire...
RépondreSupprimerComme Ska, je trouve que les artistes ne sortent pas grandis, de ce texte. Mais bon, peut-être que certains le méritaient, effectivement...
RépondreSupprimerBon sens du dialogue c'est clair mais bon, ça parle beaucoup pour rien dire quand me^me.
RépondreSupprimer... tandis que ce dernier commentaire, lui, parle peu. Pour ne rien dire non plus, mais bon.
RépondreSupprimer(Désolé, pas pu m'empécher, une perche pareille.... ne se refuse pas)
Merde, j'arrive trop tard!
RépondreSupprimerXavier >>> écoute, note ça sur le cahier de doléances des lecteurs du Golb :-)
RépondreSupprimerAnonyme >>> pareil.
Guic' >>> griller Lil' , pas mal du tout :-D
Je n'ai rien suivi de toute l'affaire. Vous pouvez me résumer qui a signé cette liste ?
RépondreSupprimerIl est où le cahier? j'avais aussi un truc à mettre sur Ghinzu...
RépondreSupprimerErnesto >>> ce serait très long, il y en a quand même 10 000 (dont certains paraît-il fantaisistes). Le mieux est encore de taper "pétition pro Hadopi" sur google"...
RépondreSupprimerXavier >>> tu voulais lire un TOTF sur Ginzhu, c'est ça ? Me cherche pas trop... ;-)
C'est vrai que cette phrase n'est pas à proprement parlé importante, disons qu'elle ne s'inscrit pas vraiment dans le sujet principal, mais le "Je sais bien que vous êtes commercialement segmentant" me fait toujours autant tressaillir quand on devine tout ce qu'elle suppose comme arrière-pensée.
RépondreSupprimerPour moi au contraire c'est important, peut-être mon passage préféré ^^ Avec en prime le "ce n'est pas votre faute si vous n'êtes pas diffusé", d'un culot extraordinaire puisqu'évidemment de qui est-ce la faute sinon du label que Pascal dirige ? Comme tu dis il y a un arrière-pensée très...
RépondreSupprimerMoi j'adore le dessin ! (Le texte aussi, ne te vexe pas, Thomas !)
RépondreSupprimerCa ne me vexe pas du tout, au contraire, moi qui trouve toujours qu'on ne félicite pas assez Alf
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