Petit rappel d'usage. Mazzy Star, feu le groupe de Hope Sandoval, c'était cela :
Excellent, non ?
Ceci posé je ne vais pas vous la jouer fan énamouré déçu par le retour de l'icône de l'indie-rock 90's. Et pour cause : Mazzy Star est un groupe que j'ai découvert assez tardivement, à un âge où j'étais déjà bien trop vieux pour devenir fan de quiconque. J'en ai toujours apprécié la beauté, la singularité... mais je n'ai pas été suffisamment conditionné pour avoir de véritable préjugé (positif ou négatif) à l'égard du come-back tant attendu d'une songwriteuse relativement discrète cette décennie.
Pour autant un constat s'impose rapidement : la voix superbe mise à part, la Hope Sandoval de ce nouveau Through the Devil Softly n'a plus grand-chose à voir avec celle de Mazzy Star, dont on disait - formule facile mais assez juste - qu'elle jouait de la country inventée par Tim Burton. On est aujourd'hui face à un album on ne peut plus contemporain... dans la mesure où quequ'un ne connaissant absolument pas le passé de son auteure pourrait sans problème le ranger dans le revival folk de ces dernières années. Or qu'on ne s'y trompe pas : cela n'a rien d'un compliment. Conditionné ou non, il évident qu'on attend de Hope Sandoval autre chose qu'un album de folk ordinaire. A plus forte raison à une époque où les albums de folk ordinaire pullulent.
Hormis un ou deux titres (le superbe "Blanchard" en ouverture, ainsi que le bizarroïde "For the Rest of Your Life") c'est pourtant de cela qu'il s'agit. D'un album de folk très old-school tant dans l'écriture que dans la production, plus souvent proche de l'Emmylou Harris sobre et digne de la période Wrecking Ball que de Mazzy Star elle-même - dont l'univers se retrouve surtout dans les textes ("Lady Jessica & Sam", "Thinking Like That"). La première écoute en est même assez déstabilisante : on se surprend à se dire que finalement, Marissa Nadler sonne plus Hope Sandoval que Hope Sandoval elle-même !...
Mais bien entendu les choses sont loin d'être aussi simples : sous son apparence dépouillée, Through the Devil Softly est un album luxuriant que l'on met du temps à apprivoiser. On apprend à l'aimer, un peu comme... euh... disons : comme on apprendrait à réaimer une copine qui se serait mise à la rhinoplastie sans vraiment en avoir eu besoin. Et l'on se dit au final que si son nouveau nez n'est peut-être pas exactement aussi adorable que l'ancien, il n'en a pas moins un certain charme. En l'occurrence, Through the Devil Softly est surtout un album un peu mou et ennuyeux par moments, un peu trop languide et peut-être pas assez charnel ; il n'en contient pas moins quelques belles chansons (même si aucune n'atteint vraiment le niveau de "Blanchard") que l'on écoute avec une véritable tendresse ("Trouble", notamment, est assez entêtante). Ce n'est évidemment pas suffisant pour en faire l'un des grands disques de l'année - peut-être même pas l'un des petits. Mais ça tient la route, et ma foi après huit années de quasi silence... pas sûr qu'il fallait en demander plus.
Découvrez la playlist MAZZY STAR avec Mazzy Star
Excellent, non ?
Ceci posé je ne vais pas vous la jouer fan énamouré déçu par le retour de l'icône de l'indie-rock 90's. Et pour cause : Mazzy Star est un groupe que j'ai découvert assez tardivement, à un âge où j'étais déjà bien trop vieux pour devenir fan de quiconque. J'en ai toujours apprécié la beauté, la singularité... mais je n'ai pas été suffisamment conditionné pour avoir de véritable préjugé (positif ou négatif) à l'égard du come-back tant attendu d'une songwriteuse relativement discrète cette décennie.
Pour autant un constat s'impose rapidement : la voix superbe mise à part, la Hope Sandoval de ce nouveau Through the Devil Softly n'a plus grand-chose à voir avec celle de Mazzy Star, dont on disait - formule facile mais assez juste - qu'elle jouait de la country inventée par Tim Burton. On est aujourd'hui face à un album on ne peut plus contemporain... dans la mesure où quequ'un ne connaissant absolument pas le passé de son auteure pourrait sans problème le ranger dans le revival folk de ces dernières années. Or qu'on ne s'y trompe pas : cela n'a rien d'un compliment. Conditionné ou non, il évident qu'on attend de Hope Sandoval autre chose qu'un album de folk ordinaire. A plus forte raison à une époque où les albums de folk ordinaire pullulent.
Hormis un ou deux titres (le superbe "Blanchard" en ouverture, ainsi que le bizarroïde "For the Rest of Your Life") c'est pourtant de cela qu'il s'agit. D'un album de folk très old-school tant dans l'écriture que dans la production, plus souvent proche de l'Emmylou Harris sobre et digne de la période Wrecking Ball que de Mazzy Star elle-même - dont l'univers se retrouve surtout dans les textes ("Lady Jessica & Sam", "Thinking Like That"). La première écoute en est même assez déstabilisante : on se surprend à se dire que finalement, Marissa Nadler sonne plus Hope Sandoval que Hope Sandoval elle-même !...
Mais bien entendu les choses sont loin d'être aussi simples : sous son apparence dépouillée, Through the Devil Softly est un album luxuriant que l'on met du temps à apprivoiser. On apprend à l'aimer, un peu comme... euh... disons : comme on apprendrait à réaimer une copine qui se serait mise à la rhinoplastie sans vraiment en avoir eu besoin. Et l'on se dit au final que si son nouveau nez n'est peut-être pas exactement aussi adorable que l'ancien, il n'en a pas moins un certain charme. En l'occurrence, Through the Devil Softly est surtout un album un peu mou et ennuyeux par moments, un peu trop languide et peut-être pas assez charnel ; il n'en contient pas moins quelques belles chansons (même si aucune n'atteint vraiment le niveau de "Blanchard") que l'on écoute avec une véritable tendresse ("Trouble", notamment, est assez entêtante). Ce n'est évidemment pas suffisant pour en faire l'un des grands disques de l'année - peut-être même pas l'un des petits. Mais ça tient la route, et ma foi après huit années de quasi silence... pas sûr qu'il fallait en demander plus.
👍 Though the Devil Softly
Hope Sandoval & The Warm Inventions | Nettwerk, 28/09/2009
Titre bien vu car très représentatif d'un album que je n'ai pas du tout écouté bien sûr, puisqu'il n'est pas sorti :-)
RépondreSupprimer"un peu trop languide et peut-être pas assez charnel"... on finit tous par vieillir tu sais...
RépondreSupprimerMazzy Star. Qu'est-ce que c'était bien !
RépondreSupprimerComme Emily, je n'ai pas écouté cet album, je ne vois pas comment je l'aurais fait. Si tel avait été le cas, sans doute l'aurais-je trouvé un peu décevant, mais pas mauvais pour autant.
BBB.
Emily >>> ah ! merci ! ça me fait toujours plaisir les remarques sur les titres...
RépondreSupprimerLyle >>> puisque j'ai avoué plus haut ne pas être un spécialiste de Mazzy Star je n'ai même pas honte de m'enfoncer encore un peu : elle est si vieille que ça, Hope ?
BBB >>> nous sommes d'accord. Je l'ai réécouté hier (ça faisait quelques semaines que je l'avais laissé en plan) alors que j'étais malade... et en fait c'était vraiment agréable, allongé, un peu fiévreux et cette voix caressante en arrière-plan...
Pas vraiment accroché.
RépondreSupprimerTout comme KMS l'avait déclaré chez G.T., me semble-t'il, je qualifierai même l'album de décevant.
Ca y est, je suis dans mon rôle de vieux fan énamouré déçu :-(
Comme dirait Brice, il en faut toujours un !
RépondreSupprimer;-)
BBB.
4/6, je te trouve vraiment très généreux avec ce disque tout droit issu d'un générateur aléatoire de folk,
RépondreSupprimerpas d'âme
pas d'âme
pas d'âme
Mazzy star c'était justement le supplément d'âme, grâce auquel on n'écoutait pas seulement le 2e splendide album mais aussi le 1er et le 3e nettement moins fascinants.
finalement, le coup de génie aura été un banal accident
Vu qu'elle a joué dans Opal à la fin des 80's, elle doit pas être jeunette. Sans doute une bonne quarantaine...
RépondreSupprimerL'éternelle demoiselle a 43 ans...
RépondreSupprimerBBB.
"huit années de quasi silence..."
RépondreSupprimerah oui forcément... pas s'étonner après qu'on ait la dent dure après o_O
Si ça n'était pas Hope Sandoval on serait moins indulgent je crois... (et moi le premier).
RépondreSupprimerLa voix est toujours là mais il manque les chansons, tout ça est mou du genou même s'il y a quelques beaux moments comme l'a dit Thom. Un album qui sera vite oublié (c'est déjà le cas pour moi...).
C'est fort possible, en effet ; plaisant sur le moment mais d'ici un an...
RépondreSupprimerTout le monde l'a écouté ce disque si je vois bien.
RépondreSupprimerPourquoi il n'y a que mon disquaire à moi qui ne l'a pas reçu :))))
Il devrait l'avoir demain, miraculeusement :-)
RépondreSupprimerOuais, bah s'il continue à être aussi nul, je vais devoir changer de crêmerie...
RépondreSupprimerLyle, en tant que disquaire, je peux te dire qu'il sort demain... :-)
RépondreSupprimeret je vais l'écouter, tiens !
et quels étaient vos avis sur Bavarian Fruit Bread, il y a 9 ans ?
Je sais bien...
RépondreSupprimerSi on ne peut plus plaisanter...
Ceci dit il a un bon mois de retard par rapport aux premières annonces de sortie. Jamais la meilleure façon de faire la promo surtout quand pas mal de critiques sont mauvaises ou pour le moins réservées...
ça y est !
RépondreSupprimerj'ai écouté !
putain c'est chiant !
:-D
belle pochette d'album en tt cas, je trouve
RépondreSupprimerAprès pas mal d'écoutes, moi je l'aime beaucoup ce disque...
RépondreSupprimerL'album de la dépression de la quarantaine ?
P'tèt bien...
Mouais. Enfin un tout cas c'est un joli album.
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